Beaucoup de pécheurs qui ne veulent pas se convertir, encor plus qui le voudraient, mais qui diffèrent leur conversion ; plusieurs autres qui ne se convertissent jamais que pour retomber ; enfin un grand nombre qui croient n’avoir pas besoin de conversion : voilà le parti des réprouvés.
C’est au contraire la difficulté de l’œuvre qui m’a arrêté3… Voilà pourquoi, ayant fait beaucoup de projets sur ce sujet, je n’en publie aujourd’hui que des esquisses.
Elle demande beaucoup de vivacité et de force dans l’entendement, et une facilité peu commune à peindre promptement les impressions qui lui ont été transmises.
La concision veut que l’on emploie le moins de mots possibles pour exprimer une idée ; il faut alors en peu de mots faire entendre beaucoup de choses. […] Mal employée, elle nuit à la clarté ; on ne doit s’en servir pour cette raison qu’avec beaucoup de circonspection. […] La répétition donne quelquefois beaucoup de grâce à la pensée. […] Le lecteur surpris agréablement s’occupe de cette image ; pour lui la chose intellectuelle est sensible, il la voit, l’admire, la compare à la chose physique, et la métaphore, qui a peut-être donné beaucoup de travail à l’écrivain, lui paraît la chose la plus simple du monde. […] Celui qui cherche trop les pensées, risque de s’en permettre beaucoup de communes, de forcées, de fausses même ; car rien n’est si près de l’erreur que les généralités.
Le genre de l’oraison funèbre tient beaucoup de celui du sermon ; mais plus variée, plus étendue, plus élevée, elle offre plus de ressources à l’imagination, et un champ bien plus fécond en leçons utiles pour les auditeurs.
Sans doute, la tribune et le barreau ont conservé beaucoup de leurs anciennes prérogatives ; l’éloquence de l’avocat en tout pays, et celle du représentant, dans les gouvernements constitutionnels, sont encore une des voies les plus rapides et les plus sûres pour arriver à la fortune, aux hautes dignités, à la considération nationale, à la célébrité européenne ; enfin la société moderne a vu naître et fleurir une troisième branche d’éloquence inconnue à l’antiquité, celle de la chaire.
Je ne veux pas me trouver jeudi à l’élection de l’Académie, et je pense que vous ne me désapprouverez point ; car je n’ai pas d’autre moyen d’éviter beaucoup de choses désagréables1.
Quand nous nous sommes bien alambiqué le cerveau pour trouver une suite aux choses présentes et pour en tirer des conséquences touchant celles qui doivent arriver, il se trouve que nous avons imité les enfants, qui se donnent beaucoup de peine à faire des maisons de cartes que le moindre vent renverse, ou qui seraient inutiles quand il ne les renverserait pas.
Je conçois bien qu’il y a beaucoup de spectateurs qui aiment beaucoup mieux entendre des douceurs à la comédie, que d’y voir jouer leurs défauts, et qui sont intéressés à préférer un dialogue insipide à cette plaisanterie fine qui attaque les mœurs : rien n’est plus désolant que de ne pouvoir être impunément ridicule. […] Il n’est pas bien honnête, et pour beaucoup de causes, Qu’une femme étudie et sache tant de choses. […] Dans quelques-unes de ses pièces en vers, il y a beaucoup de fautes : mais le style du Misanthrope, du Tartuffe et des Femmes savantes, est, à peu de chose près, aussi pur, aussi correct que celui des chef-d’œuvres des meilleurs écrivains du siècle dernier. […] Il y a beaucoup de jeu et de vivacité dans les scènes. […] Mais observons ici qu’on trouvera dans toutes ces farces beaucoup de scènes dignes de la haute comédie.
J’ai dit, juges, qu’il y avait chez presque tous les Siciliens beaucoup de ces vases, et j’avance hardiment que maintenant il n’y en a pas un seul. […] Quand il aura fait ces questions avec beaucoup de force et de gravité, je lui demanderai, à mon tour, pourquoi Verrès, sans aucune preuve nouvelle, sans nulle justification, sans sujet, a soudainement ordonné qu’on mit Apollonius hors de prison ? […] Vous n’avez point réfléchi, si toutefois vos passions vous permettaient de faire un retour sur vous-même, que cette fonction, qu’il est difficile de remplir, même avec beaucoup de sagesse et de vertu, était échue au plus insensé et au plus méchant des hommes. […] Les navires de Ségeste, de Tyndaris, d’Herbite, d’Héraclée, d’Apollonie, d’Haluntium, voguaient à la suite : belle flotte en apparence, mais faible et mal équipée, parce qu’on avait renvoyé beaucoup de combattants et de rameurs. […] Beaucoup de Romains et de Siciliens l’avaient déjà vu plusieurs fois dans cet équipage.
