Je l’avouerai donc : les grâces accompagnent quelquefois la philosophie, et répandent sur ses traces les fleurs à pleines mains ; mais qu’il me soit permis de répéter une parole de la sagesse au philosophe sublime qui possède l’un et l’autre talent : craignez d’être trop sage ; craignez que l’esprit philosophique n’éteigne, ou du moins n’amortisse en vous le feu sacré du génie.
Jusqu’après la guerre du Péloponèse, la Grèce ne connut et n’employa guère que la parole pour produire et répandre au dehors les productions de l’intelligence.
Pleurons au contraire avec ceux qui pleurent, et recourons à la religion, qui seule peut répandre un baume adoucissant sur les plaies saignantes du coeur.
« Abondante, aisée, simple et lumineuse, son éloquence sait prêter un intérêt qui captive aux arides détails des affaires les plus compliquées, parcourir sans s’égarer tous les détours des questions les plus vastes, répandre sur les plus obscures le jour éclatant de l’évidence, semer comme en se jouant sur sa route les vérités brillantes et les mouvements heureux, et, cachant une méthode réfléchie sous les dehors d’une improvisation facile, déployer un art d’autant plus savant qu’il conserve tout le charme de l’abandon et tout l’entraînement du naturel ; reproduire enfin cette grandeur négligée qu’on admirait dans M.
La clarté, qui est nécessaire dans toutes les parties, l’est surtout dans la narration, parce que c’est de là que doit partir la lumière pour se répandre dans tout le discours. […] Son genre est plus simple, plus à la portée des esprits peu cultivés, et par conséquent plus propre à répandre l’instruction parmi le peuple. […] L’usage de haranguer les troupes se réduit aujourd’hui à faire imprimer des proclamations ou ordres du jour, et à les répandre dans toute l’armée. […] Un air empoisonné de factions et de révoltes gagna le cœur de l’État et se répandit dans les parties les plus éloignées. […] Servez donc ce roi immortel et si plein de miséricorde, qui vous comptera un soupir et un verre d’eau donnés en son nom, plus que tous les autres ne feront jamais tout votre sang répandu ; et commencez à compter le temps de vos utiles services, du jour que vous vous serez donnés à un maître si bienfaisant.
Ses descriptions de combats, le feu dont il les anime, l’intérêt qu’il y répand, offrent au lecteur de l’Iliade une foule de traits et d’images sublimes.
Je laisserais même au delà du Rhin, sans m’en occuper autrement, cette manie du mysticisme et de l’inintelligible, si elle ne passait le fleuve, accueillie par quelques-uns de nos auteurs qui oublient le mot si vrai de Voltaire : « Ce qui n’est pas clair n’est pas français. » Ce qui n’est pas clair n’est pas français, parce qu’il semble que chaque peuple ayant reçu de la Providence sa mission sur la terre, celle de la France soit de répandre toutes les grandes et utiles vérités, et que, pour maintenir dignement cette noble propagande, il faut savoir rendre la vérité manifeste et accessible à tous.
Quand vous voyez quelquefois un nombreux troupeau qui, répandu sur une colline vers le déclin d’un beau jour, paît tranquillement le thym et le serpolet, ou qui broute dans une prairie une herbe menue et tendre qui a échappé à la faux du moissonneur, le berger soigneux et attentif est debout auprès de ses brebis ; il ne les perd pas de vue, il les suit, il les conduit, il les change de pâturages : si elles se dispersent, il les rassemble ; si un loup avide paraît, il lâche son chien, qui le met en fuite ; il les nourrit, les défend ; l’aurore le trouve déjà en pleine campagne, d’où il ne se retire qu’avec le soleil.
L’auteur y répand des trésors d’élégance ; il peint la nature, il en égale les richesses et les couleurs par l’éclat de son style : souvent il laisse échapper cette abondance de sentiments tendres et passionnés, langage naturel de son cœur.
Vous me déférez la couronne, et, si vous le voulez absolument, il faudra bien que je la prenne ; mais comptez que je mourrai de douleur d’avoir vu, en naissant, les Troglodites libres, et de les voir aujourd’hui assujettis. » A ces mots, il se mit à répandre un torrent de larmes. « Malheureux jour !
