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24. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XV. de l’élocution  » pp. 203-216

La poésie la peint et l’embellit, elle peint aussi les hommes ; elle les agrandit, elle les exagère, elle crée les héros et les dieux. L’histoire ne peint que l’homme, elle le peint tel qu’il est : ainsi le ton de l’historien ne deviendra sublime que quand il fera le portrait des plus grands hommes, quand il exposera les plus grandes actions, les plus grands mouvements, les plus grandes révolutions, et partout ailleurs, il suffira qu’il soit majestueux et grave. […] Mais le ton de l’orateur et du poëte, dès que le sujet est grand, doit toujours être sublime, parce qu’ils sont les maîtres de joindre à la grandeur de leur sujet autant de couleur, autant de mouvement, autant d’illusion qu’il leur plaît, et que devant toujours peindre et toujours agrandir les objets, ils doivent aussi partout employer toute la force et déployer toute l’étendue de leur génie. » Maintenant, il nous reste à étudier les qualités essentielles de l’élocution, c’est-à-dire celles qui conviennent à tous les tons ; les qualités accidentelles, c’est-à-dire celles qui ne conviennent que dans tel ou tel ton ; et enfin les ornements dont l’élocution est susceptible, et que l’on comprend sous le nom général de figures.

25. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

Tantôt elle peint la cour et la ville, tantôt la solitude et les champs, et toujours avec le même esprit et la même grâce. […] Après ce portrait de madame de Sévigné : nous n’avons plus rien à ajouter sur le style épistolaire : nous l’avons peint tout entier en elle. […] La description peint un objet réel ou un objet de fantaisie. […] Jeune comme elle, et menacé du même destin, qui pouvait sentir et peindre mieux que lui ce débat intérieur de la vie contre la mort ? […] Avec moins de goût, un autre poète eût cherché les grands effets, il eût prodigué les épithètes et les éloges à la jeune fille, et l’eût peinte trait pour trait.

26. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Le propre d’une image, c’est de peindre un objet sous des traits qui ne sont pas les siens, mais ceux d’un objet analogue. […] Le sublime d’image est celui qui peint de grands objets avec des couleurs si frappantes qu’on est saisi d’admiration. […] Tout écrivain digne de ce nom désire peindre les objets dont il parle, et les imiter par la combinaison des sons. […] L’historien, l’orateur et le poète sont souvent obligés de peindre des personnages, mais ils ne le font pas de la même manière. […] L’ode badine est celle qui roule sur des sujets gracieux et qui peint des scènes aimables et touchantes.

27. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

La douleur s'exprime lentement ; elle demande de la douceur, de l'harmonie, et, quelquefois, de ces suspensions qui peignent avec tant de vérité les mouvements de l'âme oppressée. […] Le dernier vers peint l'ambition des trois favoris, et il exprime le peu de temps que doit durer le règne de Galba. […] Le style est pittoresque quand il peint un site ou une attitude avec des couleurs variées et qui produisent un grand effet. […] Si, comme dans l'épopée, cette fable a pour objet une action héroïque et peint de grandes passions, comme la terreur, la pitié, on l'appelle tragédie. Si elle est prise dans la vie commune et peint nos travers, nos ridicules, elle prend le nom de comédie.

28. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

C’est lui qu’il faut mettre en relief, et qu’il importe de peindre avec les plus vives couleurs. […] Que faut-il observer pour bien peindre les personnages ? […] On peut compter quatre moyens principaux de bien peindre les ridicules et les vices. […] Il faut les peindre fortement pour qu’ils fassent une impression durable. […] Le bas comique peint les mœurs du peuple.

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