Parmi ces malheureux que je ne regardais pas sans compassion, j’en remarquai un qui me frappa ; je crus reconnaître en lui Fabrice, mon ancien camarade et mon compatriote. […] Les anciens comptaient sept merveilles du monde : 1° les jardins suspendus et les murs de Babylone ; 2° les pyramides de l’Égypte ; 3° le phare d’Alexandrie ; 4° le colosse de Rhodes ; 5° le Jupiter olympien de Phidias ; 6° le temple de Diane à Éphèse ; 7° le tombeau de Mausole, roi de Carie.
L’ancien régime paraît avoir capitulé. […] Notre histoire nationale ne savait encore ni emprunter aux anciens leurs savante composition, ni à nos vieux récits leur naturel. « On laissait chez nos anciens chroniqueurs la vie de l’histoire ; on n’en tirait que des restes arides. […] Était-il vrai que le dogme ancien se fût brisé au premier contact de la critique ? […] Les anciens regardaient trop exclusivement l’histoire comme un art. […] — C’est mon bon ange, Excellence, puisque je suis assez heureux pour retrouver mon ancien maître.
Les anciens avaient aussi leurs Orateurs Panégyristes. […] » Ceux qu’a vantés l’ancienne Rome93, et ceux qui, avant lui, s’étaient distingués sur le théâtre de la France, possédaient plus ou moins de ces qualités. […] Les anciens, comme je l’ai déjà dit, louaient les grands hommes vivants : ils louaient aussi les morts. […] Une étude encore importante, à laquelle l’Orateur du barreau doit s’appliquer, est celle des grands Orateurs, soit anciens, soit modernes. […] L’usage de les haranguer au moment d’une bataille, a été constamment pratiqué chez les anciens ; il ne l’est plus tant parmi nous.
Apprenez, maître Jacques, vous et vos pareils, que c’est un coupe-gorge qu’une table remplie de trop de viandes2 ; que, pour bien se montrer ami de ceux que l’on invite, il faut que la frugalité règne dans les repas qu’on donne, et que, suivant le dire d’un ancien, il faut manger pour vivre et non pas vivre pour manger. […] On appelait ainsi la partie de l’ancien habillement français qui couvrait le corps depuis le cou jusque vers la ceinture.
Nous avons vu toute la race royale presque éteinte ; les princes, l’espérance et l’appui du trône, moissonnés à la fleur de l’âge ; l’époux et l’épouse auguste, au milieu de leurs plus beaux jours, enfermés dans le même cercueil, et les cendres de l’enfant suivre tristement et augmenter l’appareil lugubre de leurs funérailles2 ; le roi, qui avait passé d’une minorité orageuse au règne le plus glorieux dont il soit parlé dans nos histoires, retomber de cette gloire dans des malheurs presque supérieurs à ses anciennes prospérités, se relever encore plus grand de toutes ces pertes, et survivre à tant d’événements divers pour rendre gloire à Dieu et s’affermir dans la foi des biens immuables. […] Terre infortunée qui, arrosée du sang de Jésus-Christ, et consacrée par les mystères qui ont opéré le salut de tous les hommes, gémissez pourtant encore, malgré tous les efforts de nos pères, sous une dure servitude, pour servir sans doute de monuments jusqu’à la fin à la vérité des prédictions du Sauveur ; terre infortunée, vous rappelâtes alors, en voyant ce pieux héros armé pour la délivrance de la sainte Jérusalem, vous rappelâtes vos anciens jours de gloire et d’allégresse ; vous parûtes animée d’une nouvelle espérance, vous crûtes revoir les Josué, les Gédéon, les David, a la tête de vos tribus, qui venaient briser votre joug et vous délivrer de la servitude et de l’oppression d’un peuple incirconcis.
Petites pièces anciennes. […] Le lai était une très ancienne chanson française.
