Cependant je désire : ce qui prouve que je ne possède point.
« Cependant, malgré les cris et la fureur de l’ignorance, il refusa toujours de jurer que les anciens fussent la raison souveraine ; il prouva même que ses persécuteurs ne savaient rien et qu’ils devaient désapprendre ce qu’ils croyaient savoir. » 1.
Maintenant, le moment favorable est arrivé pour moi d’apprécier si je vous ai prodigué en vain des égards et une estime affectueuse, et pour vous, de me témoigner votre reconnaissance, afin de prouver que vous n’avez pas oublié les faveurs que vous avez reçues. […] Mais les souvenirs des temps passés, les chances si variées de la guerre prouvent assez que la victoire n’est pas toujours décidée par l’immense multitude des soldats : c’est la valeur qui dans les combats a le plus d’influence. […] Dans le passé se trouve ma première justification, et l’avenir prouvera que je n’ai jamais fait de tort à personne, que jamais aucun homme n’est devenu plus vicieux par ma conversation. […] L’incendie des métairies, le pillage des forteresses et des villes qui tenteraient de résister, le siège de Carthage même, prouveront à ce peuple qu’on peut apporter chez lui la guerre qu’il porte chez les autres. […] Ce jour seul prouvera combien les mœurs des Romains ont dégénéré.
L’abbé Beauregard venait de prêcher son beau sermon sur la Providence, et avait prouvé à son auditoire qu’elle veille toujours sur ses enfants, et que jamais elle ne les abandonne. […] D’abord le bon abbé est déconcerté, puis bientôt l’ouvrier lui apprend qu’il est connu pour honnête homme dans son quartier, mais que depuis longtemps il est sans ouvrage, que sa femme est malade, qu’il n’a pas de quoi la faire soigner, qu’il ne peut plus donner de pain à ses deux enfants, qu’il doit plusieurs termes à son propriétaire, et qu’il est sorti de chez lui pour aller se jeter dans la rivière ; mais qu’il a été arrêté dans ce dessein par la curiosité qu’il a eue d’entrer à l’église, comme tout le monde ; qu’il a entendu dire qu’il y a une Providence qui veille sur tous ; que cette idée est fausse, et qu’il a voulu venir, avant de se noyer, prouver à l’abbé Beauregard que la Providence ne veille pas sur tout le monde.
Dès lors, et puisque toutes les circonstances tendent à prouver que Milon ne songeait en aucune façon à hâter son départ, il n’y a plus un mot de trop ; chaque menu détail se change en argument ; tout ce qui eût été défaut en général devient vertu dans l’espèce.
Horace a prouvé, par le meurtre de sa sœur, que l’amour de la patrie triomphe des sentiments de la nature, mais périra-t-il lui-même ?
« La seule différence entre Pradon et moi, disait Racine, c’est que j’écris mieux que lui. » Le mot, vrai ou faux, prouve la haute importance que Racine attachait ou était supposé attacher à l’expression.
Pensez-vous par des pleurs prouver votre tendresse ?
Reçu à l’Académie française, il consacra le reste de ses jours aux devoirs de l’épiscopat, et ne vécut pas assez pour être attristé par les scandales qui prouvèrent trop que son royal auditeur ne profita pas de ses exhortations.
Valets et femmes de chambre criaient déjà indiscrètement, et leur douleur prouva bien tout ce que cette espèce de gens allait perdre.
Son style était celui des maîtres, et, en l’assouplissant au genre tempéré de l’histoire biographique, en lui donnant plus de grâce et de simplicité, il ne faisait que prouver une fois de plus que notre siècle n’avait pas produit d’écrivain supérieur à lui. » 2.
Rien de plus opposé au caractère de la véritable éloquence, que cette manière de procéder dans une composition oratoire ; et ce qui le prouve surtout, c’est qu’elle date précisément de l’époque où l’éloquence commença à dégénérer entre les mains des sophistes grecs, et finit par se perdre tout à fait entre celles de Sénèque et de ses imitateurs.
« Fais qu’il soit assez maladroit pour prouver sa liaison secrète avec mes ennemis en écrivant contre moi dans Paris des lettres de Grenoble à celui qui l’aura aidé à me dépouiller de mes biens ; de façon que je n’aie qu’à poser les faits dans leur ordre naturel, pour être vengé de ce riche légataire par lui-même.
Partout on a ri, partout on s’est attaché à vos ouvrages ; ce qui prouve que le costume et l’à-propos ne sont pas tout dans ces pièces si parisiennes, et qu’elles ont un grand fonds d’esprit vrai et de gaieté cosmopolite.
