Oui, oui, tu le savais, qu’au sortir du théâtre, Un soir dans ton linceul il faudrait te coucher.
Ces messieurs disent que c’est par considération pour son âge ; il semble qu’ils soient une société de bienfaisance et qu’ils donnent la préférence aux octogénaires ; mais Sedaine a tant amusé le public sur les trois théâtres, qu’il méritait une récompense.
La Sacountala du théâtre indien, les auteurs des Ghazel arabes, des Rosiers persans, des Guzla illyriques, les prophètes d’Israël, les bardes scandinaves, les chefs des tribus mexicaines ou canadiennes, ne chantent, ne pleurent, ne racontent, ne louent et ne maudissent qu’avec une inépuisable profusion de figures.
Comme ce maître de notre théâtre, il nous a laissé aussi d’excellentes pages de prose, dont on peut lire quelques-unes dans le volume de nos Morceaux choisis à l’usage de la classe de sixième.
Ce front, vaste théâtre où l’âme se déploie, Est tantôt éclairé des rayons de la joie, Tantôt enveloppé du chagrin ténébreux3.
Novateur au théâtre, il tenta d’inaugurer le mélodrame sentimental et la tragédie bourgeoise.
Les temples consacrés à Dieu, le palais de la justice ou de la science humaine sont les théâtres habituels où s’exerce le genre démonstratif. […] Nul goût, nulle connaissance des véritables beautés du théâtre. […] Avez-vous donc laissé toute votre sensibilité sur un théâtre ? […] Nos usages modernes renvoient cette pratique au théâtre, et nos tribunaux réclament plus de raisonnement que de pathétique. […] Il faut, en même temps qu’on expose l’action, la placer sur le théâtre où elle s’est accomplie et montrer les acteurs qui ont pris part à cette action.
L’héroïsme est le principal ressort de son théâtre. […] La muse tragique et comique La tragédie, sans doute, est quelque chose de beau, quand elle est bien touchée ; mais la comédie a ses charmes, et quand, pour la difficulté, vous mettriez un peu plus du côté de la comédie, peut-être que vous ne vous abuseriez pas ; car enfin je trouve qu’il est bien plus aisé de se guinder sur de grands sentiments, de braver en vers la fortune, accuser les destins, et dire des injures aux dieux, que d’entrer comme il faut dans le ridicule des hommes, et de rendre agréablement sur le théâtre les défauts de tout le monde.
et traînant les compagnons de saint Paul au théâtre, où toute la ville s’était assemblée.
Pollion s’occupait d’une tragédie sur les guerres civiles dont Rome venait d’être le théâtre. […] « Sans cette paix, Flandre, théâtre sanglant où se passent tant de scènes tragiques, tu aurais accru le nombre de nos provinces ; et, au lieu d’être la source malheureuse de nos guerres, tu serais aujourd’hui le fruit paisible de nos victoires. » (Fléchier).
A la tribune, en effet, au barreau, à la chaire, la péroraison est, comme le dénoûment au théâtre, le véritable terrain du pathétique.
Les œuvres de critique et de théâtre de M.
Maillet-Lacoste, qui sera jeune jusqu’à cent ans, et qui est le meilleur, le plus sensé, le plus honnête, le plus incorruptible et le plus naïf de tous les jeunes gens de tout âge, mais qui donne à sa candeur même un air de théâtre, parce que sa chevelure hérissée, ses attitudes et le son même de sa voix se ressentent des habitudes qu’il a prises sur le trépied où il est sans cesse monté quand il est seul, et d’où il ne descend guère quand il ne l’est pas ; M.
Une longue paix donne aux hommes le temps de s’étudier et de se connaître : alors naît le théâtre, miroir de la vie humaine.
La topographie (τόπος), ou description de lieu, consiste à décrire un temple, un palais, une ville, une scène de la nature, ou même un misérable réduit, en un mot tous les lieux qui ont servi de théâtre à un événement. […] Les Hébreux, chez qui la poésie eut toujours un caractère sacré, ne connurent jamais ni drame ni théâtre. […] Boileau a tracé cette loi dans les deux vers suivants : Qu’en un lieu, qu’en un jour, un seul fait accompli, Tienne jusqu’à la fin le théâtre rempli. […] Il faut que cette action soit conduite de manière que le théâtre ne soit jamais vide, et qu’un acteur ne sorte jamais sans que le spectateur en sache la raison.
Un dialogue où deux opinions se choquent, sans que le lecteur puisse en rien conclure, rappelle ces combats de théâtre où deux spadassins se portent pendant un quart d’heure les plus furieuses bottes, pour se quitter chacun également frais et dispos.
