. — Animus (du grec ανεµοσ, vent, souffle) est un mot simple formé de la racine primitive an ou han, qui désigne le souffle, ou le son produit par une respiration pénible.
Mais, seule sur la proue, invoquant les étoiles, Le vent impétueux qui soufflait dans ses voiles L’enveloppe ; étonnée, et loin des matelots, Elle tombe, elle crie, elle est au sein des flots1.
Toutefois, dans le sein d’une terre inconnue Ne va point vainement enfoncer la charrue ; Observe le climat, connais l’aspect des cieux, L’influence des vents, la nature des lieux, Des anciens laboureurs l’usage héréditaire, Et les biens que prodigue ou refuse une terre121. […] Quel plaisir, entouré d’un double paravent, D’écouter la tempête et d’insulter au vent !
J’engloutis les cités sous les sables mouvants ; Je renverse les monts sous les ailes des vents ; Mon pied infatigable est plus fort que l’espace ; Le fleuve aux grandes eaux se range quand je passe, Et la voix de la mer se tait devant ma voix. […] L’astre-roi se couchait calme, à l’abri du vent ; La mer réfléchissait ce globe d’or vivant, Ce monde, âme et flambeau du nôtre ; Et dans le ciel rougeâtre, et dans les flots vermeils, Comme deux rois amis, on voyait deux soleils Venir au-devant l’un de l’autre.
« Le jeune Icare était auprès de son père, et ne se doutant point que ce qu’il avait dans les mains devait lui causer la mort, le sourire sur les lèvres, tantôt il saisissait les plumes que le vent avait dispersées, tantôt il amollissait la cire avec son pouce, et, par ces jeux, il retardait l’ouvrage admirable de son père. » Ignarus sua se tractare pericla, — ore renidenti, ces deux pensées, ajoutées à la matière, sont pleines de beauté. […] Il faut remarquer aussi le choix et la beauté des autres expressions : le mot stabat, convenant si bien à un enfant qui est toujours sur pied, et qui devait, à plus forte raison, dans la circonstance présente, être debout à côté de son père ; puis cette alternative d’amusements si bien exprimée par l’adverbe modò répété deux fois ; la beauté de ce fréquentatif captabat, qui peint si bien l’empressement du jeune enfant à saisir les plumes que le vent avait emportées ; puis aussi cette cire qu’on voit s’amollir sous la pression de ses petits doigts ; enfin, le choix de cette épithète mirabile, convenant si bien à ce travail qui était une merveille.
C’était un petit homme monté sur une colonne si déliée que le moindre vent était capable de briser tout cet ouvrage, et l’on ne pouvait assez admirer l’adresse avec laquelle l’ouvrier avait su le tailler.
Si j’ai à peindre une inondation, rien n’est plus naturel que de remonter aux causes qui l’ont amenée : un orage, le vent, les pluies, la rupture d’une digue ; les effets de l’évènement seront la désolation des villes et des campagnes, la ruine, la misère, etc.
Elle perçait avec peine un brouillard lourd et rasant la terre, que le vent déplaçait çà et là en y faisant comme de larges trouées ; mais ces flocons grisâtres se réunissaient bientôt, comme les vagues séparées par un navire retombent et remplissent le sillage qu’il vient de tracer.
Le feuillage tremblait, par les vents agité ; Leur souffle tiède et lourd annonçait un orage Pour deux pâles boutons qui, presque du même âge, Sur un même rameau confondant leur parfum, L’un à l’autre enlacés, semblaient n’en former qu’un. […] La parade est, à proprement parler, le dialogue qu’improvisent deux saltimbanques sur leurs tréteaux, pour amasser la multitude et l’engager à entrer dans les théâtres en plein vent, moyennant une petite rétribution.
Vents, portez-les sur vos ailes. […] Il force la conviction, il entraîne à sa suite l’auditoire maîtrisé, et s’il hésite, ouvrant une soudaine issue à la tempête qu’il retenait en soi, il l’emporte comme les vents emportent une feuille sèche.