On peut par conséquent y mettre beaucoup de chaleur, de force et de dignité : elle est naturellement lyrique. […] C’est ainsi que Scarron fait de Jupiter en querelle avec sa femme un mari brutal, de Junon une commère acariâtre, de Vénus une mère complaisante et facile, d’Énée un dévot larmoyant et niais, de Didon une veuve ennuyée de l’être, d’Anchise un vieux bavard, de Chalcas un vieux fourbe, de la Sibylle une devineresse, une diseuse de logogriphes, de l’oracle d’Apollon, un faiseur de rébus picards . — Ce genre, qui a pour but de faire rire, demande pour être supportable, beaucoup de verve, de saillie et d’originalité ; et encore ne tarde-t-il pas à amener l’ennui et le dégoût.
Il ne faut ni beaucoup de génie, ni beaucoup d’imagination, pour atteindre à ce style ; il suffit du travail et de l’attention : c’est celui qu’il faut étudier avec le plus de soin, parce qu’il n’est point de sujet auquel il ne convienne, et qu’il en est beaucoup où il est indispensable.
Pourtant il y a quelquefois beaucoup de poésie dans la prose : les ouvrages de Bossuet, de Bernardin de Saint-Pierre et de Chateaubriand sont là pour le prouver, et les vers en sont parfois totalement dépourvus : la comédie, par exemple, n’est qu’une conversation rimée.
Villemain dit à ce sujet : « Si nul publiciste n’a plus de sens et de justesse que lui, nul écrivain aussi n’a plus de trait et de saillie. » Il faut même ajouter que sa vive expression, son tour ingénieux et pittoresque, ont trompé beaucoup de lecteurs sur le sérieux et la solidité de ses réflexions.
Il y a, ce me semble, beaucoup de rapport entre la perte d’une main et d’un frère1 : vous avez ci-devant souffert la première sans que j’aie jamais remarqué que vous en fussiez affligé ; pourquoi le seriez-vous davantage de la seconde ?
Parmi beaucoup de sable il y a, je l’espère, quelques grains d’or.
Cet homme est un oncle qui eut pour moi des entrailles paternelles, qui m’a voulu et fait beaucoup de bien, qui m’est plus cher et plus respectable que je ne puis l’exprimer.
Les exemples de synecdoque que vous venez de citer se rapprochent beaucoup de la métonymie. […] Elles donnent de l’éclat au discours ; mais c’est un genre d’ornements dont il faut être sobre, parce qu’en recherchant les pensées on risque de s’en permettre beaucoup de mauvaises. […] Le style concis est celui qui fait entendre beaucoup de choses en peu de mots. […] Les inflexions de la voix dépendent beaucoup de la situation qu’on interprète ; sur ce point les meilleurs guides, après une bonne maîtresse, sont le tact et la sensibilité.
L’eau en est très chaude et très salée : elle jette sur ses bords beaucoup de bitume, que les Arabes ramassent. […] Digne fils d’un tel père et d’une telle mère, il s’acquit beaucoup de gloire par ses exploits militaires, et gagna tous les cœurs par les belles qualités de son âme.
Inculpé dans toutes ses actions, dans toutes les parties de son administration, il se trouvait réduit à la nécessité toujours dangereuse de parler beaucoup de lui, et de rappeler le bien qu’il avait fait.
L'ironie est un moyen de réfutation dont l'orateur n'use qu'avec beaucoup de réserve, et seulement lorsque les preuves de son adversaire ont fait peu d'impression. […] 12° La périphrase ou circonlocution, emploie beaucoup de mots pour exprimer une pensée qui eût pu se tendre par peu de mots. […] La nouvelle littérature a produit beaucoup de hors-d'œuvre.
» C’est cette prière sans interruption que demande saint Paul : prière que beaucoup de gens de piété s’imaginent être impraticable, mais dont la pratique sera très facile à quiconque saura que la meilleure de toutes les prières est d’agir avec une intention pure, en se renouvelant souvent dans le désir de faire tout selon Dieu et pour Dieu ».
Au milieu des horreurs de la guerre, dans la fermentation des esprits, dans le tumulte des armes, on devait s’attendre que la république, agitée par de violentes secousses, quel que fût l’événement, perdrait beaucoup de sa splendeur, de sa stabilité et de sa force : on devait s’attendre que les deux chefs, les armes à la main, se permettraient bien des excès qu’ils auraient condamnés au sein de la paix.
