Il affectionne le mot noble, comme Bossuet emploie volontiers le mot grand, et Fénelon le mot aimable 1. […] Je faisais la même réflexion en voyant l’instant d’auparavant le buste de Bossuet.
Démosthène, Cicéron, Bossuet, Massillon, Bourdaloue, Mirabeau, les tragiques anciens et modernes, nos grands poëtes, nos grands romanciers fourniraient mille modèles de la passion décrite, excitée ou calmée.
Villemain, « un grand écrivain dans le siècle de Bossuet », on peut voir les Eloges imprimés de madame Tastu et de M.
Charmés de sa parole harmonieuse, les contemporains, par une de ces illusions que l’éloignement dissipe, ont été jusqu’à le comparer à Bossuet.
Cette hésitation dépend le plus souvent du peu de bons modèles que l’on offre aux jeunes élèves ; il nous a semblé qu’il n’était pas inutile de leur présenter, dans un deuxième volume, des lectures complémentaires qui ont l’avantage de leur faire voir comment les Fénelon, les Bossuet, les Sévigné, les Chateaubriand, etc., se sont exprimés dans certaines circonstances.
On trouvera dans ce livre, à côté des noms de Platon, de Cicéron, de Pascal, de Bossuet, de Massillon, de Fléchier, ceux d’Aristophane, de Catulle, de Molière, de Voltaire, de Jean Jacques, de Béranger et de bien d’autres ; parce que, selon moi, il est ridicule pour un homme bien élevé d’ignorer et de blâmer ce que ces derniers ont de bien, comme il lui serait honteux de rechercher et de louer ce qu’ils ont de mal ; parce qu’il vaut mieux que l’élève voie de telles choses avec le professeur qui saisira l’occasion de lui apprendre ce qui est à fuir et ce qui est à suivre, que de les voir seul ; parce qu’un système absolu de réticence, de dissimulation et de mensonge est, dans l’éducation publique, le plus pernicieux, à mon gré, de tous les systèmes.
On pourra rapprocher de cette belle description celle que Bossuet et Châteaubriand ont faite également du cheval : le premier, dans les Méditations sur l’Evangile, 103e jour ; le second, dans l’Itinéraire de Paris à Jérusalem, IIIe partie.
Rousseau a imité Marot ; Corneille, Lucain et Sénèque ; Bossuet, les prophètes ; Racine, les Grecs et Virgile ; et Montaigne dit quelque part qu’il y a en lui une condition aucunement singeresse et imitatrice.
Bossuet dit de la reine d’Angleterre : « Elle fut contrainte de paraître an monde, et d’étaler à la France même, au Louvre où elle était née, toute l’étendre de sa misère. » 2. […] Se rencontre souvent chez Bossuet.
Mais entre ces deux excès, n’y a-t-il pas ce bon style des contemporains de la Fronde, à la fois large et précis, libre et correct, primesautier et pourtant réfléchi, qui réunit les bons côtés des deux siècles, du xvie et du xviie , le style de Molière et de la Fontaine, dans les vers, de Pascal, de Bossuet, de Fénelon, de madame de Sévigné, dans la prose ?
Chénier, qui devait le jour à une mère d’origine grecque et qui naquit à Constantinople, en 1762, d’un père qui y représentait la France comme consul, fit d’excellentes études au collége de Navarre, où avaient été élevés jadis H. de Guise, Henri IV, Richelieu et Bossuet.
Si le génie est une illumination soudaine qui brille et disparaît tour à tour, comme dit Bossuet, si son attribut spécial est d’inventer et de créer, si ce don immédiat de la nature se distingue par des pensées sublimes et profondes, par des plans d’une ordonnance surprenante, par des caractères d’une nouveauté frappante, par des raisons d’une force à laquelle rien ne résiste, le talent est une disposition habituelle à réussir dans une chose, une qualité qui se distingue par l’ordre, la clarté, l’élégance, le naturel, la justesse, la grâce, un don acquis ou au moins accru par l’étude, qui se montre principalement dans les détails et qui brille par l’habileté de l’exécution.
