Diderot définit ainsi la naïveté : On est, dit-il, naïvement héros, naïvement scélérat, naïvement dévot, naïvement beau, naïvement orateur, naïvement philosophe ; on est un arbre, une plante, un animal naïvement. […] On ne supporte ce style que chez les philosophes et chez les mathématiciens. […] Mais l’impartialité ne doit jamais être cette froide indifférence prônée par certains philosophes de nos jours. […] Dans ce genre, l’écrivain se montre à la fois philosophe et poète : en même temps qu’il éclaire notre esprit par l’éclat de la vérité, il nous échauffe et nous transporte comme poète par de nobles et rapides élans.
puisque, comme l’a très-judicieusement observé un philosophe, c’est l’imperfection de la nature qui a été l’origine de l’art. […] Les philosophes, pour mieux les observer et les connaître, les ont rangées par classes, leur ont donné des noms et des caractères propres ; mais, dans la réalité, elles ne sont toutes que l’âme appliquée à tel ou tel objet, d’une telle ou telle manière1. […] Demandez au philosophe ce que c’est qu’un roi ; il vous répondra que c’est le chef de l’état.
Voyez les livres des philosophes avec toute leur pompe ; qu’ils sont petits près de celui-là !
mais aussi que de forces et de moyens pour le patriote, le vrai philosophe, l’homme éloquent, car tous ces caractères, qui faisaient l’ ancien orateur, doivent alors être ceux du nôtre.
La nouvelle littérature aime à peindre le caractère, les mœurs, des personnages qu'elle produit sur la scène : Shakspeare s'identifie avec ses héros, et il n'en fait ni des Romains d'une vertu inaccessible, comme Corneille ; ni des Romains philosophes, comme Voltaire.