Ce n’est pas ici un philosophe grave et austère à qui on permet de débiter ses leçons sans qu’il se mette en peine de les embellir ; c’est un favori des muses qui donne des préceptes, et qui doit en faire disparaître la sécheresse sous le charme de son style.
Ainsi la plupart des hommes, occupés d’eux seuls dans leur jeunesse, corrompus par la paresse ou par le plaisir, croient faussement, dans un âge plus avancé, qu’il leur suffit d’être inutiles ou dans l’indigence, afin que la république3 soit engagée à4les placer ou à les secourir ; et ils profitent rarement de cette leçon si importante : que les hommes devraient employer les premières années de leur vie à devenir tels5 par leurs études et par leur travail, que la république elle-même eût besoin de leur industrie6 et de leurs lumières ; qu’ils fussent comme une pièce nécessaire à tout son édifice, et qu’elle se trouvât portée par ses propres avantages à faire leur fortune ou à l’embellir.
Embellissez l’asile que vous avez choisi3 ; éclairez un peuple digne de vos leçons ; et vous qui savez si bien peindre les vertus et la liberté, apprenez-nous à les chérir dans nos murs comme dans vos écrits4.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Ainsi l’on dit : le portique et le Lycée, pour la philosophie de Zénon et d’Aristote, parce que ces deux grands hommes donnaient leurs leçons, l’un dans le Lycée, l’autre dans le Portique.