Sur cet homme « si fidèle aux particuliers et si redoutable à l’Etat », comme l’a dit Bossuet, il faut consulter l’Oraison funèbre de Michel Le Tellier, et les Mémoires de La Rochefoucauld, qui l’a représenté comme « joignant à plusieurs belles qualités naturelles et acquises une ambition extrême ».
Il convient de lire après cette page celle de Bossuet que voici : « L’homme a presque changé la face du monde ; il a su dompter par l’esprit les animaux qui le surmontaient par la force ; il a su discipliner leur humeur brutale, et contraindre leur liberté indocile ; il a même fléchi par adresse les créatures inanimées : la terre n’a-t-elle pas été forcée par son industrie à lui donner des aliments plus convenables, les plantes à corriger en sa faveur leur aigreur sauvage, les venins même à se tourner en remèdes pour l’amour de lui ?
Bossuet, dans l’Oraison funèbre de la reine d’Angleterre expose par une belle énumération les principaux événements qui composent la vie de cette princesse. […] 3° Exemple à fortiori, ou de supériorité : Bossuet veut faire comprendre au dauphin, fils de Louis XIV, qu’il faut de la fermeté et de l’attention pour guider un cheval fougueux ; et que, à fortiori, il en faut plus encore pour gouverner un grand État.
Bossuet avait maintenu au dogme la place essentielle dans le sermon. […] Bossuet, Pascal, Fénelon. Qui n’admire la majesté, la pompe, la magnificence, l’enthousiasme de Bossuet, et la vaste étendue de ce génie impétueux, fécond, sublime ? […] Bossuet fait voir plus de fécondité, et Pascal a plus d’invention ; Bossuet est plus impétueux, et Pascal plus transcendant ; l’un excite l’admiration par de plus fréquentes saillies ; l’autre, toujours plein et solide, l’épuise par un caractère plus concis et plus soutenu. […] Si l’on pouvait mêler des talents si divers, peut-être qu’on voudrait penser comme Pascal, écrire comme Bossuet, parler comme Fénelon.
Tels sont, Corneille dans ses beaux morceaux, et Bossuet dans la plupart de ses oraisons funèbres.
Helleu, dans l’édition citée, page 90, rapproche judicieusement ce célèbre passage de quelques lignes tirées de la Politique selon les Ecritures de Bossuet (livre III) : « Dieu a choisi David, et l’a tiré d’après les brebis pour paître Jacob son serviteur, et Israël son héritage.
L’un des hommes les plus savants qui aient existé, connu par plusieurs ouvrages distingués : c’est lui qui, adjoint à Bossuet comme sous-précepteur, pour l’éducation du Dauphin fils de Louis XIV, dirigea la belle collection des classiques ad usum Delphini.
Malgré son respect pour les doctrines orthodoxes, il ne put échapper aux tempêtes théologiques soulevées contre lui par un docteur protestant qui accusait d’athéisme ce chrétien philosophe, dont Bossuet et Fénelon furent les admirateurs.
(Bossuet). […] C’est un reproche qu’encourent rarement Fléchier et surtout Bossuet, qui nous donnent, dans leurs belles oraisons funèbres, une foule d’exemples de la manière dont il faut employer la prosopopée.
Sans parler des écrivains anglais, italiens, allemands surtout, dont un si grand nombre peut se placer parmi les véritables savants, je citerai en France Rabelais et Montaigne, Bossuet et Pascal, et à une époque plus voisine, Cuvier, Courier, Nodier, Thierry.
Racine veut une idée qui justifie à la fois les compliments et les reproches adressés à Pyrrhus ; il trouve l’exemple d’Achille : — Oui, comme ses exploits… Mais, ce qu’il n’eût pas fait… Bossuet en veut une qui rapproche la bataille de Roeroy de celle de Lens ; il trouve l’Espagne vaincue à Lens comme à Rocroy : — Elle ne savait pas… Il aurait pu prendre également la France victorieuse dans les deux journées, etc.
