C’est une lumière divine qui se réfléchit dans l’âme humaine, une harmonie qui trouve en nous son écho. […] L’imagination suppose un esprit vif et une âme sensible : un esprit vif saisit les rapports, les ressemblances et les différences, et les peint en leur donnant du mouvement et de l’éclat ; une âme sensible est facilement impressionnée, et reproduit fidèlement son émotion par des images. […] La musique enchante l’oreille et touche l’âme par la mélodie des sons et par la savante harmonie des accords. […] Ce sentiment poétique du beau fait partie de notre nature, mais l’éducation le perfectionne et l’agrandit ; elle lui donne, comme flambeau, le goût, qui éclaire et dirige le sentiment : elle prépare ainsi à l’âme les plus vraies et les plus douces jouissances, car la poésie double la vie de l’âme. […] L’âme, blasée sur les nobles jouissances, cherche des émotions raffinées ou violentes ; elle les trouve dans le drame ou le roman.
On y a trouvé du pathos ; c’est assez la critique des gens de cette cour ; c’est le ridicule que les âmes froides donnent aux âmes ardentes. […] car la beauté est aussi de l’âme, et l’admiration qu’elle inspire est noble et pure. […] Je vous assure que si vous lisiez dans mon âme, je vous ferais pitié. […] Il y a dans la première plus de vie, plus d’âme dans le second. […] C’est-à-dire l’effusion d’une âme maladive qui laisse éclater ses sentiments.
pourquoi donc cette place toujours réservée pour lui dans les bibliothèques de tous ceux qui ont une âme et du goût ? […] Puisque l’âme est immortelle, puisque c’est un ridicule pour le vrai philosophe, et un blasphème pour le chrétien que d’en douter, il n’est pas moins certain qu’un sort quelconque attend dans l’avenir cette âme, quand elle aura brisé les liens qui l’arrêtent ici-bas : l’un est une conséquence indispensable de l’autre. […] — Si tout meurt avec le corps, qui est-ce qui a pu persuader à tous les hommes de tous les siècles et de tous les pays, que leur âme était immortelle ? […] Ton âme est-elle anéantie ? […] » Si l’âme est immatérielle, elle peut survivre au corps ; et si elle lui survit, la providence est justifiée.
L’âme sent sa dignité, et en jouit. […] C’est déjà beaucoup ; mais notre âme ne s’apaise point à ce prix. […] Un temple lui offre sous une image sensible le dieu qui a fait le monde, le père de la justice et l’habitant des âmes. […] C’est que l’âme en écrivant se possède tout entière ; rien ne se jette entre elle et Dieu pour lui ravir une expression. […] Le talent oratoire, qui vit au milieu de la foule et se déploie dans le trouble, réclame ensemble toutes les forces de l’âme.
Partout sa diction est forte, et sa pensée grande comme son âme. […] On sent qu’un pareil discours n’a pu sortir que d’une âme capable de s’élever à la hauteur de celle de Germanicus lui-même. […] Jusqu’ici, mon âme a été cachée à vos yeux ; mais à ses opérations, vous reconnaissiez qu’elle existait. […] c’est pendant ce temps même du sommeil, que l’âme donne les signes les moins équivoques de son existence, et de son essence toute divine. […] » Âme du divin Auguste, reçue maintenant parmi les Dieux !
N’a-t-elle pas les derniers restes de la barbarie à dissiper et tout un monde d’âmes et d’esprits à affranchir de l’ignorance ? […] L’immortalité de l’âme n’est pour eux qu’une espérance un peu vague. […] Il me semble que, par un si long et si doux commerce, ils sont devenus comme une portion de mon âme ! […] Son âme a pu être abattue, déchirée ; son patriotisme et son amour de la liberté n’ont pas fléchi. […] Il nous reste du moins leurs ouvrages, où ils ont déposé l’immortelle empreinte de leur âme et de leur génie.
Mais dans l’autre horizon l’âme alors est ravie. […] — Laisse aller ta parole où ton âme l’envoie ; Ne t’inquiète pas (toute chose à sa voie), Ne t’inquiète pas du chemin qu’elle prend ! […] Le bonheur est de sentir son âme bonne. […] Ma joie et mon bonheur, et mon âme et mes chants Iront où vous irez, jeunesse ! […] Parle, pour consoler mon âme inquiétée ; Parle, pour la conduire à quelque amendement ; Parle, pour que ta gloire, ainsi plus exaltée, Croisse éternellement.