Les soins du nom et de la postérité sont donc frivoles ; l’honneur qu’on rend à la mémoire des hommes illustres, une erreur puérile, puisqu’il est ridicule d’honorer ce qui n’est plus ; la religion des tombeaux, une illusion vulgaire ; les cendres de nos pères et de nos amis, une vile poussière qu’il faut jeter au vent et qui n’appartient à personne ; les dernières intentions des mourants, si sacrées parmi les peuples les plus barbares, le dernier son d’une machine qui se dissout,… etc. » Ce lieu se rapproche du conséquent comme le lieu cause de l’antécédent.
Il est vrai qu’après avoir passé des années entières à creuser le tronc d’un gros arbre avec des pierres tranchantes, ils se mettaient sur la mer dans ce tronc et allaient terre à terre portés par le vent et par les flots.
Sa voix redoutable Trouble les enfers ; Un bruit formidable Gronde dans les airs ; Un voile effroyable Couvre l’univers ; La terre tremblante Frémit de terreur ; L’onde turbulente Mugit de fureur ; La lune sanglante Recule d’horreur2 Dans le sein de la mort ses noirs enchantements Vont troubler le repos des ombres : Les mânes effrayés quittent leurs monuments ; L’air retentit au loin de leurs longs hurlements ; Et les vents, échappés de leurs cavernes sombres, Mêlent à leurs clameurs d’horribles sifflements3.
Non loin, croît le bouleau dont la verge pliante Est sourde aux cris plaintifs de leur voix suppliante, Qui, dès qu’un vent léger agite ses rameaux, Fait frissonner d’effroi cet essaim de marmots, Plus pâles, plus tremblants encor que son feuillage6 Nice O Nice !
c’est le vent, c’est l’Océan immense ; C’est un pêcheur qui chante au bord du grand chemin.
Quand nous nous sommes bien alambiqué le cerveau pour trouver une suite aux choses présentes et pour en tirer des conséquences touchant celles qui doivent arriver, il se trouve que nous avons imité les enfants, qui se donnent beaucoup de peine à faire des maisons de cartes que le moindre vent renverse, ou qui seraient inutiles quand il ne les renverserait pas.
Voulez-vous entendre un vent orageux siffler et briser les voiles d’un navire ! […] Tel est le fameux Quos ego… du discours de Neptune aux vents déchaînés au 1er liv. de l’Énéide. […] Le bonheur est le port où tendent les humains ; Les écueils sont fréquents et les vents incertains : Le Ciel, pour aborder cette terre étrangère, Accorde à tout mortel une barque légère. […] L’art du pilote est tout et, pour dompter les vents, Il faut la main du sage et non des ornements. […] Virgile, pour rendre l’idée de mettre à la voile, dit par hypallage, dare classibus austros , au lieu de dare classes austris : les flottes sont à la disposition de l’homme, les vents n’y sont pas.
Règle le vent, soulève et rabaisse la mer ; Apprends aux tourbillons leur route mesurée, Et fixe des vieux temps l’incertaine durée !
Ces arbres s’enfoncent dans la terre par leurs racines, comme leurs branches s’élèvent vers le ciel : leurs racines les défendent contre les vents, et vont chercher, comme par de petits tuyaux souterrains, tous les sucs destinés à la nourriture de leur tige : la tige elle-même se revêt d’une dure écorce, qui met le bois tendre à l’abri des injures de l’air ; les branches distribuent en divers canaux la séve que les racines avaient réunie dans le tronc.
Mais le voici qui vient, poussé d’un heureux vent : Il a les yeux sereins et l’accueil avenant.
Décrire les avantages de la musique : elle est puissante à représenter certains phénomènes de la nature, tels que le bruit des torrents, le mugissement des vents, etc. […] « L’air de Grignan me fait peur : un vent qui déracine des arbres dont la tête au ciel était voisine, et dont les pieds touchaient à l’empire des morts , me fait trembler.
On lit ailleurs : « Nous pouvons nous dire l’un à l’autre ce que nous pensons du public, de cette mer orageuse que tous les vents agitent, et qui tantôt vous conduit au port, tantôt vous brise contre un écueil ; de cette multitude qui juge de tout au hasard, qui élève une statue pour lui casser le nez, qui fait tout à tort et à travers ; de ces voix discordantes qui crient hosanna le matin, et crucifige le soir ; de ces gens qui font du bien et du mal sans savoir ce qu’ils font. […] « On nous fourra tous dans une espèce d’hôtellerie, à la porte de laquelle furent postés douze soldats ; on en mit quatre autres dans ma chambre, quatre dans un grenier où l’on avait conduit ma nièce, quatre dans un galetas ouvert à tous les vents, où l’on fit coucher mon secrétaire sur de la paille.
