On remarquera l’emploi de cette manœuvre, alors nouvelle, et qui, si fréquemment répétée depuis, est aujourd’hui d’un usage général.
Gresset a partagé avec nos grands poëtes ce privilégé, d’avoir laissé beaucoup de ces traits qui se gravent dans les mémoires et circulent, pour l’usage journalier, dans toutes les bouches, parce que ce sont en quelque sorte des formules heureuses de la raison publique.
L’usage ne permet pas toujours cette manière d’interroger à la première personne, parce que la prononciation en serait rude et désagréable.
Un soir, selon l’usage, à côté de leur père, Assis près d’une table où s’appuyait la mère, L’aîné lisait Rollin2 : le cadet, peu soigneux D’apprendre les hauts faits des Romains et des Parthes3 Employait tout son art, toutes ses facultés, A joindre, à soutenir par les quatre côtés Un fragile château de cartes.
Aubertin, avec un mélange de joie et d’effroi dans l’inconnu, et, suivant l’usage, pour mieux s’étourdir, on s’y précipita. […] Elle fait usage de l’imagination, mais sans s’y livrer, et en demeure toujours maîtresse. […] et ne sommes-nous pas dignes de pitié de ne savoir encore quel usage faire de ce peu qui nous reste, et de recourir à mille artifices qui nous aident à n’en pas sentir la longueur et la durée ? […] Que de morts soudaines et étonnantes, et toujours la juste peine de l’usage indigne qu’on faisait de la vie73 ! […] La privation des peines vaut bien l’usage des plaisirs ; et, pour être heureux, que faut-il, sinon de ne rien désirer ?
On appelle vers, dans la plus grande étendue du sens, un discours partagé en groupes de mots et de syllabes, suivant une certaine cadence ou mesure déterminée par l’usage.
Il régla la forme des habits, fixa les dépenses de la table, interdit l’usage des souliers à la mode de Berne, fit attacher au pilori un citoyen surpris avec un jeu de cartes.
Je viens de voir le nom d’un roi1 Sur le livre où, selon l’usage, Chacun ici laisse après soi Une trace de son passage.
Voici l’énumération des parties : — « Sans cesse la politesse exige, la bienséance ordonne ; sans cesse on suit des usages, jamais son propre génie : on n’ose plus paraître ce qu’on est ; et dans cette contrainte perpétuelle, les hommes qui forment ce troupeau qu’on appelle société, placés dans les mêmes circonstances, feront tous les mêmes choses, si des motifs plus puissants ne les en détournent. » — Les circonstances. — L’orateur, soit qu’il veuille affirmer, soit qu’il veuille nier un fait, s’appuie sur les circonstances au milieu desquelles il s’est produit.
Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A.
Au style sublime appartiennent : 1° les expressions hardies qui, en s'éloignant de l'usage commun, charment l'esprit en même temps qu'elles l'étonnent. […] On trouve partout des exemples de cette figure, qui est d'un grand usage. […] Le pléonasme donne lieu à une espèce de comique dont le poëme dramatique fait souvent usage : Je l'ai vu, dis-je, vu, de mes propres yeux vu. […] L'intrigue doit être facile et intéressante ; les personnages doivent parler et agir selon les usages de la nation où on les a pris.
Nous ne reviendrons point sur ce que nous avons dit des couleurs épuisées par un usage trop général, et de la nécessité d’éviter tout ce qui est vague et abstrait. […] La narration possédera les couleurs de la vraisemblance, dit Cicéron, si elle s’accorde avec le caractère, l’intérêt, la condition, les mœurs des personnages, avec les circonstances des temps et des lieux, avec les opinions, les lois, la religion et les usages des différents peuples. […] Le sujet de la narration légende telle que nous l’entendons ici, se composant de tout ce que le peuple des âges de foi vive avait recueilli dans ses souvenirs ou poétisé dans son imagination, l’écrivain, bien loin de faire usage d’une critique excessive, devra chercher à se bien pénétrer des sentiments et de l’esprit de ces époques naïves et à paraître en partager l’aimable crédulité. […] Mais la saine critique ne fait entrer dans le genre épistolaire proprement dit que ces compositions familières et libres qui ne roulent que sur les sujets dont il peut être question dans l’usage ordinaire de la vie, et qui ne sont que des conversations mises par écrit entre deux personnes séparées par la distance.
