Après cela, il n’y a plus de combinaison possible ; car, nécessairement, l’action a lieu ou n’a pas lieu, et le personnage agit avec ou sans connaissance. […] En effet, la connaissance ou l’ignorance de ces moyens ne donne lieu de porter contre la poétique aucun reproche sérieux. […] Ni l’une ni l’autre n’implique en soi la connaissance de quelque point déterminé, mais toutes deux comportent des ressources pour procurer des raisons. […] Voilà ce que nous avions à dire sur les principales connaissances que doit posséder celui qui veut pratiquer le genre délibératif. […] Sont préférables encore les choses dont la connaissance est plus honorable et plus importante, ainsi que les actions plus honorables et plus importantes.
Horace recommande aux écrivains de choisir des sujets proportionnés à leurs forces, c’est-à-dire à leurs talents, à leurs aptitudes et à leurs connaissances, s’ils veulent facilement trouver l’expression juste, la clarté et l’ordre : Sumite materiam vestris, qui scribitis, æquam Viribus, et versate diù, quid ferre recusent, Quid valeant humeri. — Cui lecta potenter erit res, Nec facundia deseret hunc nec lucidus ordo. […] Elle écarte tout ce qui serait inutile à la connaissance exacte d’une chose, et tout ce qui n’aurait pas pour but de produire l’impression que le poète et l’orateur chercheraient à exciter. […] Pour réussir dans ce genre, il faut, outre une connaissance approfondie de l’objet que l’on veut peindre, de la sûreté dans le coup d’œil, de la précision dans les idées, de la vigueur et de l’étendue dans l’esprit. […] Vous appliquerez à votre loisir chacun de ces termes, et vous avez assez de connaissance de mon état pour trouver leur place… Nous allons demain à Marly ; Madame la duchesse de Bourgogne y dansera, et j’y prendrai médecine ; cependant je ne l’envierai point.
C’est le seul moyen, à notre avis, de donner aux jeunes gens des connaissances précises, sérieuses et approfondies. […] L’expérience prouve que, sans la connaissance des règles, les hommes même les plus heureusement doués s’égarent sur plusieurs points. […] Que l’orateur joigne donc à la connaissance de son auditoire beaucoup de sagesse et de discernement. […] À cette connaissance il joindra une certaine notion du droit ecclésiastique, qui est aujourd’hui trop négligé. […] Chacun trouve dans ses souvenirs et dans ses connaissances quelque chose qui plaît et captive.
Ce dont nous sommes fortement persuadés, c’est que Bossuet, Fléchier, et tous les grands écrivains avaient de leur langue une connaissance approfondie et raisonnée ; c’est qu’ils n’écrivaient que dans l’inspiration du génie, et que les morceaux qu’on admire le plus, sont ceux quelquefois qui ont dû leur coûter le moins, et qui ne supposent nullement le calcul minutieux des brèves et des longues.
Le péril extrême où se trouve mon fils ; la guerre qui s’échauffe tous les jours ; les courriers qui n’apportent plus que la mort de quelqu’un de nos amis ou de nos connaissances, et qui peuvent apporter pis ; la crainte que l’on a des mauvaises nouvelles, et la curiosité qu’on a de les apprendre ; la désolation de ceux qui sont outrés de douleur, et avec qui je passe une partie de ma vie ; l’inconcevable état de ma tante, et l’envie que j’ai de vous voir : tout cela me déchire, me tue, et me fait mener une vie si contraire à mon humeur et à mon tempérament, qu’en vérité il faut que j’aie une bonne santé pour y résister.