Après un court exposé du sujet, l’orateur l’aborde franchement, et définit ainsi ce que l’on doit entendre par esprit philosophique.
Ils ont coutume de les partager en trois récits, diversifiés par la mesure des strophes, dont les vers sont tantôt plus longs et tantôt plus courts, comme dans les chœurs des anciennes tragédies et dans les odes de Pindare… » « J’ai voulu, par ces pièces, ajoutait-il, réconcilier, à l’imitation des Grecs,l’ode avec le chant.
Descendre ; le mot est expressif, car il s’agit d’un rêveur abstrait qui court les espaces, et se perd dans les hauteurs.
Par la crainte et l’espoir, Battu, chassé, repris de sa prison sonore Le dé, non sans fracas, part, rentre, part encore ; Il court, roule, s’abat : le nombre a prononcé.
Après tout, Maurice de Guérin est plutôt à envier qu’à plaindre ; car les heures de sa vie si courte furent bien remplies, puisque après avoir goûté ce qu’il y a de meilleur ici-bas, aimer et être aimé, il a laissé une trace qui ne s’effacera pas1.
La lecture des modèles, pour être profitable, doit être réfléchie, courte et méthodique.
L’émotion produite par la nouveauté a quelque chose de plus vif et de plus piquant que celle que la beauté nous cause ; mais aussi sa durée est bien plus courte : lorsqu’un objet n’a de charmes pour nous que parce qu’il est nouveau, le prestige qui l’environne est bientôt détruit. […] Mais c’est tomber dans un autre excès que de trop multiplier les phrases courtes ; le sens se trouve haché, les transitions sont pénibles, et la mémoire du lecteur est comme surchargée de cette longue série de petits objets qu’on lui fait passer successivement en revue. […] Le style coupé est celui dans lequel des phrases courtes, complètes et, par conséquent, indépendantes les unes des autres, renferment un sens entier, comme dans ce passage de la préface de M.
Car la phrase « ainsi troussée » semblait courir, comme Perrette, dans la fable du Pot au lait : « Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats. » Ajoutons que cette élimination du sujet pronominal devenait une règle absolue dans les propositions négatives : Ne sçay quoy faire… Je meurs, si secouru ne suis de toy. » (Marot.) […] Ils eussent attendri le cœur de Fénelon ; car plusieurs d’entre eux ont touché celui de La Fontaine toujours si hospitalier pour ce vieux langage qui « avoit je ne sais quoi de court, de naïf, de hardi, de vif et de passionné », comme dit la lettre à l’Académie.
Outre que la moralité doit naître naturellement et sans effort du corps de la fable, puisque c’est pour elle que la fable est faite, il faut encore qu’elle soit claire, courte, intéressante, et surtout vraie et par conséquent utile. Elle doit être claire et courte, c’est-à-dire exprimée en peu de mots et sans la moindre équivoque ; intéressante, par conséquent pas trop vague, et, s’il se peut, ayant un air de nouveauté et d’actualité : d’où il suit qu’une moralité ayant ces qualités n’admettra point de termes trop métaphoriques, point de périodes, point de vérités triviales, comme serait celle-ci : qu’il faut ménager sa santé.
Elle sera courte, si l’on ne remonte pas à des principes trop éloignés, si l’on ne dit rien d’inutile, rien d’oiseux et qu’on se borne à ce qu’il importe de savoir. […] Cet ordre demande, dans une harangue aussi courte que doit être celle-ci, qu’elles aillent en croissant, que la plus efficace soit la dernière. […] Remarquons que des membres de période qui seraient trop étendus, deviendraient traînants ; que s’ils étaient trop courts, ils n’auraient plus de consistance. […] L’épiphonème est une réflexion courte et vive jetée à la fin d’un récit. […] Or, ces repos sont de deux sortes, les uns plus longs et qui, dans notre versification, se trouvent à la fin du vers, hormis dans les rejets, les autres plus courts ; ce sont ceux de la césure.
Rien de traînant, rien d’embarrassé dans le tour de sa phrase ; il vise à la concision ; ses périodes sont variées, sans affectation, sans la moindre apparence de recherche dans leur harmonie : ses figures, quand il en emploie, sont courtes et correctes, plutôt que hardies et brillantes.
