À en juger par la première idée qui se présente, l’épopée est une histoire, ou quelque chose qui lui ressemble fort, puisque ce sont des faits, des événements qu’on y raconte. […] Il doit se faire par quelque événement imprévu, et non par un simple changement de volonté125. […] Ces divinités sont presque toujours froides quand on les fait influer directement sur les événements, parce que nous sentons bien qu’elles ne représentent que des abstractions, et ne peuvent avoir d’action au dehors, que par l’intermédiaire des hommes. […] Après la proposition, le poète invoque une divinité de laquelle il obtient la révélation des causes surnaturelles de l’événement qu’il va raconter : c’est là l’invocation. […] Le poète ne s’y asservit pas à l’unité d’action ; il y raconte un ou plusieurs événements tels qu’ils sont arrivés.
Les situations nouvelles que le jeu de ces incidents produit, et qui changent quelquefois la situation respective des personnages, s’appellent péripéties, d’un mot grec qui signifie chute, événement. […] Il arrive tous les jours, dans les conditions médiocres, des événements touchants qui peuvent être l’objet de l’imitation poétique. […] Il n’y a pas de comédie d’intrigue où on ne représente en même temps quelques caractères particuliers et les mœurs de l’époque où l’on vit : il n’y a pas, non plus, de bonne comédie de caractère ou de mœurs où les événements ne s’enchaînent de manière à en former l’intrigue : ainsi ces trois qualités se trouvent, bien qu’à des degrés différents, dans toutes les bonnes comédies. […] Ces deux arts étant depuis longtemps cultivés dans la bonne compagnie, divers personnages ont dû être mis sur la scène, qui chantaient ou dansaient, parce que la suite des événements l’exigeait. […] Il y a des pièces où toute la suite des événements est exprimée par le geste seul et non mesuré, ou par le geste mesuré, c’est-à-dire par la danse.
Ces leçons, suivies par un public d’élite, ne furent que le prélude de travaux considérables qui devaient être des événements littéraires. […] Les anciens ne l’appelaient la dépositaire des temps que pour la rendre l’institutrice de la vie, et Polybe disait avec profondeur que si elle ne cherchait pas le comment et le pourquoi des événements, elle n’était bonne qu’à amuser l’esprit.
Cet éloge, entièrement fondé sur des faits racontés avec cette belle simplicité qui se contente d’exposer ce qui n’a pas besoin d’être orné, renferme les événements les plus remarquables du règne de Louis XV, jusqu’à l’époque où l’auteur écrivait. […] Voilà bien le ton, les couleurs et la fidélité de l’histoire décrivant un grand événement.
Elle imagine les événements, rejetant tout ce qui est vulgaire et sans couleur ; elle crée ou agrandit les personnages, décrit et peint les objets, qu’elle place, pour ainsi dire, sous nos yeux. […] L’épopée chante les actions, la gloire et les malheurs de l’homme elle a pour sujet les grands événements d’un peuple, et quelquefois l’humanité entière. […] On appelle ainsi le moment de repos accordé aux acteurs et aux spectateurs, pendant lequel les événements que l’écrivain dramatique ne peut produire sur la scène, sont censés s’accomplir. […] On y représente les événements les plus funestes et les situations les plus émouvantes de la vie. […] Il vit des oppositions qui se rencontrent à chaque instant dans la vie réelle, où tout événement touche au comique par un point quelconque, il en est la peinture exacte.