: Celui dont l’âme immense est partout répandu, Celui dont un seul pas mesure l’étendue, Celui dont le soleil emprunte sa splendeur. […] Quoique les rapports de comparaison soient tirés dans les deux cas de l’ordre physique, on voit clairement que dans les mots ruisseau de sang il y a comparaison énergique entre les ruisseaux proprement dits et le cours d’un sang abondamment répandu, tandis que dans bras de rivière il n’y a qu’une imitation imparfaite, abusive même, des bras de l’homme. […] Si le conteur se dispensait de recourir au merveilleux, il rendrait sa narration vraisemblable et intéresserait plus vivement l’enfance ; ainsi exposé, le conte, quoique futile de sa nature, peut contribuer à répandre les douceurs de la morale, et devenir par son but une composition sérieuse. […] Heureux qui dès l’enfance en connaît la douceur Les biens les plus charmants n’ont rien de comparable Aux torrents de plaisirs qu’il répand dans un cœur.
Le poète peut, dans cette espèce d’ode, répandre avec grâce des traits de morale, et y entremêler de fines louanges. […] D’après certains auteurs, la mythologie sert à répandre de l’agrément dans ces sortes de poésies.
Ce mérite, négligé pendant plusieurs périodes littéraires, ne doit plus l’être une fois les connaissances assez généralement répandues pour que tous le comprennent et l’exigent.
L’orateur commence par isoler ses auditeurs du reste du monde, et quand, debout au milieu d’eux, il a ainsi condensé sur leur tête l’épouvante générale que dès le premier mot de l’exorde son discours a dû répandre et qu’il partage lui-même, il les transporte au jour du jugement, au jour de colère et de vengeance. — Je suppose que c’est ici votre dernière heure et la fin de l’univers… — Puis, à sa voix prophétique, la voûte du temple se déchire, les cieux s’entr’ouvrent, Jésus-Christ apparait dans toute sa gloire, les sept trompettes retentissent, et la sentence de grâce ou de mort éternelle plane au-dessus de cette petite troupe qui se serre d’effroi sur les débris de l’univers écroulé.
Et, en effet, si nous ne l’admettons pas, c’est par d’autres motifs qui nous font rejeter également une classification beaucoup plus répandue.
Quels flots de sang pour elle avez-vous répandus ?
Ses manières y répondaient dans la même proportion, avec une aisance qui en donnait aux autres, et cet air et ce bon goût qu’on ne tient que de l’usage de la meilleure compagnie et du grand monde, qui se trouvait répandu de soi-même dans toutes ses conversations : avec cela une éloquence naturelle, douce, fleurie ; une politesse insinuante, mais noble et proportionnée ; une élocution facile, nette, agréable ; un air de clarté et de netteté pour se faire entendre dans les matières les plus embarrassées et les plus dures ; avec cela un homme qui ne voulait jamais avoir plus d’esprit que ceux à qui il parlait, qui se mettait à la portée de chacun sans le faire jamais sentir, qui les mettait à l’aise et qui semblait enchanté ; de façon qu’on ne pouvait le quitter, ni s’en défendre, ni ne pas chercher à le retrouver.
« Il est des esprits méditatifs et difficiles qui sont distraits dans leurs travaux par des perspect ves immenses et les lointains du beau céleste, dont ils voudraient mettre partout quelque image ou quelque rayon, parce qu’ils l’ont toujours devant la vue, même alors qu’ils n’ont rien devant les yeux ; esprits amis de la lumière, qui, lorsqu’il leur vient une idée à mettre en œuvre, la considèrent longuement et attendent qu’elle reluise, comme le prescrivait Buffon, quand il définissait le génie l’aptitude à la patience ; esprits qui ont éprouvé que la plus aride matière et les mots même les plus ternes renferment en leur sein le principe et l’amorce de quelque éclat, comme ces noisettes des fées, où l’on trouvait des diamants, quand on en brisait l’enveloppe, et qu’on avait des mains heureuses ; esprits qui sont persuadés que ce beau dont ils sont épris, le beau élémentaire et pur, est répandu dans tous les points que peut atteindre la pensée, comme le feu dans tous les corps ; esprits attentifs et perçants qui voient ce feu dans les cailloux de toute la littérature, et ne peuvent se détacher de ceux qui tombent en leurs mains qu’après avoir cherché longtemps la veine qui le recélait, et l’en avoir fait soudainement jaillir ; esprits qui ont aussi leurs systèmes, et qui prétendent par exemple, que voir en beau et embellir, c’est voir et montrer chaque chose telle qu’elle est réellement dans les recoins de son essence, et non pas telle qu’elle existe aux regards des inattentifs, qui ne considèrent que les surfaces ; esprits qui se contentent peu, à cause d’une perspicacité qui leur fait voir trop clairement et les modèles qu’il faut suivre et ceux que l’on doit éviter ; esprits actifs, quoique songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des vérités solides, ni être heureux que par le beau, ou du moins par ces agréments divers qui en sont des parcelles menues et de légères étincelles ; esprits bien moins amoureux de gloire que de perfection, qui paraissent oisifs et qui sont les plus occupés, mais qui, parce que leur art est long et que la vie est toujours courte, si quelque hasard fortuné ne met à leur disposition un sujet où se trouve en surabondance l’élément dont il ont besoin et l’espace qu’il faut à leurs idées, vivent peu connus sur la terre, et y meurent sans monument, n’ayant obtenu en partage, parmi les esprits excellents, qu’une fécondité interne et qui n’eut que peu de confidents. » 1.
