Comparez les beaux passages de Rousseau et de Chateaubriand sur le même sujet.
On y raisonne sans argumenter, on y plaisante sans jeux de mots, on y associe avec art l’esprit et la raison, les maximes et les saillies, l’ingénieuse raillerie et la morale austère. » Il faut comparer à ces pages le chapitre de La Bruyère sur la Société et la Conversation.
Voici le jugement que portait de ces deux traducteurs comparés le La Harpe de la littérature anglaise, le célèbre Johnson : « Si l’on compare, dit-il, ces deux versions, le résultat sera que Dryden subjugue, entraîne le lecteur par la vigueur et par la véhémence qui dominent en général dans son style, et que Pitt force quelquefois ce même lecteur de s’arrêter pour admirer tel ou tel vers en particulier ; que les fautes de Dryden se perdent, englouties dans un océan de beautés réelles, et que les beautés de Pitt sont à peine sensibles pour un lecteur glacé par le froid mortel d’une correction trop étudiée ; que Pitt pourra plaire à certains critiques, mais que Dryden a pour lui le peuple des lecteurs ; que Pitt enfin est cité, mais que Dryden est et sera lu ».
Ainsi le fils d’Ulyssec était aux portes de la mort. » La comparaison doit être courte le plus qu’il est possible, et offrir un rapport convenable entre l’objet comparé et celui auquel on le compare : elle doit, de plus, être relevée par la justesse des expressions.
Comparez ces compositions l’une à l’autre, c’est un exercice que je recommande d’ailleurs aux jeunes gens, vous remarquerez que cette matière, purement didactique pour les deux premiers, est animée par l’attendrissement dans M. de Fontanes, par l’enthousiasme dans Voltaire, par l’indignation contre l’opinion contraire dans Boileau, et plus vivement encore dans Corneille.