Il anima le soleil, les astres, les fleuves, les montagnes, les vents. […] Parmi les modernes, nous nous contenterons de signaler à l’attention des jeunes littérateurs les pièces suivantes : la Villanelle d’un batteur de blé aux vents, de Joachim du Bellay ; l’Élection d’un sépulcre, par Ronsard ; la Plainte au roi de Théophile dans sa prison ; l’ode de Chaulieu sur la solitude de Fontenay ; le Papillon et le Retour du guerrier dans la chaumière paternelle, de Lamartine ; la Grand’mère, par V.
Oui, messieurs, donnez-moi la carte d’un pays, sa configuration, son climat, ses eaux, ses vents, et toute sa géographie physique ; donnez-moi ses productions naturelles, sa flore, sa zoologie, etc., et je me charge de vous dire a priori quel sera l’homme de ce pays, non pas accidentellement, mais nécessairement, non pas à telle époque, mais dans toutes. » Tout en approuvant les idées de M.
Aussi est-ce alors qu’ils permettent d’ouvrir toutes les sources de l’éloquence, et de mettre tontes voiles au vent ; hic, si usquam, totos eloquentiœ Operire rire fontes licet, tota possumus pandere vela.
Aucun vent constant n’a soufflé sur moi.
La plume au vent bercée, il erre à l’aventure, Épuisant au hasard sur toute créature Sa rage et son carquois d’airain.
Vous étendez les cieux comme un pavillon… Les nuées sont votre char, vous marchez sur l’aile des vents. […] de conjonction : Mais tout dort, et l’armée, et les vents, et Neptune. […] Du vent. […] Il n’y a beste ne oyseau Qu’en son jargon ne chante ou crie : Le temps a laissié son manteau De vent, de froidure et de pluye. […] Le temps a laissié son manteau De vent, de froidure et de pluye.
Il convient dans les morceaux descriptifs, tels que la description des environs de Tyr par Fénelon : J’admirais l’heureuse situation de la ville de Tyr qui est au milieu de la mer, dans une île : la côte voisine est délicieuse par sa fertilité, par les fruits qu’elle porte, par le nombre de villes et de villages qui se louchent presque, enfin par la douceur de son climat ; car les montagnes mettent cette côte à l’abri des vents brûlants du midi. Elle est rafraîchie par le vent du nord qui souffle du côté de la mer.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Vents, portez-les sur vos ailes.
— Dès que nous l’aurons prise, Il ne faut qu’un bon vent, et Carthage est conquise.
Lorsqu’on dit que le vent souffle, que le tonnerre gronde, que le lion rugit, que le serpent que la mouche bourdonne, que le bois craque, que la rivière coule, et que le ruisseau murmure, le rapport entre ces mots et la chose qu’ils expriment est facile à saisir. […] Buffon, voulant donner une idée de l’Arabie Pétrée, énumère soigneusement tout ce qui caractérise ce pays : Qu’on se figure un pays sans verdure et sans eau, un soleil brûlant, un ciel toujours sec, des plaines sablonneuses, des montagnes encore plus arides, sur lesquelles l’œil s’étend et le regard se perd, sans pouvoir s’arrêter sur aucun objet vivant ; une terre morte, et, pour ainsi dire, écorchée par les vents, laquelle ne présente que des ossements, des cailloux jonchés, des rochers debout ou renversés ; un désert entièrement découvert, où le voyageur n’a jamais respiré sous l’ombrage, où rien ne l’accompagne, rien ne lui rappelle la nature vivante. […] L’Arveiron bondît, tombe et bouillonne, Rejaillit et retombe, et menace à jamais Ceux qui tentent l’abord de ces âpres sommets, Plus haut l’aigle a son nid, l’éclair luit, les vents grondent ; Les tonnerres lointains sourdement se répondent. […] Lorsque sur cette mer on vogue à pleines voiles, Qu’on croit avoir pour soi les vents et les étoiles, Il est bien malaisé de régler ses désirs : Le plus sage s’endort sur la foi des zéphyrs. […] « Lord Nelvil avait fixé son départ pour Rome au lendemain, lorsqu’il entendit pendant la nuit des cris affreux dans la ville ; il se hâta de sortir de son auberge pour en savoir la cause, et vit un incendie qui partait du port, et remontait de maison en maison jusqu’au haut de la ville ; les flammes se répétaient au loin dans la mer ; le vent, qui augmentait leur vivacité, agitait aussi leur image dans les flots, et les vagues soulevées réfléchissaient de mille manières les traits sanglants d’un feu sombre.