Toutes ces misères-là mêmes prouvent sa grandeur. […] La mort de Madame prouve que tout est vain si nous regardons le cours de notre vie mortelle, que tout est précieux et important si nous regardons le terme où elle aboutit et les destinées immortelles qui nous sont réservées. […] Je ne sais si ceux qui osent nier Dieu méritent qu’un s’efforce de le leur prouver, et qu’on les traite plus sérieusement que l’on n’a fait dans ce chapitre. […] Ce n’est point par le défaut d’organe, puisqu’il est prouvé qu’elle n’est point matière ; ni par le défaut d’objet, tant qu’il y aura un Dieu et d’éternelles vérités : elle est donc incorruptible. […] Ce qui est étrange, et ce qui prouve bien que les cœurs étaient à lui, c’est que les Anglais ne furent avertis ni du débarquement, ni du séjour, ni du départ de ces deux vaisseaux.
Elle sera une, si toutes les parties aboutissent au même point, c’est-à-dire concourent à prouver la même moralité. […] Il faut que les acteurs aient un caractère établi, soutenu, prouvé par leurs discours et conforme à nos idées.
. — L’Immortalité de l’âme, prouvée par les attributs de l’humanité. […] Lecture. — Existence de Dieu prouvée par les beautés de la nature.
Jadis l’erreur du souriceau4 Me servit à prouver le discours que j’avance5 : J’ai pour le fonder à présent, Le bon Socrate, Ésope, et certain paysan Des rives du Danube, homme dont Marc-Aurèlc6 Nous fait un portrait fort fidèle. […] Un loup, quelque peu clerc, prouva par sa harangue Qu’il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d’où venait tout le mal.
Victor Hugo, dans Ruy Blas, un des ouvrages qui prouvent le mieux à quel excès de ridicule le dédain systématique pour la noblesse du ton peut entraîner un homme de génie.
Hippolyte, se justifiant auprès de Thésée, emploie huit vers à lui prouver que ce n’est pas tout à coup, mais insensiblement et par degrés, qu’une âme vertueuse devient capable d’un grand crime : Examinez ma vie, et voyez qui je suis.
La confirmation est la partie où l’on prouve la vérité que l’on a annoncée dans la proposition.
On ne peut donner ici, comme modèle, un traité entier ; je placerai, du moins, quelques lignes du deuxième chapitre de la Logique de Condillac, où l’auteur prouve que l’analyse est l’unique méthode pour acquérir des connaissances : Je suppose un château qui domine sur une campagne vaste, abondante, où la nature s’est plu à répandre la variété, et où l’art a su profiter des situations pour les varier et les embellir encore.
Cette insolente ironie prouve que don Juan est incurable dans sa froide perversité.
Sous chacun de ces trois premiers genres tout lecteur met des noms célèbres, en faisant une place à part pour celui de l’écrivain supérieur6 qui a élevé la critique à la hauteur de l’histoire, et prouvé que la science littéraire n’est pas la moins relevée des sciences morales.
Je t’aime, et, pour te le prouver, je te fais mon confident. » Je n’eus pas sitôt entendu ces paroles, que je tombai aux pieds de Sa Grandeur, tout pénétré de reconnaissance. […] Réussit-elle, la farce qu’on appelle italienne, celle de la foire, vous parodie196 ; vingt libelles vous prouvent que vous n’avez pas dû réussir. […] Dans cette étrange opposition qui règne entre ce que vous prouvez et ce que j’éprouve, calmez la perplexité qui m’agite, et dites moi qui s’abuse, du sentiment ou de la raison. […] Quant à l’atrocité de mon âme, j’espère « lui prouver par la modération de mes réponses, et par ma « conduite respectueuse, que son conseil l’a mal informée « sur mon compte. » Et l’on écrivit. […] C’est bien pis si vous n’avez pas reçu la lettre des mains du laquais : comme il est prouvé au procès que cet homme l’a prise des miennes, et que l’apparition de M.
Voilà qui suffirait à prouver ce que nous disions tout à l’heure, que la langue latine, si libre qu’elle soit dans son allure, reconnaissait pourtant une construction naturelle et usuelle.
Mais la méthode la plus ordinaire est d’exposer d’abord le fait ou la doctrine, ensuite de les développer et de les prouver, enfin de combattre les opinions opposées : c’est ce qu’on nomme narration ou thèse, confirmation et réfutation.
Elle veut que nous conformions toujours nos mœurs et notre conduite aux maximes et aux préceptes de notre religion ; religion qui a été révélée aux hommes ; que le fils de Dieu même est venu établir sur la terre ; qu’il a prêchée autant par ses exemples que par ses discours ; dont il a prouvé la sainteté par la pureté de sa vie, confirmé la vérité par ses miracles et par sa mort ; qu’enfin ses disciples ont répandue eux-mêmes miraculeusement chez toutes les nations de l’univers.
Quand il serait prouvé qu’on servirait les intérêts terrestres d’un peuple par une bassesse ou une injustice, on serait également vil ou criminel en la commettant ; car l’intégrité des principes de la morale importe plus que les intérêts des peuples.
Cette insolente ironie prouve que don Juan est incurable dans sa froide perversité
La Henriade a prouvé une fois de plus que les Français, surtout au dix-huitième siècle, n’avaient pas la tête épique.
