/ 233
209. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Rabelais, 1483-1553 » pp. -

Si l’on se demande ce qu’eût été Molière en un siècle où tout esprit indépendant avait à craindre le Châtelet, le Parlement et la Sorbonne, Molière privé d’un théâtre et réduit à dérober son bon sens sous la livrée de la folie, on songera tout naturellement au pantagruélisme de Rabelais, côtoyant les piéges sans y tomber, et sauvant ses audaces par l’apparente insanité d’un rire sans cause.

210. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Celui qui sait bien ce qu’il pense et ce qu’il veut, n’a pas à craindre de voir les mots et les tours lui manquer au moment où il faut prendre la plume. […] Elle pique la curiosité du lecteur et réveille d’autant plus vivement son attention qu’il lui reste plus de choses à connaître ; mais ce début demande beaucoup d’habileté, parce que l’obscurité est à craindre ; beaucoup de réserve, parce qu’il vise à l’effet : si la suite ne répond pas à l’attente qu’on a excitée, un tel début paraît prétentieux et ridicule. […] Ainsi Racine veut dire que celui qui est vertueux n’a rien à craindre des méchants, et il exprime cette pensée par les vers suivants : Celui qui met un frein à la fureur des flots Sait aussi des méchants arrêter les complots. Soumis avec respect à sa volonté sainte, Je crains Dieu, cher Abner, et n’ai point d’autre crainte. […] Il excite la terreur en plaçant le personnage auquel on s’intéresse dans une situation qui fait craindre pour sa vie ou pour son rang ; et il excite la pitié en représentant vivement le malheur ou le danger de ce personnage.

211. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Modérée dans son opinion, elle la défend sans la croire infaillible ; les contrariétés ne peuvent l’irriter, et cependant elle craint de contredire ; elle est encore plus lente à blâmer, et dès qu’elle voit la paix se troubler, elle ne se repose plus qu’elle ne l’ait rétablie. […] Les oreilles du public sont devenues très délicates ; elles ne supportent pas facilement ce qui est inconvenant ou négligé ; et l’auteur qui craint de s’exposer au danger d’être couvert de mépris, ou de rester inconnu, doit également ambitionner le mérite de l’expression et celui des pensées. […] Il ne doit pas craindre de devenir à charge à lui-même, et d’être obligé, pour abréger le temps dont la lenteur l’accable, de se réfugier dans des sociétés perverses, ou de se livrer à de honteux plaisirs. […] Lorsque César dit au pilote qui craignait de mettre en mer avec lui pendant une tempête : Quid times ? […] Par exemple : « Sont-ce de tels desseins, dit lord Bolingbroke, dans la dédicace de sa Dissertation sur les partis, sont-ce de tels desseins qu’un homme né Breton, dans quelque circonstance, dans quelque situation que ce soit, doive rougir ou craindre d’avouer ? 

212. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Elle contient de trop grandes leçons de vertu, pour que je doive craindre de la citer tout entière.

213. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

Que le sage l’annonce, et que les rois le craignent.

/ 233