Plus Clodius répandait de troubles, plus les forces de Milon se multipliaient. […] Un bruit ne se répand guère sans qu’il ait quelque fondement. […] Ni la garde qui veille la nuit sur le mont Palatin, ni les postes répandus dans la ville, ni la frayeur du peuple, ni les regards et le visage de ceux qui t’entourent n’ont pu t’émouvoir.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Il faut même les employer tour-à-tour, pour répandre de la variété dans un ouvrage. […] Si nous les répandons avec profusion et sans choix, notre style sera boursouflé.
que celle de la haine, c’est-à-dire, d’une passion noire et violente, qui déchire le cœur, qui répand le trouble et la tristesse au-dedans de nous-mêmes, et qui commence par nous punir et nous rendre malheureux !
Mais si la république n’est pas affermie sur une base solide par vos soins et votre sagesse, votre nom se répandra au loin, mais ne vous donnera pas dans l’avenir un rang assuré et incontestable.
Ce qui choqua le plus, ce fut d’y trouver moins l’intention d’élever Racine, qui d’ailleurs n’avait pas besoin d’éloge, que le projet bien formel de déprécier le grand Corneille, et d’accréditer les nouvelles hérésies littéraires qui commençaient à se répandre au sujet du père de notre tragédie.
Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste, puisqu’il faut l’appeler par son nom, Capable d’enrichir en un jour l’Achéron, Faisait aux animaux la guerre.
Dans les endroits du discours où il veut instruire, il doit s’exprimer d’une manière simple : dans les endroits où il veut plaire, il doit répandre les plus belles fleurs de l’élocution : dans les endroits où il veut toucher, il doit parler fortement au cœur, élever l’âme par le sublime des pensées et des sentiments.
Aussi nous n’avons part à la gloire de nos ancêtres qu’autant que nous nous efforçons de leur ressembler ; et cet éclat de leurs actions qu’ils répandent sur nous, nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu’ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leurs vertus, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants. […] La grandeur qui vient par-dessus, loin d’affaiblir la bonté, n’est faite que pour l’aider à se communiquer davantage, comme une fontaine publique qu’on élève pour la répandre. […] Charles se croyait le maître du monde dans les déserts de la Pologne, où il errait, et dans lesquels la Suède était comme répandue, pendant que son principal ennemi se fortifiait contre lui, le serrait, s’établissait sur la mer Baltique, détruisait ou prenait la Livonie1081.
Lorsqu’il signifie, répandre de la clarté, il est actif, et par conséquent a un régime simple : = le soleil éclaire la terre. […] Tel est le principe simple et unique, mais fixe et invariable, qui répand la plus vive et la plus pure lumière sur cette question de notre grammaire, qu’on regardait autrefois comme une des plus difficiles à éclaircir. […] Avez-vous pu penser qu’au sang d’Agamemnona, Achilleb préférât une fille sans nom, Qui, de tout son destin ce qu’elle a pu comprendre, C’est qu’elle sort d’un sang qu’il brûle de répandre.
Commencements de romans fort répandus, il y a quelques années, ci dont Il n’est pas même nécessaire de citer les titres.
Des idées diverses, des affections souvent contraires s’accumulent et se pressent tumultueusement dans l’âme agitée par une passion vive ; bientôt elles débordent et se répandent au dehors avec une entraînante impétuosité L’expression fidèle de cette phase de la passion constitue la véhémence du style.
En réfléchissant sur ce que le fond a de frivole, on ne peut que s’étonner davantage de la variété, du mouvement et de la grâce que l’auteur a su répandre sur sa matière.
On ne peut donner ici, comme modèle, un traité entier ; je placerai, du moins, quelques lignes du deuxième chapitre de la Logique de Condillac, où l’auteur prouve que l’analyse est l’unique méthode pour acquérir des connaissances : Je suppose un château qui domine sur une campagne vaste, abondante, où la nature s’est plu à répandre la variété, et où l’art a su profiter des situations pour les varier et les embellir encore.
