un événement, ou la nécessité sans doute ? […] C’est ce qu’on nomme la question de fait, au Palais le fait, c’est-à-dire l’acte positif et réel, l’événement qui sert de point de départ, de base, de matière même à la cause, de source à l’argumentation. […] Il faut, dit Quintilien, marquer les événements et leurs détails, les temps, les lieux, les personnes si clairement qu’on en forme un tableau où l’esprit distingue tous les objets sans jamais les confondre. […] La plus grande difficulté vient de ce que les meilleurs moyens ne sont pas toujours les plus forts et les plus convaincants. il faut donc chercher les preuves qui, par rapport au temps, aux lieux, aux événements, aux opinions et aux préjugés, peuvent frapper davantage et pénétrer plus avant dans l’esprit. […] L’erreur la plus ordinaire sur la cause consiste à croire que deux événements qui se succèdent sont unis par le rapport de cause à effet.
Ce dernier jugement a besoin de restriction : sans doute, dans toute autre circonstance, un pareil morceau pourrait être déplacé, et dégraderait peut-être la majesté de l’histoire ; mais a-t-on fait attention qu’entraîné par la marche des événements, l’historien met réellement ici ses héros en présence, et que plus il les rapproche, plus les traits qui leur sont communs ou différents, doivent se rapprocher aussi de l’œil du spectateur.
L’ode varie de ton selon les sujets qu’elle chante : elle est héroïque, si elle célèbre les exploits ou le génie des grands hommes, les grands événements qui agitent le monde ; morale ou philosophique, si elle roule sur un sujet sérieux de morale, d’art ou de science ; badine, si l’objet du chant est simple, léger et gracieux.
C’était même le chant consacré aux grands événements, aux nobles infortunes, aux tristes amours ; plus tard, nos vieux auteurs s’avisèrent de croiser des vers très petits avec d’autres plus grands, comme dans l’exemple suivant ; et ils donnèrent à cette combinaison le nom de lai.
Il aimait l’intrigue pour intriguer : esprit hardi, délié, vaste et un peu romanesque, sachant tirer parti de l’autorité que son état lui donnait sur le peuple, et faisant servir la religion à sa politique ; cherchant quelquefois à se faire un mérite de ce qu’il ne devait qu’au hasard, et ajustant souvent après coup les moyens aux événements.