La guerre 1 Les fonctions du soldat sont terribles ; mais il faut qu’elles tiennent à une grande loi du monde spirituel, et l’on ne doit pas s’étonner que toutes les nations de l’univers se soient accordées à voir dans ce fléau quelque chose encore de plus particulièrement divin que dans les autres ; croyez que ce n’est pas sans une grande et profonde raison que le titre de dieu des armées brille à toutes les pages de l’Écriture sainte.
Boileau nous apprend, en effet, que le dieu des vers, Voulant pousser à bout tous les rimeurs françois Inventa du sonnet les rigoureuses lois.
Cet homme qui portait la gloire de sa nation jusqu’aux extrémités de la terre, qui couvrait son camp d’un bouclier, et forçait celui des ennemis avec l’épée ; qui donnait à des rois ligués contre lui des déplaisirs mortels, et réjouissait Jacob par ses vertus et par ses exploits, dont la mémoire doit être éternelle ; cet homme qui défendait les villes de Juda, qui domptait l’orgueil des enfants d’Ammon et d’Esaü, qui revenait chargé des dépouilles de Samarie, après avoir brûlé sur leurs propres autels les dieux des nations étrangères ; cet bomme que Dieu avait mis autour d’Israël comme un mur d’airain où se brisèrent tant de fois toutes les forces de l’Asie ; et qui, après avoir défait de nombreuses armées, déconcerté les plus forts et les plus habiles généraux des rois de Syrie, venait tous les ans, comme le moindre des Israélites, réparer avec ses mains triomphantes les ruines du sanctuaire, et ne voulait d’autre récompense des services qu’il rendait à sa patrie, que l’honneur de l’avoir servie ; ce vaillant homme, poussant enfin avec un courage invincible les ennemis qu’il avait réduits à une fuite honteuse, reçut le coup mortel, et demeura comme enseveli dans son triomphe.
Les Muses, filles du Ciel, Sont des sœurs sacs jalousie : Elles vivent d’ambroisie, Et non d’absinthe et de fiel ; Et quand Jupiter appelle Leur assemblée immortelle Aux fêtes qu’il donne aux dieux, Il défend que le Satyre Trouble les sons de leur lyre Par ses sons audacieux.
Les épicuriens prouvaient ainsi que les dieux devaient avoir la forme humaine : Les dieux doivent avoir la forme la plus belle ; Or la forme humaine est la plus belle, Donc les dieux doivent avoir la forme humaine. […] Quintilien rapporte que Périclès demandait aux dieux, avant de monter à la tribune, de ne pas laisser échapper un mot qui pût offenser le peuple. […] Car, passant et voyant les statues de vos dieux, j’ai trouvé même un autel où était écrit : Au Dieu inconnu. […] Platon avait dit que le monde était l’ouvrage des dieux ; Euripide, que Dieu était trop grand pour être renfermé dans des temples. […] Plusieurs poètes avaient souvent chanté que tout était plein de Jupiter ; Homère et quelques autres, que l’homme était de la race des dieux.