Remarquez aussi que c’est là un des mérites de Bossuet.
Quand Florus compare la Rome des empereurs à cette Rome naissante qui portait ses vœux au Capitole pour la conquête de Tibur et de Préneste, devenus depuis les maisons de plaisance du peuple-roi ; quand Auguste demande aux jeunes gens d’écouter un vieillard que les vieillards écoutaient lorsqu’il était jeune, audite, jurenes, senem quem juvenem senes audiere ; quand Bossuet rappelle l’Océan traversé tant de fois par la reine d’Angleterre dans des fortunes si diverses, l’opposition dans les faits amène nécessairement l’antithèse dans les mots.
Bossuet dit : (Sermon sur la loi de Dieu, p. 89.
Les saillies étincelantes de madame de Sévigné lui apporteront une légèreté inattendue ; Molière lui donnera une souplesse égale à celle de la plus vive pensée ; Bossuet l’emportera jusqu’à la plus haute poésie, sans l’altérer le moins du monde, sans toucher à sa solidité et à sa vigueur intime.
(Bossuet.) […] Bossuet emploie cette figure dans l'oraison funèbre de la reine d'Angleterre : Combien de fois a-t-elle remercié Dieu humblement de deux grandes grâces : l'une, de l'avoir fait chrétienne, l'autre….. […] Voyez avec quel naturel Mme de Sévigné a écrit le plus grand nombre de ses lettres ; avec quelle bonhomie la Fontaine a écrit ses fables : relisez souvent Racine, Fénelon, Bossuet et Boileau ; apportez une grande attention dans la conversation ; et vous concevrez que l'on s'accoutume à bien écrire et à bien parler en lisant ceux qui ont bien écrit, et en écoutant ceux qui parlent bien.
Il doit sembler étrange de prétendre rectifier les textes adoptés de Corneille ou de Bossuet ; et cependant rien n’est plus nécessaire, car d’incroyables altérations de toutes sortes s’y sont glissées et accréditées. […] Elle accoutume l’esprit et l’oreille à mettre le style de nos grands classiques sur le même rang que le langage méthodique des manuels ; elle efface toute différence entre les éléments de la grammaire française et les imprécations de Camille ou d’Athalie ; Bossuet se dit du même ton que la définition de l’arithmétique. […] Il importe d’en faire d’abord l’observation, parce que ces différences entraînent l’emploi de procédés différents d’interprétation : La Fontaine ne se dit pas du tout comme Bossuet. […] Bossuet. […] Bossuet.
On reprocha dans le temps, et avec raison, au panégyriste de ce dernier de s’être mêlé fort mal à propos de discussions théologiques, étrangères à l’éloquence, et au-dessus de la portée de l’écrivain ; et d’avoir, en général, moins fait l’éloge de Fénelon, que la satire de Bossuet.
On a pu l’appeler un Bossuet sauvage.
Voyez de quel secours les Pères et l’Ecriture ont été, par exemple, à Bossuet, le plus original assurément de tous les orateurs de la chaire et le plus riche de son propre fond !
Bossuet en use beaucoup plus rarement.
Bossuet, Méditations sur l’Evangile, 103e jour), et Voltaire a profité de cette description fréquemment reproduite.
Les poètes et philosophes de l’antiquité, surtout Sénèque et Plutarque, furent pour lui ce que seront pour Bossuet les Pères de l’Église.
Comparez le portrait de la jeunesse, par Bossuet.
Parmi ces adversaires de la comédie, il faut signaler Bossuet et Rousseau.
Se rappeler le portrait de la Jeunesse par Bossuet.
(Bossuet).
Bossuet, précepteur du Grand Dauphin.
On peut comparer Bossuet (Même recueil), et cette page de M.
Bossuet a dit : Voyez dans quel sentier la vertu chemine, doublement à l’étroit et par elle-même, et par l’effort de ceux qui la persécutent.
On ne blâmera certainement pas Bossuet d’avoir dit dans une oraison funèbre : Glaive du Seigneur, quel coup venez-vous de frapper ?
