Pluriel aujourd’hui peu usité, pour appétits, désirs grossiers.
Il était beau, brillant, leste et voltage, Aimable et franc, comme on l’est au bel âge, Né tendre et vif, mais encore innocent : Bref, digne oiseau d’une si sainte cage, Par son caquet digne d’être en couvent… Admis partout, si l’on en croit l’histoire, L’oiseau chéri mangeait au réfectoire : Là tout s’offrait à ses friands désirs ; Outre qu’encor pour ses menus plaisirs, Pour occuper son ventre infatigable, Pendant le temps qu’il passait hors de table, Mille bonbons, mille exquises douceurs, Chargeaient toujours les poches de nos sœurs.
Désirs subits, passagers, qui s’éteignent comme ils s’allument, sans motif ni raison, mais seulement par inconstance et légèreté de caractère. […] La clémence de l’empereur, en lui attirant une gloire éclatante, fera naître chez d’autres hommes le désir de lui ressembler ; c’est ainsi qu’elle produira des actions de miséricorde dans la suite des siècles. […] Ceux qui les premiers ont fait une forte impression sur leurs auditeurs, ont excité par là en eux le désir de les imiter. […] Il ne faut pas permettre à l’homme de se mépriser tout entier, de peur que croyant avec les impies que notre vie est un jeu où règne le hasard, il marche sans règle et sans conduite au gré de son aveugle désir, etc. » Fléchier, après avoir loué la naissance de M. de Turenne, rétracte cet éloge par la correction : « Si sa vie avait moins d’éclat, je m’arrêterais sur la grandeur et la noblesse de sa maison ; et si son portrait était moins beau, je produirais ici ceux de ses ancêtres. […] Provinces qu’ils avaient déjà ravagées dans le désir et dans la pensée, vous avez encore recueilli vos moissons.
On y voit les deux amis jouir d’une douce félicité troublée tout à coup par le fatal désir des voyages qui s’empare de l’un des deux pigeons. […] Ce discours ébranla le cœur De notre imprudent voyageur Mais le désir de voir et l’humeur inquiète L’emportèrent enfin. […] L’enflure naît ordinairement du trop grand désir de briller, de l’excès d’une imagination déréglée.
Car entre aultres choses, il avoit esté conseillé de me faire gouster la science et le debvoir par une volonté non forcée et de mon propre désir ; et d’eslever mon ame en toute doulceur et liberté, sans rigueur et contraincte : ie dis jusques à telle superstition, que, par ce qu’aulcuns tiennent que cela trouble la cervelle tendre des enfants de les esveiller le matin en sursault, et de les arracher du sommeil (auquel ils sont plongez beaucoup plus que nous ne sommes) tout à coup et par violence, il me faisoit esveiJler par le son de quelque instrument ; et ne feus jamais sans homme qui m’en servist. […] Plutarque ayme mieulx que nous le vantions de son jugement, que de son sçavoir ; il ayme mieulx nous laisser désir de soy, que satiété : il sçavoit qu’ez choses bonnes mesme on peult trop dire ; et que Alexandridas reprocha justement à celuy qui tenoit aux Ephores des bons propos, mais trop longs. : « O estrangier, tu dis ce qu’il fault aultrement qu’il ne fault127 ». […] Dieu a voulu en disposer ; consolés vous en luy, en la bienveillance de vostre bon maistre et en vostre prudence et constance, je vous en prie, et de me faire paroistre en ceste occasion si sensible, que vous deferés plus à mon désir et conseil qu’à vostre juste douleur, vous me contenterés grandement. […] « … Si je voulois acquérir le tiltre d’orateur, j’aurois apprins quelque belle et longue harangue, et vous la prononcerois avec assés de gravité ; mais, Messieurs, mon désir me poulse à deux plus glorieux tiltres, qui sont de m’appeller libérateur et restaurateur de cet Estat. […] C’est l’état qui nous est naturel, et toutefois le plus contraire à notre inclination : nous brûlons de désir de trouver une assiette ferme et une dernière base constante pour y édifier une tour qui s’élève à l’infini ; mais tout notre fondement craque et la terre s’ouvre jusqu’aux abîmes334.