Voici une remarque aussi juste que profonde d’un des plus savants hommes de notre siècle : « Dès que l’homme, en interrogeant la nature ne se contente pas d’observer, mais qu’il fait naître des phénomènes sous des conditions déterminées ; dès qu’il recueille et enregistre les faits pour étendre l’investigation au delà de la courte durée de son existence, la philosophie de la nature se dépouille des formes vagues et poétiques qui lui ont appartenu dès son origine ; elle adopte un caractère plus sévère, elle pèse la valeur des observations, elle ne devine plus, elle combine et raisonne.
Vos Satires sont simples, naïves, courtes, pleines de sel : on y trouve une profonde connaissance de l’homme, une philosophie très-sérieuse, avec un tour plaisant qui redresse les mœurs des hommes et qui les instruit en se jouant4.
Perrette, sur sa tête ayant un pot au lait, Bien posé sur un coussinet, Prétendait arriver sans encombre à la ville2 Légère et court vêtue, elle allait à grands pas, Ayant mis ce jour-là, pour être plus agile, Cotillon simple et souliers plats3 Notre laitière ainsi troussée, Comptait déjà dans sa pensée Tout le prix de son lait ; en employait l’argent ; Achetait un cent d’œufs ; faisait triple couvée : La chose allait à bien par son soin diligent.
Et ne t’afflige pas si les leurs sont si courts : Toute plante en naissant déjà renferme en elle D’enfants qui la suivront une race immortelle2 ; Chacun de ces enfants, dans ma fécondité, Trouve un gage nouveau de sa postérité. » Ainsi parle la terre ; et, charmé de l’entendre, Quand je vois par ces nœuds que je ne puis comprendre Tant d’êtres différents l’un à l’autre enchaînés, Vers une même fin constamment entraînés, A l’ordre général conspirer tous ensemble, Je reconnais partout la main qui les rassemble, Et d’un dessein si grand j’admire l’unité Non moins que la sagesse et la simplicité.
Mais je ne craindrai pas de dire que je pense avoir eu beaucoup d’heur1 de m’être rencontré dès ma jeunesse en certains chemins qui m’ont conduit à des considérations et des maximes dont j’ai formé une méthode par laquelle il me semble que j’ai moyen d’augmenter par degrés ma connaissance, et de l’élever peu à peu au plus haut point auquel la médiocrité de mon esprit et la courte durée2 de ma vie lui pourront permettre d’atteindre.
— Je le cherche, mais inutilement. » Après avoir l’un et l’autre épuisé toutes les conjectures possibles, et le président persistant à déloger au plus vite, milord Chesterfield se promène un peu, se frotte le front comme un homme à qui il vient quelque pensée profonde, puis s’arrête tout court, et dit : « Président, attendez ; mon ami, il me vient une idée.
Mais le bruit court, me répondrez-vous, que cet homme est mort ou pour le moins qu’il est bien malade. […] C’est assez bien employer un temps si court. […] Dans cette courte prière vous voyez la soumission aux ordres de Dieu, l’abandon a sa providence, la confiance en sa grâce, et toute la piété. […] Cet autre, emporté par son ambition, perd tellement de vue sa mort, qu’il court, au travers des dangers, au-devant de la mort même. […] Dans une existence si courte, quel temps y eut-il pour les travaux des lettres ?
Il a voulu imiter Voiture, et il court trop souvent après l’esprit. […] Dans l’un et l’autre cas il court grand risque de tomber dans l’extravagance. […] Leurs périodes sont toujours très courtes ; ils n’y laissaient presque jamais entrer de mots superflus, et ne s’arrêtaient pas longtemps sur la même pensée. […] Les comparaisons dont se servent les poètes sacrés sont en général très courtes ; ils n’indiquent qu’un seul point de ressemblance, et n’en font jamais des espèces d’épisodes. […] Un épisode doit être d’autant plus court qu’il se trouve moins lié au sujet principal.
Madame de Sévigné nous le dit elle-même : « C’est ce style juste et court qui chemine et qui plaît au souverain degré. » Cependant il faut éviter le style saccadé, qui remplacerait la grâce par la sécheresse, et qui fatiguerait par sa brièveté sautillante. […] « Madame de Buri, dit-elle, fait fort joliment tourner son moulin à paroles. » Et ailleurs : « La vie est courte, c’est bientôt fait ; le fleuve qui nous entraîne est si rapide qu’à peine pouvons-nous y paraître.
