Ce vers alexandrin est composé de douze syllabes ; la césure tombe régulièrement et forcément après la sixième, et coupe le vers en deux hémistiches, égaux, ainsi qu’on le voit dans ce commencement de l’Épître de Boileau à Louis XIV : Jeune et vaillant héros, | dont la haute sagesse N’est point le fruit tardif | d’une lente vieillesse, Et qui seul, sans ministre, | à l’exemple des dieux, Soutiens tout par toi-même | et vois tout par tes yeux. […] Un jour, dans nos vergers, tu vins, petite encore ; Je te vis ; tu cueillais, au lever de l’aurore, Des fruits mûrs et blanchis par de légers frimas ; Ta mère était présente, et je guidais vos pas ; Dix ans bientôt passés composaient tout mon âge ; Mes bras du jeune arbuste atteignaient le feuillage : Je te vis, je péris, une funeste erreur Emporta loin de moi mon esprit et mon cœur. […] Pope était fort jeune lorsqu’il composa les siennes, ce qui peut excuser bien des fautes, mais non la stérilité qu’on y remarque. […] Ce jeune enfant, effrayé à la vue du casque et du panache de son père, se précipite dans le sein de sa nourrice ; Hector pose son casque, prend son fils dans ses bras, le recommande aux dieux, et le rend à Andromaque qui le reçoit avec un sourire mêlé de larmes, δακρυόεν γελάσασα, suivant l’heureuse expression du poète : toutes les circonstances de cet admirable tableau sont aussi touchantes et aussi naturelles qu’il est possible de l’imaginer. […] Turnus, jeune héros plein de valeur, épris des charmes de Lavinie, à qui l’unissent déjà les liens du sang, est destiné à l’épouser du consentement de tous les siens ; il est favorisé surtout par la mère de Lavinie, et la jeune fille elle-même laisse entrevoir qu’elle désire ce mariage.
Ils ont fait une longue énumération de tout ce que la guerre entraîne de calamités : ils nous ont peint les jeunes filles, les jeunes garçons indignement enlevés ; les enfants arrachés des bras de leurs pères ; les mères de famille en proie à la brutalité d’un vainqueur forcené ; les temples des dieux, les maisons des particuliers abandonnés au pillage et aux flammes : partout enfin le carnage, la mort et le désespoir.
Ce jeune prince, si fougueux, si hautain, si rebelle, devint entre ses mains pieux, humain, charitable, attentif à tous ses devoirs : ce fut le miracle d’une habileté qui alliait la tendresse à l’autorité, la complaisance à l’énergie, la patience à la souplesse.
Bossuet était tout jeune encore quand il parlait ainsi de la jeunesse Comparer Boileau.
Il est facile de redresser un jeune arbre ; mais quand il est vieux on ne peut plus le fléchir. […] Elle habitue les jeunes élèves à se rendre compte des procédés ingénieux du langage ; elle leur révèle des voies mystérieuses dont les grands écrivains avaient seuls le secret ; elle ouvre devant eux un horizon qu’ils aimeront à parcourir, quand leur âme se sera épanouie sous l’influence féconde des études littéraires.