On donne encore le nom de vaudeville à un divertissement en chanson qui termine souvent les petites pièces de théâtre, et de là le nom de vaudeville s’est étendu aux pièces entières.
accueilleraient les plus ingénieux modernes, les La Rochefoucauld et les La Bruyère, lesquels se diraient en les écoutant : « Ils savaient tout ce que nous savons, et, en rajeunissant l’expérience, nous n’avons rien trouvé. » Sur la colline la plus en vue, et de la pente la plus accessible, Virgile entouré de Ménandre, de Tibulle, de Térence, de Fénelon, se livrerait avec eux à des entretiens d’un grand charme et d’un enchantement sacré : son doux visage serait éclairé de rayons et coloré de pudeur, comme ce jour où, entrant au théâtre de Rome dans le moment qu’on venait d’y réciter ses vers, il vit le peuple se lever tout entier devant lui par un mouvement unanime, et lui rendre les mêmes hommages qu’à Auguste lui-même.
Jeter des mots éblouissants et sonores sur des idées pauvres et stériles, ce n’est plus de la richesse, c’est une parure de faux brillants, c’est le clinquant des acteurs sur un théâtre.
Nous avons d’Aristote une logique extrêmement remarquable, une rhétorique où sont développés tous les principes de l’art oratoire, et une poétique qui, bien qu’elle ne nous soit pas parvenue entière, contient cependant les règles les plus exactes et les plus propres à nous faire bien juger du poème épique et des pièces de théâtre.
Si l’on se demande ce qu’eût été Molière en un siècle où tout esprit indépendant avait à craindre le Châtelet, le Parlement et la Sorbonne, Molière privé d’un théâtre et réduit à dérober son bon sens sous la livrée de la folie, on songera tout naturellement au pantagruélisme de Rabelais, côtoyant les piéges sans y tomber, et sauvant ses audaces par l’apparente insanité d’un rire sans cause.
Je lis encore dans Régnier : L’âge au soin se tournant, homme fait il acquiert Des biens et des amis, si le temps le requiert ; Il masque ses discours comme sur un théâtre, Subtil, ambitieux, l’honneur il idolâtre ; Son esprit avisé prévient le repentir, Et se garde d’un lieu difficile à sortir.
Elle a attiré à elle et gardé pour elle des talents qui avaient donné des gages éclatants à la poésie, au théâtre, au roman.
Les lieux influent aussi sur les mœurs ; il faut donc examiner où l’on place le théâtre de son action, et faire parler les personnages en conséquence : Des siècles, des pays étudiez les mœurs.
Non, ce n’est pas la Grèce qu’il faut choisir pour théâtre de la guerre, quand l’Italie en offre un bien plus favorable. […] À mon retour sur le sol de l’Afrique, la fortune a changé aussitôt pour moi avec le théâtre de la guerre. » Traduit de Justin. […] Il languit abandonné maintenant, cet art vraiment romain, que ne dédaignaient pas de cultiver les Fabricius, les Cincinnatus et tant d’autres citoyens distingués. — Tous les pères de famille ont laissé de côté la faux et la charrue ; leurs mains sont occupées non plus aux travaux des champs, mais aux applaudissements prodigués dans les cirques et dans les théâtres. — On fait venir le blé des provinces d’outre-mer, pour que Rome ne souffre pas de la famine. […] Aujourd’hui, les pères de famille sont venus se fixer dans l’intérieur des villes ; ils ont abandonné les instruments de labourage ; leurs mains ne se fatiguent plus à récolter les moissons, à soigner les vignes, mais elles s’occupent à applaudir les histrions dans les théâtres.
Pourquoi ne s’exerceraient-ils pas, quand ils ont acquis une certaine maturité, à rendre compte, par écrit, d’un livre qu’ils ont lu, d’une pièce de théâtre dont ils ont vu la représentation ? […] On sait que Racine, après sa tragédie de Phèdre, renonça entièrement au théâtre, poussé principalement par des scrupules de dévotion.