L’Exorde simple est un court préambule, sans précaution et sans détours, et qui annonce seulement le sujet.
« Il est des esprits méditatifs et difficiles qui sont distraits dans leurs travaux par des perspect ves immenses et les lointains du beau céleste, dont ils voudraient mettre partout quelque image ou quelque rayon, parce qu’ils l’ont toujours devant la vue, même alors qu’ils n’ont rien devant les yeux ; esprits amis de la lumière, qui, lorsqu’il leur vient une idée à mettre en œuvre, la considèrent longuement et attendent qu’elle reluise, comme le prescrivait Buffon, quand il définissait le génie l’aptitude à la patience ; esprits qui ont éprouvé que la plus aride matière et les mots même les plus ternes renferment en leur sein le principe et l’amorce de quelque éclat, comme ces noisettes des fées, où l’on trouvait des diamants, quand on en brisait l’enveloppe, et qu’on avait des mains heureuses ; esprits qui sont persuadés que ce beau dont ils sont épris, le beau élémentaire et pur, est répandu dans tous les points que peut atteindre la pensée, comme le feu dans tous les corps ; esprits attentifs et perçants qui voient ce feu dans les cailloux de toute la littérature, et ne peuvent se détacher de ceux qui tombent en leurs mains qu’après avoir cherché longtemps la veine qui le recélait, et l’en avoir fait soudainement jaillir ; esprits qui ont aussi leurs systèmes, et qui prétendent par exemple, que voir en beau et embellir, c’est voir et montrer chaque chose telle qu’elle est réellement dans les recoins de son essence, et non pas telle qu’elle existe aux regards des inattentifs, qui ne considèrent que les surfaces ; esprits qui se contentent peu, à cause d’une perspicacité qui leur fait voir trop clairement et les modèles qu’il faut suivre et ceux que l’on doit éviter ; esprits actifs, quoique songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des vérités solides, ni être heureux que par le beau, ou du moins par ces agréments divers qui en sont des parcelles menues et de légères étincelles ; esprits bien moins amoureux de gloire que de perfection, qui paraissent oisifs et qui sont les plus occupés, mais qui, parce que leur art est long et que la vie est toujours courte, si quelque hasard fortuné ne met à leur disposition un sujet où se trouve en surabondance l’élément dont il ont besoin et l’espace qu’il faut à leurs idées, vivent peu connus sur la terre, et y meurent sans monument, n’ayant obtenu en partage, parmi les esprits excellents, qu’une fécondité interne et qui n’eut que peu de confidents. » 1.
Plus de ces périodes puissantes aux membres nombreux bien joints ensemble et formant un corps sain et robuste : des phrases courtes, sans nerfs et sans muscles, incapables de porter des pensées de quelque poids.
Observez-vous vous-mêmes et jetez un regard sur votre passé si court encore et qui vous paraît déjà si long.
Mais Émilie ramène Cinna à la conjuration ; il y court comme un furieux : le trouble augmente. […] Le monologue doit être court, sous peine de manquer de vraisemblance et de ralentir l’action. […] Quelques rares couplets, de courts morceaux d’ensemble rappellent seulement sa première origine.
On sait que quand Louis XVIII revint de Gand après les cent jours, le titre le plus puissant aux faveurs du pouvoir était d’avoir accompagné le roi dans son court exil.
La marée cependant arrive de tous côtés ; on cherche Vatel pour la distribuer ; on va à sa chambre, on heurte, on enfonce la porte, on le trouve noyé dans son sang ; on court à M. le Prince, qui fut au désespoir.
La gloire ne sera jamais à l’avenir ce qu’elle était du temps d’Alexandre et de César : nous en connaissons trop la vanité ; le christianisme a trop fait planer l’idée de la mort sur nos courtes et terrestres immortalités.
La voie des préceptes est longue ; celle des exemples est beaucoup plus courte, a dit Sénèque. […] Trop court, il ne préparerait pas assez ; trop long, il fatiguerait l’attention au lieu de la faire naître. […] Elle doit être courte, claire, vraisemblable, intéressante. […] Sans fard, sans parure recherchée, il n’a que les grâces naïves de la nature, cette négligence aimable qui ne court pas après les ornements étrangers, mais qui emploie sans prétention ceux qui se présentent.