Il me semble que, par un si long et si doux commerce, ils sont devenus comme une portion de mon âme ! […] La nature, l’âme et dieu S’il est vrai que l’univers tout entier ne soit rien en comparaison d’une âme, parce qu’une âme se connaît et que l’univers ne se connaît pas2, l’étude de l’âme ne sera-t-elle pas toujours la première et la plus noble des études ? Compter les astres dans le ciel, chercher dans les entrailles de la terre l’histoire de notre globe et de ses antiques révolutions, dompter les puissances de la nature et les soumettre à notre usage ou à l’utilité de nos arts, c’est une grande chose, assurément, et notre âme même y trouve un témoignage authentique de sa supériorité, puisque c’est par elle que la science connaît l’univers et s’en empare. Mais l’âme, qui étudie et connaît tout, a le privilége de s’étudier et de se connaître elle-même, de sonder sa destinée, de s’élever de degré en degré jusqu’à son principe et à celui de tous les êtres, jusqu’à la cause éternelle, jusqu’à Dieu. […] M. de Sacy a dit ailleurs : « Le goût des livres, quand il n’est pas la passion d’une âme honnête, élevée délicate, est le plus vain et le plus puéril de tous les goûts.
comment dans Rome, où tous les vices se rassemblent des extrémités de l’univers, aurait pu se former une âme qui devait être austère et pure ? […] Cette mâle philosophie fut faite de tout temps pour les âmes fortes. […] Demande-toi donc si tout ce qui t’environne n’a pas de prise sur ton âme pour corrompre ou l’égarer ? […] Tu obéiras en croyant commander : tu auras le faste d’un empereur et l’âme d’un esclave. Oui, ton âme ne sera plus à toi, elle sera à l’homme méprisable et hardi qui voudra s’en saisir.
Elle fut l’idéal de la sœur chrétienne ; elle aima dans Maurice une âme à sanctifier, un talent à glorifier. […] On entre en conversation avec son âme. […] Il ne faut pas garder l’ennui qui ronge l’âme. […] Quand devant Dieu, je dis à mon âme : « Pourquoi êtes-vous triste et pourquoi me troublez-vous ? […] que mon âme monte au ciel !
Le cours de tous ces objets porte aux sens une impression de fraîcheur qui semble pénétrer jusqu’à l’Âme. […] Ici, ou offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié son sang et sa vie pour le repos public ; là on lui dresse une pompe funèbre où l’on s’attendait à lui dresser un triomphe. […] C’est la sensibilité qui remplit notre âme d’attendrissement à la vue de la misère d’autrui, des infortunes, des afflictions de tout genre, de tous les maux enfin auxquels l’humanité est exposée sur cette terre. […] Elles sont l’effet des impressions que l’âme reçoit Lorsque ces impressions sont produites sur l’âme par des objets qui lui paraissent agréables ou utiles, elle s’y porte, les poursuit et les aime : de là le désir, l’espérance, l’amour. […] Mais quelquefois aussi ces deux motifs se réunissent, et agissant comme de concert, allument dans son âme des désirs légitimes, des passions généreuses auxquelles il peut s’abandonner sans remords.
Dans cette situation de l’âme, comment pourrait-il s’annoncer par un début simple, tranquille, mesuré ? […] On voit dès le début toute la chaleur de son âme, et tout l’enthousiasme dont elle est remplie. […] Quand l’âme est échauffée par la passion, cette vitesse est incomparablement plus grande encore. […] Dans ce poème, tout doit respirer cet abandon d’une âme livrée modérément à la mélancolie. […] Rousseau, une allégorie exacte dont les récits soient le corps, et les airs l’âme et l’application.
Pour en venir à bout, il faut émouvoir puissamment leur âme, et y imprimer avec force les sentiments dont nous sommes nous-mêmes pénétrés. […] Une âme vraiment grande a des idées sublimes : un cœur vraiment sensible a des sentiments vifs et profonds. […] On croira sans peine que le paysan du Danube fit passer dans l’âme des Sénateurs la juste indignation dont il était transporté contre les vexations tyranniques des Préteurs romains ; et que Burrhus remplit l’âme de Néron du sentiment d’horreur dont il avait été lui-même saisi à la seule idée de cet empoisonnement. […] S’il peint par des images, ces images sont moins fortes que gracieuses : s’il exprime des sentiments, ces sentiments portent dans l’âme une émotion plus douce que vive. […] Il émeut les esprits avec une adresse merveilleuse, agite l’âme avec violence, la transporte, l’enlève à elle-même.
