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109. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

Mais à cette première organisation du talent oratoire il faudra bientôt joindre une nourriture qui commence à donnera la raison de la force et de la couleur. […] Cet exercice commencerait, dans l’école assemblée, par la lecture, à haute voix, d’un morceau pris d’un historien, d’un orateur, ou d’un poète : car on sait bien que l’éloquence est répandue dans toute la sphère de la littérature, vagam et liberam et late patentem, mais dans tel climat plus brûlante, dans tel autre plus tempérée : et qu’en passant sur différents sujets, comme par différentes plumes, elle change de caractère, de mouvement et de couleur. […] En les admirant se plaignait De voir qu’à leur docte peinture, Malgré leurs efforts, il manquait Le coloris de la nature : Sous ses yeux, des amours badins Ranimaient ces touches savantes Avec un pinceau que leurs mains Trempaient dans les couleurs brillantes De la palette de Rubens. […] Un jeune homme sensible, mais sans aucune connaissance, ne distingue point d’abord les parties d’un grand chœur de musique ; ses yeux ne distinguent point d’abord dans un tableau les gradations, le clair-obscur, la perspective, l’accord des couleurs, la correction du dessin ; mais peu à peu ses oreilles apprennent à entendre, et ses yeux à voir : il sera ému à la première représentation qu’il verra d’une belle tragédie ; mais il n’y démêlera ni le mérite des unités, ni cet art délicat par lequel aucun personnage n’entre ni ne sort sans raison, ni cet art, encore plus grand, qui concentre des intérêts divers dans un seul, ni enfin les autres difficultés surmontées. […] Je regarde ces deux grands hommes comme les seuls qui aient eu un pinceau correct, qui aient toujours employé des couleurs vives, et copié fidèlement la nature.

110. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Gilbert. (1751-1780.) » pp. 297-303

., au contraire, de quelles couleurs Delille a peint un vieillard plein de jours, poëme de l’Imagination, chant VI.

111. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « XVIe siècle — Prose — Calvin, 1509-1564 » pp. -

On dit aussi, avec le même sens, sous couleur.

112. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Lacordaire 1802-1861 » pp. 279-285

Parmi les orateurs sacrés de notre temps, il se distingue par l’essor, la nouveauté, l’ardeur, l’éclat, l’imagination, la poésie, la couleur, le mouvement, l’accent pathétique d’une verve originale.

113. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Il y a des translations de mots qui ne présentent leur nouvel objet que tel qu’il est en lui-même, par exemple, la clef d’une voûte, le pied d’une montagne ; au lieu que l’expression qui fait image peint avec les couleurs de son premier objet l’idée nouvelle à laquelle on l’attache, comme dans cette sentence d’Iphicrate : Une armée de cerfs conduite par un lion est plus à craindre qu’une armée de lions conduite par un cerf , et dans cette réponse d’Agésilas, à qui l’on demandait pourquoi Lacédémone n’avait point de murailles : Voilà , dit-il en montrant ses soldats, les murailles de Lacédémone. […] Son effet particulier est de donner aux descriptions de la force et de la clarté, de rendre les idées intellectuelles en quelque sorte visibles à l’œil, en leur prêtant des couleurs, de la substance et des qualités sensibles, de peindre les objets déjà sensibles avec des couleurs plus vives et plus justes, de prêter de la réflexion aux animaux et du sentiment aux êtres inanimés, enfin de personnifier les passions. […] L’hypotypose peint les objets dont on parle avec des couleurs si vives et des images si vraies, qu’elle les met pour ainsi dire sous les yeux.

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