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43. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

C’est elle qui fait que les hommes, tout dépravés qu’ils sont, n’ont point encore osé donner le nom de vertu au vice, et qu’ils sont réduits à faire semblant d’être justes, sincères, modérés, bienfaisants, pour s’attirer l’estime les uns des autres. […] De là vient que le vice, quoique triomphant dans le monde, est encore réduit à se déguiser sous le masque de l’hypocrisie, ou de la fausse probité, pour s’attirer une estime qu’il n’ose espérer en se montrant à découvert. […] Je suis charmé des progrès qu’un petit nombre d’auteurs a donnés à notre poésie ; mais je n’ose entrer dans le détail, de peur de vous louer en face : je croirais, Monsieur, blesser votre délicatesse. […] C’était le mieux qu’osa tenter Malherbe ; Maynard fit bien, et Maynard ne fit rien.

44. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre premier. de la rhétorique en général  » pp. 13-23

La folie des sophistes, ce fut de toucher au fond, quand ils devaient se borner à la forme, et, si j’ose employer cette expression, de composer la recette, quand on ne leur demandait que la manière de s’en servir. C’est ainsi que les Gorgias, les Prodicus, les Hippias se vantaient de pouvoir traiter, comme les ergoteurs du moyen âge, de omni re scibili, et qu’un Phormion osait discourir de l’art de la guerre devant Annibal.

45. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fontenelle. (1657-1757). » pp. 110-119

Il eût rendu compte d’un inconnu qui s’y serait glissé dans les ténèbres : cet inconnu, quelque ingénieux qu’il fût à se cacher, était toujours sous ses yeux ; et si enfin quelqu’un lui échappait, du moins, ce qui fait presque un effet égal, personne n’eût osé se croire bien caché. Il avait mérité que, dans certaines occasions importantes, l’autorité souveraine et indépendante des formalités appuyât ses démarches ; car la justice serait quelquefois hors d’état d’agir, si elle n’osait jamais se débarrasser de tant de sages liens dont elle s’est chargée elle-même.

46. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

oserez-vous accuser autrui, au risque de vous condamner vous-même ? […] Il te sied bien d’oser parler de mourir, tandis que tu dois l’usage de ta vie à tes semblables ! […] « Mais que tout l’abandonne, oseras-tu immoler ton père ? […] Mais, pour ce qui est de moi, j’ose le dire, j’ai vaincu Philippe, et comment ? […] J’en citerais des preuves, si je n’osais croire qu’elles sont connues, ou qu’on peut facilement les y trouver.

47. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Notes. Pour l’intelligence des exemples cités dans ce troisième volume. — P — article »

Ils osèrent déclarer la guerre à Hercule, qui avoit tué leur roi, appelé Antée, et que bien souvent on appelle simplement Pygmée.

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