Mais la critique leur a présenté bientôt le bouclier d’Ubalde ; et ils se sont vus tels qu’ils étaient, c’est-à-dire, de très faibles imitateurs du poète sans contredit le plus riche, le plus fécond, le plus varié des modernes, et le seul d’entre eux qui ait pris à jamais sa place à côté d’Homère pour l’invention, mais à une grande distance de Virgile, pour le fini des détails et le charme continu de la diction. […] Delille, ne l’ont pas retrouvé davantage dans son Énéide : mais cette riche et brillante paraphrase n’en sera pas moins une portion durable de la gloire de son auteur, et un monument qui honore à la fois et les Muses du Tibre et celles de la Seine.
« Tu céderas ou tu tomberas sous ce vainqueur, Algera, riche des dépouilles de la chrétienté. […] La terre le publie : est-ce moi, me dit-elle, Est-ce moi qui produis mes riches ornements ?
« Le premier, dit un grammairien anonyme qui semble puiser à une bonne source, Épicharme s’appropria, par de nombreuses innovations dans la pratique de l’art, la comédie auparavant dispersée » (c’est-à-dire dont on ne trouvait que des éléments épars sur divers points de la Grèce) : « sa poésie était surtout riche en inventions, sentencieuse et travaillée. » Voyez Meineke, Hist. crit., p. 535.
Caboche, et surtout le travail si riche et si complet de M.
Digne fruit de vingt ans de travaux somptueux, Auguste bâtiment, temple majestueux, Fais briller à jamais, dans ta noble richesse, La splendeur du saint vœu d’une grande princesse 2, Mais défends bien surtout de l’injure des ans Le chef-d’œuvre fameux de ses riches présents 3 Cet éclatant morceau de savante peinture Dont elle a couronné ta noble architecture : C’est le plus bel effet des grands soins qu’elle a pris, Et ton marbre et ton or ne sont point de ce prix.
Le feu consume peu à peu son riche patrimoine, et il ne trouvera jamais ce qu’il cherche.
: Le riche et l’indigent, l’imprudent et le sage, Subissent même sort ; plusieurs verbes, ex.
Ces vers cornéliens me rappellent aussi Scarron disant sur un autre ton : Superbes monuments de l’orgueil des humains, Pyramides, tombeaux, dont la riche structure A témoigné que l’art, par l’adresse des mains Et l’assidu travail, peut vaincre la nature, Par l’injure des ans vous êtes abolis, Ou du moins la plupart vous êtes démolis : Il n’est point de ciment que le temps ne dissoude : Si vos marbres si durs ont senti son pouvoir, Dois je trouver mauvais qu’on méchant pourpoint noir, Qui m’a duré deux ans, soit percé par le coude ?
La tragédie est un bien long ouvrage ; L’ode1 au sujet, comme à moi, convient mieux ; Riche d’encens, elle en fait le partage Aux rois d’abord, et, s’il en reste2, aux dieux.
Les pierres et les métaux polis par notre art ne sont pas comparables à ce bijou de la nature : elle l’a placé dans l’ordre des oiseaux au dernier degré de l’échelle de grandeur ; son chef-d’œuvre est le petit oiseau-mouche ; elle l’a comblé de tous les dons qu’elle n’a fait que partager aux autres oiseaux : légèreté, rapidité, prestesse, grâce et riche parure, tout appartient à ce petit favori.
La poésie aime à se parer de comparaisons riches, nobles, touchantes, afin de plaire à l’imagination et au sentiment, et d’ajouter au sujet de nouvelles beautés. […] Les épithètes choisies avec goût, et employées avec discernement, sont un des plus riches ornements du discours.
Les Latins sont très riches en ce genre : les lettres de Cicéron et de plusieurs de ses amis sont aussi remarquables par l’excellence du style que par l’intérêt des détails.
Je prins le perpoinct2 tout de mesmes, une chemise ouvree de soye cramoeisie et de fillet3 d’or bien riche : en ce temps-là on pourtoit les collets des chemises ung peu avallés4.