Lorsque l’Ame est tranquille, toutes les parties du visage1sont dans un état de repos ; leur proportion, leur union, leur ensemble, marquent encore assez la douce harmonie des pensées, et répondent au calme de l’intérieur ; mais lorsque l’âme est agitée, la face humaine devient un tableau vivant où les passions sont rendues avec autant de délicatesse que d’énergie, où chaque mouvement de l’âme est exprimé par un trait, chaque action par un caractère, dont l’impression vive et prompte devance la volonté, nous décèle, et rend au dehors par des signes pathétiques2 les images de nos secrètes agitations. C’est surtout dans les yeux3 qu’elles se peignent et qu’on peut les reconnaître : l’œil appartient à l’âme plus qu’aucun autre organe ; il semble y toucher, et participer à tous ses mouvements ; il en exprime les passions les plus vives et les émotions les plus tumultueuses, comme les mouvements les plus doux et les sentiments les plus délicats ; il les rend dans toute leur force, dans toute leur pureté, tels qu’ils viennent de naître ; il les transmet par des traits rapides qui portent dans une autre âme le feu, l’action, l’image de celle dont ils partent : l’œil reçoit, et réfléchit en même temps la lumière de la pensée, et la chaleur du sentiment : c’est le sens de l’esprit, et la langue de l’intelligence4. […] Il dit : « Paris est un gouffre où se perdent le repos et le recueillement de l’âme ; la vie n’est plus qu’un tumulte importun. […] L’âme éclaire les traits du visage. […] Après avoir esquissé les principales lignes du corps, Buffon revient à la physionomie où se peint l’âme.
Sous une sérénité apparente se cachait la blessure d’une âme frappée à mort. […] Écho sonore, son âme correspondait avec les choses par des sympathies intimes dont l’accent pénètre et ravit. […] Mon Dieu, comment se fait-il que mon repos soit altéré par ce qui se passe dans l’air, et que la paix de mon âme soit ainsi livrée au caprice des vents ? […] Disons seulement : mon âme se complaît mieux dans la sérénité que dans l’orage. […] Je trouve au fond de ma retraite la sûreté, un certain calme et autant de place qu’il en faut à mon âme pour ses petites évolutions.
Disposition de l’âme à pardonner les injures. […] Qui épouvante, qui porte l’effroi dans les âmes. […] Sentiment que soulève dans notre âme tout acte qui porte atteinte à notre dignité ou à nos droits. […] Disposition de l’âme à vouloir ou à faire du bien à autrui. […] Il arrache des larmes, et si quelquefois il déchire l’âme, on aime cette douleur.
L’âme humaine est un écho qui répond à tout sentiment vrai exprimé avec force. […] Rien de plus fécond que ces crises de l’âme. […] C’est l’âme qui donne le ton au geste et à la voix. […] Tous les mouvements de l’âme ont leur physionomie, leur intonation, leur geste. […] Toute l’action vient de l’âme, et l’âme a pour miroir le visage et pour interprètes les yeux.
L’impression dominante qu’il nous laisse est pénible et triste : c’est une âme fébrile dans un corps malade. […] Ces longues soirées de la rue du Bac me reviennent en mémoire ; je revois tout ce qui était là, et je vous plains, et mon âme s’unit encore avec la vôtre. […] C’était bien la peine d’ouvrir mon âme à tant de fureurs, et d’attrister la terre par tant de crimes ! […] Le calcul est l’ouvrier du génie, le serviteur de l’âme ; mais s’il devient le maître, il n’y a plus rien de grand ni de noble dans les vues de l’homme. […] Cette lettre fut écrite dans une de ces heures clémentes, où s’apaisait la fièvre de son âme.
Mon âme en t’admirant frémit d’un saint effroi ! […] Et vous pensez avoir l’âme toute romaine ! […] seigneur, moi, que j’eusse une âme si traîtresse ! […] Voilà l’ambition dont mon âme est saisie. […] qu’offre donc la mort à mon âme abattue ?
Disciple et ami (deux titres alors inséparables) du plus grand philosophe de la Grèce, Platon a fait de la doctrine de Socrate, son maître, l’âme, le fonds et le mérite de ses ouvrages. […] Ton éducation, ta vie, ton âme, tout lui appartient. […] N’est-ce pas la séparation de l’âme d’avec le corps ? Et ne sommes-nous pas convenus que la perfection de l’âme consiste surtout à s’affranchir le plus qu’il est possible du commerce des sens et des soins du corps pour contempler la vérité dans Dieu ? Ne sommes-nous pas d’accord que le plus grand obstacle à cet exercice de l’âme est dans les objets terrestres et dans les séductions des sens !
