Mais quand tout est calme au dedans de nous, et que notre âme suit paisiblement le cours habituel de ses idées, le langage admet aussi une marche plus réglée, une voie plus uniforme ; il se rapproche davantage de l’ordre grammatical dont nous avons parlé. […] A la fin de la phrase, parce que l’oreille, entraînée dans tout le reste par l’abondance des paroles et la rapidité de la déclamation, n’est en état de bien juger des beautés d’une période, qu’au moment où l’orateur est arrivé à son dernier terme, et suspend pour un instant le cours rapide de son discours.
Peut-être entendra-t-on avec quelque plaisir à la tribune ce même homme aussi brave à la tête des armées, qu’aimable aux soupers d’Aspasie ; aussi grand dans ses revers et dans son exil, qu’il avait été brillant dans le cours de ses succès, et qui semble avoir épuisé à lui seul tous les genres de célébrité.
Je me vois, dans le cours d’une même journée, Comme une criminelle amenée en ces lieux ; Et lorsque avec frayeur je parais à vos yeux, Que sur mon innocence à peine je me fie, Vous m’offrez tout d’un coup la place d’Octavie !
Je cours une longue carrière ; je suis accablé de tristesse et d’ennui.
Tout est homérique, tout est fatal, tout est prodigieux dans cette grande vie, pour qui contemple son cours depuis l’île où fut son berceau jusqu’à celle où fut son sépulcre, astre éclatant et terrible qui, pour remplir l’Orient et l’Occident, se lève du sein des mers et retourne s’y abîmer !!!