Les Trois Genres de Causes : le Démonstratif, le Délibératif et le Judiciaire On considère ordinairement l’art oratoire comme susceptible de recevoir trois applications différentes que les anciens ont nommées les trois genres de Causes : le Démonstratif, le Délibératif et le Judiciaire. […] Ces trois genres de causes, qui étaient regardés par les anciens comme indispensables à tout bon discours, se trouvent néanmoins fort souvent réunis.
C’est ce jugement pur et fin, composé de connaissances et de réflexions, que possèdera d’abord la critique ; il a pour fondement l’étude des anciens, qui sont les maîtres éternels de l’art d’écrire, non pas comme anciens, mais comme grands hommes.
L’épigramme, chez les anciens, n’était le plus souvent qu’une simple inscription. […] Nos anciens poètes, comme Villon et Marot, n’y ont employé que les vers de dix et de huit syllabes, celui de douze étant trop grave et trop pesant pour un poème qui doit garder la naïveté du vieux temps. […] Le suivant, qui est un des plus anciens de notre langue, passe pour un des meilleurs.
Nous avons, soit des anciens, soit des modernes, des poëmes didactiques sur tous ces différens objets. […] C’est ce qu’on voit dans toutes les bonnes pièces de théâtre, soit des anciens, soit des modernes. […] C’est sur ces deux pivots que roulent les intrigues des bonnes comédies des anciens et des modernes. […] Je vais faire connoître les bons poëtes comiques, soit anciens, soit modernes. […] On en trouve cependant des exemples dans quelques tragédies, soit des anciens, soit des modernes.
Il était là maintes filles savantes Qui mot pour mot portaient dans leurs cerveaux Tous les noëls1 anciens et nouveaux. […] C’est une ancienne religieuse professe : on appelait de ce dernier nom celle qui avait prononcé des vœux définitifs, après le temps de son noviciat expiré.
Nous n’avons rien dans ce second genre qui soit plus ancien qu’Homère, quoique, selon toute apparence, il y ait eu beaucoup de ces ouvrages avant lui. […] Il est bien aisé, disait Euclide l’ancien, de faire des vers, lorsqu’on se permet d’étendre et de changer les syllabes. […] Ce qui se fera si les fables sont un peu moins longues que celles des anciens : si l’on tâche, par exemple, de les renfermer dans la durée de ce qu’on joue de tragédies en un jour. […] Or, dit-on, la tragédie est comme les anciens comédiens pensent que les nouveaux sont à leur égard. […] Or l’épopée est à l’art chargé-de la tragédie ce que les anciens acteurs sont aux nouveaux.
Si, d’un côté, les prologues et les parabases de l’ancienne comédie rentraient dans les exigences du début, de l’autre, ils étaient contraires à la nature de la poésie dramatique. […] Nous n’avons pas non plus à imiter les anciens dans leur conduite à l’égard des juges. […] Les anciens appellent vulgaire l’exorde qui peut appartenir à plusieurs sujets ; commun ou commuable, celui dont l’adversaire peut faire usage ou qu’il peut même, à l’aide de légers changements, retourner contre nous ; étranger ou emprunté, non-seulement celui qui ne convient pas au sujet, mais surtout celui qui semble amener une conséquence tout opposée à celle qu’on a en vue : tel cet exorde d’Isocrate dont Longin fait si justement la critique dans son Traité du sublime.
Dès la plus tendre enfance, il fut nourri dans les langues anciennes qu’il apprit en se jouant. […] Ie me tiens à cheval sans desmonter, et sans m’y ennuyer, huit et dix heures, Vires ultra sortemque senectæ 5 : nulle saison m’est6 ennemie, que7 le chauld aspre d’un soleil poignant8 ; car les ombrelles9, dequoy, depuis les anciens Romains, l’Italie se sert, chargent plus les bras qu’ils ne deschargent la teste. […] Magne, ancien ministre des finances, et l’on peut encore reconnaître toute l’exactitude de la description de Montaigne.