Que Milon, ce défenseur intrépide des bons, cet irréconciliable ennemi des méchants, ait été constamment en butte aux orages, aux tempêtes soulevées, dans ces assemblées tumultueuses, par le vent des différentes factions, c’est ce que j’avais facilement prévu ; mais j’étais bien loin de croire que dans un jugement, dans un tribunal où siégent les principaux personnages des premiers ordres de l’état, les ennemis de Milon pussent concevoir l’espérance, je ne dis pas de consommer sa ruine, mais de porter la plus légère atteinte à sa gloire, par le ministère de juges tels que vous ».
Les juges se sont habitués à les considérer comme des girouettes parlantes, qui tournent au gré du vent de la fortune.
Cependant on laisse le t dans les mots d’une seule syllabe, et l’on écrit : le vent, les vents ; une dent, les dents ; un chant, des chants ; un gant, des gants ; un homme lent, des hommes lents.
Certains arbres, comme les ormeaux et une infinité d’autres, renferment leurs semences dans des matières légères que le vent emporte ; la race s’étend bien loin par ce moyen, et peuple les montagnes voisines.
…………………………… Mon dernier soleil se lève ; Et votre souffle m’enlève De la terre des vivants, Comme la feuille séchée, Qui de sa tige arrachée Devient le jouet des vents.
Grandeur, savoir, renommée, Amitié, plaisir et bien, Tout n’est que vent, que fumée ; Pour mieux dire, tout n’est rien.
Voyez : la neige tombe, et la terre est glacée, J’ai froid : le vent se lève, et l’heure est avancée, Et je n’ai rien pour me couvrir. […] Dans Virgile, Neptune gourmande ainsi les vents déchaînés : Jam cœlum terramque, meo sine numine, venti, Miscerce et tantas audetis tollere moles : Quos ego… Sed motos præstat componere fluctus. […] Les phrases hyperboliques sont très naturelles et s’emploient fréquemment dans la plus simple conversation : Il marche comme une tortue. — Il va plus vite que le vent. […] ) Les vents : Luctantes ventos tempestatesque sonoras. […] Si le vent est bon, dit Quintilien, déployez toutes vos voiles ; laissez-vous entraîner par le souffle qui vous pousse vers le terme ; écrivez, laissez voler votre main, pourvu toutefois que vous ne perdiez pas le fil de vos pensées et que vous ayez l’œil toujours fixé sur le but qu’il faut atteindre.
Un vent aride souffle alors sur toute l’Europe.
. — Si l’on vent en lire la contre-partie, on devra comparer une page de Massillon, tirée des Paraphrases des Psaumes, et où les maux de la parole sont résumés sous une forme académique qui contraste avec la verve un peu intempérante de Lacordaire.
Comme le même souffle de vent retentit avec des modulations différentes en passant de la plaine à la montagne et de la montagne à la forêt, de même elle change d’accent en changeant de théâtre.