Sa démarche ferme et hardie annonce sa noblesse et son rang ; il ne touche à la terre que par ses extrémités les plus éloignées ; les bras ne lui sont pas donnés pour servir d’appui à la masse de son corps ; sa main ne doit pas fouler la terre : elle est réservée à des usages plus nobles, pour exécuter les ordres de la volonté, saisir les objets éloignés, écarter les obstacles et tout ce qui pourrait nuire, retenir ce qui peut plaire, et le mettre à la portée des autres sens ».
Que l’orateur soit circonspect dans l’usage de la passion ; c’est ici surtout que du sublime au ridicule il n’y a qu’un pas.
Ne pouvant s’autoriser encore contre l’usage, il fit connaître à ses amis qu’il allait à l’armée faire sa cour, qu’il lui coûtait moins d’exposer sa vie que de dissimuler ses sentiments, et qu’il n’achèterait jamais ni de faveur, ni de fortune, aux dépens de sa probité.
La seconde comprend les caractères alphabétiques dont l’usage est universel en Europe.
Tous sautèrent à terre, et il fallut suppléer, suivant l’usage de ce port, aux besoins du vaisseu par un autre équipage1 1.
C’est la monotonie qui consiste à mettre une uniformité constante dans l’élévation, dans le tour des phrases, dans l’usage des figures, c’est-à-dire à ne changer ni ses tournures ni ses nuances. […] Aussi fait-il usage de tout ce qui peut embellir le discours, et se pare-t-il de tous les ornements et de toutes les fleurs du langage, sans prendre soin de les cacher.
Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A.
Les passions tiennent essentiellement à notre nature ; on ne peut être homme sans passions ; elles n’ont en elles-mêmes rien de mauvais ; tout dépend de l’usage qu’on en fait.
On reconnaît ici un exemple du rejet, dont les anciens ont fait un heureux et fréquent usage.
En effet, au bout de quelques générations, ce qui était le génie d’un homme devient le bon sens du genre humain, et une nouveauté hardie se change en usage universel.
Le goût fait aussi usage de l’imagination, mais sans s’y livrer, et en consultant toujours la nature.
Qu’on soit donc, puisque c’est l’usage, qu’on soit libéral aux dépens des alliés ; qu’on voie d’un œil tranquille piller le trésor public ; mais que l’on épargne au moins notre propre sang, et qu’on n’aille pas perdre tous les gens de bien, pour épargner quelques scélérats. […] Nous n’avons donc pas un moment à perdre, et voici mon avis : » Puisque des citoyens pervers ont mis par leurs complots la république dans le plus grand danger ; puisque, sur la déposition de Vulturtius et des Allobroges, ils ont avoué qu’ils avaient médité le carnage, l’incendie et les cruautés les plus inouïes contre leurs citoyens et contre leur patrie, il faut, suivant l’usage de nos ancêtres, leur faire subir le dernier supplice, comme à des scélérats convaincus de crimes capitaux ».
Les premiers disent qu’elle dégrade l’action tragique, qu’elle y jette la fadeur et la langueur, que les Grecs et les Romains n’en ont point fait usage, qu’elle défigure et rabaisse les personnages historiques dont on emprunte les noms ; qu’enfin, peinte trop vivement, elle ne peut que corrompre l’esprit et amollir le cœur. […] Le ridicule est donc vraiment l’arme de la comédie ; et l’on entend par ridicule une certaine difformité qui choque la bienséance ou l’usage reçu, ou même la morale du monde poli.
Vivre, ce n’est pas respirer, c’est agir, c’est faire usage de nos organes, de nos sens, de nos facultés, de toutes les parties de nous-mêmes qui nous donnent le sentiment de notre existence. […] et n’est-ce pas une espèce du miracle que ces maximes constantes de courage, de probité, de justice, ne pouvant jamais être abolies, je ne dis pas par le temps, mais par un usage contraire, il y ait, pour le bonheur du genre humain, beaucoup moins de personnes qui les décrient tout à fait, qu’il n’y en a qui les pratiquent parfaitement ?
Ces esprits étroits et rampants prennent toujours les choses une à une, et ne les voient jamais comme elles sont, parce qu’ils n’ont pas saisi l’ensemble qui montre clairement l’usage et l’harmonie des parties différentes : science confuse, amas de poussière, qui ne fait qu’aveugler la raison, et la charger d’un poids inutile.