Il substitua ensuite le chiffre 1 au zéro qui précédait le nombre 100, et il écrivit à son tour (1100) avec cette courte phrase : « Ils en vaudront dix fois plus. » L’abbé Blanchet. […] Ce fossé lui-même renferme tout un monde d’habitants, toute une forêt de végétation ; son eau limpide court sans bruit en s’épurant sur la glaise, et caresse mollement des bordures de cresson, de baume et d’hépatiques ; les fontinales, les longues herbes, appelées rubans d’eau, les mousses aquatiques pendantes et chevelues, tremblent incessamment dans ces petits remous silencieux ; la bergeronnette jaune y trotte sur le sable d’un air à la fois espiègle et peureux ; la clématite et le chèvre-feuille l’ombragent de berceaux où le rossignol cache son nid.
Comme il traversait ce fleuve, voie la plus courte, selon lui, pour se rendre au village qu’habitait son vieux père, la débâcle s’opéra subitement avec un fracas semblable h une décharge d’artillerie. […] C’est un seul corps qui n’a qu’une pensée, qu’une âme ; une même ardeur, une même joie court dans les rangs ; les mêmes chants apprennent aux échos de ces monts la présence, la gaieté, la victoire de nos soldats : la victoire !
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Mais on court risque, pour peu que cette idée soit paradoxale, ou seulement originale, d’indisposer ou d’effaroucher le lecteur.
Tiendrait-on même tout ce qu’on a promis, on court risque d’éclipser d’avance ce qui va suivre, et l’on pèche contre la loi de la progression.
Les moments lui sont chers, il court dans tous les rangs Sur un coursier fougueux, plus léger que les vents, Qui, fier de son fardeau, du pied frappant la terre, Appelle les dangers et respire la guerre3.
Les uns se composent d’un certain nombre de phrases généralement assez courtes, qui n’ont le plus souvent entre elles d’autre rapport que celui de servir d’exemples et comme de pièces justificatives pour un même point de la théorie. […] On apprécie le chien qui a la tête grosse, les oreilles basses et tombantes, les yeux noirs ou pers, la poitrine large et velue, les épaules fortes, les pattes grosses et hérissées de poils, la queue courte, les articulations du pied et les ongles très-longs.
» Qu’à l’occasion d’un fait ou d’une observation, une sentence courte et vive, un trait d’esprit ou d’imagination se détache de l’ensemble en affectant le plus souvent la forme exclamative115, cette espèce d’exclamation se nomme épiphonème : Tant de fiel entre-t-il dans l’âme des dévots !
Un des premiers moyens de développement ou d’amplification est la périphrase par laquelle on substitue au mot propre une courte définition ou description, en la modifiant d’après l’analogie des idées, la nature des sentiments et le caractère de l’ouvrage.
Ce sont des méditations pour tous les jours de l’année, partagées en deux points, courtes, pleines de choses, et qui n’occupent, au nombre de trois cent soixante-six, qu’un seul volume in-12 … Quand je parle de la méditation, je la distingue fort de l’oraison.
Les hasards, la maladie, les accidents de toute espèce disposant de notre sort malgré nous, comment donc le but de notre liberté morale serait-il le bonheur de cette courte vie que la souffrance et la vieillesse et la mort mettent hors de notre puissance ?
Il jette son manteau, court vers Agamemnon et lui emprunte son sceptre, attribut de sa puissance. […] Le peuple court à l’assemblée, et prend ses places sur les hauts gradins9.
L’espérance et le sommeil Du Dieu qui nous créa la clémence infinie, Pour adoucir les maux de cette courte vie, A placé parmi nous deux êtres bienfaisants, De la terre à jamais aimables habitants, Soutiens dans les travaux, trésors dans l’indigence L’un est le doux Sommeil, et l’autre l’Espérance1.
