Chez un peuple civilisé, la forme du gouvernement, des troubles, des factions, des mœurs relâchées, une cour dépravée, l’envie et les autres passions peuvent égarer le goût de l’époque ; mais il reprend bientôt ses droits, et toutes les productions bizarres et fantastiques que le caprice a enfantées disparaissent bientôt ; il ne reste plus que ce qui est fondé sur la raison et les sentiments naturels de l’homme. […] Une manière plus étudiée et plus artificielle d’écrire, quelles que soient les beautés qu’elle présente, a toujours ce désavantage qu’elle nous montre un écrivain en forme, c’est un homme en habit de cour, où la splendeur des vêtements et la démarche étudiée cachent les particularités qui distinguent un homme d’un autre homme. […] Lorsque Socrate fut condamné, on ne sait trop par quelle cour, on rapporte qu’il n’y eut pas moins de deux cent huit voix contre lui.
La chaire les impressionne presque autant qu’une sellette de cour d’assises.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
La ville est une Ninive pécheresse ; la cour est le centre de toutes les passions humaines ; et la vertu, autorisée par l’exemple du souverain, honorée de sa bienveillance, animée par ses bienfaits, y rend le crime plus circonspect, mais ne l’y rend pas peut-être plus rare. […] Il s’humilia sous la main qui s’appesantissait sur lui ; sa foi ôta même à ses malheurs la nouvelle amertume que le long usage des prospérités leur donne toujours : sa grande âme ne parut point émue ; au milieu de la tristesse et de l’abattement de la cour, la sérénité seule de son auguste front rassurait les frayeurs publiques. » IV. […] Il serait facile d’en rappeler beaucoup d’exemples ; mais tous se réduisent à ce mot d’un avocat, homme d’esprit, qui, voyant que son adversaire parlait de la guerre de Troie et du Scamandre, l’interrompit en disant : La Cour observera que ma partie ne s’appelle pas Scamandre, mais Michaut.
Les savants comme les ignorants, les hommes du peuple aussi bien que les hommes de cour, font un continuel usage de cette figure ; et pour nous dire qu’il ne faut pas trop la prodiguer, Rollin a fait une phrase qui renferme trois métaphores.