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29. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Il découvre à nu les inquiétudes et les peines d’une âme ennuyée de tout, et mal satisfaite de soi-même, abandonnée de Dieu et des hommes ; qui a perdu jusqu’à ses propres désirs ; qui ne peut ni vivre ni mourir. […] Tout à l’heure le grand homme avait mis sa haute intelligence, sa puissante volonté au service de la pensée générale, du vœu commun ; maintenant il veut employer la force publique au service de sa propre pensée, de son propre désir ; lui seul sait et veut ce qu’il fait. […] Ces gens-là, étant touchés du désir d’arrêter le cours des calamités-présentes, avaient le même objet, quoique par un différent motif, que ceux qui étaient intéressés par leur fortune ou par leur haine particulière contre le principal ministre. […] Il devint accommodant à l’égard des désirs dominants, facile envers les circonstances impérieuses. […] De vos propres désirs perdrez-vous la mémoire ?

30. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « PRÉFACE. » pp. -12

En définitive, le jeune homme sortira-t-il de cette lecture avec de meilleurs sentiments et un plus vif désir d’être homme de bien ? […] La maladie dominante de notre âge, et dont les funestes symptômes se reproduisent partout, c’est l’impatient désir de triompher avant de combattre et de cueillir les fruits qu’on n’a pas semés.

31. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mignet. Né en 1796. » pp. 504-512

Elle offre surtout des enseignements et des espérances à ceux qui, nés dans une humble condition, sans appui et sans fortune, sentent en eux le désir d’améliorer leur sort, et cherchent les moyens de se distinguer parmi leurs semblables. […] Les bienfaits du travail, les heureux fruits de l’économie, la salutaire habitude d’une réflexion sage qui précède et dirige toujours la conduite, le désir louable de faire du bien aux hommes, et par là de se préparer la plus douce des satisfactions et la plus utile des récompenses, le contentement de soi et la bonne opinion des autres : voilà ce que chacun peut puiser dans cette lecture.

32. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Où est-elle cette raison qu’on a sans cesse besoin de consulter, et qui nous prévient pour nous inspirer le désir d’entendre sa voix ? […] Où est-elle cette pure et douce lumière qui non-seulement éclaire les yeux ouverts, mais qui ouvre les yeux fermés, qui guérit les yeux malades, qui donne des yeux à ceux qui n’en ont pas pour la voir, enfin qui inspire le désir d’être éclairé par elle, et qui se fait aimer par ceux mêmes qui craignaient de la voir ? […] Il y a longtemps, Madame1, que j’ai envie de réveiller votre souvenir et d’avoir l’honneur de vous écrire ; mais vous savez que la vie se passe en bons désirs sans effets, sur des matières encore plus importantes que les devoirs de la société. […] Si peu qu’il reste de désirs et de sensibilité d’amour-propre, on a toujours ici de quoi vieillir : on n’a pas ce qu’on veut ; on a ce qu’on ne voudrait pas3.

33. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

« Rien ne s’oppose plus à la chaleur que le désir de mettre partout des traits saillants ; rien n’est plus contraire à la lumière, qui doit faire un corps et se répandre uniformément dans un écrit, que ces étincelles qu’on ne tire que par force, en choquant les mots les uns contre les autres, et qui ne nous éblouissent quelques instants, que pour nous laisser ensuite dans les ténèbres. […] Les occasions préviennent presque leurs désirs : leurs regards, si j’ose parler ainsi, trouvent partout des crimes qui les attendent : l’indécence du siècle et l’avilissement des cours honorent même d’éloges publics les attraits qui réûssissent à les séduire : on rend des hommages indignes à l’effronterie la plus honteuse : un bonheur si honteux est regardé avec envie, au lieu de l’être avec exécration ; et l’adulation publique couvre l’infamie du crime publie. […] Les soins qu’elle exige sont autant de moments dérobés à la volupté ; le désir de parvenir suspend du moins des passions qui de tout temps en ont été l’obstacle : on ne saurait allier les mouvements sages et mesurés de l’ambition avec le loisir, l’oisiveté, et presque toujours le dérangement et les extravagances du vice ; en un mot la débauche a toujours été l’écueil inévitable de l’élévation ; et jusqu’ici les plaisirs ont arrêté bien des espérances de fortune et l’ont rarement avancée.

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