Mais aujourd’hui cette pratique semblerait plus digne du théâtre que de la gravité des juges. […] Les ennemis prennent notre place ; ils n’ont qu’à se montrer, la victoire se montre avec eux ; leurs propres succès les étonnent ; la valeur de nos troupes a semblé passer dans leur camp ; le nombre prodigieux de nos armées en facilite la déroute ; la diversité des lieux ne fait que diversifier nos malheurs ; tant de champs fameux de nos victoires sont surpris de servir de théâtre à nos défaites ; le peuple est consterné ; la capitale est menacée ; la misère et la mortalité semblent se joindre aux ennemis ; tous les maux paraissent réunis sur nous : et Dieu, qui nous en préparait les ressources, ne nous les montrait pas encore ; Denain et Landrecies étaient encore cachés dans les conseils éternels. […] Quoi de plus petit que de faire paraître sur le théâtre tragique une confidente qui propose à sa maîtresse de rajuster son voile et ses cheveux ? […] Le même auteur fait ensuite cette remarque : « Au théâtre, un murmure s’élève de toutes parts quand un acteur se trompe sur une longue ou sur une brève. […] On peut les comparer à ces décorations qui ornent le théâtre ou la place publique les jours de fête ; elles ne sont pas les seuls ornements du spectacle, mais elles brillent entre tous les autres.
Et que vous, Athéniens, vous, à qui chaque jour la tribune et le théâtre offrent des souvenirs de la vertu de vos ancêtres, vous pussiez être assez pusillanimes pour livrer à un Philippe la Grèce enchaînée ! […] Si l’on termine d’une manière brusque et inattendue, rarement le coup de théâtre réussit, et quand l’effet est manqué, on fait rire. […] C’est sans contredit le plus beau et le plus vaste théâtre où puisse briller l’éloquence purement humaine. […] Le barreau n’offre point à l’éloquence un théâtre aussi noble et aussi élevé que la tribune politique. […] La société n’est point un théâtre où chacun puisse prendre le rôle qui lui convient.
On donne encore le nom de vaudeville à un divertissement qui termine les petites pièces de théâtre.
Au théâtre, il tient sa place au-dessous de Corneille et de Racine dont il continue la tradition, tout en cherchant à introduire sur la scène plus d’action, plus de mouvement, des effets pathétiques, des allusions philosophiques, et le savoir-faire d’une industrie timide qui corrige Shakespeare.
Je voyais la plèbe idolâtre, Saluant les triomphateurs, Baigner ses yeux, sur le théâtre, Dans le sang des gladiateurs2.
Leclerc dans sa rhétorique, quand Socrate préparait ses auditeurs au grand théâtre des luttes judiciaires et des délibérations publiques, leurs exercices oratoires n’avaient certainement ni la même étendue ni la même forme que les discours de Démosthènes : et quand Plotius vint donner à Rome les premières leçons d’éloquence latine, les déclamations de ses élèves ne ressemblaient sans doute ni à la seconde Philippique, ni aux plaidoyers pour Cluentius et pour Milon. […] La tribune sainte est pour l’éloquence un théâtre auguste, d’où elle peut de toute manière dominer sur les hommes ; mais il faut que l’orateur sache y tenir sa place.
Quand notre âme est livrée à de vives émotions, les images et les sentiments qui la dominent donnent à la pensée un degré d’animation telle, que tout se passe pour ainsi dire en scène dans le grand théâtre de l’intelligence. […] La vertu n’a point de plus beau théâtre que la conscience.
Avertissement pour la nouvelle édition Cette nouvelle édition de nos Morceaux choisis des auteurs français, à l’usage du premier cycle de l’enseignement secondaire, est destinée à la fois aux élèves de la section A et à ceux de la section B : c’est qu’en effet, dans un grand nombre de lycées et de collèges, les deux sections se trouvent, pour l’explication des textes, réunies sous la direction d’un même maître. En raison des besoins plus divers auxquels ce volume doit désormais répondre, on ne s’étonnera pas que nous l’ayons enrichi d’un certain nombre d’extraits nouveaux. Aussi bien, nous sommes-nous toujours efforcé, dans cette édition comme dans les précédentes, de choisir des morceaux de caractère différent et d’étendue variée, et qui parussent mieux faits les uns pour être appris par cœur, les autres pour être lus en classe ou dans la famille. Nous n’avons pas renoncé à mettre, comme nous l’avions toujours fait, sous les yeux de nos enfant quelques pages de notre ancienne littérature, de la Chanson de Roland à Villon et de Villehardouin à Commynes. Mais nous avons groupé ces extraits dans une introduction paginée à part : les plus anciens sont accompagnés d’une traduction ; ceux du xve siècle, de notes nombreuses.
Bossuet l’a mise dans l’histoire, comme Racine sur le théâtre.
Le coup de théâtre !
C’est à moi de presser Votre Majesté, puisque je suis plus près qu’elle du théâtre de la guerre : son cœur ne peut être si vivement frappé que le mien.