Toutes les fois qu’il ose être lui-même, et respecte sa muse, il a des accents qui vont à l’âme, parce qu’ils en viennent. […] tu vivrais encor sans cette âme indomptable. […] Je vous plains ; votre orgueil part d’une âme blessée. […] En poésie, en éloquence, en musique, en peinture, en sculpture, en raisonnement même, rien n’est beau que ce qui sort de l’âme ou des entrailles. […] Non, c’est cesser d’être homme, et dégrader son âme.
Toute votre âme est malade ; mais puisque je l’ai imprudemment provoquée à raisonner sur son mal, je ne veux pas laisser sans réponse quelques-unes de vos observations, ni sans explication celles de mes opinions que je n’ai pas assez développées. […] Ce qui honore ceux qui ne sont plus, c’est une douleur modérée, à qui sa modération même permet d’être aussi durable que la vie de celui qui l’éprouve, parce qu’elle ne fatigue ni son âme, ni son corps ; une douleur haute, qui permet aux occupations et même aux délassements de la vie, de passer, en quelque sorte, sous elle ; une douleur calme, qui ne nous met en guerre ni avec le sort, ni avec le monde, ni avec nous-mêmes, et qui pénètre une âme en paix, dans les moments de son loisir, sans interrompre son commerce avec les vivants et avec les morts. […] Ces deux causes agissent perpétuellement l’une sur l’autre, et bouleversent les âmes dans leurs sentiments les plus louables et les plus inévitables. […] Cette lettre où il y a tant d’esprit et tant d’âme honore également le haut fonctionnaire qui l’a écrite, et l’humble régent qui a mérité de l’inspirer. […] L’absence mystérieuse a rajeuni ses traits, épuré son regard, adouci sa parole, élevé son âme.
Il a porté dans tous ses écrits ces délicates inquiétudes qui visent à la perfection2, ce sentiment du beau, du bien et du vrai qui est l’âme du talent. […] L’art a-t-il trop oublié l’humanité, il a dépassé son but, il ne l’a pas atteint ; il n’a enfanté que des chimères sans intérêt pour notre âme. […] Répétons-nous sans cesse que, dans la mort comme dans la vie, l’âme est sûre de trouver Dieu, et qu’avec Dieu tout est juste et tout est bien1. […] Mais qu’importe la gloire et ce bruit misérable que l’on fait en ce monde, si quelque chose de lui subsiste dans un monde meilleur, si l’âme que nous avons aimée respire encore avec ses sentiments et ses pensées sublimes sous l’œil de celui qui le créa ? […] Partout, à tous les moments, il était prêt à s’élever des frivolités de la vie commune aux mystères de l’âme et de la destinée.
Toutefois, il faut lui savoir gré d’avoir admirablement parlé de l’âme et de Dieu en un siécle où il y eut des matérialistes et des athées. […] S’il n’y a rien de moral dans le cœur de l’homme, d’où lui viennent donc ces transports d’admiration pour les actions héroïques, ces ravissements d’amour pour les grandes âmes ? […] Mais quel que soit le nombre des méchants sur la terre, il est peu de ces âmes cadavéreuses devenues insensibles, hors leur intérêt, à tout ce qui est juste et bon. […] Si l’âme la plus pure ne suffit pas seule à son propre bonheur, il est plus sûr encore que toutes les délices de la terre ne sauraient faire celui d’un cœur dépravé. […] Le sentiment, plus prompt que l’éclair, vient remplir mon âme ; mais au lieu de m’éclairer, il me brûle, il m’éblouit.
Ce front, vaste théâtre où l’âme se déploie, Est tantôt éclairé des rayons de la joie, Tantôt enveloppé du chagrin ténébreux3. […] L’homme étudiant sa propre nature : sa misère, sa grandeur ; immortalité de son âme. […] L’âme mourante alors, flambeau sans nourriture, Jette par intervalle une lueur obscure. […] De tout bien qui périt mon âme est mécontente : Grand Dieu ! […] Il y a là plus que le mérite d’un bon versificateur, comme Voltaire appelait le fils du grand poëte Racine : il y a de l’émotion, cette âme de la véritable poésie.
