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185. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Aussi un animal ne serait pas beau s’il était tout à fait petit, parce que la vue est confuse lorsqu’elle s’exerce dans un temps presque inappréciable ; pas davantage s’il était énormément grand, car, dans ce cas, la vue ne peut embrasser l’ensemble, et la perception de l’un et du tout échappe à notre vue. […] C’est là le propre de l’art, tandis que le cas individuel est indéterminé et échappe à la méthode scientifique. […] Maintenant, il existe une très grande différence entre les enthymèmes ; différence qui a totalement échappé à presque tous les rhéteurs et qui se rencontre pareillement dans la méthode dialectique entre les syllogismes. […] On trouve aussi du charme dans les péripéties et dans le fait d’échapper tout juste à des dangers, car tout cela cause de l’étonnement. […] Ceux qui ne se méfient pas et qui ne sont pas d’un caractère à se tenir en garde, mais plutôt à donner leur confiance ; car il n’en est que plus facile d’échapper à leur surveillance.

186. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

» Nos triomphes les plus sublimes » Seraient d’échapper à leurs dents ; » Des feux d’Ilion286 préservée » Cette race fut conservée, » Malgré les vents et les hasards ; » Et bornant ses courses illustres, » Rendit sur ces bords, en deux lustres, » Ses Dieux, ses enfants, ses vieillards. […] Les mânes effrayés quittent leurs monuments : L’air retentit au loin de leurs longs hurlements ; Et les vents échappés de leurs cavernes sombres, Mêlent à leurs clameurs d’horribles sifflements.

187. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Seconde partie. Moyens de former le style. — Chapitre II. De l’exercice du style ou de la composition » pp. 225-318

Si le portrait convient à l’historien, et si l’orateur peut employer le caractère ou le portrait suivant son dessein, le poète satirique ne doit jamais se servir que du caractère ; et encore échappera-t-il difficilement à l’accusation de vouloir peindre des personnages réels, comme il est arrivé pour La Bruyère. […] Si, dans la conversation, un mot imprudent nous échappe, il passe rapidement et s’oublie ; mais quand nous prenons la plume, nous devons nous souvenir que les traits qu’elle aura tracés resteront.

188. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Pour réussir dans le vaudeville, il faut posséder l’art de saisir ces transformations si rapides et si variées de la société qui échappent à un œil inattentif, et qui fournissent une foule de traits piquants ; il faut être doué de ce tact observateur auquel ne peuvent échapper ces erreurs légères et fugitives de l’esprit humain qui se cachent sous le vernis uniforme de la société .polie, les forcer, par l’art de la composition, à se déceler, et tourner surtout avec agrément ces couplets si gais, si pleins de sel attique, si finement aiguisés de bons mots, où l’épigramme ne va pas au delà de la malice.

189. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE II. Du choix et de la délicatesse des expressions. » pp. 9-77

parce qu’il s’est échappé de vos mains. […] Un moineau, les délices de ma petite fille, s’est échappé de mes mains.

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