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166. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — La Rochefoucauld, 1613-1680 » pp. 32-37

Pour plaire aux autres, il faut parler de ce qu’ils aiment et de ce qui les touche, éviter les disputes sur des choses indifférentes, leur faire rarement des questions, et ne leur laisser jamais croire qu’on prétend avoir plus de raison qu’eux. […] Je n’aime guère cette comparaison ; car le mot d’abeille éveille des idées d’industrie utile et dévouée à la chose publique.

167. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome I (3e éd.)

Nous en avons une preuve évidente dans les personnes qui aiment la musique, et dont on dit ordinairement qu’elles ont de l’oreille. […] Remarquez seulement combien de choses renferme ce simple mot latin : amavissem, I would have love [j’eusse aimé]. […] De toutes ces variétés, on n’en conserva que deux ou trois, comme love [aimer], loved [aimé], loving [aimant], et les autres se perdirent tout à fait. […] En quelque genre que ce soit, nous aimons mieux passer d’un bel objet à un plus bel encore, que de suivre un ordre inverse. […] On n’aime pas tout ce qui sent l’affectation, et le désir de paraître harmonieux entraîne souvent

168. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre II. De l’emploi des figures dans les écrivains sacrés. »

142Mortels qui jugez vos semblables, Rois qu’à la terre j’ai donnés, Rois devenus si formidables Par vos projets désordonnés ; Instruisez-vous dans ma justice, Si vous voulez que j’affermisse Vos droits par la révolte enfreints ; Pour mériter que l’on vous aime, Aimez, servez, craignez vous-même Le Dieu par qui vous êtes craints. […] Ceux qui l’aiment, la découvrent aisément, et ceux qui la cherchent la trouvent. — Celui qui veille dès le matin pour la posséder, n’aura pas de peine, parce qu’il la trouvera assise à sa porte. — Elle prévient ceux qui la désirent, et elle se montre à eux la première. » 160.

169. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Lettre. A un ancien Elève de l’Ecole Militaire de Paris. » pp. 375-399

L’auteur présente toujours la vérité avec les traits les plus capables de la faire sentir et de la faire aimer. […] Mais le livre, dont la lecture doit, pour cet objet, nous occuper le plus fréquemment ; le livre le plus capable de nous faire aimer et pratiquer la vertu, est l’Imitation de Jésus-Christ ; livre admirable, plein de sagesse, de force et d’onction. […] Vous savez trop d’ailleurs (et j’ose bien assurer que vous ne l’oublierez jamais) que le vrai chrétien s’attire toujours l’estime générale ; que les hommes sages l’aiment, et que les libertins se sentent forcés de le respecter.

170. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

3° Pensées naïves Les pensées naïves sont des pensées dont le sel et la finesse sont cachés sons un air simple et ingénu ; elles semblent couler de source, sans apprêt, sans effort, comme dans ce quatrain de Pradon : Vous n’écrivez que pour écrire ; C’est pour vous un amusement : Moi qui vous aime tendrement, Je n’écris que pour vous le dire. […] Un de nos poètes disait au roi de Danemark pendant son séjour à Paris : Un roi qu’on aime et qu’on révère A des sujets en tous climats : Il a beau parcourir la terre, Il est toujours dans ses États. […] Si le long de vos bords Louis porte ses pas, Tâchez de l’adoucir ; fléchissez son courage ; Il aime ses sujets, il est juste, il est sage ; Du titre de clément rendez-le ambitieux : C’est par là que les rois sont semblables aux dieux.

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