Toutes ces dryades affligées que je vis hier, tous ces vieux sylvains qui ne savent plus où se retirer, tous ces anciens corbeaux établis depuis deux cents ans dans l’horreur de ces bois, ces chouettes qui, dans cette obscurité, annonçaient, par leurs funestes cris, les malheurs de tous les hommes : tout cela me fit hier des plaintes qui me touchèrent sensiblement le cœur ; et que sait-on même si plusieurs de ces vieux chênes n’ont point parlé, comme celui où était Clorinde1 ? […] Alors m’étant trouvée par malheur assez imparfaite de corps et d’esprit pour vous donner sujet de faire un fort joli portrait de moi, vous le fîtes et vous préférâtes à notre ancienne amitié, à notre nom et à la justice même, le plaisir d’être loué de votre ouvrage. […] De Coulanges, oncle et ancien tuteur de madame de Sévigné.
La première déclinaison n’a de crément au singulier que dans l’ancienne forme de génitif en aï, comme aulaï, pictaï, où a crément est long. […] 3° dans la plupart des noms de peuples anciens, comme Sax-o, ŏnis ; Æthi-ops, ŏpis. […] Ajoutez famē, ablatif de l’ancienne forme fam-es, ei.
Les locutions de ce genre sont très-fréquentes chez les poëtes anciens. […] Comme il n’y avait point d’hôtelleries publiques chez les anciens, on allait loger chez ses amis. […] Selon d’autres, il serait tiré de Pontus, dieu de la mer, plus ancien que Neptune. […] — Antiquus, ancien, antique. […] Cic. — Antiqui se dit des uns et des autres ; les anciens.
608Ainsi le joueur-de-flûte 609ajouta à son art ancien 610et le mouvement (la danse), 611et le luxe du costume ; 612et se-promenant 613il traîna une longue robe 614per pulpita. sur les théâtres. […] C’était un usage chez les anciens. […] On a remarqué déjà, et c’est en effet une observation assez curieuse, que les trois plus anciens poëtes latins, Livius Andronicus, Quintus Ennius, et Pacuvius, son neveu, sont tous les trois originaires de la grande Grèce : le premier était né à Tarente, le second à Rudies, près de Tarente, et le troisième à Brindes. […] Il ne faut pas oublier que chez les anciens la toile, au lieu descendre du plafond, comme chez nous, à la fin d’une pièce, s’élevait au contraire de bas en haut.
Lorsque l’écrivain ou l’orateur veulent communiquer le fruit de leurs pensées, soit par écrit, soit de vive voix, leur but principal est de persuader, c’est-à-dire de faire passer dans les âmes les sentiments dont ils sont animés ; et, pour réussir, ils doivent instruire, convaincre et toucher : c’est là ce que les anciens appelaient les trois devoirs de l’orateur. […] Corneille et Racine n’ont-ils pas profité d’une manière éclatante des études qu’ils ont faites sur les auteurs anciens ? […] Non, sans doute ; mais Fénelon avait médité les anciens, et il avait su tirer profit de leur lecture. […] L’orateur sacré peut puiser ces lieux communs dans l’Écriture sainte, dans les Pères de l’Église, dans l’Histoire Ecclésiastique ; l’orateur du barreau les découvrira dans les lois, dans les arrêts ou ordonnances, dans les dépositions des témoins ; l’historien, les écrivains en général pourront recourir aux traditions, aux ouvrages célébrés tant anciens que modernes, aux auteurs regardés comme jouissant de l’estime publique, etc. […] Rousseau voulant prouver que le duel n’est qu’un préjugé barbare, qui n’a point sa racine dans le cœur humain, cite d’abord des exemples tirés de l’histoire des peuples anciens : César envoya-t-il un cartel à Caton, ou Pompée à César pour tant d’affronts réciproques, et le plus grand capitaine de la Grèce fut-il déshonoré pour s’être laissé menacer du bâton ?
Aussi voit-on la poésie prêter ses ornements et sa forme aux plus anciens traités didactiques. […] Le poème descriptif, tel que nous venons de le définir, n’était pas connu des anciens. […] L’iambe est une satire amère et passionnée dans un rythme qui rappelle la marche rapide de l’iambe chez les anciens. […] Mais cet art de ménager et de flatter l’amour-propre au lieu de le blesser, n’est autre chose que l’éloquence naïve, l’éloquence d’Ésope chez les anciens, et de La Fontaine chez les modernes. […] Le plus ancien que nous connaissions est celui qu’on trouve au livre des Juges (ix, 8, 15), où les arbres veulent élire un roi.