Plus l’âme est cultivée, plus elle sent sa noblesse, mieux elle comprend Dieu, mieux elle sait goûter ce qui est beau et bon. […] Enfin, descendons au fond de notre âme, pour y sentir palpiter et vivre cette partie immortelle de nous-mêmes, qui nous rapproche de Dieu. […] Laissons surtout notre âme s’émouvoir à la voix douce et pénétrante de la religion. […] Consultez un maître, un ami sage et éclairé ; il vous indiquera ceux qui conviennent le mieux à votre âge, à vos études, à l’état de votre âme et de votre esprit. […] L’imagination de l’écrivain ou de l’artiste est d’autant plus forte que son âme est plus sensible.
Oui, mon Dieu, tu as sauvé mon âme de la mort qui la menaçait, tu as rejeté mes fautes derrière toi. — Le Seigneur m’a sauvé : aussi son temple saint retentira tous les jours de ma vie des chants de ma reconnaissance ». […] Mais c’est aux âmes sensibles à nous dire si la vraie douleur s’exprime avec cette recherche élégante ; si ce style brillant et semé d’antithèses est bien son langage, et si enfin les derniers accents, où s’exhale l’âme entière d’un mourant, sont bien ceux que le poète prête ici à Ézéchias. […] C’est que, pénétré des charmes de son sujet, qui le transportait au milieu des sentiments qui lui étaient les plus chers et les plus familiers, Florian s’est abandonné à l’impulsion de son âme, et n’a fait, en traduisant la Bible, qu’épancher ses propres sentiments. […] Écoutons maintenant le commentaire que l’auteur va trouver dans son âme : Qu’il est doux à remplir ce précepte d’amour ! […] Le goût peut se faire illusion, sans doute ; mais comment une belle âme se peut-elle tromper en fait de sentiments ?
Il a été, sous une forme enchanteresse, le plus éloquent interprète de cette mélancolie philosophique et religieuse qui flottait dans l’air, au lendemain des révolutions et des catastrophes publiques : il exprima le malaise des âmes, l’inquiétude de l’infini. […] Sa pauvre âme du moins s’en ira plus en paix, Si vous l’accompagnez de vos derniers souhaits. […] Qu’importe à ses regards des instincts ou des âmes ? […] Tacite, un des grands historiens de Rome, a raconté les sinistres annales de l’empire, avec l’accent mélancolique et sombre d’une âme éloquente, et d’une imagination souvent indignée. […] Mais cet homme est allé se reposer dans l’éternité, où son âme vivait d’avance, et il a fait ici-bas ce qu’il y avait de mieux à y faire.
Malgré de grandes beautés il lui manque l’imagination, la chaleur, l’âme. […] Âme froide, génie tout négatif, il n’eut guère d’enthousiasme que contre les mauvais vers. […] Vous reste-t-il encor quelque scrupule en l’âme ? […] Le repentir sitôt saisirait-il votre âme ? […] Son âme était généreuse, désintéressée, toujours prête au service ou à la réconciliation.
Cette préoccupation sérieuse et patriotique est l’âme de ce nouveau recueil ; jamais la déférence pour un maître de la littérature n’a passé avant le respect des jeunes âmes qui nous sont confiées ; je n’ai admis comme beau que le reflet et la splendeur du bien. […] L’étude des lettres, le métier des armes, le célibat, le mariage, l’état ecclésiastique, ne lui avaient rien offert qui pût remplir son cœur et satisfaire son Âme ardente. […] après dix ans je revois la journée Où l’âme de mon père aux cieux est retournée ! […] Nous sommes, en deux parts, une seule âme encor. […] de quel souvenir viens-tu frapper mon âme !
Je vais m’y promener souvent, pour rendre à mon âme la sérénité qu’elle perd quelquefois. […] Quelle triste économie que celle de l’âme ! […] Il y a physiquement et moralement entre un son et l’âme un rapport merveilleux. Il semble que l’âme est un écho où le son prend une puissance nouvelle. […] Son charme singulier est d’élever l’âme vers l’infini.
