Cette manière de louer était digne du maître et de l’élève ; mais, peu content de cet hommage tacite rendu partout à la vertu sublime de Socrate, Platon crut devoir à sa mémoire un monument plus éclatant encore, où Socrate lui-même figurât, dans les circonstances les plus intéressantes pour nous, et les plus glorieuses pour lui, son jugement et sa mort.
« Mais une chose bien plus étrange et pourtant très-véritable, j’ai vu des gens qui travaillaient depuis longtemps au théâtre lire ou voir un poëme par plusieurs fois, sans reconnaître ni la durée du temps ni le lieu de la scène, ni la plupart des circonstances des actions les plus importantes, pour en découvrir la vraisemblance. » (Pratique du Théâtre, II, 2 cf.
Le sujet est donné par les circonstances, ou l’écrivain le tire de son propre fond.
L’imagination Ne diriez-vous pas que ce magistrat, dont la vieillesse vénérable impose le respect à tout un peuple, se gouverne par une raison pure et sublime, et qu’il juge des choses par leur nature, sans s’arrêter à ces vaines circonstances qui ne blessent que l’imagination des faibles ?
La première de ces deux tentatives eut d’abord le mérite de venir à son heure et d’être nécessitée par les circonstances : la poésie française du moyen âge venait de mourir avec Marot, et Mellin de Saint-Gelais, son disciple, s’essayait en vain à la faire revivre dans les cadres puérils de la ballade et du rondeau ; il fallait donc trouver une inspiration nouvelle, un art nouveau. […] Telles furent les circonstances qui accompagnèrent la fondation de l’Académie. […] De plus, l’histoire exacte et vraisemblable leur était inconnue ; tout événement qui remontait à un certain nombre d’années était, par le fait même, raconté, célébré avec toutes sortes de circonstances fabuleuses qui exaltaient l’imagination et prêtaient à la poésie. […] Un exemple admirable qu’elle donne de cet heureux naturel est le rôle qu’elle joue à l’égard d’Alceste, pour qui elle a du penchant, ce qui ne l’empêche pas de s’oublier elle-même et de plaider les circonstances atténuantes en faveur de l’ingrate Célimène. […] Les peuples grecs divisés, le patriotisme languissant, la vénalité corrompant les vertus politiques, la disette de bons généraux, les excès d’une démocratie mal réglée, telles étaient les circonstances au milieu desquelles il tenta de soulever sa patrie contre la Macédoine.