L’auteur des Martyrs veut faire comprendre ce que c’était que Rome, la métropole de l’univers ; il énumère toutes les merveilles qui s’y trouvaient accumulées : J’errais sans cesse du Forum au Capitole, du quartier des Carènes au champ de Mars ; je courais au théâtre de Germanicus, au môle d’Adrien, au cirque de Néron, au Panthéon d’Agrippa. […] Racine, voulant faire comprendre toute la grandeur du génie de Corneille, commence par rappeler l’état du théâtre français avant l’apparition de ce grand poëte : Vous savez en quel état se trouvait la scène française, lorsqu’il commença à travailler. […] Nul goût, nulle connaissance des véritables beautés du théâtre ; les auteurs aussi ignorants que les spectateurs ; la plupart des sujets extravagants et dénués de vraisemblance ; point de mœurs, point de caractères ; la diction encore plus vicieuse que l'action, et dont les pointes et de misérables jeux de mots faisaient le principal ornement. […] Des jalousies, des ruptures, dus raccommodements forment le tissu de la plupart de nos pièces de théâtre : combien peu de génies ont-ils su exprimer ces nuances que tous les auteurs ont voulu peindre ! […] Je ne suis rien ; un si petit intervalle n’est pas capable de me distinguer du néant ; on ne m’a envoyé que pour faire nombre : encore n’avait-on que faire de moi ; et la pièce n’en aurait pas été moins jouée, quand je serais demeuré derrière le théâtre. » II.
. — J’ai voulu vous laisser réfléchir avant de vous écrire — … La ville de Thessalonique a été le théâtre d’une cruauté sans exemple et sans excuse — … Vous avez péché comme le roi David, l’imiterez-vous dans sa pénitence ? […] C’est un théâtre, où tous les morts se présentent à nous pour être jugés, — ils nous donnent des leçons par leurs exemples. — Tous les Etats… peuvent y apprendre leurs devoirs. — Avis. […] Vrai personnage de théâtre, à le voir, vous croiriez qu’il a un masque ; à l’entendre, vous diriez qu’il joue un rôle ; ses paroles sont vaines, ses actions sont des mensonges, son silence même est menteur. […] Cette bonté divine… attendrit l’âme. — Dès que le printemps — … Les ouvriers sont à l’ouvrage. — Les uns sont porte-faix43 — les autres maçons44, — ceux-ci crocheteurs45, — ceux-là bûcherons46, — quelques-uns tisseurs47. — Mille palais s’élèvent…..et sont les théâtres des métamorphoses… Le petit prend des plumes48…, il regarde la nature49 — Tandis qu’il croît — un vieil oiseau vient mourir sur les bords du fleuve — … Avis. […] la porte est fermée, la fenêtre barricadée — … Je prie Dieu — … Le jour vient, et apercevant ma clef sur un meuble, je sors, j’éveille l’ambassadeur, et nous nous éloignons de ces lieux maudits — … J’étais silencieux dans la voiture, l’ambassadeur me regarde surpris et me dit que j’ai les cheveux tout blancs — … Je lui conte mon aventure — … Arrivés à la ville voisine, nous ai sons une déclaration, et la police vient avec nous sur le théâtre du crime — … On arrête tout le monde, la servante s’était cachée dans un grenier — … Elle vient et veut me rendre mon louis. — … Petit dialogue entre le narrateur et la servante.
La déclamation de leurs orateurs et la prononciation des acteurs sur le théâtre approchaient de ce qu’on nomme en musique le récitatif ; elles étaient susceptibles d’être notées, et, ainsi que plusieurs savants l’ont prouvé, elles pouvaient même être accompagnées d’instruments de musique. […] Le geste était d’une si grande importance sur le théâtre des anciens, que l’on est assez fondé à croire que le langage et l’action étaient souvent séparés l’un de l’autre, ce qui, d’après nos idées modernes, devait produire un effet fort étrange. […] Le geste finit par usurper le théâtre ; et sous les règnes d’Auguste et de Tibère, l’amusement favori du peuple était la pantomime, dans laquelle on n’employait qu’une gesticulation muette. […] On ne saurait douter qu’à cette époque, on ne portât plus loin l’usage des gestes et des inflexions de voix à la tribune et sur le théâtre que dans la conversation ordinaire.
Anciennement on représentait les pièces de théâtre à l’ombre des arbres ; et c’est de là que ce mot désigne la scène d’un théâtre. — Theatrum (de θεασθαι, voir), théâtre, lieu où l’on donne des spectacles.