Mais Quintilien, qui fait cette remarque judicieuse, et qui proscrit si positivement l’abus, ne laisse pas d’établir partout la nécessité de l’usage, et d’observer qu’il faut posséder la dialectique en philosophe, et l’employer en orateur.
Voltaire rend ce même témoignage à Louis XIV dans sa lettre à milord Hervey, que l’on trouvera dans les Morceaux choisis à l’usage de la classe de seconde.
Les traductions sont comme ces monnaies de cuivre qui ont bien la même valeur qu’une pièce d’or, et même sont d’un plus grand usage pour le peuple ; mais elles sont toujours faibles et d’un mauvais aloi3.
L’homme Tout marque dans l’homme, même à l’extérieur, sa supériorité sur tous les êtres vivants ; il se soutient droit et élevé, son attitude est celle du commandement, sa tête regarde le ciel1 et présente une face auguste2 sur laquelle est imprimé le caractère de sa dignité ; l’image de l’âme y est peinte par la physionomie ; l’excellence de sa nature perce à travers les organes matériels, et anime d’un feu divin3 les traits de son visage ; son port majestueux, sa démarche ferme et hardie, annoncent sa noblesse et son rang4 ; il ne touche à la terre que par ses extrémités les plus éloignées, il ne la voit que de loin5, et semble la dédaigner ; les bras ne lui sont pas donnés pour servir de piliers d’appui à la masse de son corps ; sa main ne doit pas fouler la terre, et perdre par des frottements réitérés la finesse du toucher dont elle est le principal organe ; le bras et la main sont faits pour servir à des usages plus nobles, pour exécuter les ordres de la volonté, pour saisir les choses éloignées, pour écarter les obstacles, pour prévenir les rencontres et le choc de ce qui pourrait nuire, pour embrasser et retenir ce qui peut plaire, pour le mettre à portée des autres sens.
Mais il n’en va pas ainsi : il faut conserver à chaque chose la noblesse de sa fin et la dignité de son usage.
Surpris, comme tu peux penser, Je sentis dans mon cœur tout mon sang se glacer : Je demeurai sans voix, et n’en repris l’usage Que par mille sanglots qui se firent passage. […] On me verra toujours pratiquer cet usage. […] Pour le manoir terrible et sombre Où, des arbres dont tout exprès, Pour un plus doux et long usage, Mes mains ornèrent ce bocage, Nul ne me suivra qu’un cyprès103. […] J’irai, Seigneur, dans vos temples, Réchauffer par mes exemples Les mortels les plus glacés, Et, vous portant mon hommage, Leur montrer l’unique usage Des jours que vous leur laissez. […] Il oppose, dans Zaïre, les chevaliers français aux Sarrasins ; dans Alzire, les sauvages aux Espagnols ; dans Mahomet, les Musulmans aux idolâtres ; dans l’Orphelin de la Chine, les Tartares aux Chinois ; mais toutes ces oppositions n’aboutissent guère qu’à des observations très communes sur le caractère, les mœurs, les usages de ces peuples118.
Vous détaillerez en finissant le premier paragraphe, les usages les plus nobles des mains et des bras. […] Il s’y inscrivit donc, et il ne lui restait plus qu’à prononcer selon l’usage, une phrase de remercîment. […] » Le sage personnage lui donna des éclaircissements sur l’ancien usage de la ville, qui lui paraissait si extraordinaire, et ajouta : « Il est bien vrai que vous avez en ce moment l’empire sur ces richesses et sur tous les gens qui entourent votre trône. […] Il vit le mort, dont la femme, suivant les usages de l’Orient, avait lavé la tête et les mains, fermé les yeux et croisé les bras. […] Mais c’est un usage funeste à la santé publique que de placer les cimetières au milieu des habitations ; voudraient-ils, après leur mort, causer celle de leurs enfants ?
Il sait, de la satire ennoblissant l’usage, Railler en honnête homme et badiner en sage ; Et ses charmants écrits, retenus du lecteur, Sont toujours d’un poète et jamais d’un rhéteur. […] Les iambes, chez les Grecs et chez les Latins, étaient ordinairement d’usage dans le style mordant de la satire : Archilochum proprio rabies armavit iambo.
