L'hyperbole (de υπερϐολη, excès, surabondance) est une figure qui consiste à exagérer en plus ou en moins la vérité des choses dont on parle, afin d’impressionner davantage l’esprit de l’auditeur.
En deux mots, mes chers auditeurs, qui allez partager cet entretien, vous n’avez peut-être jusqu’à présent considéré la mort du Sauveur que comme le mystère de son humilité et de sa faiblesse ; et moi je vais vous montrer que c’est dans ce mystère qu’il a fait paraître toute l’étendue de sa puissance… Qu’un Dieu, comme Dieu, agisse en maître et en souverain, qu’il ait créé d’une parole le ciel et la terre, qu’il fasse des prodiges dans l’univers, et que rien ne résiste à sa puissance, c’est une chose, chrétiens, si naturelle pour lui, que ce n’est presque pas un sujet d’admiration pour nous. […] Or, un homme, mes chers auditeurs, dont la croix, selon la belle expression de saint Augustin182, a passé du lieu infâme des supplices sur le front des monarques et des empereurs, un homme qui sans autre secours, sans autres armes, par la vertu seule de la croix, a vaincu l’idolâtrie, a triomphé de la superstition, a détruit le culte des faux dieux, a conquis tout l’univers, au lieu que les plus grands rois de l’univers ont besoin pour les moindres conquêtes de tant de secours : un homme qui, comme le chante l’Église, a trouvé le moyen de régner par où les autres cessent de vivre, c’est-à-dire par le bois qui fut l’instrument de sa mort ; et ce qui est encore plus merveilleux, un homme qui pendant sa vie avait expressément marqué que tout cela s’accomplirait, et que du moment qu’il serait élevé de la terre, il attirerait tout à lui ; un tel homme n’est-il pas plus qu’homme ?
La plupart des auditeurs, comme s’ils eussent été aussi gagés pour l’examiner, se disaient tout bas les uns aux autres : « Voilà un sermon qui sent l’apoplexie. » — « Allons, monsieur l’arbitre des homélies, me dis-je alors à moi-même, préparez-vous à faire votre office.
Attachez-vous, dans votre travail, à peindre les sentiments d’effroi et de terreur, par lesquels 1 orateur fait passer l’auditeur, jusqu’à la dernière apostrophe.
C’est ainsi que la poésie antique ne dessinait que les grandes masses, et laissait à la pensée de l’auditeur à remplir les intervalles, à suppléer les développements : en tout genre, nous autres modernes, nous disons trop10. […] La première fois que j’ai vu Schiller, c’était dans le salon du duc et de la duchesse de Weimar, en présence d’une société aussi éclairée qu’imposante ; il lisais très bien le français, mais il ne l’avait jamais parlé ; je soutins avec chaleur la supériorité de notre système dramatique sur tous les autres35 ; il ne se refusa point à me combattre, et sans s’inquiéter des difficultés et des lenteurs qu’il éprouvait en s’exprimant en français, sans redouter non plus l’opinion des auditeurs, qui était contraire à la sienne, sa conviction intime le fit parler.