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106. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

Quant à moy, i’avoy plus de six ans, avant que j’entendisse non plus de françois ou de perigordin que d’arabesque ; et sans art, sans livre, sans grammaire ou precepte, sans fouet, et sans larmes, i’avois apprins du latin tout aussi pur que mon maistre d’eschole le sçavoit : car je ne le pouvois avoir meslé ny altéré. […] La conformité de cette peinture avec sa passion la feit fondre en larmes, et retournant plusieurs fois le iour à revoir ceste peinture, elle se prenoit tousiours à plorer191. […] Peut-on se souvenir de toutes ces choses sans larmes et sans horreur ? […] Vous souspirez à Dieu pour l’absence de vos amis et fidèles serviteurs, et en mesme temps ils sont ensemble soupirans pour la vostre et travaillans à vostre liberté ; mais vous n’avez que des larmes aux yeux et eux les armes aux mains ; ils combattent vos ennemis, et vous les servez : ils les remplissent de craintes veritables, et vous les courtisez par des esperances fausses : ils ne craignent que Dieu, vous une femme, devant laquelle vous joignez les mains quand vos amis ont le poing fermé : ils sont à cheval, et vous à genoux : ils se font demander la paix à coudes et à mains joinctes ; n’ayant point de part en leur guerre, vous n’en avez point en leur paix : voilà Monsieur chef de ceux qui ont gardé vostre berceau, et qui ne prennent pas à grand plaisir de travailler sous les auspices de celui qui a ses autels à contrepoil des leurs.

107. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre VIII. De l’Oraison funèbre. »

Et vous, Messieurs, eussiez-vous pensé, pendant qu’elle versait tant de larmes en ce lieu, qu’elle dût sitôt vous y rassembler pour la pleurer elle-même !

108. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre quatrième. De la disposition oratoire, ou de l’Ordre mécanique du discours. — Chapitre premier. »

Mais dans l’un ou l’autre cas, il faut savoir s’arrêter à propos, et dans le dernier principalement ; car, suivant la remarque du rhéteur Apollonius, citée par Cicéron et Quintilien, rien ne sèche si vite que les larmes : nec sine causâ dictum est nihil faciliùs quàm lacrymas inarescere .

109. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XIII. Genre oratoire, ou éloquence. »

Il faut observer que l’éloquence peut exister indépendamment de la parole ; il suffit de l’émotion pour en produire l’effet : ainsi, il y a l’éloquence du regard, l’éloquence du geste, l’éloquence des larmes, et même l’éloquence du silence.

110. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

À une étoile Etoile qui descends sur la verte colline, Triste larme d’argent du manteau de la nuit1, Toi que regarde au loin le pâtre qui chemine, Tandis que pas à pas son long troupeau le suit ; Etoile, où t’en vas-tu dans cette nuit immense ?

111. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

Les larmes des autres se sèchent si vite, et, quand on leur demande ce qu’ils ne peuvent plus donner, on a l’air d’un créancier importun.

112. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Thiers. Né en 1797. » pp. 513-521

« Je ne sais pas de plus mémorable élan que l’espèce d’épilogue qui termine le huitième volume, et couronne le récit des victoires toutes républicaines de la première campagne d’Italie. « Malheur à qui, jeune et né dans les rangs nouveaux, n’a pas senti un jour, en lisant cette page, un battement de cœur et une larme. » (Sainte-Beuve.)

113. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — [Notice] Maurice de Guérin, 1810-1839. » pp. 598-606

Le salut du matin qui renouvelle en quelque sorte le plaisir de la première arrivée ; le déjeuner, repas dans lequel on fête immédiatement le bonheur de s’être retrouvés ; la promenade qui suit, sorte de salut et d’adoration que nous allons rendre à la nature ; notre rentrée et notre clôture dans une chambre toute lambrissée à l’antique, donnant sur la mer, inaccessible au bruit du ménage, en un mot, vrai sanctuaire du travail ; le dîner qui nous est annoncé, non par le son de la cloche qui rappelle trop le collége ou la grande maison, mais par une voix douce ; la gaieté, les vives plaisanteries, les causeries ondoyantes qui flottent sans cesse durant le repas ; le feu pétillant de branches sèches autour duquel nous pressons nos chaises ; les douces choses qui se disent à la chaleur de la flamme qui bruit tandis que nous causons ; et, s’il fait soleil, la promenade au bord de la mer qui voit venir à elle une mère, son enfant dans les bras ; les lèvres roses de la petite fille qui parlent en même temps que les flots ; quelquefois les larmes qu’elle verse, et les cris de sa douleur enfantine sur le rivage de la mer ; nos pensées à nous, en considérant la mère et l’enfant qui se sourient, ou l’enfant qui pleure et la mère qui tâche de l’apaiser avec la douceur de ses caresses et de sa voix ; l’Océan qui va toujours roulant son train de vagues et de bruits ; les branches mortes que nous coupons en nous en allant çà et là dans le taillis, pour allumer au retour un feu prompt et vif ; ce petit travail de bûcheron qui nous rapproche de la nature et nous rappelle l’ardeur singulière de M.

114. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

Jamais un puriste n’aurait osé dire avec Bossuet : Environnez ce tombeau, versez des larmes avec des prières. […] Votre éloquence, dit Balzac, rend voire douleur contagieuse ; et quelle glace ne fondrait à la chaleur de vos belles larmes ? […] Qui changera mes yeux en deux sources de larmes             Pour pleurer ton malheur ? […] Fléchier s’est servi de l’hyperbole dans l’oraison funèbre de Turenne, lorsqu’il dit : Des ruisseaux de larmes coulèrent des yeux de tous les habitants. […] Son cercueil est le ciel ; son tombeau, l’univers ; Les astres, ses flambeaux ; et nos larmes, les mers.

115. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Étude littéraire et philologique sur la langue du XVIe siècle » pp. -

Verd ne fait plus verdoyer, ni fête, fétoyer, ni larme larmoyer, ni joie, s’éjouir, bien qu’il fasse toujours se réjouir, se conjouir, ainsi qu’orgueil s’enorgueillir. […]  — L’ire est aussi un terme admirable que ne remplacent pas courroux et colère. — Pourtraire me paraît plus bref et plus commode que faire un portrait. — Il affiert eut plus d’énergie que n’en a il convient ; car cette locution indiquait un mouvement d’attraction et de sympathie (ferre, ad). — Cuider gardait sa nuance distincte, puisqu’il voulait dire estimer après réflexion, ce que ne signifie ni penser (pensare, peser), ni croire (credere, se fier à), ni songer (somniare). — Douloir (dolere) ne contenait pas seulement l’idée métaphysique de souffrance, mais tressaillait de la sensation même qui brise le cœur et fait couler les larmes

116. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre V. Du Style en général, et de ses qualités. »

De ces faibles Romains les premières alarmes Font parler seulement les soupirs et les larmes ; Et n’ont, pour accuser la vengeance des dieux, Que ce muet discours et du cœur et des yeux.

117. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

Rien n’est si doux et si nombreux que vos vers ; leur cadence seule attendrit et fait couler les larmes des yeux.

118. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — L. Racine. (1692-1763.) » pp. 267-276

Châteaubriand, au ch. 7 de l’ouvrage et du livre indiqués, après avoir transcrit ces vers, au lendemain de la révolution française : « Nous avons vu, dit-il, quelques infortunés à qui ce dernier trait faisait venir les larmes aux yeux. » 2.

119. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Mirabeau, 1749-1791 » pp. 368-376

L’avantage d’être à portée de mieux faire et de mériter un jour un pardon complet ; qu’on y mette le prix : ce sera alors à moi à prendre sur moi-même de quoi l’acquitter, ou à me résigner, si je me trouve insolvable ; mais m’enterrer irrévocablement et sans condition, lorsque j’en demande avec larmes, me serait trop dur !

120. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre premier. Éléments généraux du Goût et du Style. — Chapitre VIII. Des Figures en général. »

Sur leur trône embaumé que la forêt couronne, D’un nuage brillant l’azur les environne, Et de ce dôme épais, vers le lit nuptial S’épanche la rosée en larmes de cristal. […] chaque matin je courais vous revoir, Je vous soignais le jour, vous visitais le soir ; Des eaux du Paradis j’entretenais vos charmes, Et mes yeux maintenant vous arrosent de larmes !

121. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

Dans l’origine, en effet, l’élégie était uniquement consacrée aux larmes, aux gémissements, et à l’expression de la douleur. […] La timide romance exhale mollement Une plainte sans art, fille du sentiment ; Elle aime à parcourir le domaine des larmes.

122. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) «  Chapitre XXIV. des figures. — figures par rapprochement d’idées opposées  » pp. 339-352

Arcas, éveillé par son roi, lui demande quel besoin lui a fait devancer l’aurore, quels malheurs lui arrachent les larmes qu’il verse, s’il pleure Clytemnestre ou bien Iphigénie.

123. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Seconde partie. Étude des genres de littérature, en vers et en prose. — Chapitre XII. Abrégé des règles de la versification française. »

Le singulier, en général, ne rime pas avec le pluriel ; loi ne rime pas avec fois, arme avec larmes.

124. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre second. De la disposition. »

Les larmes coulent, et tous les cœurs approuvent l’opinion de l’orateur quand il descend de la tribune.

125. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

Cependant l’apôtre de l’Évangile, revêtu d’un simple surplis, assemble ses ouailles devant la grande porte de l’église ; il leur fait un discours, fort beau sans doute, à en juger par les larmes de l’assistance.

126. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

Des parents barbares et inhumains, pour élever un seul de leurs enfants plus haut que ses ancêtres, et en faire l’idole de leur vanité, ne comptent pour rien de sacrifier tous les autres et de les précipiter dans l’abîme : ils arrachent du monde des enfants à qui l’autorité seule tient lieu d’attrait et de vocation pour la retraite ; ils conduisent à l’autel des victimes qui vont s’y immoler à la cupidité de leurs pères plutôt qu’à la grandeur du Dieu qu’on y adore ; ils donnent à l’Église des ministres que l’Église n’appelle point, et qui n’acceptent le saint ministère que comme un joug odieux qu’une injuste loi leur impose ; enfin, pourvu que ce qui paraît d’une famille éclate, brille et fasse honneur dans le monde, on ne se met point en peine que des ténèbres sacrées cachent les chagrins, les dégoûts, les larmes, le désespoir.

127. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Joubert, 1754-1824 » pp. 388-398

Je voudrais que mon souvenir ne se présentât jamais à mes amis sans amener une larme d’attendrissement sous leurs paupières et le sourire sur leurs lèvres.

128. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

j’y verrais une malheureuse mère fondre en larmes et mourir de douleur. […] Un missionnaire de village, qui sait effrayer et faire couler des larmes, frappe bien plus au but de l’éloquence. […] Il ne compta donc pour rien le plaisir et l’admiration de l’auditeur, et il ne commença à espérer que quand il vit couler des larmes. […] Cher Maisons, m’écriai-je en l’arrosant de larmes, C’est toi que j’ai perdu, c’est toi que le trépas, A la fleur de tes ans, vint frapper dans mes bras ! […] Melpomène, étalant ses charmes, Vient lui présenter ses héros ; Et c’est en répandant des larmes Que ce dieu connaît leurs défauts.

129. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

Votre éloquence rend votre douleur contagieuse, disait Balzac à une personne qu’il voulait consoler ; et quelle glace ne fondrait à la chaleur de vos belles larmes ? […] Le sentiment pathétique est celui qui émeut, touche, agite le cœur, et souvent dispose à répandre des larmes.

130. (1863) Principes de rhétorique et de littérature appliqués à l’étude du français

Ainsi, pour nous charmer, la tragédie en pleurs d’OEdipe tout sanglant fit parler les douleurs, D‘Oreste parricide exprima les alarmes, Et pour nous divertir nous arracha des larmes. […] « C’est, dit Rollin, une espèce de passions que les rhéteurs appellent êthos, qui consiste dans des sentiments plus doux, plus tendres, plus insinuants (que le pathétique, pathos), mais qui n’en sont pas pour cela moins touchants ni moins vifs ; dont l’effet n’est pas de renverser, d’entraîner, d’emporter tout comme de vive force, mais d’intéresser et d’attendrir, en s’insinuant doucement jusqu’au fond du cœur… Elles consistent, pour ceux qui sont supérieurs, et qu’on a offensés, dans un caractère de douceur, de bonté, d’humanité, de patience, qui est sans fiel et sans aigreur, qui sait souffrir l’injure et l’oublier, et qui ne peut résister aux prières et aux larmes ; et, pour les autres, dans une facilité à reconnaître leurs fautes, à les avouer, à en marquer leur douleur, à s’humilier, à se soumettre, et à donner toutes les satisfactions qu’on peut désirer. […] Toute chose périt par l’excès, et rien, disait Cicéron, ne sèche si vite que les larmes. […] 2° La péroraison pathétique émeut une dernière fois les passions, arrache les larmes, fait éclater la colère, enflamme l’enthousiasme, en un mot, entraîne l’auditeur, et le précipite dans la voie où le discours l’a conduit. […] Moi-même, en vous parlant, — j’ai les larmes aux yeux.

131. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section troisième. La Tribune sacrée. — Chapitre VI. Massillon. »

mes frères, si nous sentions les misères de notre âme, comme nous sentons celles de notre corps ; si notre salut éternel nous intéressait autant qu’une fortune de boue, ou une santé fragile et périssable, nous serions habiles dans l’art divin de la prière ; nous ne nous plaindrions pas que nous n’avons rien à dire en la présence d’un Dieu à qui nous avons tant à demander ; il ne faudrait pas donner la gêne à notre esprit, pour trouver de quoi nous entretenir avec lui ; nos maux parleraient tout seuls ; notre cœur s’échapperait malgré nous-mêmes en saintes effusions, comme celui de la mère de Samuel devant l’arche du Seigneur ; nous ne serions plus maîtres de notre douleur et de nos larmes ; et la plus sûre marque que nous n’avons point de foi, et que nous ne nous connaissons pas nous-mêmes, c’est que nous ne savons que dire au Seigneur dans le court intervalle d’une prière. — Faut-il apprendre à un malade à demander sa guérison ; à un homme pressé de la faim, à solliciter de la nourriture ; à un infortuné battu de la tempête, et sur le point d’un triste naufrage, à implorer du secours ?

132. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Beaumarchais, 1732-1799 » pp. 344-356

Mais j’avoue que je suis un peu comme la Claire de Jean-Jacques, à qui, à travers les larmes, le rire échappait quelquefois.

133. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — La Fontaine 1622-1695 » pp. 339-378

L’apologue qui, traité1 par Ésope ou Phèdre, n’était qu’une parabole sèche et ingrate, devient chez La Fontaine un théâtre en miniature ou toutes les variétés de la physionomie humaine sont mises en scène dans de petits drames qui amusent la raison, et nous ménagent des émotions indécises entre le rire et les larmes. […] La larme me vient à l’œil en pansant à ces joies !

134. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre IV. des topiques ou lieux. — lieux applicables a l’ensemble du sujet. » pp. 48-63

Chacun choisit l’endroit qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie : tous entreprennent son éloge, et chacun, s’interrompant lui-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent et tremble pour l’avenir. — Synthèse : Ainsi tout le royaume pleure la mort de son défenseur, et la perte d’un seul homme est une calamité publique. » La première méthode est préférable, lorsque, dans un sujet vaste et compliqué, il s’agit de communiquer une science faite, ou de présenter dès l’abord, pour le bien faire saisir, le dessein général, l’idée première d’un ouvrage.

135. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIX. des qualités accidentelles du style. — noblesse, richesse, énergie, sublime  » pp. 257-273

Ne se rencontre-t-il pas des occasions où le sourire se glisse au milieu des larmes ?

136. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Observations générales sur l’Art d’écrire les Lettres » pp. 339-364

Cette nouvelle arriva lundi à Versaillesa : le Roi en a été affligé, comme on doit l’être de la mort du plus grand Capitaine et du plus honnête homme du monde : toute la Cour fut en larmes, et M. de Condom1 pensa s’évanouir.

137. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre premier. De l’invention. »

Plus rarement on devra employer les trois moyens à la fois : si je suis père de famille et dans une position gênée, si ma partie est puissante, si mes preuves sont faibles, si mes titres moraux ne suffisent pas, je tâcherai de toucher le cœur des juges par le spectacle de la pauvreté qui m’attend, de mes enfants réduits à la misère, je mettrai en regard l’opulence de mon adversaire, et si je parviens par mes larmes à attendrir mes auditeurs, le succès de ma cause n’est pas douteux.

138. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre II. — Choix des Pensées »

L’un, voyant croître ses moissons, bénit la mémoire de celui à qui il doit l’espérance de sa récolte ; l’autre, qui jouit en repos de l’héritage qu’il a reçu de ses pères, souhaite une éternelle paix à celui qui l’a sauvé des désordres et des cruautés de la guerre ; ici l’on offre le sacrifice adorable de Jésus-Christ pour l’âme de celui qui a sacrifié sa vie et son sang pour le bien public ; là, on lui dresse une pompe funèbre, où l’on s’attendait de lui dresser un triomphe ; chacun choisit l’endroit qui lui paraît le plus éclatant dans une si belle vie ; tous entreprennent son éloge ; et chacun s’interrompant lui-même par ses soupirs et par ses larmes, admire le passé, regrette le présent, et tremble pour l’avenir.

139. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre III. — Ornements du Style, qui consistent dans les Mots ou Figures »

J’ai vu tomber ton temple et périr ta mémoire ; Dans un cachot affreux abandonné vingt ans, Mes larmes t’imploraient pour mes tristes enfants ; Et, lorsque ma famille est par toi réunie, Quand je trouve ma fille, elle est ton ennemie. […] Déprécation La Déprécation a recours aux prières et aux larmes pour réaliser ses désirs.

140. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

Thersite se courbe, de grosses larmes roulent de ses yeux. […] Il s’assied tout troublé, le regard hébété et essuyant ses larmes.

141. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

Leurs années se poussent successivement comme des flots : ils ne cessent de s’écouler, tant qu’enfin, après avoir fait un peu plus de bruit et traversé un peu plus de pays les uns que les autres, ils vont tous ensemble se confondre dans un abîme où l’on ne reconnaît plus ni princes, ni rois, ni toutes ces autres qualités superbes qui distinguent les hommes ; de même que ces fleuves tant vantés demeurent sans nom et sans gloire, mêlés dans l’Océan avec les rivières les plus inconnues… Mais voyons ce dernier combat1, en nous affermissant toutefois, pour ne point déshonorer par nos larmes une si belle victoire.

142. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Voltaire, 1694-1778 » pp. 158-174

Ce qui fait et fera toujours de ce monde une vallée de larmes, c’est l’insatiable cupidité et l’indomptable orgueil des hommes, depuis Thamas Kouli-Khân, qui ne savait pas lire, jusqu’à un commis de la douane, qui ne sait que chiffrer.

143. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Ses yeux ne répandent point de larmes ; ses prières sont simulées. […] Ce jeune enfant, effrayé à la vue du casque et du panache de son père, se précipite dans le sein de sa nourrice ; Hector pose son casque, prend son fils dans ses bras, le recommande aux dieux, et le rend à Andromaque qui le reçoit avec un sourire mêlé de larmes, δακρυόεν γελάσασα, suivant l’heureuse expression du poète : toutes les circonstances de cet admirable tableau sont aussi touchantes et aussi naturelles qu’il est possible de l’imaginer.

144. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Ce mélange de gloire et d’amour, d’idées douces et guerrières, est le sublime du genre, et plus d’un grognard, qui se croyait un cœur de bronze, à dû sentir avec étonnement sa paupière se soulever, et essuyer furtivement une larme sur le revers de sa manche. […] La familiarité et la simplicité de la conversation permettent souvent le pathétique ; on s’attendrit volontiers en parlant de ses intérêts ; une larme ou seulement l’expression vive de la douleur sur les traits du visage, est plus éloquente que toute une argumentation.

145. (1876) Traité de versification latine, à l'usage des classes supérieures (3e éd.) « PREMIÈRE PARTIE. DE L'ÉLÉGANCE LATINE. — CHAPITRE III. De la disposition des mots qui composent le discours. » pp. 78-143

Si Milon n’a pas mêlé une seule larme aux pleurs que nous versons tous ; si vous remarquez toujours la même fermeté sur son visage, dans sa voix, dans ses discours, n’en soyez pas moins disposés à l’indulgence. […] Il lui tend les bras, et lui dit en versant des larmes de joie : Venisti tandem, tuaque exspectata parenti Vicit iter durum pietas !

146. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre IV. Beautés morales et philosophiques. »

Pourquoi ces larmes délicieuses que nous versons, avec Young, sur la tombe de Narcisse et de Philandre ?

147. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Je n’ai jamais vu couler de larmes sans en être attendri.

148. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Le premier devoir de l’amitié n’est pas de répandre des larmes stériles sur le cercueil d’un ami, mais de se rappeler, mais d’exécuter ses dernières volontés.

149. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Première partie — Chapitre I. — Défauts et qualités de la phrase »

« Des larmes coulèrent malgré moi de mes paupières, lorsque tous mes compagnons, étant leurs chapeaux goudronnés, vinrent à entonner leur simple cantique à Notre Dame de Bon Secours, patronne des mariniers.

150. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

. — « Les larmes des princes pourraient-elles laver les campagnes teintes du sang de tant d’innocents ?  […] « L’ironie, dit La Harpe, est quelquefois la dernière ressource de l’indignation et du désespoir, quand l’expression sérieuse leur paraît faible, à peu près comme dans ces grandes douleurs qui égarent un moment la raison, un rire effrayant prend la place des larmes qui ne peuvent couler. » Dans Andromaque, Oreste se voit frappé des plus grands malheurs ; poursuivi par ses crimes, et trompé par ses passions, au comble de la fureur et du désespoir, il s’écrie : Eh bien ! […] Souvent elle demeurait immobile sur le rivage de la mer qu’elle arrosait de ses larmes ; et elle était tournée sans cesse vers le côté où le vaisseau d’Ulysse fendant les ondes avait disparu à ses yeux.

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