L’exemple est un enthymème, où la majeure s’appuie, non sur une raison abstraite, mais sur l’autorité d’un fait, comme l’opinion d’un grand homme ou d’un jurisconsulte ancien, les institutions, les monuments, les actes des ancêtres. […] Les anciens en comptaient d’autres, qui ne sont plus dans nos mœurs : les oracles, les augures, les prodiges, les livres sibyllins, les réponses des prêtres, des aruspices, des devins, etc.
Philippe, roi de Macédoine, détruisit Olynthe, ville ancienne et célèbre. […] Les anciens surnommèrent l’Espagne Ibérie, du nom du fleuve de l’Èbre. — 4. […] Tous les anciens peuples ont obéi primitivement à des rois. — 2. […] Superstitions des peuples anciens. […] Sur les anciennes mœurs des Romains.
Vous rencontrez un ancien ami de votre enfance et vous acceptez l’hospitalité sous son toit modeste. […] Le propriétaire était un ancien marin dont le caractère était brusque et qui était alors de fort mauvaise humeur. […] Le jeune homme qu’un ancien ami de son père corrigea de la passion du jeu par ce moyen aussi étrange que généreux, s’appelait Dussaulx. […] Les anciens Romains poussaient le maintien de la discipline jusqu’à une rigueur inouïe. […] Une loi ancienne et absurde veut qu’aucun de ceux qui suivent l’empereur à la chasse ne porte des armes ; ses enfants eux-mêmes sont soumis à cette loi.
Il y a ordinairement chez les anciens plus de profondeur, de raison et de goût. […] Les anciens ont souvent fait usage de la péroraison pathétique dans l’éloquence du barreau. […] Tous les anciens ont suivi la division donnée par Aristote. […] Quoique cette ancienne classification ne soit pas très rigoureuse, il ne faut donc pas la dédaigner. […] Dans ce genre, Bossuet a effacé tous ses rivaux anciens et modernes.
« Notre langue, dit-il, est trop sévère sur ce point ; elle ne permet que des inversions douces ; au contraire, les anciens facilitaient par des inversions fréquentes les belles cadences, la variété et les expressions passionnées ; les inversions se tournaient en grandes figures, et tenaient l’esprit suspendu dans l’attente du merveilleux. » Tout cela est vrai, mais c’est une nécessité des langues analytiques, qu’il est difficile et hasardeux de faire fléchir ; j’ai dit pourquoi. […] Je n’entends donc parler ici ni de ce que les anciens appelaient anastrophe, qui consistait à transposer deux mots me cum pour cum me ; his accensa super ; ni de ce qu’ils nommaient tmèse, qui coupait un mot en deux : … hyperboreo septem subjecta trioni ; ni même de l’hypallage, figure par laquelle on attribue à certains mots d’una phrase des inflexions ou modifications qui appartiennent réellement à d’autres mots, sans cependant qu’il soit possible de se méprendre au sens : Ibant obscuri sola sub nocte per umbram, pour obscura soli ; Et caligantem nigra formidine lucum, pour et formidatum nigra caligine, etc. […] C’est ce qu’on peut conclure d’ailleurs des plus anciens commentateurs latins ; ordo est, disent-ils, toutes les fois qu’ils veulent expliquer une phrase difficile en rétablissant la construction.
De tous les exercices propres à les agrandir et à les fortifier, le plus efficace est cet ensemble d’études auquel on a donné le nom d’humanités et qui s’occupe surtout de la langue nationale et des langues anciennes. […] L’art y ajoute ce que les anciens appelaient topiques, lieux ou lieux communs. […] Le rhythme consiste dans la disposition, selon les lois de l’euphonie, de tous les mots d’une phrase, et dans la construction des périodes, dont les anciens rhéteurs distinguaient trois formes principales : la période carrée, la période ronde, et la période croisée.
