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2. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Voltaire. (1694-1778.) » pp. 277-290

D’Aumale, auprès de lui, la fureur dans les yeux, Accusait les Flamands, la fortune et les cieux. […] Aidez mes faibles yeux. […] Ils seraient de votre âge, et peut-être mes yeux… (Tournant les yeux sur Zaïre. […] Mes yeux, ne trompez point ma timide espérance ! […] Tu pleures, malheureuse, et tu baisses les yeux !

3. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Saint-Simon, 1675-1755 » pp. 223-233

J’en vois encore tout le tableau devant mes yeux. […] Le plus grand nombre, c’est-à-dire les sots, tiraient leurs soupirs de leurs talons, et, avec des yeux égarés et secs, louaient Monseigneur, mais toujours de la même louange, c’est-à-dire de bonté, et plaignaient le roi de la perte d’un si bon fils. […] Les plus forts de ceux-là, ou les plus politiques, les yeux fichés à terre, et reclus en des coins, méditaient profondément aux suites d’un événement aussi peu attendu, et bien davantage sur eux-mêmes. […] Ceux qui déjà regardaient cet événement comme favorable avaient beau pousser la gravité jusqu’au maintien chagrin et austère, le tout n’était qu’un voile clair, qui n’empêchait pas de bons yeux de remarquer et de distinguer tous leurs traits. Ceux-ci se tenaient aussi tenaces en place que les plus touchés en garde contre l’opinion, contre la curiosité, contre leur satisfaction, contre leurs mouvements ; mais leurs yeux suppléaient au peu d’agitation de leur corps.

4. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — J. Racine. (1639-1699.) » pp. 226-241

Céphise, c’est à toi de me fermer les yeux. […] de quel œil il m’a congédiée ! […] N’a-t-il point détourné ses yeux vers le palais ? […] Je la vois pour jamais s’éloigner de mes yeux ! […] A mes yeux, Hermione l’embrasse !

5. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

Ou bien : D’amour mourir me font, belle marquise, vos beaux yeux. Ou bien : Vos yeux beaux d’amour me font, belle marquise, mourir. Ou bien : Mourir vos beaux yeux, belle marquise, d’amour me font. Ou bien : Me font vos beaux yeux, belle marquise, d’amour, mourir. […] Il est tout fier même des symptômes qui affligeraient des yeux moins aveugles.

6. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

A ses yeux, ces abus de la force blessent autant les lois de la justice que la majesté du trône. […] Tout s’explique, tout se dévoile à ses yeux. […] Il pleure, et suit des yeux une abeille qui vole. […] Déjà l’horreur trouble les sens, la tête tourne, les yeux s’égarent, il faut marcher. […] La joie, à proprement parler, ne peut être dans les yeux ; les yeux peuvent indiquer que l’on est joyeux.

7. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

La rage s’empare de tous les cœurs, les yeux roulent du sang, la main frémit sur l’épée. […] Il voyait tout de ses propres yeux dans les affaires principales. […] L’œil même qui te fuit te retrouve partout. […] Et ma joie à vos yeux n’ose-t-elle éclater ? […] Ne saurait-il rien voir qu’il n’emprunte vos yeux ?

8. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

Dès que l’homme lève la tête, Il croit t’entrevoir dans les cieux : La création, sa conquête, N’est qu’un vaste temple à ses yeux. […] Où leurs yeux dans les fleurs me regardaient dormir. […] Dieu éclaire ceux qui pensent souvent à lui, et qui lèvent les yeux vers lui. […] Ferme les yeux, et tu verras. […] Passer comme un troupeau les yeux fixés à terre, Et renier le reste, est-ce donc être heureux ?

9. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Le poète novateur y supprime l’éternel récit du dénouement des tragédies, et met sous les yeux des spectateurs une situation qui atteint les dernières limites de la terreur. […] Verra-t-il à ses yeux son amante immolée ? […] Et ma joie à vos yeux n’ose-t-elle éclater ? […] Il nomme chaque chose par son nom, il précise, il montre aux yeux. […] À la fin, grâce aux dieux, Horace, par bonheur, me dessilla les yeux.

10. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

Elle présente l’énumération des attributs ou caractères de l’objet qu’il s’agit de peindre : elle en fait le tableau et le met sous les yeux du lecteur. […] Comment pourra-t-il se mettre en fureur, ou verser des larmes, lorsqu’il me verra tranquille, ou quand je lui parlerai avec les yeux secs ? […] Cet infortuné père les voit successivement mourir sous ses yeux. […] combien frémira son ombre épouvantée Lorsqu’il verra sa fille à ses yeux présentée. […] On ne voyait de tous côtés que des femmes tremblantes, des vieillards courbés, de petits enfants les larmes aux yeux, qui se retiraient dans la ville.

11. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

Puissé-je, de mes yeux, y voir tomber la foudre ! […] En haut, de mes yeux, à lui-même, étonnant, véritable, sont des mots qui nuisent à la rapidité de la pensée. […] O Temps, quel œil remonte aux sources de ton être ? […] Il emprunte, pour charmer l'oreille et les yeux, les secours de la musique, les changements de décorations et, quelquefois, la danse. […] On doit mettre sous les yeux des élèves des exemples de ces différents genres d'éloquence.

12. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Cousin 1792-1867 » pp. 257-260

La tête immobile sur mon sac de paille, je roule en mon esprit les redoutables problèmes que je porte avec moi depuis tant d’années3, et je ne me réveille de ces méditations confuses4, qu’à la vue de Dresde, sur le pont élégant et léger qui joint les deux parties de la ville, et d’où j’ai sous les yeux le cours sinueux de l’Elbe ; en face les montagnes de Pilnitz, qui bornent l’horizon ; à gauche, les jardins du comte de Brüll, la terrasse, le belvédère ; à droite, le gracieux vaisseau de l’Église catholique5. […] Contemplons la nature avec les yeux de l’âme aussi bien qu’avec les yeux du corps : partout une expression morale nous frappera, et la forme nous saisira comme un symbole de la pensée. […] Mais qu’importe la gloire et ce bruit misérable que l’on fait en ce monde, si quelque chose de lui subsiste dans un monde meilleur, si l’âme que nous avons aimée respire encore, avec ses sentiments et ses pensées sublimes, sous l’œil de celui qui le créa ? […] Après tout, mon cher ami, il est une vérité plus éclatante à mes yeux que toutes les lumières, plus certaines que les mathématiques : c’est l’existence de la divine Providence. Oui, il y a un Dieu, un Dieu qui est une véritable intelligence, qui, par conséquent, a conscience de lui-même, qui a tout fait et tout ordonné avec poids et mesure, et dont les œuvres sont excellentes, dont les fins sont adorables, alors même qu’elles sont voilées à nos faibles yeux.

13. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Corneille 1606-1684 » pp. 310-338

Peux-tu voir tant de pleurs d’un œil si détaché ? […] Qu’on l’ôte de mes yeux, et que l’on m’obéisse. […] Variante ; Instruisez-le d’exemple, et vous ressouvenez Qu’il faut faire à ses yeux ce que vous enseignez. […] Tous les seigneurs et les courtisans prenaient parti dans la querelle du Gid : à ces scènes d’appel à la désobéissance, je me figure qu’un frisson parcourait la salle, et parmi les rangs de la jeune noblesse, on devait se regarder dans le blanc des yeux. […] Ici, Polyeucte veut lui ouvrir les yeux ; mais il ne parle qu’en philosophe, il ne s’adresse qu’au bon sens.

14. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Boileau 1636-1711 » pp. 401-414

Incessamment il va de détour en détour : Comme un hibou, souvent il se dérobe au jour : Tantôt, les yeux en feu, c’est un lion superbe ; Tantôt, humble serpent, il se glisse sous l’herbe7. […] Un style trop égal, et toujours uniforme, En vain brille à nos yeux, il faut qu’il nous endorme. […] Au mépris du bon sens, le burlesque effronté4, Trompa les yeux d’abord, plut par sa nouveauté. […] Le feu sort de vos yeux pétillants et troublés. […] Tant d’éclairs m’éblouissent ; je cherche une lumière douce qui soulage mes yeux faibles.

15. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Poètes

Les douze livres des Fables de La Fontaine sont sous leurs yeux en seconde et en rhétorique. […] pauvres yeux, où estes-vous réduits ? […] …     Aveugle, ouvre tes yeux ; regarde, miserable, Que ta condition est pauvre et peu durable. […] Hastive ores ne peut la mort siller mes yeux. […] qui fuit devant les yeux de Dieu ?

16. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

Ne lèveras-tu point ces yeux appesantis ? […] que tes yeux sont doux ! […] Les riches sont heureux, Ils gardent des enfants qui leur ferment les yeux ! […] Arrachez-moi des fanges de Lutèce ; Sous un beau ciel mes yeux devaient s’ouvrir. […] que ce port souvent est vu d’un œil d’envie Par le faible agité sur les flots de la vie !

17. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

Nous n’avons qu’à lever les yeux en haut, nous voyons l’immensité des cieux qui sont l’ouvrage de ses mains, ces grands corps de lumière qui roulent si régulièrement et si majestueusement sur nos têtes, et auprès desquels la terre n’est qu’un atome imperceptible. […] Elle représente si vivement les objets que l’on croit les avoir sous les yeux. […] Ce vieillard avait un grand front chauve et un peu ridé, une barbe blanche pendait jusqu’à sa ceinture, sa taille était haute et majestueuse, son teint était encore frais et vermeil, ses yeux vifs et perçants, sa voix douce, ses paroles simples et aimables. […] Les éclairs sont moins prompts ; je l’ai vu de mes yeux, Je l’ai vu qui frappait ce monstre audacieux. […] Mes yeux, cherchent en vain : je n’aperçois que des ruines.

18. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — André de Chénier 1762-1794 » pp. 480-487

Ne lèveras-tu point ces yeux appesantis ? […] Ton corps débile a vu trois retours du soleil, Sans connaître Cérès, ni tes yeux le sommeil ! […] Téthys, les yeux en pleurs, dans le creux d’un rocher, Aux monstres dévorants eut soin de le cacher. […] Je lui montrerai l’art, ignoré du vulgaire, De séparer aux yeux, en suivant leur lien, Tous ces métaux unis dont j’ai formé le mien. […] L’ombre se fit rapidement sur des noms rayonnants naguère, et les yeux se tournèrent vers l’aurore qui se levait.

19. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

Quelle foule d’objets l’œil réunit ensemble ! […] Stupide impiété, quand pourras-tu comprendre Que l’œil est fait pour voir, l’oreille pour entendre ? Ces oreilles, ces yeux, celui qui les a faits Est-il aveugle et sourd ? […] L’homme a perdu ses biens, la terre ses beautés2, Et plus loin qu’offre-t-elle à nos yeux attristés ? […] Daigne apprendre de moi leurs secrets avantages, Et ne consulte plus tes yeux souvent trompeurs.

20. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

sur ces enfants si chers, si précieux, Ministres du Seigneur, ayez toujours les yeux. […] Lisez-vous dans mes yeux quelque triste présage3 ? […] L’heureux Britannicus verra-t-il sans alarmes2 Croître, loin de nos yeux, son amour et vos charmes ? […] Oui, pour vous faire un choix où vous puissiez souscrire, J’ai parcouru des yeux la cour, Rome et l’empire. […] Quand même jusque-là je pourrais me trahir, Mes yeux lui défendront, seigneur, de m’obéir1.

21. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

Ne saurait-il rien voir qu’il n’emprunte vos yeux ? […] Ma fille, vous pleurez, Et baissez devant moi vos yeux mal assurés : Quel trouble ! […] Vous pensez qu’approuvant vos desseins odieux, Je vous laisse immoler votre fille à mes yeux ? […] Dans ce désordre à mes yeux se présente Un jeune enfant couvert d’une robe éclatante, Tels qu’on voit des Hébreux les prêtres revêtus. […] Je l’ai vu : son même air, son même habit de lin, Sa démarche, ses yeux, et tous ses traits enfin ; C’est lui-même.

22. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Tant d’éclairs m’éblouissent : je cherche une lumière douce, qui soulage mes faibles yeux. […] On n’y voit ni hardiesse, ni caprice qui impose aux yeux. […] Où est-elle cette pure et douce lumière qui non-seulement éclaire les yeux ouverts, mais qui ouvre les yeux fermés, qui guérit les yeux malades, qui donne des yeux à ceux qui n’en ont pas pour la voir, enfin qui inspire le désir d’être éclairé par elle, et qui se fait aimer par ceux mêmes qui craignaient de la voir ? […] La substance de l’œil de l’homme n’est point la lumière ; au contraire l’œil emprunte à1 chaque moment la lumière des rayons du soleil. […] Il voyait tout de ses propres yeux dans les affaires principales.

23. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

et qui ne se trouvera malheureux de n’avoir qu’un œil ? On ne s’est peut-être jamais affligé de n’avoir pas trois yeux ; mais on est inconsolable de n’en point avoir. […] que personne ne soit excusé : personne n’ignore maintenant qu’il est éclairé des propres yeux de son maître. […] quel affreux spectacle se présente ici à mes yeux ! […] Que les hommes privés qui se plaignent de leurs petites infortunes jettent les yeux sur ce prince et sur ses ancêtres !

24. (1839) Manuel pratique de rhétorique

Qu’est-il besoin de vous mettre sous les yeux des exemples étrangers ? […] Quel objet se présente à mes yeux ! […] Ses yeux étincelaient ; la cruauté était empreinte sur tout son visage. […] Vos mains, vos yeux, quel ennemi poursuivaient-ils ? […] -La Géographie et la Chronologie sont les deux yeux de l’Histoire.

25. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXVI. des figures. — figures par mutation et inversion  » pp. 370-387

Ainsi pourquoi dit-elle : Vos yeux me font mourir ? et ne peut-elle pas dire : Vos yeux M. […] Pourquoi ne dit-on pas en français : vos yeux font mourir me, comme on dit : vos yeux font mourir M. […] La construction naturelle est évidemment, vos yeux font mourir me ; si la construction usuelle, vos yeux me font mourir, s’en écarte, c’est que, grâce à la forme toute speciale de me, elle satisfait à l’harmonie, sans blesser la clarté. Vos yeux font mourir M.

26. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Victor Hugo Né à Besançon en 1802 » pp. 540-556

Les vieilles murailles lui font des signes d’intelligence ; les grottes sont des yeux qui le fixent, toute chose lui est comme un de ces portraits de maître qui, dans les musées, semblent suivre les passants du regard. […] » Afin que l’indigent que glacent les tempêtes, Que le pauvre qui souffre à côté de vos fêtes, Au seuil de vos palais fixe un œil moins jaloux. […] Il doit voir peu de temps tout ce que ses yeux voient ;   Il vieillit sans soutiens. […] Tandis que nous courons à nos plaisirs étranges, Tous les petis enfants, les yeux levés au ciel, Mains jointes et pieds nus, à genoux sur la pierre, Disant à la même heure une même prière, Demandent pour nous grâce au Père universel ! […] Bonne bête aux yeux bleus, celle-ci, c’est la Blanche ; Son lait intarissable, en blanc ruisseau s’épanche, Et le jet écumeux crépite, ruisselant, Aux parois d’un seau neuf fait de bon bouleau blanc.

27. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

Je dois aux yeux d’Alcmène un portrait militaire Du grand combat qui met nos ennemis à bas ; Mais comment diantre le faire, Si je ne m’y trouvai pas1 ? […] En bonne foi, crois-tu, sans t’éblouir les yeux, Avoir de grands sujets de paraître joyeux ? […] Former aux bonnes mœurs l’esprit de ses enfants, Faire aller son ménage, avoir l’œil sur ses gens, Et régler la dépense avec économie, Doit être son étude et sa philosophie1. […] Leur mérite à tes yeux y peut assez paraître. […] Ce n’est pas le tableau de la nature, c’est la nature même ; elle est là, sous vos yeux, dans sa vivante réalité et sa libre allure.

28. (1813) Principes généraux des belles-lettres. Tome III (3e éd.) « Principes généraux des belles-lettres. » pp. 1-374

Il s’agit des couleurs qu’offrent à nos yeux les fils de la lumière séparés par la réfraction. […] L’œil seroit choqué de voir deux événemens dans un même tableau. […] Isabelle l’a vu ; mais a-t-elle compris le langage de ses yeux ? […] Mais il ne voit par-tout, dit-il, que des yeux ennemis. […] On ne sauroit en mettre trop sous les yeux des jeunes gens, pourvu qu’ils soient bons.

29. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Notions préliminaires. »

Si la main des neuf sœurs ne pare vos trophées,                        Vos vertus étouffées N’éclaireront jamais les yeux de l’avenir. […] Dans ses yeux la flamme étincelle, Et le glaive brille en ses mains. […] Pour en mériter le beau titre, il faut qu’il rende l’objet qu’il a trouvé, aussi sensible à l’esprit et au cœur, que l’est aux yeux du corps un objet présente sur la toile. […] ——————————— L’onde approche, se brise, et vomit à nos yeux Parmi des flots d’écume un monstre furieux. […] Quand il offre aux yeux un spectacle, en introduisant des personnages qui parlent et qui agissent, c’est la poésie dramatique.

30. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

S’il s’assied, vous le voyez s’enfoncer dans un fauteuil, croiser les jambes l’une sur l’autre, froncer le sourcil, abaisser son chapeau sur ses yeux pour ne voir dersonne, ou le relever ensuite, et découvrir son front par fierté, ou par audace. […] Il n’occupe point de lieu, il ne tient point de place ; il va les épaules serrées, le chapeau abaissé sur ses yeux pour n’être point vu ; il se replie et se renferme dans son manteau ; il n’y a point de galeries si embarrassées et si remplies de monde où il ne trouve moyen de passer sans effort, et de se couler sans être aperçu. […] Si on lui demande quelle heure il est, il tire une montre qui est un chef-d’œuvre ; la garde de son épée est un onyx1 ; il a au doigt un gros diamant qu’il fait briller aux yeux et qui est parfait ; il ne lui manque aucune de ces curieuses bagatelles que l’on porte sur soi autant pour la vanité que pour l’usage ; et il ne se plaint2 non plus toute sorte de parure qu’un jeune homme qui a épousé une riche vieille. […] Il y a cependant quelques traits à ajouter : « Giton a toujours le teint frais, le visage plein… l’œil fixe et assuré, les épaules larges… la démarche ferme et délibérée… » Il est toujours “enjoué, grand viveur, impatient, présomptueux, colère, libertin…” Il se croit toujours des talents et de l’esprit ; mais il a de plus son système sur l’état de la société : il croit que les rangs sont bien distribués, que tout y est à sa place, hommes et choses : il est riche. « Phédon, de son côté, a toujours “les yeux creux, le teint échauffé, le corps sec et le visage maigre…” Il est toujours “libre sur les affaires publiques, chagrin contre le siècle, médiocrement prévenu des ministres et du ministère”.

31. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Chateaubriand, 1768-1848 » pp. 409-427

Sa langue musicale et pittoresque produit, par l’arrangement des sons et le choix des mots, des effets d’harmonie et de couleur qui enchantent l’oreille et les yeux. […] Tantôt ce même soleil qui avait vu jeter les fondements de ces cités se couchait majestueusement, à mes yeux, sur leurs ruines ; tantôt la lune se levant dans un ciel pur, entre deux urnes cinéraires à moitié brisées, me montrait les pâles tombeaux. […] Ses beaux yeux étaient fermés, ses pieds modestes étaient joints, et ses mains d’albâtre pressaient sur son cœur un crucifix d’ébène ; le scapulaire de ses vœux était passé à son cou. […] Souvent, dans une grande plaine, j’ai cru voir de riches moissons2 ; je m’en approchais : des herbes flétries avaient trompé mes yeux. […] Il m’a privé afin que j’élevasse les yeux vers lui.

32. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

Un vaste royaume ne lui paraît alors qu’un petit coin de la terre ; la terre elle-même n’est à ses yeux qu’un point dans la masse de l’univers : et il admire de s’y voir placé, sans savoir comment il y a été mis. […] Cette boue si sale se transforme en mille beaux objets qui charment les yeux : en une seule année elle devient branches, boutons, feuilles, fleurs, fruits et semences, pour renouveler ses libéralités en faveur des hommes. […] Ecoutez Virgile, il le mettra devant vos yeux. […] A vous parler ingénument, si quelque chose vous empêche d’égaler Homère, c’est d’être plus poli, plus châtié, plus fini, mais moins simple, moins fort, moins sublime : car d’un seul trait il met la nature toute nue devant les yeux. […] Rien n’est si doux et si nombreux que vos vers ; leur cadence seule attendrit et fait couler les larmes des yeux.

33. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Une racine de saule minée par les eaux lui offre un asile, elle s’y dérobe à tous les yeux. […] La rage s’empare de tous les cœurs, les yeux roulent du sang, la main frémit sur l’épée. […] La tête du guerrier se partage, sa cervelle se répand des deux côtés, ses yeux roulent à terre. […] On le voyait debout, uniquement attentif à la prière, les bras étendus en forme de croix et les yeux levés vers le ciel. […] Ce tableau de l’Attique, ce spectacle que je contemplais, avait été contemplé par des yeux fermés depuis deux mille ans.

34. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

    Mais vous, qui raffinez sur les écrits des autres, De quel œil pensez-vous qu’on regarde les vôtres ? […] En vain contre le Cid un ministre se ligue : Tout Paris pour Chimène a les yeux de Rodrigue. […] La Discorde en sourit2 et, les suivant des yeux, Des jolie, en les voyant, pousse un cri dans les cieux. […] On prononçait alors craître, quoique l’on écrivit croistre comme paroistre, en sorte que les deux rimes que nous offre ici Boileau étaient bonnes pour l’oreille et les yeux. […] L’épithète qui termine le vers ne place-t-elle pas le lutrin sous nos yeux ?

35. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Enfin le jour malheureux arriva où je vis moi-même, et de mes propres yeux bigarrés, ce que je n’avois pas voulu croire. […] Madame de Villars, qu’on alloit voir, me mettoit devant les yeux les visites qu’on m’auroit rendues en pareille occasion, si vous aviez voulu. […] Madame d’Elbeuf1, qui demeure pour quelques jours chez le cardinal de Bouillon, me pria hier de dîner avec eux deux, pour parler de leur affliction ; madame de la Fayette y vint : nous fîmes bien précisément ce que nous avions résolu ; les yeux ne nous séchèrent pas. […] Dans ce moment, le cheval s’arrête, le héros tombe entre les bras de ses gens ; il ouvre deux fois de grands yeux et la bouche, et demeure tranquille pour jamais : songez qu’il étoit mort, et qu’il avoit une partie du cœur emportée. […] Voici le passage dont se plaint madame de Sévigné : « Madame de Sévigné est inégale jusques aux prunelles des yeux et jusques aux paupières ; elle a les yeux de différentes couleurs, et les yeux étant les miroirs de l’âme, ces inégalités sont comme un avis que donne la nature à ceux qui l’approchent, de ne pas faire un grand fondement sur son amitié. » 2.

36. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre IV. Du Beau et des Plaisirs du Goût. »

On l’applique à presque tous les objets qui flattent l’œil ou qui charment l’oreille ; aux grâces du style, à plusieurs dispositions de l’esprit, à des choses même qui sont l’objet des sciences purement abstraites. […] Ainsi, un cercle, un carré, un triangle, etc., flattent l’œil, parce que ces figures sont régulières ; voilà leur beauté : cependant une heureuse variété est une source de beautés beaucoup plus féconde. […] L’œil ardent réunit des faisceaux de lumière ; Deux noirs sourcils en arc protègent sa paupière, Et la lèvre, où s’empreint la rougeur du corail, De la blancheur des dents relève encore l’émail. Le nez dans sa longueur dessinant le visage, Par une ligne adroite, avec art le partage : Tandis que, déployant son contour gracieux, La joue au teint vermeil s’arrondit à nos yeux. […] Il n’est point de serpent, ni de monstre odieux, Qui, par l’art imité, ne puisse plaire aux yeux.

37. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre second. De la narration. »

— Tous les détails de cette définition concourent à rendre sensible aux yeux une idée abstraite par elle-même : ils contribuent donc à la clarté. […] L’allégorie parle aux yeux dans les œuvres d’art, comme la peinture et la sculpture. […] On ne peut trop admirer tous ces mots qui font image et rendent sensibles aux yeux les magnificences du désert. […] Peut-on parler plus éloquemment aux yeux ? […] Ses yeux roulent à terre est une autre image contraire à la nature.

38. (1867) Rhétorique nouvelle « Troisième partie. la rhétorique » pp. 194-

Détachons nos yeux de la nature et voyons les arts. […] La raison, le cœur, l’oreille, les yeux, tout y est satisfait. […] Vous arriviez tout à l’heure froid, réservé, méfiant ; maintenant vous voilà indigné, attendri, les yeux mouillés, la poitrine oppressée. […] Toute l’action vient de l’âme, et l’âme a pour miroir le visage et pour interprètes les yeux. Les yeux sont la seule partie du corps assez mobile pour marquer, par des expressions différentes, tous les degrés du sentiment.

39. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Quel objet se présente à mes yeux ! […] De quel front osent-elles lever les yeux sur leurs époux ? […] Voyez le visage enflammé, les yeux étincelants des soldats. […] Des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous leurs habitants : ils furent quelque temps saisis, muets, immobiles. […] Qu’on en méprise la gloire, et qu’on veut de mal à ces faibles yeux, qui s’y sont laissé éblouir !

40. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre III. — Disposition »

Impatient et fougueux, il regarde d’un œil farouche les rivages du promontoire de Sigée et la flotte des Grecs ; puis levant les mains, il s’écrie : Plaidoyer d’Ajax « Grands dieux ! […] Ulysse se lève et, après avoir tenu quelque temps ses yeux fixés sur la terre, il les porte sur les juges : « Ô Grecs, dit-il, si vos vœux et les miens avaient été exaucés, l’héritier de ces armes ne serait pas incertain ; tu posséderais tes armes, Achille, et nous, nous te posséderions encore ! Mais, puisqu’un sort fatal nous l’a enlevé à vous et à moi (en même temps il porte la main à ses yeux comme pour essuyer des larmes), qui doit jouir de l’héritage du grand Achille, si ce n’est celui qui fait jouir les Grecs d’Achille et de sa gloire ? […] il vient au sénat, il assiste à nos délibérations, il désigne, il marque de l’œil ceux qu’il destine à la mort ! […] De quels yeux regardèrent-ils le jeune Prince, dont la victoire avait relevé la haute contenance, à qui la clémence ajoutait de nouvelles grâces !

41. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Sa langue musicale et pittoresque produit, par l’arrangement des sons et le choix des mots, des effets d’harmonie et de couleurs qui enchantent l’oreille et les yeux. […] Nous nous sommes réveillé de notre assoupissement, et, ouvrant les yeux, nous avons vu cent années, avec leurs crimes et leurs générations, s’enfoncer dans l’abîme : elles emportaient dans leurs bras tous nos amis ! […] Ses beaux yeux étaient fermés, ses pieds modestes étaient joints, et ses mains d’albâtre pressaient sur son cœur un crucifix d’ébène ; le scapulaire de ses vœux était passé à son cou. […] Souvent, dans une grande plaine, j’ai cru voir de riches moissons4 ; je m’en approchais : des herbes flétries avaient trompé mes yeux. […] Quoique ses yeux soient couverts d’un bandeau, ses regards pénètrent l’avenir.

42. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — A. Chénier. (1762-1794.) » pp. 304-312

Mais venez, que mes mains cherchent à vous connaître ; Je crois avoir des yeux. […] Croissez, comme j’ai vu ce palmier de Latone, Alors qu’ayant des yeux je traversai les flots ; Car jadis, abordant, à la sainte Délos, Je vis près d’Apollon, à son autel de pierre, Un palmier, don du ciel, merveille de la terre2. […] j’étais assis près de la poupe : Aveugle vagabond, dit l’insolente troupe, Chante ; si ton esprit n’est point comme tes yeux, Amuse notre ennui, tu rendras grâce aux dieux… J’ai fait taire mon cœur qui voulait les confondre ; Ma bouche ne s’est point ouverte à leur répondre ; Ils n’ont pas entendu ma voix, et sous ma main J’ai retenu le dieu courroucé dans mon sein. […] Vos pères m’ont connu : Ils croissaient comme vous ; mes yeux s’ouvraient encore Au soleil, au printemps, aux roses de l’aurore ; J’étais jeune et vaillant. […] Ponsard) de beaux vers que nous devons rappeler : Cependant Jupiter voit d’un œil indigné Qu’on refuse une obole au vieillard dédaigné, Et que sous les affronts soit courbée et flétrie L’auguste majesté d’une tête blanchie !

43. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Florian 1755-1794 » pp. 473-479

Voyez la naissance du monde ; Voyez… » Les spectateurs, dans une nuit profonde, Écarquillaient leurs yeux, et ne pouvaient rien voir : L’appartement, le mur, tout était noir. […] répond l’aveugle ; écoutez : à nous deux Nous possédons le bien à chacun nécessaire : J’ai des jambes, et vous des yeux. Moi, je vais vous porter ; vous, vous serez mon guide Vos yeux dirigeront mes pas mal assurés ; Mes jambes, à leur tour, iront où vous voudrez. […] Il excellait à contrefaire les ridicules. « Ses yeux, dit un de ses amis, étaient ceux du renard : la malice y dominait. » 5. […] Et lorsqu’au vent d’automne elles s’envolent toutes, Pourquoi les voir partir d’un œil mouillé de pleurs ?

44. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section cinquième. La Tribune académique. — Chapitre VI. Analyse du discours sur l’esprit philosophique, par le P. Guénard. »

Profitez de ses idées originales et hardies, c’est la source du grand et du sublime ; mais donnez du corps à ces pensées trop subtiles ; adoucissez par le sentiment la fierté de ses traits ; abaissez tout cela jusqu’à la portée de nos sens : nous voulons que les objets viennent se mettre sous nos yeux ; nous voulons un vrai qui nous saisisse d’abord, et qui remplisse toute notre âme de lumière et de chaleur. […] Ne sent-il pas, à chaque instant, quand il veut avancer trop avant, ses yeux s’obscurcir et son flambeau s’éteindre ? […] La philosophie ne saurait vous mener plus loin sans vous égarer : vous entrez dans les abîmes de l’infini ; elle doit ici se voiler les yeux comme le peuple adorer sans voir, et remettre l’homme avec confiance entre les mains de la foi. […] Si tout était ténèbres, la raison, qui ne verrait rien, s’enfuirait avec horreur loin de cet affreux objet ; mais on vous donne assez de lumière pour satisfaire un œil qui n’est pas curieux à l’excès : laissez donc à Dieu cette nuit profonde où il lui plaît de se retirer avec sa foudre et ses mystères ». Je ne ferai aucune remarque sur les beautés de détail, qui étincellent en foule dans cette étonnante production : elles sont de nature à frapper tous les yeux, à parler à toutes les âmes, et n’appartiennent en rien à la critique littéraire.

45. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Delille 1738-1813 » pp. 464-472

Ce mouvement, ce bruit, cette mer turbulente, Roulant, montant, tombant en montagne écumante, Enivraient mon esprit, mon oreille, mes yeux ; Et le soir me trouvait immobile en ces lieux3. Le chien Gardant du bienfait seul le doux ressentiment1, Il vient lécher ma main après le châtiment ; Souvent il me regarde ; humide de tendresse, Son œil affectueux implore une caresse. […] Sévère dans la ferme, humain dans la cité2, Il soigne le malheur, conduit la cécité ; Et moi, de l’Hélicon, malheureux Bélisaire3, Peut-être un jour ses yeux guideront ma misère4. […] Rien n’est si vaporeux que ses teintes légères : L’œil se plaît à saisir ses formes passagères ; Elle brille à demi, se fait voir un moment ; C’est ce parfum dans l’air exhalé doucement ; C’est cette fleur qu’on voit négligemment éclore, Et qui, prête à s’ouvrir, semble hésiter encore ; L’esprit, qui sous son voile aime à la deviner, Joint au plaisir de voir celui d’imaginer. […] Chacun sur le damier fixe d’un œil avide Les cases, les couleurs, et le plein et le vide.

46. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Ou bien ; D’amour mourir me font, belle marquise, vos beaux yeux. Ou bien : Vos yeux beaux d’amour me font, belle marquise, mourir. Ou bien : Mourir vos beaux yeux, belle marquise, d’amour me font. Ou bien : Me font vos beaux yeux, belle marquise, d’amour, mourir. […] je ne puis tourner les yeux sur le passé sans une horreur qui me trouble.

47. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre VII. Des différents exercices de composition. »

La tête du guerrier se partage, sa cervelle se répand des deux côtés, ses yeux roulent à terre ; son corps reste encore un moment debout, étendant des mains convulsives, objet d’épouvanté et de pitié. […] Nous voulons que les objets viennent se mettre sous nos yeux ; nous voulons un vrai qui nous saisisse d’abord, et qui remplisse notre âme de lumière et de chaleur. […] Et que des pleurs de joie, à nos derniers adieux, À ton dernier regard, brilleront dans mes yeux. […] Ma bienvenue au jour me rit dans tous les yeux ; Sur des fronts abattus, mon aspect en ces lieux            Ranime presque de la joie. […] 2° Qu’un stoïque aux yeux secs… etc.

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