La division des anciens n’est pas sans mérite, et comprend assez exactement tout ce qui peut être le sujet d’un discours ; mais il conviendra mieux au but de cet ouvrage, et l’on trouvera peut-être plus utile de suivre la division naturelle des discours modernes, division prise des trois grands théâtres sur lesquels l’éloquence s’exerce aujourd’hui : la tribune politique, le barreau et la chaire. […] La tribune est le théâtre qui ouvre une plus vaste carrière à l’éloquence passionnée. […] C’est ainsi que les actions de la vie ne se font pas de la même manière en tous lieux, dans un marché, au sénat, au Champ-de-Mars, au théâtre, au logis ; et que plusieurs choses qui ne sont point mauvaises de leur nature, qui même, quelquefois, sont nécessaires, deviennent néanmoins honteuses, quand on les fait ailleurs que là où l’usage les autorise. » (Quint., Ibidem.) […] Mais dans quelles causes, pour quels personnages, et sur quel théâtre avaient lieu ces scènes et ces éclats ? […] J’ai ri, me voilà désarmé, dit au théâtre un personnage dont le ressentiment ne résiste pas au comique du trait qui le fait rire.
Lorsqu’il y avait lieu à délibérer sur une affaire importante, le peuple s’assemblait dès le matin dans le Forum, ou sur une place nommée le Pnyx, mais le plus souvent dans le théâtre de Bacchus.
En ce pays où le peuple régnait, point de palais fastueux, mais des édifices destinés à tous, des théâtres, des portiques, et partout le sentiment de l’homme dans sa beauté et sa liberté.
Elle fut le théâtre de deux fameuses batailles, dont l’une se livra, dans les plaines de Pharsale entre César et Pompée, et l’autre près de Philippes, entre Octave et Marc-Antoine réunis, et Brutus et Cassius, généraux de la république Romaine.
On peut puiser une description à quatre sources différentes : 1° dans la nature, en représentant quelque scène solennelle ou quelque objet touchant, qui se présente journellement à nos yeux, depuis la fleur qui cache ses parfums sur les bords du ruisseau, jusqu’à la foudre qui brise les chênes séculaires et à la tempête qui bouleverse les mers ; 2° dans la société, en peignant les événements qui se passent soit au sein de la famille soit sur ce théâtre mobile où les hommes déploient, tantôt en public, tantôt dans les réunions et soirées, leurs talents, leurs mœurs, et l’infatigable activité de l’esprit ; 3° dans le cœur humain ; l’écrivain y découvre les ressorts secrets qui font mouvoir les sociétés, il étudie les mouvements les passions, il y sonde les mystères de la conscience ; pour cela il s’étudie lui-même ; son cœur est comme un écho où viennent se répercuter tous les bruits de ceux qui 1’environnent ; 4° dans l’idée d’une puissance suprême : la pensée prend son essor par de là les limites du monde périssable ; elle va dans une région supérieure chercher de plus nobles images, s’empare de ces mystérieux rapports qui unissent le ciel et la terre, et nous fait respirer d’avance un parfum d’immortalité.
Et quand Catilina s’apprête à faire du monde entier un théâtre de carnage et d’incendie, nous, consuls, nous le laisserons faire ! […] Pour vous faire une idée de la diversité de ses goûts, dans les genres les plus opposés, sachez qu’il n’existe pas, dans une école de gladiateurs, un audacieux capable d’un coup hardi, qui ne se dise l’ami de Catilina ; mais en même temps il n’y a pas sur le théâtre un histrion frivole et dissolu, qui ne se vante d’avoir été, pour ainsi dire, son compagnon de débauches. […] Enfin, la quatrième ville, ayant été bâtie la dernière, se nomme la ville Neuve : à son extrémité, on trouve un très beau théâtre, deux temples admirables, l’un consacré à Cérès, l’autre à Proserpine, une grande et belle statue d’Apollon, qu’ils appellent Téménitès : Verrès n’aurait pas craint de la faire enlever, si le transport en eût été facile. […] Quant à celle qui est à l’entrée du Pont-Euxin, quoique cette mer ait été ou la source ou le théâtre de tant de guerres, elle s’est conservée jusqu’ici, sans que jamais une main téméraire en ait osé violer la sainteté ; mais pour celle de Syracuse, que Marcellus vainqueur, et les armes encore à la main, vit et respecta, qu’il laissa à la religion de ce peuple, que les citoyens et les habitants de cette grande ville honoraient d’un culte spécial, que les étrangers allaient voir et adorer, le sacrilège Verrès l’a arrachée du temple de Jupiter. […] Questeur en Sicile, je m’imaginais que tout le monde avait les yeux fixés sur moi, et que j’exerçais les fonctions de la questure sur le grand théâtre de l’univers.