Les monologues n’étant pas agréables à l’auditeur, pour les éviter, on a inventé les confidents, dans le sein desquels les héros déposent leurs chagrins et leurs projets ; mais le rôle de ces confidents est ordinairement si froid, que le remède ne vaut guère mieux que le mal. […] Le passage suivant, extrait de la première scène, offrait assurément un fond d’idées, une harmonie dans les vers, et un ton de conversation qu’on n’avait jamais entendu jusque-là, et qui dut bien surprendre les auditeurs : DORANTE.
Il met ce principe dans son vrai point de vue ; il le tourne et le retourne, pour y accoutumer ses auditeurs les moins pénétrants. […] Cet arrangement sert à éviter les répétitions qu’on peut épargner au lecteur ; mais il ne retranche aucune des répétitions par lesquelles il est essentiel de ramener souvent l’auditeur au point qui décide lui seul de tout.
Le genre de l’oraison funèbre tient beaucoup de celui du sermon ; mais plus variée, plus étendue, plus élevée, elle offre plus de ressources à l’imagination, et un champ bien plus fécond en leçons utiles pour les auditeurs.
Dans les pertes médiocres, on surprend ainsi la pitié des auditeurs ; et, par des mouvements étudiés, on tire au moins de leurs yeux quelques larmes vaines et forcées.
Peindre, c’est non-seulement décrire les choses, mais en représenter les circonstances d’une manière si vive et si sensible, que l’auditeur s’imagine presque les voir.