Aussi nous n’avons part à la gloire de nos ancêtres qu’autant que nous nous efforçons de leur ressembler ; et cet éclat de leurs actions, qu’ils répandent sur nous, nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu’ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leur vertu, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants.
Corbinelli (1615-1716) descendait d’une illustre famille de Florence, venue en France à la suite de Catherine de Médicis ; il cultiva les lettres avec succès, (Bayle l’appelle un des beaux et bons esprits d’aujourd’hui), et était fort répandu dans un monde d’élite.
En tout cas, ce regret ne fait pas tort à l’homme illustre qui nous avait donné tant d’ambition pour lui, et il ne nous rend pas indifférents à ce qui fut, il y a vingt ans, comme un souffle puissant de spiritualisme qui purifia notre atmosphère intellectuelle des grossières vapeurs que le sensualisme du dix-huitième siècle y avait répandues.
Avertissement Le présent recueil de Morceaux choisis des poètes classiques français a été composé sur le même plan que le recueil de Morceaux choisis des prosateurs classiques français qui l’a précédé. Il serait inutile de reproduire en tête du second les explications préliminaires que contenait l’Avertissement du premier. Il nous suffira de rappeler que, si nous avons réduit le nombre des passages empruntés aux maîtres de la poésie française du xviie siècle, qui sembleraient devoir occuper de droit la plus grande place dans un recueil classique, c’est que les nouveaux programmes leur ont précisément fait dans renseignement des classes une place plus étendue que les programmes antérieurs. Molière n’est plus restreint au Misanthrope, Corneille à quatre, Racine à trois de ses tragédies ; le cadre étroit du théâtre dit classique a été élargi, ou plutôt supprimé ; plusieurs comédies de Molière sont mises entre les mains des élèves de troisième, de seconde et de rhétorique ; plusieurs des tragédies de Corneille et de Racine sont dans les deux premières classes, leur théâtre complet est ouvert aux élèves de la dernière. Les douze livres des Fables de La Fontaine sont sous leurs yeux en seconde et en rhétorique.
« Si vous ne l’avez pas vu mêler une larme à toutes celles qu’il nous fait répandre ; si vous n’avez remarqué aucun changement dans sa contenance ni dans ses discours, est-ce une raison, citoyens juges, pour vous inspirer moins d’intérêt ?
Elles regardent : 1° l’orateur lui-même : un prince ne s’exprime point comme un simple particulier, un prédicateur comme un avocat ; 2° l’auditeur : on ne parlera point à des académiciens comme à des hommes peu instruits ; 3° les tiers : s’il s’agit d’un homme respectable, on le traite avec égard ; ou répand de l’intérêt sur la position de ceux que l’on défend ; 4° le temps ; si l’on n’a qu’une heure pour parler, il ne faut pas étendre son discours de manière à le aire durer plus longtemps ; 5° les circonstances : elles peuvent être affligeantes ou joyeuses, solennelles ou ordinaires, il faut y conformer le ton du discours ; 6° enfin le lieu : dans un camp, dans une assemblée politique, à la cour, au barreau, à l’église, etc., le langage ne sera pas le même.
Le vol d’un insecte qui traverse les airs suffit pour me persuader ; et souvent l’aspect de la campagne, le parfum des airs, et je ne sais quel charme répandu autour de moi, élèvent tellement mes pensées, qu’une preuve invincible de l’immortalité entre avec violence dans mon âme et l’occupe tout entière. »
Une puissance surnaturelle, qui se plaît à relever ce que les superbes méprisent, s’est répandue et mêlée dans l’auguste simplicité de ses paroles.
Aussi nous n’avons part à la gloire de nos ancêtres qu’autant que nous nous efforçons de leur ressembler ; et cet éclat de leurs actions, qu’ils répandent sur nous, nous impose un engagement de leur faire le même honneur, de suivre les pas qu’ils nous tracent, et de ne point dégénérer de leur vertu, si nous voulons être estimés leurs véritables descendants.
La science beaucoup plus répandue de nos jours, les découvertes entrées rapidement dans le domaine public ont enrichi la langue d’une foule de métaphores dont les écrivains des deux derniers siècles, les eussent-ils connues, se seraient soigneusement gardés, parce que leurs lecteurs ne les auraient point comprises, et qu’en définitive, il ne faut pas l’oublier, le premier mérite, quand on parle, est d’être entendu.