Quand je parle des anciens Romains, j’entends ceux qui ont vécu avant que l’accroissement de leur empire eût altéré la simplicité de leurs mœurs. […] Toutes les vertus humaines étaient chez les anciens ; les vertus divines ne sont que chez les chrétiens. […] C’était presque toujours sur l’art des anciens qu’il avait coutume de s’entretenir. […] Les anciens prêtres se cachaient et disaient la messe dans les bois. […] Cette musique n’appartient qu’à la Russie, et c’est peut-être la seule chose particulière à ce peuple qui ne soit pas ancienne.
Mais quelque bons que puissent être ces différents traités, il faut toujours remonter aux sources, qui, chez les anciens, sont aussi abondantes que pures. […] Les rhéteurs anciens donnaient avec le plus grand détail toutes les règles relatives au genre judiciaire. […] Il n’est pas inutile de connaître en gros ces différentes sources de preuves, que les anciens nommaient lieux oratoires, et qui leur sont communs avec les logiciens : le mal serait de leur donner une importance qu’ils n’ont pas. […] Plusieurs anciens, tels que des hommes sans nom et sans gloire, seront ensevelis dans l’oubli : Agricola, peint par l’histoire, livré par elle à la postérité, ne mourra point. » Mort de Turenne, Par Fléchier. […] Voir l’exposé de la méthode que nous appliquons à l’étude des langues anciennes : il se trouve en tête de notre Manuel pratique de langue grecque et de notre Manuel pratique de langue latine.
Pourtant ne soyons pas honteux de l’objet de notre adoration : nous adorons un enfant ; mais cet enfant est plus ancien que le temps. […] Considérons, dans l’ancienne loi, Moïse, et, dans la nouvelle, Jésus-Christ : le premier, destiné à sauver le peuple de la tyrannie des Égyptiens, et à faire luire sur Israël la lumière incorruptible de la loi, passe quarante ans entiers à mener paître les troupeaux de son beau-père, inconnu aux anciens et à lui-même, ne sachant pas à quoi Dieu le préparait par une si longue retraite ; et Jésus-Christ, trente ans obscur et caché, n’ayant pour tout exercice que l’obéissance, et n’étant connu au monde que comme le fils d’un charpentier. […] On l’a blâmé de nous avoir offert sous des noms anciens des courtisans de Louis XIV. […] J’aimerais autant, si vous voulez lire quelque livre français, que vous prissiez la traduction d’Hérodote, qui est fort divertissant, et qui vous apprendrait la plus ancienne histoire qui soit parmi les hommes après l’Écriture sainte. […] Sous ce feuillage, on entend Philomèle845 qui chante d’une voix plaintive et mélodieuse ses anciens malheurs, dont elle n’est pas encore consolée.
On ne trouve pas chez les anciens l’ombre d’une institution en faveur des infortunés : la philosophie ni le paganisme ne séchèrent jamais une seule larme. […] La société moderne n’existait pas aux mêmes conditions que l’ancienne. […] Les anciennes sciences s’étendent et s’appliquent ; des sciences nouvelles s’élèvent ; on pénètre dans les plus profondes obscurités de la terre, et l’on va y découvrir les premières ébauches de la création et les plus anciennes œuvres de Dieu. […] On entre communément par d’anciennes carrières de pouzzolane qui ont servi, sans doute, à la construction des monuments de Rome et qui furent l’ouvrage des anciens. […] Naguère, quant à la force de la lumière, les phares modernes étaient à peine supérieurs aux anciens.
Apprenez, maître Jacques, vous et vos pareils, que c’est un coupe-gorge qu’une table remplie de trop de viandes5 ; que, pour bien se montrer ami de ceux que l’on invite, il faut que la frugalité règne dans les repas qu’on donne, et que, suivant le dire d’un ancien, il faut manger pour vivre, et non pas vivre pour manger. […] Mais, sur toute chose, ce qui me plaît en lui, et en quoi il suit mon exemple, c’est qu’il s’attache aveuglément aux opinions de nos anciens, et que jamais il n’a voulu comprendre ni écouter les raisons et les expériences des prétendues découvertes de notre siècle, touchant la circulation du sang2, et autres opinions de même farine. […] Il y avait quelque courage à parler ainsi, sous l’ancien régime, devant la cour de France.
