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204. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Première partie. De la poésie en général — Chapitre III. De la forme extérieure de la poésie » pp. 22-70

Aucun soin n’approchait de leur paisible cour : On reposait la nuit, on dormait tout le jour, etc.

205. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Le touchant Fénélon s’exprime d’une manière bien éloquente, lorsque, par un exemple de cette espèce, il met en opposition la sécurité du vertueux Sésostris avec les inquiétudes du cruel Pigmalion : « Je raisonnais ainsi de Pigmalion sans le voir ; car on ne le voyait point, et on regardait seulement avec crainte ces hautes tours qui étaient nuit et jour entourées de gardes, où il s’était mis lui-même comme en prison, se renfermant avec ses trésors. […] L’obscurité nuit la confusion fatigue ; l’ordre, la clarté, la variété, la grâce charment l’esprit en l’éclairant.

206. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Qu’on ne dise point que la grammaire nuit aux élans du génie, aux grâces de l’imagination, à la chaleur du sentiment.

207. (1886) Recueil des sujets de composition française donnés à la Sorbonne aux examens du baccalauréat ès lettres (première partie), de 1881 à 1885

L’horreur du mot propre nuit à la clarté du style, et lui retire l’énergie, la couleur, la vie ; aussi Fénelon est-il plus près de la vérité, lorsqu’il signale comme un défaut ce dont Buffon fait une qualité indispensable de l’écrivain : « Nous avons, dit-il, une fausse politesse, semblable à celle de certains provinciaux qui se piquent de bel esprit ; ils n’osent rien dire qui ne leur paraisse exquis et relevé ; ils sont toujours guindés, et croiraient se trop abaisser en nommant les choses par leur nom. » En résumé, pour donner du Discours sur style une appréciation d’ensemble, nous dirons, sans prétendre par là diminuer la valeur et l’autorité de préceptes qui sont souvent l’expression de la raison même, que Buffon a eu le tort d’ériger parfois en règles absolues des habitudes d’esprit personnelles : le Discours sur le style « n’est, dit M.  […] », il quitta sa feinte douceur, puis jetant le masque, sortit en proférant des menaces contre Rome, et en jurant d’éteindre sous des ruines l’incendie allumé contre lui. — La nuit suivante, il quitta Rome et se rendit en Étrurie, au camp de Mallius. […] Nous la voyons cette tortue qui va « son train de sénateur » ; nous suivons des yeux avec plaisir l’hirondelle « frisant l’air et les eaux. » Examinons quelques-uns des types de cette vivante collection : voici la grenouille présomptueuse et sotte, poltronne et hébétée ; le canard, au regard stupide ; le chat, hypocrite et rusé, toujours menaçant pour la gent trotte-menu, et qui garde toujours des dehors humbles et patelins ; le renard, fripon et courtisan ; l’ours, retiré du monde ; le singe, beau parleur et charlatan ; l’oiseau des nuits, maussade et philosophe ; le coq, vaniteux et querelleur, le lapin, imprudent quoique peureux ; le pauvre baudet enfin, le roussin d’Arcadie ou maître Aliboron, qui n’en peut mais sous l’oppression générale dont il est la victime résignée ; le loup, vagabond et émacié ; l’agneau, candide et craintif ; le bœuf, tranquille et patient ; mais on pourrait ainsi repasser dans son esprit, revoir par la pensée tous les animaux que le poète nous a montrés en quelque sorte sur la scène.

208. (1875) Poétique

— Par ambiguïté : La nuit est passée de plus des deux tiers  : ce plus est ambigu. — Par l’abus passé en usage : on appelle vin du vin mêlé d’eau ; ouvriers en airain, ceux qui travaillent en fer ; on dit aussi des bottes d’étain ; que Ganymède verse du vin aux dieux, quoique les dieux ne boivent point de vin : ce qui rentre dans la classe des métaphores.

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