Je ne puis être de cet avis, parce que le sublime se rencontre dans beaucoup d’objets qui n’ont aucun rapport avec l’espace : dans les sons, par exemple, le bruit du tonnerre ou du canon, le mugissement des vents, les acclamations d’une multitude, le fracas d’une cataracte, sont des objets vraiment grands et sublimes : Et audivi quasi vocem turbæ magnæ, et sicut vocem aquarum multarum, et sicut vocem tonitruum magnorum dicentium : alleluia . […] Les clameurs des combattants s’élèvent jusqu’au sommet des monts, comme le tonnerre gronde pendant la nuit, lorsqu’une nuée éclate sur les flancs de Cona., et que les voix de mille génies retentissent au milieu des tourbillons de vents. » Jamais on n’employa d’images plus imposantes et plus sublimes pour exprimer la terreur des combats. […] S’il se trouve dans ce passage une tache légère, c’est dans ce vers qui suit immédiatement ceux que je viens de citer : Ingeminant austri, et densissimus imber, L’air vomit tous ses flots, tous les vents se confondent, vers où, ce me semble, on passe trop brusquement d’une image si sublime à celle d’une grande pluie et des mugissements du vent du sud. […] Addison, où se trouvent beaucoup de passages d’un très grand mérite ; la belle comparaison de son héros avec l’ange qui, assis sur un tourbillon de vent, dirige la tempête, est surtout une image magnifique. […] Lorsqu’on dit d’un vent qu’il souffle, et d’un autre qu’il rugit ou gronde ; d’un serpent qu’il siffle ; d’une mouche qu’elle bourdonne ; d’une pièce de bois qu’elle craque ; d’une rivière qu’elle coule ; de la grêle qu’elle retentit ; l’analogie de ces mots avec la chose qu’ils expriment est bien facile à saisir.
Les vents sont produits par le mouvement de l’air. […] L’Auster est le plus chaud des vents. — 7. […] L’action du vent est propre à allumer le feu. — 14. […] Les vents s’entrechoquent avec un grand fracas. — 16. […] Elles pressentent le vent et la pluie, et dans ce cas elles se tiennent au logis.
Chateaubriand, en décrivant le spectacle d’une belle nuit dans les déserts du Nouveau-Monde, peint avec perfection le retentissement immensément prolongé dans le lointain du bruit de la cataracte du Niagara : « Tout était silence et repos, hors la chute de quelques feuilles, le passage brusque d’un vent subit, les gémissements rares et interrompus de la hulotte ; mais au loin, par intervalles, on entendait les roulements solennels de la cataracte du Niagara, qui, dans le calme de la nuit, se prolongeaient de désert en désert, et expiraient à travers les déserts solitaires. » Delille représente parfaitement le bruit que fait le moulin pour réduire le café en poudre : Moi seul contre la noix qu’arment ses dents de fer, Je fais en le broyant crier son fruit amer.
Jour et nuit, grêle, vent, péril, chaleur, froidure, Dès qu’ils parlent, il faut voler.
Il vent qu’on le consulte sur toutes les affaires d’esprit ; et je suis sûr que si l’auteur lui eût montré sa comédie avant que de la faire voir au public, il l’eût trouvée la plus belle du monde. […] Vents, portez-les sur vos ailes. […] Son cou élevé et sa poitrine relevée et arrondie semblent en effet figurer la proue du navire fendait l’onde : son large estomac en représente la carène ; son corps, penché en avant pour cingler, se redresse à l’arrière et se relève en poupe ; la queue est un vrai gouvernail ; les pieds sont de larges rames, et ses grandes ailes demi ouvertes au vent et doucement enflées sont les voiles qui poussent le vaisseau vivant, navire et pilote à la fois386. […] On entendait ce chant lorsque, au lever de l’aurore, les vents et les flots étaient calmés ; on avait même vu des cygnes expirant en musique et chantant leurs hymnes funéraires. […] L’exercice que j’avais fait dans la matinée, et la bonne humeur qui en est inséparable, me rendaient le repos du dîner très agréable ; mais quand il se prolongeait trop, et que le beau temps m’invitait, je ne pouvais si longtemps attendre, et pendant qu’on était encore à table, je m’esquivais et j’allais me jeter seul dans un bateau que je conduisais au milieu du lac quand l’eau était calme ; et là, m’étendant tout de mon long dans le bateau, les yeux tournés vers le ciel, je me laissais aller et dériver lentement au gré du vent, quelquefois pendant plusieurs heures, plongé dans mille rêveries confuses, mais délicieuses, et qui, sans avoir aucun objet bien déterminé ni constant, ne laissaient pas d’être à mon gré cent fois préférables à tout ce que j’avais trouvé de plus doux dans ce qu’on appelle les plaisirs de la vie.
Il veut peindre le fondateur de la nation romaine luttant avec ses compagnons contre les vagues irritées et les vents en fureur, bien plus que la tempête elle-même ou le déchaînement des éléments conjurés. […] Mille et mille grâces soient rendues à qui m’a envoyé un vent si aimable, si favorable, si délectable, si guérissable et toutes choses en able !