Semblables à un malade à qui une longue langueur a rendu tous les mets insipides4, ils essayent de tout, et rien ne les pique et ne les réveille ; et un dégoût affreux, dit Job, succède à l’instant à une vaine espérance de plaisir dont leur âme s’était d’abord flattée. […] Elle seule est la lumière de notre esprit, la règle de notre cœur, la source des vrais plaisirs, le fondement de nos espérances, la consolation de nos craintes, l’adoucissement de nos maux, le remède de toutes nos peines ; elle seule est la source de la bonne conscience, la terreur de la mauvaise, la peine secrète du vice, la récompense intérieure de la vertu ; elle seule immortalise ceux qui l’ont aimée, illustre les chaînes de ceux qui souffrent pour elle, attire des honneurs publics aux cendres de ses martyrs et de ses défenseurs, et rend respectables l’abjection ou la pauvreté de ceux qui ont tout quitté pour la suivre ; enfin, elle seule inspire des pensées magnanimes, forme des âmes héroïques, des âmes dont le monde n’est pas digne, des sages seuls dignes de ce nom. […] Voici le remède de cette maladie : « Les âmes justes qui vivent dans l’ordre trouvent dans l’ordre le remède de l’ennui. […] Nous lisons dans un sermon de Bossuetsur la brièveté de la vie : « Quand je fais réflexion sur les diverses calamités qui affligent la vie humaine, entre toutes les autres la famine me semble être celle qui représente mieux l’état d’une âme criminelle, et la peine qu’elle mérite. L’âme, aussi bien que le corps, a sa faim et sa nourriture : cette nourriture, c’est la vérité, c’est un bien permanent et solide, c’est une pure et sincère beauté ; et tout cela c’est Dieu même.
Aussi, ses paroles sont des traits de feu qui éclairent et pénètrent notre âme. […] Ne doutez pas que le courage et l’intrépidité de leur chef n’aient passé dans leur âme. […] Les objets présentés à notre âme, lui paraissent-ils agréables ou utiles ? […] Rappelons encore ici ce précepte si vrai et si connu, que, pour être éloquent, il faut sentir vivement, avoir une âme toute de feu : sans cela on ne pourra jamais enflammer l’âme des autres. […] Nous ne pouvons rien, faibles Orateurs, pour la gloire des âmes extraordinaires.
Il a porté dans tous ses écrits ces délicates inquiétudes qui visent à la perfection, ce sentiment du beau, du bien et du vrai qui est l’âme du talent. […] La nature parle à l’âme Tout ce qui existe est animé. […] Contemplons la nature avec les yeux de l’âme aussi bien qu’avec les yeux du corps : partout une expression morale nous frappera, et la forme nous saisira comme un symbole de la pensée. […] Mais qu’importe la gloire et ce bruit misérable que l’on fait en ce monde, si quelque chose de lui subsiste dans un monde meilleur, si l’âme que nous avons aimée respire encore, avec ses sentiments et ses pensées sublimes, sous l’œil de celui qui le créa ? […] Oui, voilà pourquoi l’art n’est pas l’imitation servile de la nature, mais l’interprète du sentiment, des idées, de l’expression, de l’âme intérieure qui donne aux objets leur physionomie.
C’étaient les grands problèmes de la certitude, de Dieu, de l’âme qu’elle agitait. […] Sa philosophie avait-elle résolu ou simplement supprimé les hautes questions qui sont le tourment de l’âme humaine et le signe de sa grandeur ? […] Si Dieu existe, il est parfait ; s’il est parfait, il est sage, puissant et juste ; s’il est sage et puissant, tout est bien ; s’il est juste et puissant, mon âme est immortelle ; si mon âme est immortelle, trente ans de vie ne sont rien pour moi, et sont peut-être nécessaires au maintien de l’univers. […] Toutes les subtilités de la métaphysique ne me feront pas douter un moment de l’immortalité de l’âme, et d’une Providence bienfaisante. […] La musique doit bercer l’âme dans le vague et ne lui présenter que des motifs.
Adroit à manier l’antithèse, la métaphore, l’hyperbole, il donne l’idée d’un beau corps auquel l’âme fait défaut. […] Elle est au moins plus délicate que forte ; et, ayant sa puissance bornée, et ses coups d’ordinaire mesurés, ou elle ne porte pas plus loin que les sens, ou, pour le plus4, elle ne touche que légèrement le dehors de l’âme. […] Tibère a humilié toutes les âmes ; il a dompté tous les courages ; il a mis sous ses pieds toutes les têtes : il s’est élevé au-dessus de la raison, de la justice et des lois. […] Il découvre à nu les inquiétudes et les peines d’une âme ennuyée de tout et mal satisfaite de soi-même, abandonnée de Dieu et des hommes, qui a perdu jusqu’à ses propres désirs, qui ne peut ni vivre ni mourir. […] L’entrée du palais ne montre rien de funeste et tout rit par le dehors ; mais le lieu du supplice, c’est le cabinet, c’est l’intérieur de l’homme, c’est le plus profond de l’âme.