Voyez avec quelle sage retenue, avec quelle décence enjouée, avec quelle urbanité La Motte défend son sentiment dans la fameuse querelle de la préférence des anciens sur les modernes, tandis que son adversaire, la savante madame Dacier, s’emporte presque jusqu’à la fureur et à la grossièreté. […] Longin, né à Athènes dans le troisième siècle de l’ère chrétienne, avait composé en grec des Remarques critiques sur les anciens auteurs, et d’autres ouvrages de philosophie et de littérature.
« L’orateur romain, dit l’ancien rhéteur Severianus, doit être plus abondant que l’orateur attique, plus précis que l’asiatique, Allico copiosior, Asiatico pressior. » A en juger par ce qui nous reste des Orientaux, Severianus disait juste. […] Les efforts tentés au xvie pour rapprocher le français de la majesté des langues anciennes avaient été infructueux.
« L’Énéide de Virgile ne fut pas à Rome une œuvre native et inspirée : c’est une admirable copie de l’art grec dans le& premiers livres, et un monument indigène, une épopée nationale dans les derniers ; mais dans Ta partie même la plus épique de son ouvrage il est moins vrai qu’Homère, que le Dante, ou même que le Camoëns : il a la simplicité que donnent l’art et le goût, mais non cette naïveté primitive des anciens récits. […] Si les personnages sont historiques, ils doivent agir et parler d’après leur caractère connu et d’après les mœurs de leur époque ; rien ne serait plus choquant que de braver à ce sujet l’opinion reçue et de donner, par exemple, des idées, des opinions modernes à des héros anciens.
Vauvenargues parle des livres anciens qui l’ont passionné 1 Les Vies de Plutarque2 sont une lecture touchante ; j’en étais fou dans mon enfance ; le génie et la vertu ne sont nulle part mieux peints ; l’on y peut prendre une teinture de l’histoire de la Grèce et même de celle de Rome3. […] Ce passage est emprunté à une lettre que Vauvenargues adressait au marquis de Mirabeau ; parlant des conférences morales qu’il avait avec son frère, il vient à disserter sur les livres anciens.
Elle tenait dans l’éloquence des anciens une place plus considérable que de nos jours. […] Les rhéteurs anciens avaient fait de la mnémonique une étude longue et minutieuse qui n’est plus guère pour nous qu’un objet de curiosité. […] Ce précepte des anciens maîtres doit être aussi la première règle de l’art d’écrire. […] Du pathétique chez les anciens. — 8. […] et que sais-je si nos dernières défaites n’expiaient pas l’équité douteuse ou l’orgueil inévitable de nos anciennes victoires ?
Rollin, Histoire ancienne, liv. […] Parmi tous ces écrivains illustres, et tous ceux qui auraient pu compléter cette liste si honorable pour les lettres, nous devons reconnaître et avouer hautement que les auteurs anciens, par leur génie, ont servi de modèles à la plupart de leurs dignes émules des temps du Moyen-Âge et des temps modernes. […] Cette école a pris subitement la résolution de rester sans admiration pour les chefs-d’œuvre que les croyances mythologiques anciennes ont enfantés, ou qu’elles ont embellis de leurs grâces. […] La querelle des anciens et des modernes était déjà engagée depuis longtemps, et Boileau, ce rigide législateur de la beauté de la langue française, gardait toujours le silence, lorsque le prince de Conti, un des hommes les plus spirituels de l’époque, lui dit : « J’irai à l’Académie et j’écrirai à votre place : Tu dors, Brutus. […] Voyez avec quelle pompe d’expression Bossuet nous parle des grandes leçons que nous devons puiser dans l’histoire : Quand vous voyez, passer comme en un instant devant vos yeux, je ne dis pas les rois et les empereurs, mais les grands empires qui ont fait trembler tout l’univers ; quand vous voyez les Assyriens anciens et nouveaux, les Mèdes, les Perses, les Romains, se présenter devant vous successivement, et tomber pour ainsi dire les uns sur les autres, ce fracas effroyable vous fait sentir qu’il n’y a rien de solide parmi les hommes, et que l’inconstance et l’agitation est le propre partage des choses humaines.