L’étude des textes ne peut jamais être assez recommandée : c’est le chemin le plus court, le plus sûr et le plus agréable pour tout genre d’érudition. […] Ces antithèses-là sont naturelles, et font sans doute une beauté solide ; alors c’est la manière la plus courte et la plus simple d’exprimer les choses. […] Si on n’a un goût formé sur tout cela, on court risque de prendre dans les Pères· ce qu’il y a de moins bon, et de ramasser leurs défauts dans les sermons que l’on compose. […] Voltaire simplement fera Un récit court, qui ne sera Qu’un très-frivole badinage. […] Bossuet a menti avec une élégance et une force admirables, tant qu’il a eu à parler des anciens Egyptiens, des Grecs et des Romains ; mais, dès qu’il est venu aux temps plus connus, il s’est arrêté tout court.
Né à Clermont-Ferrand en 1623, il précéda tous les grands prosateurs du règne de Louis XIV, et ne fut dépassé par aucun d’eux : sa courte carrière, vouée aux découvertes scientifiques aussi bien qu’aux travaux des lettres, ne lui a permis toutefois que de laisser deux ouvrages, les Provinciales et les Pensées. […] Ce n’est pas qu’il y ait en effet du bonheur, ni qu’on s’imagine que la vraie béatitude soit dans l’argent qu’on peut gagner au jeu ou dans le lièvre qu’on court. […] C’est pourquoi ils meurent de faim ; oui, messieurs, ils meurent de faim dans vos terres, dans vos châteaux, dans les villes, dans les campagnes, à la porte et aux environs de vos hôtels ; nul ne court à leur aide : hélas ! […] Besançon, la capitale de la province, est investie par le prince de Condé ; Luxembourg court à Salins : le lendemain, Besançon et Salins se rendirent. […] Aussi le tigre est-il plus à craindre que le lion : celui-ci souvent oublie qu’il est le roi, c’est-à-dire le plus fort de tous les animaux ; marchant d’un pas tranquille, il n’attaque jamais l’homme, à moins qu’il ne soit provoqué ; il ne précipite ses pas, il ne court, il ne chasse que quand la faim le presse.
Après ce court préambule, Florian commence sa narration : 168Lorsqu’autrefois un juge, au nom de l’Éternel, Gouvernait dans Maspha les tribus d’Israël, Du coupable Juda Dieu permit la ruine.
Elle rapproche souvent à l’aide d’un mot des idées complétement disparates, et court risque de tomber alors dans des allusions verbales qu’un goût difficile n’approuve pas toujours.
Le 2 août de la même année, Voltaire écrivait à D’Alembert : « Le bruit court que vous venez avec un autre philosophe ; il faudrait que vous le fussiez terriblement l’un et l’autre pour accepter les bouges indignes qui me restent dans mon petit ermitage ; ils ne sont bons tout au plus que pour un sauvage comme Jean-Jacques, et je crois que vous n’en êtes pas à ce point de sagesse iroquoise » 1.
Chateaubriand a dit de Pascal : « Il y avait un homme qui, à douze ans, avec des barres et des ronds, avait créé les mathématiques : qui, à seize, avait fait le plus savant traité des coniques qu’on eût vu depuis l’antiquité ; qui, à dix-neuf, réduisit en machine une science qui existe tout entière dans l’entendement ; qui, à vingt-trois, démontra les phénomènes de la pesanteur de l’air, et détruisit une des grandes erreurs de l’ancienne physique ; qui, à cet âge où les autres hommes commencent à peine de naître, ayant achevé de parcourir le cercle des sciences humaines, s’aperçut de leur néant, et tourna toutes ses pensées vers la religion ; qui, depuis ce moment jusqu’à sa mort, arrivée dans sa trente-neuvième année, toujours infirme et souffrant, fixa la langue qu’ont parlée Bossuet et Racine, donna le modèle de la plus parfaite plaisanterie, comme du raisonnement le plus fort ; enfin qui, dans le court intervalle de ses maux, résolut, en se privant de tous les secours, un des plus hauts problèmes de géométrie, et jeta au hasard sur le papier des pensées qui tiennent autant de Dieu que de l’homme.
» Je vais vous remettre sous les yeux la grandeur de votre empire, etc. » L’orateur cherche et trouve, dans l’exposé rapide des forces réelles des Athéniens, des moyens de ranimer leur constance et de soutenir leur espoir ; il achève de les enflammer par cette courte et énergique péroraison.