Ce vieillard qui d’un vol agile, Fuit toujours sans être arrêté ; Le Temps, cette image mobile De l’immobile éternité.
Ne fui pas nez, si cum jeo quit. […] Il était un matin aux genoux de la charmante épouse que l’amour, l’estime et l’amitié allaient lui donner, lorsque un valet de chambre de madame la mère arrive tout effaré. « Voici bien d’autres nouvelles, dit-il ; des huissiers déménagent la maison de monsieur et de madame ; tout est saisi par des créanciers ; on parle de prise de corps et je vais faire mes diligences pour être payé1130 de mes gages. — Voyons un peu, dit le marquis, ce que c’est que ça, ce que c’est, que cette aventure-là. — Oui, dit la veuve, allez punir ces coquins-là, allez vite. » Il y court, il arrive à la maison ; son père était déjà emprisonné ; tous les domestiques avaient fui chacun de leur côté, en emportant tout ce qu’ils avaient pu. […] En apercevant l’obscurité profonde qui régnait dans ce vaste lieu, je fus saisi d’une terreur qui me fit dresser les cheveux : je rétrograde, je sors, je me mets à fuir tout tremblant.
Après la bataille d’Issus, il laisse fuir Darius, et ne s’occupe qu’à affermir et à régler ses conquêtes ; après la bataille d’Arbelles, il le suit de si près qu’il ne lui laisse aucune retraite dans son empire. […] Ces objets lui paraissent-ils désagréables ou nuisibles, elle s’en éloigne, les fuit et les hait : de là l’aversion, la crainte, la haine. […] J’imite sa pudeur, et fuis votre présence, Pour n’être pas forcée à rompre le silence. […] où fuir devant votre face ? […] où fuir celui qui embrasse tout ?
… tels encore qu’il les a vus toujours, Ces grands bois, ce ruisseau qui fuit sous le feuillage. […] Fuyez des mauvais sons le concours odieux. […] En voyant ces exemples, on se sent tout naturellement embrasé d’admiration et d’amour pour les grands hommes, et on apprend à fuir le vice et à détester le crime. […] Fuyez de ces auteurs l’abondance stérile Et ne vous chargez point d’un détail inutile. […] Fuyez donc la roideur et l’extrême délicatesse dans le choix des mots, les périodes arrondies, les cadences harmonieuses, les rapprochements à effet.
Fuyez des mauvais sons le concours odieux : Le vers le mieux rempli, la plus noble pensée Ne peut plaire à l’esprit, quand l’oreille est blessée. […] Corneille, Cinna, acte I, scène iii) Victor Hugo donne une idée de la vanité des grandeurs humaines dans les vers suivants : Rien ici-bas qui n’ait en soi sa vanité : La gloire fuit à tire d’aile ; Couronnes, mitres d’or brillent, mais durent peu, Elles ne valent pas le brin d’herbe que Dieu Fait pour le nid de l’hirondelle ! […] De tout temps les poètes ont joui de ces libertés, et l’on peut leur appliquer à ce sujet ce qu’Horace disait des conceptions poétiques : Pictoribus atque poetis Quidlibet audendi semper fuit æqua potestas. […] Que de fois, tu le sais, quand la nuit sous ses voiles Fait fuir la blanche lune ou trembler les étoiles, Je viens, triste, évoquer tes fastes devant moi, Et, d’un œil enflammé dévorant ton histoire, Prendre, convive obscur, ma part de tant de gloire, Comme un Pâtre au banquet du Roi ! […] J’ai fui ce pénible sommeil Qu’aucun songe heureux n’accompagne.