. — Il est aisé de répondre à ces critiques, et Voltaire l’a fait avec beaucoup de justesse.
Il faut, dit Pline, lire beaucoup, mots non beaucoup de choses.
Il ne vous reprocherait pas même vos divers et ingénieux collaborateurs à beaucoup de jolis ouvrages que vous n’avez pas faits seul, mais qui n’auraient pas été faits sans vous.
Ce petit poème a beaucoup de grâce et de naïveté, et le couplet ne peut guère avoir de plus jolie forme que celle-ci.
La lettre précédente est une des meilleures qu’il ait écrites, elle a cependant beaucoup de défauts. […] Philippe de Commines a écrit l’histoire de Louis XI ; pendant la vie de ce prince, de Commines, attaché à sa personne, fut initié à beaucoup de petits secrets qu’il révéla dans son ouvrage. […] Dans la dernière il a poursuivi trop longtemps l’ennemi qui s’est rallié, et qu’il n’a pu mettre en déroute qu’en perdant beaucoup de monde, il a été accusé pour ce fait par les tribuns du peuple. […] Mais j’ai perdu beaucoup de monde dans le dernier combat ? […] Beaucoup de pécheurs qui ne veulent pas se convertir ; encore plus qui le voudraient mais qui diffèrent leur conversion ; plusieurs autres, qui ne se convertissent jamais que pour retomber enfin, un grand nombre qui croient n’avoir pas besoin de conversion ; voilà le parti des réprouvés !
Nous n’avons rien dans ce second genre qui soit plus ancien qu’Homère, quoique, selon toute apparence, il y ait eu beaucoup de ces ouvrages avant lui. […] L’épopée a, pour étendre sa fable, beaucoup de moyens que n’a point la tragédie.
. — Je vous crois sans peine, et c’est l’effet le plus naturel de tont cet amas d’idées qui reviennent à la même, dont ils chargent sans pitié la mémoire de leurs auditeurs. » « Quand on divise, dit Fénelon, il faut diviser simplement, naturellement, il faut que ce soit une division qui so trouve toute faite dans le sujet même ; une division qui éclaircisse, qui range les matières, qui se retienne aisément et qui aide à retenir tout le reste ; enfin une division qui fasse voir le grandeur du sujet et de ses parties. » Enfin Condillac, venant à l’appui de tout ce qui précède : « Commencer, dit-il, par des divisions sans nombre pour afficher beaucoup de méthode, c’est s’égarer dans un labyrinthe obscur pour arriver à la lumière.
Ils flattent par intérêt ; mais connaissez-vous beaucoup de flatteurs désintéressés ?
Et l’on ne peut nier que Chapelain n’eût pour son temps beaucoup de littérature et de mérite : mais il fut un de ces poëtes attardés qui avaient le malheur de parler une tout autre langue que Boileau et ses amis.
J’en ai beaucoup d’autres, comme dit madame de Bouillon3, mais je n’ai pas celle-là ; cette pensée n’est que dans votre tête, et j’ai fait ici mes preuves de générosité sur le sujet des disgraciés4, qui m’ont mise en honneur dans beaucoup de bons lieux, que je vous dirois bien si je voulois.
Joubert dit : « Les très-bons écrivains écrivent peu, parce qu’il leur faut beaucoup de temps pour réduire en beauté leur abondance ou leur richesse. » 2.
Il eut des disciples, des imitateurs, l’abbé Terrasson, qui « cependant, dit Villemain, emprunta beaucoup de choses à Fontenelle, mais non l’art d’amuser ; » Mairan, qui, secrétaire de l’Académie des sciences après Fontenelle, a écrit une agréable histoire des aurores boréales. […] Ce sujet se confond trop souvent avec notre histoire politique pour en être détaché sans perdre beaucoup de son intérêt. […] Je conviens avec vous que les belles-lettres et les sciences ont causé quelquefois beaucoup de mal. […] — Aux vertus qu’on exige dans un domestique, Votre Excellence connaît-elle beaucoup de maîtres qui fussent dignes d’être valets ? […] Il y avait dans ces pages un sentiment vrai et profond de la nature, de ses beautés et de ses harmonies, beaucoup de fraîcheur dans le coloris, de grâce dans l’imagination, de sincérité dans l’expression du sentiment moral et religieux.