Si cela arrive avant que vous soyez mariée, vous épouserez un gentilhomme de campagne fort misérable ; car vous ne serez pas riche, et si, pendant ma vie, vous épousez un plus grand seigneur, il ne vous considérera, quand je n’y serai plus, qu’autant que votre humeur lui sera agréable ; vous ne pouvez l’être que par votre douceur, et vous n’en avez point.
Et la lumière est un don de ses mains ; Mais sa loi sainte, sa loi pure, Est le plus riche don qu’il ait fait aux humains.
Chacun peut y apprendre quelque chose, le pauvre comme le riche, l’ignorant comme le savant, le simple citoyen comme l’homme d’État.
Le vers le plus long, et ensemble le plus harmonieux et le plus riche, est l’alexandrin de douze syllabes. […] Dans les limites de ce petit ouvrage, nous ne pouvons pas même toucher une matière si riche ; mais l’étude des passions appelle quelques règles de goût qui appartiennent à l’Invention oratoire. […] Nos contemporains, si riches en fautes de cette nature, en tireront peut-être orgueil ; mais ils n’ont pas l’excuse de la pompe, ni de l’éclat du style. […] Il y a un autre genre d’écrire tout différent du premier ; noble, riche, abondant, magnifique ; c’est ce qu’on appelle le grand, le sublime. […] La poésie, l’éloquence, la conversation même font un perpétuel usage de la métaphore, le plus riche et le plus varié de tous les tropes.
Loin de là, ces facultés se marient en lui tout naturellement ; et de leur union féconde, naît l’imagination la plus riche, la plus belle et la plus pure. […] Et quel malheur, qu’une mine si riche ait cessé d’être exploitée précisément à l’heure où on en retirait les produits les plus magnifiques !
Maniée avec art, elle s’élève aux plus grandes beautés en ce genre ; et il suffit, pour s’en convaincre, de parcourir les ouvrages de Pope, et surtout sa belle traduction d’Homère, la seule qui puisse, jusqu’ici, donner aux modernes une idée juste du plus grand génie qui ait jamais écrit dans la langue du monde la plus riche et la plus harmonieuse.
Mais cette esquisse rapide n’en offre pas moins un riche et vaste répertoire d’idées fécondes en résultats profonds et lumineux ; mais cette ébauche imparfaite d’un grand ouvrage, n’en contient pas moins des pages achevées, que le cri seul de l’admiration peut louer d’une manière digne d’elles.
Corneille avait rendu riches les libraires et les comédiens sans l’être devenu lui-même.
On relit souvent ces morceaux ; on les apprend même quelquefois de mémoire ; on meuble ainsi son esprit de souvenirs qui ne s’effaceront pas, et on y ramasse, selon l’expression de Cicéron, une riche moisson d’idées.
Sans elle, les plus riches ornements peuvent bien éblouir un instant, mais ils finissent bientôt par fatiguer le lecteur. […] L’expression est riche quand elle renferme beaucoup de sens en peu de mots, ou quand elle forme une sorte de tableau. […] La métaphore est le plus fréquent, le plus agréable et le plus riche de tous les tropes ; le langage lui doit ses plus grandes beautés, et, comme le dit Quintilien, il n’est rien qu’on ne puisse exprimer avec le secours de la métaphore. […] La rime est riche ou simplement régulière. […] Les tableaux, sans être jamais trop riches, doivent être toujours frais et riants.
Il porte à cinq les sources du sublime : la première est la hardiesse ou la grandeur dans les pensées ; la seconde, le pathétique ; la troisième, l’emploi convenable des figures ; la quatrième, l’usage des tropes et des expressions riches ; la cinquième, la construction harmonieuse des mots. […] Quelque riches que soient les descriptions, quelque élégantes que soient les figures, si elles sont déplacées, si elles ne forment pas des parties proportionnées à l’ensemble de l’ouvrage, si elles n’ont aucun rapport avec le sujet principal, elles perdent toute leur beauté ; bien plus, de belles qu’elles étaient, elles deviennent ridicules. […] Notre poésie n’est pas moins riche, et ce n’est pas seulement par la mesure que son style diffère le plus de la prose, c’est par les mots mêmes qui lui sont consacrés ; ce qui prouve combien nos ressources sont étendues, puisque notre prose et notre poésie s’expriment, pour ainsi dire, en langues différentes ; et, à cet égard, nous l’emportons sur les Français, chez lesquels la rime seule distingue la langue poétique de la prose ordinaire. […] Nous avons, à ce qu’on dit, trente mots au moins pour indiquer toutes les variétés de la colère27 ; mais nous ne sommes pas aussi riches pour rendre les émotions douces et les sentiments délicats. […] Sans elle, les ornements les plus riches ne jettent qu’une triste lueur à travers les ténèbres, et, loin de plaire au lecteur, le fatiguent et le dégoûtent.
