On peut se permettre, quoique rarement, de retrancher l’s final au présent de certains verbes ; je voi, je croi, je reçoi, je sai, j’averti, je revien.
Voyez dans quelles circonstances leur génie s’est développé : l’étude du passé vous donnera de grandes lumières pour connaître le présent : je ne sais pas de travail plus profitable que la comparaison des mœurs antiques avec celles des temps modernes.
Le présent, il est vrai, peut toujours être considéré comme un point indivisible non susceptible de variations ; scribo, j’écris. […] L’imagination a une tendance à amplifier l’objet présent et à le pousser jusqu’à l’excès. […] Il faut certainement un moindre effort d’imagination pour supposer présentes des personnes absentes ou mortes, que pour animer des êtres insensibles et leur adresser un discours. […] Il existe encore une autre espèce de figure propre à animer la composition ; c’est celle qui consiste à peindre à nos yeux comme présent un événement passé. […] Le père, présent à l’audience, oubliant son rôle, fondait en larmes.
Idole et victime de la mode, il porta la livrée de son temps, et la postérité l’a puni d’avoir plus songé au présent qu’à l’avenir. […] La simplicité du présent doit vous prouver que je n’ai pas voulu qu’il ait rien au-delà de ce qu’il contient en lui, et ainsi rien au-dessus du prix que vous y mettrez709. […] Cejourd’hui, quatorzième du présent mois, la bataille s’est donnée. […] tu te trompes, mon fils ; il se hâte, le voilà qui arrive : ce qui vient avec tant de rapidité n’est pas loin de toi, et le présent qui s’enfuit est déjà bien loin, puisqu’il s’anéantit dans le moment que nous parlons, et ne peut plus se rapprocher. Ne compte donc jamais, mon fils, sur le présent ; mais soutiens-toi dans le sentier rude et âpre de la vertu, par la vue de l’avenir.
Heureuse du présent, les richesses et la beauté de son âme lui promettent encore un doux avenir, tandis que la beauté des traits de la figure passe vite, et que les biens de la fortune s'épuisent. […] Semblable au bienfaiteur discret Dont la main secourt l'indigence, Tu nous présentes le bienfait, Et tu crains la reconnaissance. […] Je parcours tous les points de l'immense durée, D'une marche assurée J'enchaîne le présent, je vis dans l'avenir.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Avertissement Le présent recueil de Morceaux choisis des poètes classiques français a été composé sur le même plan que le recueil de Morceaux choisis des prosateurs classiques français qui l’a précédé. […] Rousseau, une complainte « de Prométhée », un discours sur Ixion, des épithalames et des « tombeaux » des grands de son temps : toutes les antiquités s’y mêlent au présent ; ailleurs il a paraphrasé en des Discours sur la Vanité (1566) l’Ecclésiaste. […] — Jupiter courroucé d’un don va s’appaisant : Un vigoureux procès s’adoucit d’un présent.
Il n’en est rien pourtant, à considérer l’état présent des choses.
L’imagination est cette faculté de l’âme par laquelle on saisit vivement les objets absents ou présents, fictifs ou réels, pour les modifier, les embellir, les représenter à son gré.
N’a-t-on point de présent à faire ?
Pareil à la torche ardente tournée rapidement, l’immense vitesse de son mouvement le rend présent à la fois sur tous les points de son redoutable orbite.
Quoiqu’il en soit, c’est un présent digne d’une reine. […] Le chevalier Si j’étais plus familier avec vous, je vous ferais présent du portrait. […] demande le héraut d’armes — … Je suis noble et chevalier, et je viens combattre pour Rébecca à outrance avec l’aide de Dieu et de Notre-Dame — … Malvoisin un ii des chevaliers présents, s’oppose à ce qu’on admette un inconnu à l’honneur du combat — … Eh bien ! […] Il en est de même de la prosopopée, qui rend présent Jésus-Christ dans le temple ; elle continue jusqu’à la fin. […] Or, dans les circonstances présentes, Philippe, roi de Macédoine, menace les libertés d’Athènes.