J’ai suffisamment prouvé que, de toutes les parties du discours, le verbe est ce qu’il y a de plus complexe et de plus ingénieux. […] La méthode analytique consiste à cacher le point que l’on veut prouver jusqu’à ce que l’on ait amené l’auditeur à la conclusion que l’on a en vue. […] Le mode de raisonnement le plus en usage et le mieux approprié à l’art oratoire est la synthèse : ici le point à prouver est d’abord présenté, et les arguments qui se succèdent sont destinés à l’appuyer et à convaincre les auditeurs. […] Toute argumentation tend à prouver l’une de ces trois choses, qu’une proposition est vraie, moralement juste et convenable, qu’elle est bonne et profitable. […] Cette marche doit être spécialement suivie lorsque l’orateur défend une cause claire, et qu’il a la confiance de pouvoir pleinement en prouver la bonté.
Alors de toutes parts un Dieu se fait entendre ; Il se cache au savant, se révèle au cœur tendre : Il doit moins se prouver qu’il ne doit se sentir.
La Henriade a prouvé une fois de plus que les Français, surtout au dix-huitième siècle, n’avaient pas la tête épique.
La proposition énonce la vérité qu’on veut prouver. […] Il ne faut pas dans la confirmation prouver ce qui est clair, épuiser une preuve suffisamment saisie par l’auditeur, ni relever des détails futiles et surabondants. […] La seconde, ou mineure, expose la pensée sujette à contestation, et qu’il faut prouver, si elle est niée.
En entrant dans le monde, on m’annonça comme un homme d’esprit, et je reçu un accueil assez favorable des gens en place : mais lorsque par le succès des Lettres persanes j’eus peut-être prouvé que j’en avais, et que j’eus obtenu quelque estime de la part du public, celle des gens en place se refroidit ; j’essuyai mille dégoûts.
L’Académie française l’ayant élu, sans qu’il sollicitât ses suffrages, il prouva par son Discours sur le style (1753) qu’il était maître dans l’art de composer et d’écrire : ses préceptes valurent ses exemples.
. — Qu’est-ce que cela prouve ? […] Quelqu’un se hasarde de818 le contredire, et lui prouve nettement qu’il dit des choses qui ne sont pas vraies.
La servitude alors ne peut se faire attendre ; Celui qui me défend est déjà mon seigneur, Il prouve assez son droit en montrant plus de cœur.
Il a même prouvé qu’il était supérieur à l’emploi qu’il fit de son talent, et il a droit à un médaillon dans le temple de Mémoire85. […] Né avec des instincts chevaleresques, auxquels les événements infligèrent de cruelles déceptions, galant homme, modèle de politesse, de bravoure et de probité, la Rochefoucauld réfuta lui-même ses Maximes par son caractère ; au lieu de juger l’homme d’après le philosophe, il est plus sûr de s’en rapporter au témoignage de madame de Sévigné qui lui prouva son estime par son amitié. […] D’autres découvertes précoces prouvèrent qu’en tout ordre de connaissances son regard avait une intuition divinatrice. […] La simplicité du présent doit vous prouver que je n’ai pas voulu qu’il ait rien au-delà de ce qu’il contient en lui, et ainsi rien au-dessus du prix que vous y mettrez709.
Il n’a rien à prouver ni à détruire ; il n’accuse ni ne défend : tout son office est d’exposer la chose comme elle est.
Et en effet, sans recourir à aucun raisonnement métaphysique pour le prouver, n’est-il pas évident que les deux plus beaux poèmes épiques modernes, les seuls qui puissent, au jugement de tous, balancer l’Iliade et l’Énéide, je veux dire la Jérusalem délivrée et le Paradis perdu, n’ont presque pas d’autre merveilleux que celui-là ?
cet hélas prouve qu’elle a touché juste.
Toutes ces misères-là même prouvent sa grandeur.
La Bruyère brille surtout dans ce genre de style, comme le prouve l’exemple suivant : « Cliton n’a jamais eu toute sa vie que deux affaires, qui sont de dîner le matin et de souper le soir ; il ne semble né que pour la digestion : il n’a même qu’un seul entretien : il dit les entrées qui ont été servies au dernier repas où il s’est trouvé, il dit combien il y a eu de potages, et quels potages ; il place ensuite le rôt et les entremets… C’est un personnage illustre dans son genre, et qui a poussé le talent de se bien nourrir jusqu’où il pouvait aller… Mais il n’est plus : il s’est du moins fait porter à table jusqu’au dernier soupir ; il donnait à manger le jour où il est mort.
Le dialogue philosophique ou littéraire a pour objet de développer, de prouver une vérité ; le dialogue poétique représente une action, comme dans la tragédie, la comédie et le drame en général ; cette action a souvent son exposition, son nœud et son dénouement.
Les digressions sont de deux sortes : les unes sont des lieux communs, des pensées générales souvent susceptibles des plus grandes beautés poétiques ; les autres sont des traits de l’histoire ou de la fable qui ont quelque analogie avec l’objet qui concerne le poète, et que celui-ci emploie pour prouver ce qu’il a en vue.