À cette image de l’éloquence apostolique n’avez-vous pas reconnu Bossuet ? […] Permis à Marmontel de compter pour peu cet éloge ; mais, en vérité, si le mot de grand coloriste, inconnu dans la langue de Bossuet et de Racine, signifie quelque chose, on concevra difficilement plus grande louange pour un écrivain qui veut peindre la nature. […] Ainsi, sur l’éloquence, après Aristote, Platon, Cicéron, Tacite, Bossuet, Fénelon, il y avait quelque chose à dire encore pour un homme de génie qui ne leur ressemble pas : ce sera le discours de Buffon sur le style 156. […] Notre dix-septième siècle, si bienséant et si magnifique dans son langage, n’avait, vous le savez, nulle crainte de la propriété des termes : témoin Pascal, Corneille, Bossuet, Boileau lui-même, qui sans cesse ont usé du mot expressif et simple, du mot de la chose, verba quibus deberent loqui, et n’ont cherché les termes les plus généraux que lorsque l’imagination ou la pudeur s’en accommodait mieux.
Manzoni regarde les intrigues amoureuses comme plus nuisibles qu’utiles à la tragédie, parce que c’est un ressort trop commun et trop facile ; et Bossuet pense avec raison que, loin d’être propre à guérir le spectateur, la peinture de l’amour profane, même dans les tragédies honnêtes, est dangereuse pour les mœurs. […] Bossuet et Fénelon ont fait entendre des paroles sévères contre les spectacles.
Il est curieux de rapprocher du caractère de Dorante la manière dont Bossuet a peint le menteur (voy. ses Sermons choisis, Didot, 1844, p. 469) : « Celui qui s’est engagé dans cette faiblesse honteuse, dit-il, ne trouve plus d’ornements qui soient dignes de ses discours que la hardiesse de ses inventions etc. » 1.
Bossuet, évêque de Meaux, le plus éloquent des orateurs français, et peut-être de tous les orateurs modernes, termine par un beau mouvement son Oraison funèbre du prince de Condé, en faisant un retour sur lui-même et sur son grand âge : « Agréez ces derniers efforts d’une voix qui vous fut connue : vous mettrez fin à tous ces discours. […] Mais le plus nerveux et le plus sublime de leurs orateurs, c’est Bossuet, évêque de Meaux, dont les oraisons funèbres sont de véritables chefs-d’œuvre, et réunissent toutes les beautés de l’art oratoire8. […] Le quatrième siècle comprend les règnes de Louis XIV et de la reine Anne, et vit paraître en France Corneille, Racine, de Retz, Molière, Boileau, La Fontaine, Jean-Baptiste Rousseau, Bossuet, Fénelon, Bourdaloue, Pascal, Malebranche, Massillon, La Bruyère, Bayle, Fontenelle, Vertot ; et en Angleterre, Dryden, Pope, Addison, Prior, Swift, Parnell, Congrève, Otway, Young, Rowe, Atterbury, Shaftsbury, Bolingbroke, Tillotson, Temple, Boyle, Locke, Newton et Clarke.
Fléchier et Bossuet font un usage fréquent et heureux de ces espèces d’inversions. […] Bossuet et Fléchier ont tenté et exécuté cette figure avec chaleur et dignité ; leurs ouvrages sont dignes d’être consultés à cet égard, et sous d’autres rapports, comme modèles de plusieurs ornements du style. […] L’ordre des vérités qu’elle proclame devait naturellement faire aspirer au sublime les génies immortels qui traitaient les sujets élevés qui forment son domaine ; ils y parvinrent souvent : les Bourdaloue, les Massillon, les Bossuet, les Fénelon, les Fléchier, ont porté l’éloquence de la chaire jusqu’à la perfection du genre ; ils ont élevé à la gloire de la France un monument magnifique. […] Bossuet, Fléchier, et d’autres célèbres prédicateurs, commencent souvent leurs discours par des exordes travaillés et sublimes ; ils éveillent ainsi l’attention, et jettent de l’éclat sur le sujet.