Après ce qu’elle a fait pour Jason à Colchos, après qu’elle a rajeuni son père Éson depuis son retour, après qu’elle a attaché des feux invisibles au présent qu’elle a fait à Créuse, ce char volant n’est point hors de la vraisemblance ; et ce poème n’a pas besoin d’autre préparation pour cet effet extraordinaire. […] Ces gens-là, étant touchés du désir d’arrêter le cours des calamités présentes, avaient le même objet, quoique par un différent motif, que ceux qui étaient intéressés par leur fortune ou par leur haine particulière contre le principal ministre. […] Il est dans l’ignorance au premier âge de sa vie ; mais il s’instruit sans cesse dans son progrès : car il tire avantage non seulement de sa propre expérience, mais encore de celle de ses prédécesseurs ; parce qu’il garde toujours dans sa mémoire les connaissances qu’il s’est une fois acquises, et que celles des anciens lui sont toujours présentes dans les livres qu’ils en ont laissés. Et comme il conserve ces connaissances, il peut aussi les augmenter facilement ; de sorte que les hommes sont aujourd’hui en quelque sorte dans le même état où se trouveraient ces anciens philosophes, s’ils pouvaient avoir vieilli jusques à présent, en ajoutant aux connaissances qu’ils avaient celles que leurs études auraient pu leur acquérir à la faveur de tant de siècles. […] Il excita le mérite naissant de Racine par un présent considérable pour un jeune homme inconnu et sans bien344 ; et quand ce génie se fut perfectionné, ces talents, qui souvent sont l’exclusion de la fortune, firent la sienne.
Si de ce grand oracle il ne t’eût assisté, Par un autre présent n’eût jamais été quitte Envers ta piété. […] (Ici les trois reines prennent chacune un fauteuil ; et, après que les trois comtes et le reste des grands qui sont présents se sont assis sur des bancs préparés exprès, Carlos, y voyant une place vide, s’y veut seoir ; don Manrique l’en empêche. […] Comblé de tant d’honneurs, par quel secret outrage Les dieux, à vos désirs toujours si complaisants, Vous font-ils méconnaître et haïr leurs présents ? […] Monsieur était présent aussi bien que madame ; Ils peuvent là-dessus dire ce qu’ils ont vu. […] Éraste était présent ?
Raymond, placé à la tête de la maison, qui, eu lisant curieusement et doctement les épreuves, reconnut que l’illustre écrivain, évitant dans sa phraséologie le plus de qui et de que possible, procédait par le participe présent avec une prédilection fort harmonieuse.
Il cite comme exemple de paraphrase les vers d’Iphigénie : Ce destructeur fatal des tristes Lesbiens, Cet Achille, l’auteur de tes maux et des miens, Dont la sanglante main m’enleva prisonnière, Qui m’arracha d’un coup ma naissance et ton père, De qui jusques au nom tout doit m’être odieux, Est de tous les mortels le plus cher à mes yeux ; et comme exemple d’épiphrase les deux derniers vers de ce passage de Phèdre : Et puisse ton supplice à jamais effrayer Tous ceux qui, comme toi, par de lâches adresses, Des princes malheureux nourrissent les faiblesses, Les poussent au penchant où leur cœur est enclin, Et leur osent du crime aplanir le chemin, Détestables flatteurs, présent le plus funeste Que puisse faire aux rois la colère céleste !
Oui, c’est elle… je voi Ce présent qu’une épouse avait reçu de moi, Et qui de mes enfants ornait toujours la tête, Lorsque de leur naissance on célébrait la fête.
A présent.
La philosophie est un présent du ciel ; elle nous a été donnée pour porter nos esprits à la connaissance d’un Dieu par la contemplation des merveilles de la nature ; et pourtant on n’ignore pas que souvent on l’a détournée de son emploi, et qu’on l’a occupée publiquement à soutenir l’impiété.
Les temps des verbes sont plus ou moins nombreux dans les différentes langues ; mais on peut les faire rentrer tous dans les trois principaux, le présent, le passé et le futur. […] si la voix plaintive, si les cris touchants de cet infortuné ne t’attendrissaient point, tous ces Romains qui étaient présents à son supplice, et qui pleuraient et gémissaient avec lui, ne devaient-ils pas t’émouvoir davantage ? […] Nous citerons l’imitation en vers qu’en a faite un spirituel écrivain : Glaucon avait trente ans, bon air, belle figure ; Mais, parmi les présents que lui fit la nature, Elle avait oublié celui du jugement : Glaucon se croyait fait pour le gouvernement. […] — Je n’ai pas ces détails trop présents à l’esprit. […] Avant de terminer son discours, il rappelle les exploits de son client ; il transporte l’imagination de ses auditeurs sur le champ de bataille où Aquilius a combattu ; et, comme les juges attentifs se laissent prendre à ces idées de gloire et de courage, il découvre tout à coup la poitrine du vieux guerrier, laisse voir ses nombreuses cicatrices, et achève son discours en parlant de ces blessures qu’Aquilius a reçues pour le peuple, et que le peuple présent à l’audience contemple avec admiration.