Je saisirai toutes les occasions de consacrer ou de réhabiliter, dans un ouvrage classique, la mémoire des hommes qui ont honoré les lettres françaises par leurs mœurs, leurs talents, et l’usage respectable qu’ils en ont fait.
Il a lieu toutes les fois que l’on se sert de mots tombés en désuétude, ou trop nouveaux encore, et qui n’ont pas reçu du temps et de l’usage la sanction qui leur est nécessaire, pour être introduits avec succès dans le discours 13 2º La construction de la phrase peut n’être pas française, quoique tous les mots qui la composent soient strictement français : c’est ce que l’on nomme solécisme 14. 3º Enfin les mots et les phrases peuvent être choisis et arrangés de manière à ne point signifier ce qu’ils signifient ordinairement ; et ce troisième défaut est appelé impropriété.
Jamais homme n’a donné un tour plus heureux que vous à la parole, pour lui faire signifier un beau sens avec brièveté et délicatesse ; les mots deviennent tout nouveaux par l’usage que vous en faites2.
Ce prince (Charles XII), qui ne fit usage que de ses seules forces, détermina sa chute en formant des desseins qui ne pouvaient être exécutés que par une longue guerre : ce que son royaume ne pouvait soutenir.
Lucrèce de ses vers prête les ornements1 : De la noble harmonie indigne et triste usage !
Je me plaisais surtout aux mathématiques, à cause de la certitude et de l’évidence de leurs raisons ; mais je ne remarquais point encore leur vrai usage ; et, pensant qu’elles ne servaient qu’aux arts mécaniques, je m’étonnais de ce que, leurs fondements étant si fermes et si solides, on n’avait rien bâti dessus de plus relevé.
Il faut toute la force de l’habitude prise pour nous rendre insensible à ce ridicule ; mais tous les étrangers qui visitent nos écoles et nos lycées en sont frappés et ne peuvent se défendre de déplorer cet usage ou d’en rire. […] Le parlement lui-même réclamait avec emportement le maintien des lois antiques de la nation, quand la réforme menaçait d’atteindre les usages iniques et barbares de la procédure criminelle. […] Un long voile de deuil me cachait son visage ; Il portait dans ses mains, selon l’antique usage, Le rameau de cyprès d’un lin pur couronné ; Il me montrait le sang dont il était baigné, Et tenait embrassé, plein d’une crainte amère, Le trépied redoutable, en s’écriant : Ma mère ! […] Puisqu’ainsi chaque mode a son côté plus sage, Je voudrais qu’on puisât dans l’un et l’autre usage ; Que Rome, comme Sparte, obéit à deux chefs, Mais prescrivît un terme à leurs pouvoirs plus brefs, Et, pour choisir le point qu’Athènes nous enseigne, Dans le cercle d’un an bornât leur double règne.
La propriété consiste à rendre l’idée par le mot propre, tel qu’il a été consacré par l’usage. […] Le phébus ou galimatias pousse encore plus loin l’excès ; c’est une suite de phrases à peu près incompréhensibles et dépourvues de sens ; tel est ce passage de Balzac : « La gloire n’est pas tant une lumière étrangère qui vient de dehors aux actions héroïques, qu’une réflexion de la propre lumière des actions, et un éclat qui leur est renvoyé par les objets qui l’ont reçu. » Le néologisme est un défaut qui consiste à innover sans raison dans les langues, à employer des mots nouveaux, des tournures bizarres que le goût ou l’usage réprouve.
Ajax en devint si furieux, qu’il perdit l’usage de sa raison. […] Les Vénitiens firent usage du canon dès l’an 1300, les Anglais en 1334 à la bataille de Créci, et les Français en 1338.
» 2° La métaphore est une comparaison abrégée ; elle est d’un fréquent usage. […] « Un comptoir, dit Philippon, n’est pas l’Académie ; mais puisque l’on y écrit des lettres en langue française, encore faut-il que cette langue n’y soit pas estropiée sous la plume des commis. » Bannissez donc de ces sortes de lettres les expressions suivantes : Nous vous retournons, ou nous réciproquons ; en date de la vôtre du 10 courant ; nous vous confirmons notre précédente ; en conséquence de votre honorée de tel jour ; les cotons sont en baisse, il n’en est pas de même de la considération avec laquelle j’ai l’honneur d’être… n’employez jamais que les locutions et les termes qu’avouent la grammaire et le bon usage ou la bonne compagnie.