2º Nous voyons donc combien est riche la fécondité de la littérature grecque. […] L’originalité tout à fait indépendante et la fécondité si riche de la littérature grecque en font la plus merveilleusement variée, la plus belle, la plus achevée, qui fût jamais. […] L’on s’y occupait de grammaire, de poésie, de métaphysique, de musique, et Baïf, qui était riche et prodigue, y donnait à souper à une docte et nombreuse compagnie. […] Après cette énumération, on voit comment le xviie siècle a amassé une riche moisson d’observations psychologiques fines, ingénieuses et profondes, non sur l’homme contemporain de La Bruyère ou de La Rochefoucauld, mais sur l’homme de tous les temps et de tous les pays. […] Burnouf, l’écrivain qui pénétra le plus avant dans les replis du cœur humain est peut-être encore celui qui a trouvé, pour peindre la nature, les couleurs les plus riches et les plus habilement nuancées. » « La vérité de ses portraits n’est pas moins saisissante, dit encore M.
Au surplus, c’est toujours avec des armes très inégales que les modernes voudront lutter contre des morceaux d’une perfection aussi achevée ; et Delille est très excusable d’être resté ici au-dessous de Virgile, quand Dryden lui-même, Dryden qui écrivait dans une langue plus riche et plus poétique que la nôtre, est sec, lâche et froid dans ce même morceau8.
Elle n’est pas, comme l’inspiration, l’apanage exclusif des hommes de génie ; elle existe aussi, quoique à un degré moins élevé, chez les hommes de talent ; c’est un brillant miroir où la pensée vient se réfléchir, un prisme au moyen duquel tous les objets se revêtent des plus riches couleurs10.
Où l’œil se plaisait à regarder des coteaux riches et verdoyants, on ne voit plus que des plantations bouleversées et des cavernes hideuses.
Eh bien, voici la liste des propriétaires français : choisissez parmi les plus riches, afin de sacrifier moins de citoyens.
Elle avait épousé un des plus riches Tyriens, nommé Sichée, que Pygmalion, frère de cette princesse, égorgea au pied des autels pour s’emparer de ses trésors. […] Elle passe pour être la ville la plus belle, la plus riche, la plus peuplée, la plus florissante, et l’une des plus grandes de l’Europe.
Il fut le plus riche monarque de son temps ; et ses richesses passèrent en proverbe. […] Le vieux Priam, chargé de riches présents, pénétra jusques dans la tente d’Achille, et s’étant jeté à ses genoux, en obtint le corps de son cher Hector, et une trêve de onze jours pour les funérailles.
L’orateur ne fera point parler la république, n’évoquera point les morts, n’affectera point ces riches énumérations qui se lient dans une seule période… Et pourquoi tout cela ?
La rime est riche quand la consonance porte sur deux articulations toutes semblables.
Souvent, dans une grande plaine, j’ai cru voir de riches moissons4 ; je m’en approchais : des herbes flétries avaient trompé mes yeux.
Choisissez parmi les plus riches, afin de sacrifier moins de citoyens.
Français, Anglais, Lorrains, que la fureur rassemble, Avançaient, combattaient, frappaient, mouraient ensemble… Quiconque est riche est tout : sans sagesse, il est sage ; Il a, sans rien savoir, la science en partage. […] La comparaison est une des figures les plus riches de l’éloquence et de la poésie. […] La voix de l’univers à ce Dieu me rappelle : La terre le publie : Est-ce moi, me dit-elle, Est-ce moi qui produis mes riches ornements ?
