Ses principaux ouvrages sont : le Socrate chrétien, où une teinte antique relève la beauté de la morale moderne ; le Prince, où il trace à Louis XIII ses devoirs et célèbre Richelieu son protecteur ; ses Dissertations politiques et critiques ; Aristippe ou la Cour, et la Relation à Ménandre, en d’autres termes sa justification ou sa réponse aux ennemis que lui avait faits sa gloire.
Nommé en 1794 professeur de morale à l’école normale, qui venant d’être fondée, appelé bientôt après à l’Institut, il vit s’écouler sa vieillesse, embellie par les charmes de la famille et les prévenances du respect public.
Il aimait la gloire beaucoup plus que la morale ne le permet1 ; mais il faut avouer qu’il n’abusait qu’à proportion de son mérite de la dispense qu’avait prise sur ce point l’excès de son ambition ; il n’avait ni l’esprit ni le cœur au-dessus des périls, il n’avait ni l’un ni l’autre au-dessous, et l’on peut dire qu’il en prévint davantage par sa sagacité qu’il n’en surmonta par sa fermeté.
Nous avons dit ci-dessus qu’il y a quatre caractères de tragédie : l’implexe, qui a reconnaissance et péripétie ; la tragédie pathétique, comme les Ajax et les Ixions 10 ; la morale, comme les Phtiotides et Pélée 11 ; enfin la quatrième, qui est simple et unie, comme les Phorcides et Prométhée, et tout ce qui se fait aux enfers. […] L’épopée a encore les mêmes espèces que la tragédie ; car elle est ou simple, ou implexe, ou morale, ou pathétique. […] La fable de l’Iliade est simple et pathétique : celle de l’Odyssée est implexe, morale, remplie de reconnaissances d’un bout à l’autre ; à quoi il faut ajouter les pensées et les expressions, que ce poète possède à un degré dont personne n’a approché.
Le fond de ses sermons est emprunté à la morale plus qu’au dogme.