L’apostrophe est une figure par laquelle on interrompt le discours qu’on adressait à un auditoire pour parler directement aux absents, aux morts, aux choses inanimées, ou même à quelques-unes des personnes présentes. […] La prosopopée (πρόσωπον ποιέω) est une figure par laquelle on fait agir ou parler les êtres présents ou absents, animés ou inanimés, et l’on invoque même les morts du fond de leur tombe. […] L’imagination est cette faculté de l’âme qui rend tous les objets présents à la pensée et les ‘peint aux autres sous de vives couleurs. […] La grande règle consiste à proportionner le style au rang, au caractère et aux dispositions présentes de ceux qui parlent. […] Autrefois, on mettait seulement à la fin de la pièce, sous le nom de vaudeville final, une sorte de chanson satirique dont tous les acteurs présents sur la scène chantaient leur couplet à tour de rôle.
Passant rapidement en revue les grands hommes, qui, dans les armées de terre et de mer, dans la diplomatie, dans les lettres et dans les arts, illustrent le présent règne, il dira que jamais plus riche matière ne fut offerte à un historien. […] – Racine a dit : Détestables flatteurs, présent le plus funeste Que puisse faire aux rois la vengeance céleste. […] Vous sourirez peut-être à mon enthousiasme : vous vous direz que comme tous les vieillards, je vois ma jeunesse tout en beau et le présent bien terne.
Il faut étudier ces langues dans leur vocabulaire et dans leur grammaire, méthodiquement et historiquement, c’est-à-dire dans le présent et le passé.
Application de l’ancienne règle des participes présents, d’après laquelle ils n’étaient pas invariables dans notre langue comme ils le sont aujourd’hui.
L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre ; ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là, on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe ; chacun choisit l’endroit qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie ; tous entreprennent son éloge ; et chacun s’interrompant lui-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l’avenir.
Il est à remarquer que le plus communément les verbes de la narration sont au présent : ce qui rend le style plus rapide, plus animé. […] La Prosopographie peint l’extérieur des objets, le visage, l’air, le maintien d’un homme ou d’un animal, de manière à le rendre, pour ainsi dire, présent.
S’il veut abjurer ses ressentiments, Agamemnon consent à lui faire, comme réparation, les plus riches présents. […] « — Peut-être, dit l’orateur en finissant, peut-être, venant d’une main ennemie, ces présents te paraissent odieux ; mais songe aux autres Grecs, songe au malheureux peuple foulé par la guerre.
Ce vers est beau, malgré le participe présent, qui fait toujours fâcheuse figure, en poésie.
gentil seigneur, depuis que je passai la mer pour venir ici en grand danger, ainsi que vous savez, je ne vous ai prié de rien ni demandé un présent. Or vous prié-je humblement et vous demande en présent personnel que, pour le Fils de sainte Marie et pour l’amour de moi, vous veuillez avoir pitié de ces six hommes. » Le roi attendit un peu pour parler et regarda la bonne dame sa femme, qui pleurait devant lui à genoux très tendrement. […] Au sortir de l’assemblée, elle fait promettre aux strélitz une augmentation de paye et des présents. […] Le chameau Les Arabes regardent le chameau comme un présent du ciel, un animal sacré, sans le secours duquel ils ne pourraient ni subsister, ni commercer, ni voyager.
L’empereur moscovite était au centre de son armée, n’ayant alors que le titre de major-général, et semblait obéir au général Scheremetoff171 ; mais il allait, comme empereur, de rang en rang, monté sur un cheval turc, qui était un présent du Grand-Seigneur exhortant les capitaines et les soldats et promettant à chacun des récompenses. […] Je fais son bien dans le moment présent en le laissant libre ; je fais son bien dans l’avenir en l’armant contre les maux qu’il doit supporter. […] Je n’ai point élevé mon Émile pour désirer ni pour attendre ; et quand il porte ses désirs au-delà du présent, ce n’est point avec une ardeur assez impétueuse pour être importuné de la lenteur du temps. […] Quand mes douleurs me font tristement mesurer la longueur des nuits, et que l’agitation de la fièvre m’empêche de goûter un seul instant de sommeil, souvent je me distrais de mon état présent en songeant aux divers événements de ma vie, et les repentirs, les doux souvenirs, les regrets, l’attendrissement, se partagent le soin de me faire oublier quelques moments mes souffrances. […] N’appréhendez pas cela : je ris, actuellement, de mes vieilles folies, et même des folies présentes.
