Que penseront nos neveux de cet homme qui soutint presque seul les assauts multipliés d’un si puissant adversaire ; et qui, vaincu même, et accablé malgré lui de toutes les forces réunies de l’éloquence et de la raison, trouvait encore, dans son inépuisable génie, les ressources nécessaires pour pallier sa défaite, ou la tourner au profit de la cause qu’il défendait ?
Cette doctrine nous enseigne tout ce qu’il est nécessaire que nous apprenions.
L’une et l’autre sont absolument nécessaires à tout homme qui veut avoir une foi éclairée et rendre à Dieu ce culte spirituel, cet hommage de l’être raisonnable à son auteur, qui est le premier et le principal devoir des créatures intelligentes ; mais l’une et l’autre sont encore plus essentielles à ceux qui sont destinés à vivre au milieu de la corruption du siècle présent, et qui désirent sincèrement d’y conserver leur innocence, en résistant au torrent du libertinage qui s’y répand avec plus de licence que jamais, et qui serait bien capable de faire trembler un père qui vous aime tendrement, si je ne croyais, mon cher fils, que vous le craignez vous-même.
Elle est nécessaire, malgré Fénelon qui en a blâmé l’usage, même chez les prédicateurs, dans son 2e Dialogue sur l’Éloquence. […] On peut aussi le varier en employant : 1° Les alliances de mots ou combinaisons heureuses et imprévues d’expressions qui paraissent inconciliables, et dont la réunion n’enlève rien à la justesse de la pensée ; 2° Les néologismes, c’est-à-dire les mots nouveaux qu’on doit adopter seulement lorsqu’ils expriment une idée nouvelle pour laquelle ils étaient nécessaires ; 3° Les épithètes, qui embellissent le discours pourvu qu’elles ne soient pas trop multipliées, mais expressives ; 4° Les synonymes, qui représentent la même idée avec des mots différents, et permettent d’éviter la répétition ; 5° Les équivalents, ou formes différentes que peuvent prendre certains mots ou certaines racines ; 6° Les transitions, qui sont des mots (præterea, igitur, etc.), et quelquefois des tours de phrase servant à relier les différentes parties du discours ; 7° Les figures, que le rhéteur Longin regardait comme une des sources principales de la sublimité du discours et l’un des plus beaux ornements de tous les genres de style. […] Indispensable dans la versification française, où l’accent tonique n’existe presque pas, elle est avec la césure et le nombre des syllabes, la condition nécessaire de l’harmonie dans notre langue poétique où, malgré quelques essais de Voltaire, de Marmontel et de Vauvenargues, on n’a jamais pu faire admettre les vers blancs, c’est-à-dire sans rime.
Monsieur l’intendant fait bien le nécessaire ! […] Cela n’est point nécessaire. […] Monsieur, il n’est pas nécessaire, et je m’en irai bien tout seul. […] Comment se faire aimer sans perdre un peu de l’autorité, et relâcher de la discipline nécessaire ? […] Mille affaires me détournent et m’empêchent de travailler, autant que je le voudrais, à ma perfection, qui néanmoins est la seule chose nécessaire.