C’est à eux que s’adresse Quintilien au livre IX : « Cependant je n’approuve pas, dit-il, le scrupule de ceux qui veulent que le nom marche toujours avant le verbe, le verbe avant l’adverbe, le substantif avant l’adjectif et le pronom ; car souvent le contraire a beaucoup de grâce. » Les Latins croyaient donc aussi à l’ordre naturel ; s’ils s’en écartaient, ce n’était point par raison, mais pour ajouter de la grâce au discours ; et de ceux-là du moins l’on ne peut dire ce que l’on a dit des rhéteurs modernes qui partagent notre opinion, qu’ils sont entrainés par l’habitude de la construction française.
Fénelon unit toujours à beaucoup de vertu beaucoup d’ambition généreuse et de dextérité dans la conduite.
Il en est ainsi dans ces façons de parler : Je ne dédaigne pas vos présents, c’est-à-dire j’en fais beaucoup de cas. […] Disertus (de diversim et serere, semer) est un homme qui sait et qui dit beaucoup de choses d’une manière facile, claire et élégante. — Eloquens (de ex et loqui) est un homme disert, qui a du nerf dans l’expression, de l’élévation dans la pensée et de la chaleur dans le sentiment ; un homme qui émeut, qui touche, qui persuade. — Facundus (de fari) est un homme qui s’énonce en beaux termes et avec agrément. […] Par extension, celui qui a beaucoup de biens. […] J'immolerai beaucoup de victimes au pied de tes autels. — Victima (de victor), victime qui n’était immolée qu’après la victoire, et par celui qui avait vaincu l’ennemi.
Je mérite votre pitié, Monsieur, et quelque part dans l’honneur de votre amitié, si on la mérite par une sincère estime et beaucoup de vénération pour votre vertu. […] Mais il faut achever de conquérir ce royaume, et puis voir les antiquités ; il y en a beaucoup de belles, vous savez ma passion : je suis fou de l’antique.
Au xviie siècle, il y avait déjà beaucoup de larrons de noblesse.
Mais si les Français marchent vite et longtemps, quoique petits et portant de lourds fardeaux, ce n’est pas seulement parce qu’ils sont bien conformés, et qu’ils mangent beaucoup de pain, c’est qu’ils excellent par leur moral.
« Il faut, dit Quintilien, avoir soin d’être conséquent, et ne pas faire comme beaucoup de gens qui, après avoir commencé par une tempête, finissent par un incendie ou une ruine ; ce qui est extrêmement vicieux102. » Condillac explique ce que c’est qu’une métaphore préparée, en citant madame de Sévigné : « Vous êtes bonne quand vous dites que vous avez peur des beaux esprits.
Je conviens avec vous que les belles-lettres et les sciences ont causé quelquefois beaucoup de mal.
ni facile de clore en peu de mots beaucoup de sens. […] On ramène bien aussi vers l’horizon de la mer une multitude de rayons qui auraient été se perdre sur le sol, vers l’espace ou dans l’intérieur des terres : mais le cylindre de lumière réfléchie n’a plus que la largeur du miroir ; la zone qu’il éclaire a précisément les mêmes dimensions à toute distance, et à moins qu’on n’emploie beaucoup de miroirs pareils, diversement orientés, l’horizon contient de nombreux et larges espaces complétement obscurs, où le pilote ne reçoit jamais aucun signal. […] Il y a partout beaucoup de rochers de granit. […] Ils ne sont pas méchants, mais simples et candides, parce qu’ils n’ont pas encore eu le spectacle de nombreuses perversités ; confiants, parce qu’ils n’ont pas été trompés souvent ; pleins d’espérance, parce que leur nature bouillante ressemble à l’ivresse du vin, et que d’ailleurs ils n’ont pas encore éprouvé beaucoup de mécomptes46.
Tel est l’exemple suivant : « Les avares sont pleins de désirs; ceux qui sont pleins de désirs sont privés de beaucoup de choses ; ceux qui sont privés de beaucoup de choses sont malheureux ; donc les avares sont malheureux. » Dilemme. […] L’exemple (en grec τὸ παράδειγμα) a beaucoup de rapport avec l’induction, dit Aristote (Rhét. […] Voici une pièce qui offre beaucoup de traits de ce genre : elle est du père du Cerceau : C’est agir, travailler que de porter ses chaînes, Et l’on est fainéant, si l’on ne le fait pas. […] L’hyperbole, si elle n’est exclue des sujets sérieux, n’y peut être employée, du moins, qu’avec beaucoup de ménagement.