Mais quant à présent, elles m’ont abandonné.
Mais il y eut en effet le bruit d’une délivrance dans son glas funèbre ; celle du génie échappant aux injustices, aux calomnies, aux ingratitudes du présent, pour entrer rayonnant et calme dans sa glorieuse immortalité.
C’est qu’il nous est impossible de séparer nos destinées des leurs ; c’est que leurs misères deviennent les nôtres, ainsi que leurs espérances ; c’est que l’auteur a peint à grands traits l’homme présent et l’homme futur, et que les couleurs sont si vraies, la ressemblance si frappante, que nous nous y reconnaissons malgré nous.
Qu’on suppose une action accompagnée des plus favorables circonstances qui puissent la relever ; un homme vertueux parfait dans son genre ; un scélérat qui le soit aussi dans le sien : on verra que ces diverses circonstances, ces différentes vertus, ces différents vices existent, ou peuvent exister ; qu’ils existent, parce qu’on en trouve des exemples dans les temps passés, ou dans le siècle présent ; qu’ils peuvent exister, parce qu’ils ne choquent nullement notre raison, et que bien plus, nous avons quelque sujet de croire à leur existence réelle.
J’ai eu de nombreux flatteurs, et le moment présent appartient aux détracteurs acharnés1.
Par la méthode des lieux, les anciens voulaient rendre continuellement présentes à l’esprit de l’orateur toutes les idées générales qui rentrent ordinairement dans les questions particulières. […] Pour traiter ainsi les affaires publiques, l’orateur doit avoir acquis une connaissance profonde du passé, du présent, et par l’un et l’autre un regard pénétrant et prolongé dans l’avenir : du passé, les exemples et les autorités, monumens de l’expérience ; du présent, la constitution de l’état, sa situation actuelle, ses relations, ses intérêts, ses ressources, ses principes de droit public ; de l’avenir, les précautions, les espérances, les craintes, les obstacles, les mouvemens de la politique et ceux de la fortune à calculer et à prévoir, les révolutions à éviter, en un mot, la balance des événemens à tenir dans ses mains, et à faire pencher vers le parti qu’on se propose. […] Un Dieu juste à qui tout est présent, et qui punit et récompense, le passage d’une âme immortelle de la vie à l’éternité ; les châtimens destinés aux coupables, une source intarissable de félicité réservée aux justes ; un monde qui trompe et qui passe ; les générations humaines successivement englouties dans l’océan de l’éternité ; Dieu qui reste et qui les attend ; voilà les grands leviers de l’éloquence évangélique. […] « En louant Hercule, dit-il, vous excuserez ce qu’on rapporte de lui, qu’il quitta sa peau de lion et sa massue, pour prendre honteusement la quenouille et les habits d’Omphale, en imputant cela, non à la passion dont il était épris, mais à l’état présent de sa fortune et à la nécessité1. » (L. […] Par elle nous pouvons nous faire des images si vives et si justes des choses absentes, qu’elles les rendent présentes et comme exposées à nos yeux.
Tous entreprennent son éloge, et chacun, s’interrompant lui-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l’avenir. […] si lorsqu’on appliquait sur ses membres des feux, des lames ardentes, et les autres instruments du supplice, tu n’étais point, touché de ses plaintes et de ses cris lamentables, comment pouvais-tu être insensible aux pleurs et aux gémissements des citoyens romains présents à cet affreux spectacle ? […] Dans le temple des Juifs un instinct m’a poussée, Et d’apaiser leur Dieu j’ai conçu la pensée ; J’ai cru que des présents calmeraient son courroux, Que ce Dieu, quel qu’il soit, en deviendrait plus doux.
L’apostrophe est une tournure éloquente, hardie, par laquelle le poète ou l’orateur, agité par la passion, s’interrompt tout à coup pour s’adresser directement et nommément à des objets animés ou inanimés, vivants ou morts, réels ou imaginaires, présents ou absents, et quelquefois à lui-même comme dans les monologues : Inclyti, Israel, super montes tuos interfecti sunt : quomodo ceciderunt fortes ? […] Les présents qu’il me fait, c’est à toi qu’il les donne.