Elle est d’un genre plus doux ; elle a quelque chose de plus aimable, de plus séduisant ; elle n’élève point autant l’âme ; mais elle y répand une satisfaisante sérénité. […] On peut observer qu’il est certaines qualités de l’âme, qui, exprimées par les traits du visage, ou par des mots, ou par des actions, nous font éprouver une sensation égale à celle de la beauté. […] Elles excitent dans l’âme de l’observateur une sensation de plaisir si semblable à celle de la beauté extérieure des objets, que, quoique d’un rang beaucoup plus élevé, on peut, sans la dégrader, la ranger dans la même classe. […] C’est un genre particulier qui excite dans l’âme du lecteur une émotion douce et agréable, semblable à peu près à celle qui résulte de l’aspect de la beauté dans les ouvrages de la nature. Il n’élève point l’âme très haut, il ne l’agite que faiblement ; mais il répand dans l’imagination la plus douce sérénité.
Adorez-le dans l’âme, et n’en témoignez rien1. […] — Afin que, par contrainte, J’arreste la fureur de l’âme en douce crainte. […] Adorez-le dans l’âme. […] Quelque effort qui s’oppose à l’ardeur qui m’enflamme, Les intérêts du corps cèdent à ceux de l’âme. […] Nous sentons ici la griffe et l’âme du lion.
Quelquefois une haute colonne se montrait seule debout dans un désert, comme une grande pensée s’élève, par intervalles, dans une âme que le temps et le malheur ont dévastée. […] La multitude des souvenirs, l’abondance des sentiments vous oppressent ; votre âme est bouleversée à l’aspect de cette Rome qui a recueilli deux fois la succession du monde3. […] Une âme telle que la vôtre, dont les amitiés doivent être durables, se persuadera malaisément que tout se réduit à quelques jours d’attachement dans ce monde dont les figures passent si vite, et où tout consiste à acheter si chèrement un tombeau. […] Qu’est-ce en effet que ce résidu de nos déceptions, source intarissable de tristesse, sinon un indice de la pente constante de notre âme, une sorte de témoignage irrécusable sur la direction habituelle de nos vœux ? […] Il dit ailleurs : « Quand les semences de la religion germèrent la première fois dans mon âme, je m’épanouissais comme une terre vierge qui porte sa première moisson.
Il leur exposa ces vérités ; et il vint à bout d’éclairer leur esprit, en leur faisant concevoir ses propres idées ; d’échauffer leur âme, en leur faisant éprouver ses propres sentiments. […] Plongé, en quelque façon, dans l’extase, mais emporté tout à coup par une imagination vive et ardente, il se représenta sous une forme visible les attributs du souverain créateur : il prêta un corps et une âme aux différents êtres sortis de ses mains, et les traça de même dans un langage plus agréable, plus riche, et, bien plus élevé que le langage ordinaire. […] Ainsi, quand nous lisons une description bien faite de l’âme d’un scélérat, notre esprit est agréablement flatté, parce qu’il compare cet objet représenté, avec l’objet imité, et qu’il trouve que l’imitation est exacte et fidèle, voyant que l’âme de ce scélérat ressemble à celle d’un ou de plusieurs scélérats qui existent, ou qui peuvent exister. Il est vrai que l’âme de ce scélérat, ainsi décrite, inspire à notre cœur le plus vil mépris, l’aversion la plus forte. […] Si le prosateur décrit un objet avec cette vérité, cette force, qui touche, remue, persuade ; si, par exemple, dans la vue de nous inspirer de l’horreur pour la flatterie, il nous en expose toute la bassesse, toute la lâcheté, toute la honte, et nous laisse intimement persuadés qu’elle ne doit jamais avilir notre âme ; ce prosateur sera éloquent.
Que votre âme et vos mœurs, peintes dans vos ouvrages, N’offrent jamais de vous que de nobles images. […] Les passions en littérature, c’est l’emploi que l’on fait des sentiments de l’âme pour émouvoir et intéresser ; l’orateur s’en sert pour toucher ses auditeurs et entraîner leur conviction. […] L’histoire, c’est le drame des peuples ; la poésie lyrique peint les émotions intimes de l’âme ; le roman, les passions de la vie commune. […] Pour réussir à manier les passions en écrivant, il faut avoir l’imagination vive : l’âme qui est fortement frappée, comme un timbre sonore, fait vibrer fortement son émotion dans ses paroles. […] Ainsi il dira : Gardons-nous de nous laisser aller au mensonge ; c’est un vice odieux qui dégrade notre âme, qui nous avilit à nos propres yeux et aux yeux de nos semblables, etc.