On ne prête qu’aux riches ; et il en a été de son esprit comme de la vigueur d’Hercule, à qui l’antiquité fit honneur des exploits de tous ses contemporains.
Tantôt le singulier remplace le pluriel et réciproquement : le Français, le Belge, le riche, le pauvre, pour les Français, les Belges, etc. ; les Racine, les Corneille, pour Corneille et Racine ; l’ennemi vient à nous, pour les ennemis ; il est écrit dans les Prophètes, pour dans un prophète ; il l’a dit vingt fois pour un nombre indéterminé de fois106.
« Fais qu’il soit assez maladroit pour prouver sa liaison secrète avec mes ennemis en écrivant contre moi dans Paris des lettres de Grenoble à celui qui l’aura aidé à me dépouiller de mes biens ; de façon que je n’aie qu’à poser les faits dans leur ordre naturel, pour être vengé de ce riche légataire par lui-même.
L’histoire nous montre souvent le spectacle d’une population riche et croissante au milieu des combats les plus meurtriers ; mais il y a des guerres vicieuses, des guerres de malédictions, que la conscience reconnaît bien mieux que le raisonnement : les nations en sont blessées à mort, et dans leur puissance, et dans leur caractère ; alors vous pouvez voir le vainqueur même dégradé, appauvri, et gémissant au milieu de ses tristes lauriers, tandis que sur les terres du vaincu, vous ne trouverez, après quelques moments, pas un atelier, pas une charme qui demande un homme. » 1.
Bien avant Boileau, même avant Racine, ne sont-ils pas aujourd’hui unanimement reconnus les plus féconds et les plus riches pour les traits d’une morale universelle ?
Il a su d’ailleurs réunir toutes les qualités, le piquant et le doux, la naïveté, les images choisies, des sentiments doux et tendres, des vers aisés, coulants, harmonieux, les expressions simples, quelquefois riches, toujours vraies. […] Le poète est inspiré par les muses, et doit en parler le riche et magnifique langage.
Moins riche en voyelles sonores, il compense ce défaut par l’e muet, qui soutient et prolonge la syllabe.
J’appellerai également riches ou fécondes ces phrases de Florus que loue Montesquieu : Florus nous représente en peu de paroles toutes les fautes d’Annibal : « Lorsqu’il pouvait, dit-il, se servir de la victoire, il aima mieux en jouir ; quum victoria posset uti, frui maluit. » Il nous donne une idée de toute la guerre de Macédoine, quand il dit : « Ce fut vaincre que d’y entrer ; introisse victoria fuit. » Il nous donne tout le spectacle de la vie de Scipion, quand il dit de sa jeunesse : « C’est le Scipion qui croît pour la destruction de l’Afrique ; hic crit Scipio qui in exitium Africæ crescit. » Vous croyez voir un enfant qui croit et s’élève comme un géant.
Il était tailladé, elégant de forme et riche d’étoffe.
Les littératures les plus riches en images sont les plus pauvres d’idées.
Plus riche d’ornements oratoires, elle est bien moins forte en raisonnements ; et les plus belles figures, les mouvements les plus heureux, n’en trahissent que plus les efforts de l’orateur, qui s’est trop avancé en s’engageant à démontrer à la fois la légitimité, le mérite et la gloire même du meurtre de Clodius ; car l’on pouvait dire à Cicéron : que Milon se soit défendu quand on l’attaquait, rien de plus juste ; que l’agresseur ait succombé, rien de mieux encore : mais parce que Clodius est un homme dangereux, s’ensuit-il que le droit de le tuer appartienne au premier citoyen qui voudra s’en saisir, pour venger des injures personnelles ?
Les plus belles idées, les plus riches découvertes de ces moralistes portent l’empreinte des erreurs et des préjugés de leur temps.
Vous demandez au faible des efforts, au riche le détachement de la richesse, à l’ambitieux de s’effacer, à l’orgueilleux de se faire petit, au sensuel de vaincre ses convoitises, à tous un long et rude labeur ; comment seriez-vous écouté ?