L’exposition dramatique doit être en action ; et les personnages eux-mêmes, occupés de leurs intérêts et de l’état présent des choses, doivent en instruire les spectateurs sans s’adresser à eux, et sans autre intention apparente que de se dire ce qu’ils se diraient s’ils étaient sans témoins. […] Il ne songe qu’au moment présent ; il abonde en tableaux délicats, gracieux, en plaisanteries fines, décentes et agréablement exprimées par des couplets.
Panb, dans le creux de ce rocher, Foule les présents de l’Automne : À ses yeux la jeune Érigonec Folâtre, et n’ose s’approcher.
Les présents qu’il me fait, c’est à toi qu’il les donne.
Le premier a, le plus souvent, pour objet le présent ; le second, l’avenir ; le troisième, le passé. […] Car ne vous imaginez pas que son bonheur présent soit immuable, éternel, comme celui d’un dieu : il en est qui le haïssent, qui le craignent, qui lui portent envie, même parmi ceux qui lui paraissent le plus dévoués ; et toutes les passions humaines, quelles qu’elles soient, agitent aussi, croyez-moi, ceux qui l’environnent. […] La prononciation arrêtée à latus, et précipitée ensuite par les dactyles, nous rend l’objet présent. […] C’est que pour exercer l’art il faut la science, que nous n’avons pas tous, et que pour juger il ne faut que le sentiment, présent commun de la nature. […] Ces figures nous conduisent naturellement à la prosopopée, qui exprime encore mieux les émotions touchantes ou profondes, puisqu’elle prête de l’action et du sentiment aux choses inanimées, puisqu’elle fait parler les présents, les absents, le ciel, la terre, les êtres insensibles, réels, abstraits, imaginaires, et quelquefois même les morts, dont elle ouvre les tombeaux.
Un homme d’un goût pur est celui à qui un bel extérieur n’en impose pas ; il a toujours présents à l’esprit les principes certains sur lesquels il appuie ses jugements. […] Il est probable que dans l’enfance des langues on remplaçait les pronoms en montrant l’objet, s’il était présent, ou en le nommant lorsqu’il n’était pas sous les yeux. […] Ainsi lorsque je dis : « le soleil brille, » briller est l’attribut du soleil, le temps présent est désigné, et il y a en outre affirmation que la propriété de briller appartient en ce moment au soleil. […] On ne fixe ordinairement sa pensée que sur les trois grandes divisions du temps, le passé, le présent et l’avenir, et l’on imagine qu’il suffirait que les verbes exprimassent ces trois grandes divisions. […] Remarquez, par exemple, combien, dans cette énumération de l’apôtre saint Paul, le retour de la conjonction donne de poids à chaque idée, et la distingue bien des autres : « Je suis persuadé que ni la mort, ni la vie, ni les principautés, ni les puissances, ni le présent, ni l’avenir, ni les hauteurs, ni les profondeurs, ni aucune chose créée ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu. » (Rom.
Il faut l’avouer, le présent est pour les riches, et l’avenir pour les vertueux et les habiles.
Ils emploient le parfait de l’infinitif au lieu du présent.
On prétendra que la géométrie qui les assigne certainement ne donne que ce qu’on avait déjà des autres, parce qu’ils donnaient en effet la même chose et davantage, sans prendre garde que ce présent perdait son prix par son abondance et qu’il ôtait en ajoutant. […] Ne croyez-vous pas entendre un homme de notre siècle qui voit ce qui s’y passe, et qui parle des abus présents ? […] Nous convenons tous depuis longtemps que, malgré les soins de François Ier pour faire naître le goût des beaux-arts en France, ce bon goût ne put jamais s’établir que vers le siècle de Louis XIV ; et nous commençons à nous plaindre que le siècle présent dégénère. […] Ce présent donc renferme un tissu de cheveux Que reçut don Fernand pour arrhes de mes vœux Le peuple de Paris a changé arrhes en erres : des erres au coche : donnez-moi des erres.
Dans le temple des Juifs un instinct m’a poussée, Et d’apaiser leur Dieu j’ai conçu la pensée ; J’ai cru que des présents calmeraient son courroux, Que ce Dieu, quel qu’il soit, en deviendrait plus doux.