Le génie et le talent sont le produit des autres facultés de l’âme. […] La sensibilité est une disposition tendre et délicate de l’âme, qui la rend facile à être émue, à être passionnée. […] L’imagination est une faculté de l’âme par laquelle on se représente, avec les circonstances les plus frappantes et les couleurs les plus vives, les objets vers lesquels se porte la pensée. […] Le jugement est cette faculté de l’âme qui sert à comparer, à juger, et qui donne une exacte connaissance des choses : il ne diffère pas alors de l’intelligence. […] Le goût se fonde principalement sur la sensibilité : il faut avoir de l’âme, dit Vauvenargues, pour avoir du goût.
La sensibilité est cette disposition délicate de l’âme qui fait qu’on s’émeut, qu’on se passionne facilement, et qu’on transmet promptement ses impressions par le langage. […] Or, quel est l’état où l’homme est disposé à prêter une âme, du mouvement et de la vie aux objets qui l’entourent, si ce n’est l’état d’émotion et de passion ? […] L’imagination est cette faculté de l’esprit qui rend présents à la pensée une foule d’objets propres à produire dans l’âme de vives émotions. […] C’est comme un souffle divin, une vie supérieure que le poète reçoit d’en haut, comme une flamme divine qui le domine, le transporte, l’élève jusqu’au beau idéal, et produit dans les autres hommes cette espèce de vénération, ce sentiment inconnu d’une ravissante surprise ; c’est enfin l’état d’une âme qui prend son essor au-dessus des intelligences vulgaires, et qui semble recueillir, dans une sphère supérieure et dans la communication de quelque être surnaturel, des idées, des images, des sentiments plus grands et plus purs que ne le sont ceux des hommes dans leur état ordinaire. […] Plus un objet réveille dans l’âme de souvenirs, d’espérances, de craintes, de pressentiments, en un mot, d’affections morales, plus il présente de mystères et de merveilleux à l’imagination, plus il est poétique.
Ses Pensées sont inspirées par le feu sacré d’une âme éprise du vrai et dévouée au bien de l’humanité. […] Joubert a dit : « Il faut que les pensées naissent de l’âme, les mots des pensées, et les phrases des mots. — Il en est de nos pensées comme de nos fleurs. […] Son style ne dit que ce qu’il a dans l’âme. […] Et encore, loin de s’épancher, comme les faibles, Pascal fait effort pour se contenir ; l’ardeur de son âme ne paraît qu’à travers la sévérité de son esprit. Oui, c’est par l’âme que Pascal est grand et comme homme et comme écrivain : le style qui réfléchit cette âme en a toutes les qualités, la finesse, l’amère ironie, l’ardente imagination, la raison austère, le trouble à la fois et la chaste discrétion.
Ses Essais de morale sont le miroir de son âme tendre et recueillie. […] Car comme il est impossible de rendre tous ceux avec qui on vit justes, modérés et sans défauts, il faudrait désespérer de pouvoir conserver la tranquillité de son âme si on l’attachait à ce moyen. […] Quelle espérance de vivre en repos si tous ces défauts nous ébranlent, nous troublent, nous renversent et font sortir notre âme de son assiette ? Il faut donc les souffrir avec patience et sans s’émouvoir, si nous voulons posséder nos âmes, comme parle l’Écriture, et empêcher que l’impatience ne nous fasse échapper à tous moments, et ne nous précipite dans tous les inconvénients que nous avons représentés. […] Il y a même cette différence, que nous pouvons contracter les maladies du corps, malgré que nous en ayons, au lieu qu’il n’y a que notre volonté qui puisse donner entrée dans nos âmes aux maladies de l’esprit.
Fais choir en sacrifice au démon3 de la France Les fronts trop élevés de ces âmes d’enfer4 ; Et n’épargne contre eux, pour notre délivrance, Ni le feu, ni le fer5. […] Ont-ils rendu l’esprit1, ce n’est plus que poussière Que cette majesté si pompeuse et si fière Dont l’éclat orgueilleux étonnait l’univers ; Et, dans ces grands tombeaux où leurs âmes hautaines Font encore les vaines, Ils sont rongés des vers2. […] Malherbe aime ces formes d’imprécation ; je les retrouve encore dans cet autre fragment : Allez à la malheure, allez, âmes tragiques, Qui fondez votre gloire aux misères publiques, Et dont l’orgueil ne connaît point de lois. […] Il dit ailleurs : Ont-ils rendu l’esprit, ce n’est plus que poussière Que cette majesté si pompeuse et si fière, Dont l’éclat orgueilleux éblouit l’univers ; Et dans ces grands tombeaux, où leurs âmes hautaines Font encore les vaines, Ils sont mangés des vers. […] Les fronts de ces âmes.