De nouvelles idées se sont répandues ; on proclame partout la nécessité de la tolérance. […] Toutefois, Messieurs, ces souffrances même que nous a coûté le long enfantement de notre liberté, ces affronts dévorés en silence, ce sang que tant de Français ont répandu pour la défense de leurs droits, tout cela ne doit-il pas nous unir par d’indissolubles liens aux hommes qui sous d’autres cieux poursuivent une œuvre semblable à la nôtre, et qui, à travers les mêmes péripéties douloureuses, combattent le même combat ? […] Je ne vais point toutefois jusqu’à vous proposer de répandre à travers l’Europe entière avec une prodigalité insouciante, le titre et les privilèges du citoyen français.
Cieux, répandez votre rosée, Et que la terre enfante son Sauveur ! […] Elles sont, dit Cicéron, comme les yeux du discours, et les yeux ne doivent pas être répandus dans tout le corps. […] La sagesse divine répandit ses biens sur la terre, — afin que, pour les recueillir, l’homme en parcourût les différentes régions ; - qu’il développât sa raison par l’inspection de ses ouvrages ; - et qu’il s’enflammât de son amour par le sentiment de ses bienfaits. […] C’est là qu’on doit répandre ces grâces simples et naïves, ces traits d’esprit, ces mots heureux, ces allusions fines, ces ingénieuses citations qui donnent tant d’agréments et d’attraits à certaines lettres familières. […] Ce poème était chanté par plusieurs chœurs qui se répondaient alternativement ; et, pour y répandre de la variété, Thespis, le premier, y introduisit un personnage qui récitait quelques vers.
Le bruit de la mort du roi se répand ; on trouve Arbace tenant à la main l’épée sanglante ; on le croit coupable ; on l’arrête, on le conduit devant Artaxerce. […] Quelque temps après, le bruit de cette action se répand dans Rome ; un autre tribun accuse le jeune Manlius d’avoir enfreint les lois en faisant violence à un tribun du peuple. […] Socrate, illustre philosophe athénien, considéré comme le père de la philosophie grecque, répandait parmi les jeunes gens les plus sages doctrines et la plus pure morale. […] Yvain, de retour à Orthès, remplit la mission que son oncle lui avait donnée ; mais, au moment où il allait répandre la liqueur dans la coupe de son père, on l’aperçoit ; Gaston jette la liqueur dans un vase d’eau, et fait boire cette eau à un chien, qui périt bientôt dans les convulsions. […] Après avoir fait la conquête d’une partie de l’Italie34 un jour, à Vérone, dans un grand festin, il se fait apporter cette fatale coupe, où le crâne du roi des Gépides, orné d’or, semblait donner au vin qui le remplissait l’apparence du sang jadis répandu.
……………………………………………………… Dieu sur ses ennemis répandra sa terreur, etc. […] Le moyen de répandre de la variété dans le style, c’est la convenance. […] Un mal qui répand la terreur, Mal que le ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La peste (puisqu’il faut l’appeler par son nom), Capable d’enrichir en un jour l’Achéron, Faisait aux animaux la guerre. […] Le mot élégie ne vient pas de ἔ, hélas, λέγω, je dis ; car cette étymologie très répandue est contraire aux lois philologiques. […] Souvent je contemple la pierre Où commencèrent mes douleurs ; J’y cherche la trace des pleurs Qu’en m’y laissant, peut-être, y répandait ma mère.
D’une main brisez ce joug honteux, de l’autre attaquez les Espagnols et ne répandez pas dans une querelle stérile les précieux restes d’un sang qui fut réservé pour la vengeance. […] Dieu répand la désolation et la mort sur toute la maison royale. […] L’harmonie doit surtout répandre sa grâce sur la fin. […] On les répandrait vainement à pleines mains si un juste discernement n’en réglait la distribution et la mesure. […] Pour s’assurer de ce qu’il peut par lui-même, on n’a qu’à considérer ce qu’il exprime d’ordinaire sans le secours de la parole. « Souvent, dit un auteur, un simple salut, sans être accompagné d’aucune parole, se fait entendre et agit sur nous, et salutatio frequenter, sine voce, intelligitur et afficit. » Mais ce langage de la nature, bien que répandu sur toute la personne de l’orateur, appartient plus particulièrement au visage, aux yeux et aux mains.
Je ne me flatte point d’une gloire insensée : Je sais de vos présents mesurer la grandeur ; Mais plus ce rang sur moi répandrait de splendeur, Plus il me ferait honte et mettrait en lumière1 Le crime d’en avoir dépouillé l’héritière.
La gloire de la vertu n’est pas seulement intérieure, elle sort de l’âme et se répand autour de l’homme.