Ils avaient un roi d’une origine étrangère, qui, voulant corriger la méchanceté de leur naturel, les traitait sévèrement ; mais ils conjurèrent contre lui, le tuèrent et exterminèrent toute la famille royale. […] Dans ce pays heureux, la cupidité était étrangère ; ils se faisaient des présents où celui qui donnait croyait toujours avoir l’avantage.
Mais lorsqu’on emploie trop de temps à voyager, on devient enfin étranger en son pays ; et lorsqu’on est trop curieux des choses qui se pratiquaient aux siècles passés, on demeure ordinairement fort ignorant de celles qui se pratiquent en celui-ci. […] Saint-Évremond conseillait aussi à ses contemporains d’avoir l’esprit hospitalier pour toutes les nouveautés étrangères.
On prendra pour espion un étranger, et cet espion sera vêtu comme un gueux, en faisant une profession assez vile pour être bien payée ; et cet espion trahira ses maîtres pour vous, au hasard d’être étranglé si l’on vous prend, et que vous le défériez4, si vous vous sauvez, et que l’on soupçonne qu’il vous ait averti ! […] Il cherche trop à voir dans les œuvres d’art un but étranger et moral ; il ne se préoccupe pas assez de l’objet même et de sa représentation.
Convaincu qu’un élève qui s’est passablement tiré, à l’aide d’un canevas, d’une composition difficile, traitera avec une très grande facilité les sujets ordinaires, (ceux dont l’imagination trouve plus vite les développements), j’ai pris ces modèles dans les meilleurs auteurs français et étrangers. […] Elle prête à cette contrée un étonnement mêlé de regrets pour avoir indisposé par des émanations odorantes l’étrangère qui venait admirer ses charmes. […] Frêle et délicate elle semblait étrangère à la terre, tant ses vertus et sa piété la rapprochaient de la divine patrie. […] Ce fut alors qu’on vit des hôtes inconnus Sur des bords étrangers tout-à-coup survenus ; Le cèdre jusqu’au nord vint écraser le saule ; Des ours noyés, flottant sur les glaçons du pôle. […] Si vous l’avez observée, notre hirondelle se prévient volontiers en faveur des figures bienveillantes ; elle se fie, comme une étrangère de lointain pays, aux procédés du bon accueil ; elle aime qu’on ne la dérange pas, et s’abandonne à qui l’aime.
Par cette religieuse observation des lois qui la constituent, notre langue est devenue la plus claire et la plus positive de l’Europe : c’est un hommage que les étrangers eux-mêmes sont forcés de lui rendre. […] Votre Majesté ne souffrirait jamais qu’on dise qu’un cadet de la maison de Lorraine lui aurait fait perdre terre, encore moins qu’on la vit mendier à la porte d’un prince étranger. […] La première qualité de ces parties est de ne pas s’écarter de l’idée principale, de ne rien contenir qui lui soit étranger, et de tendre toutes au même but. […] vous faites bien, vous autres étrangers, de quitter notre malheureuse ville. — Nous allons revenir, » dit Oswald. […] Le comte d’Erfeuil exposait sa vie avec insouciance, courage et gaieté : les matelots anglais et les domestiques de lord Nelvil vinrent à son aide ; car les habitants d’Ancône restaient immobiles, comprenant à peine ce que ces étrangers voulaient faire, et ne croyant pas du tout à leurs succès.