De la partie oratoire dans les Historiens anciens. […] Ce que nous venons de citer de Salluste, nous conduit naturellement à parler ici d’une des parties brillantes de l’art oratoire chez les anciens. […] Arrivé sur les bords du fleuve qui le sépare de la région des Scythes, Alexandre se dispose à le franchir ; une députation de ces peuples s’avance, et le plus ancien de la troupe lui parle en ces termes : Discours des Scythes à Alexandre.
Chateaubriand 1768-1848 [Notice] M. de Chateaubriand est déjà pour nous un classique, ou du moins un ancien. […] L’ancienne et riante Italie m’offrit la foule de ses chefs-d’œuvre. […] Rien de certain parmi les anciens, rien de beau parmi les modernes.
C’est en vain que les Russes ont voulu défendre la capitale de cette ancienne et illustre Pologne : l’aigle française plane sur la Vistule. […] C’est avec un sentiment de douleur que j’apprends qu’un membre de l’Institut, célèbre par ses connaissances, mais tombé aujourd’hui en enfance, n’a pas la sagesse de se taire et cherche à faire parler de lui, tantôt par des annonces indignes de son ancienne réputation et du corps auquel il appartient, tantôt en professant hautement l’athéisme, principe destructeur de toute organisation sociale, qui ôte à l’homme toutes ses consolations et toutes ses espérances. […] Sa présence réjouit l’armée qui commençait à murmurer et à craindre qu’il ne fût pas à la tête de l’expédition. — C’était l’ancienne armée d’Italie.
Malgré les murmures des anciens, la jeunesse se porta en foule à leurs leçons, et l’éloquence, qui n’avait été jusque-là qu’une prudence de manier affaires, et un bon sens et jugement en matière d’estat et gouvernement, devint un art, et le plus honoré et le plus fructueux de tous les arts. […] De là il passe en Asie, retrouve à Rhodes Apollonius Molon, son ancien maître, qui lui prédit ses grandes destinées. […] Antiochus, qui s’est élevé contre la nouvelle Académie, lui donne les préceptes de l’ancienne ; Zénon et Phédrus l’initient à la doctrine d’Epicure.
Mais amendé par la disgrâce1, qui fut le seul fruit de ses intrigues ambitieuses, il mérita dans les loisirs de la retraite, où le consolait l’amitié ingénieuse de madame de Sévigné, une gloire plus solide que celle qu’avait rêvée sa jeunesse, celle d’écrivain : il mourut en 1679, laissant dans ses Mémoires un des monuments les plus remarquables de cette éloquence naturelle dont César a offert chez les anciens le modèle le plus frappant2. […] C’est-à-dire devant les anciens soldats de Bernard, duc de Saxe-Weimar.
Dans cette enfance ou, pour mieux dire, dans ce chaos du poëme dramatique parmi nous, votre illustre frère, après avoir quelque temps cherché le bon chemin et lutté, si je l’ose ainsi dire, contre le mauvais goût de son siècle, enfin, inspiré d’un génie extraordinaire et aidé de la lecture des anciens, fit voir sur la scène la raison, mais la raison accompagnée de toute la pompe, de tous les ornements dont notre langue est capable, accorda heureusement la vraisemblance et le merveilleux, et laissa bien loin derrière lui tout ce qu’il avait de rivaux, dont la plupart, désespérant de l’atteindre, et n’osant plus entreprendre de lui disputer le prix, se bornèrent à combattre la voix publique déclarée pour lui, et essayèrent en vain, par leurs discours et par leurs frivoles critiques, de rabaisser un mérite qu’ils ne pouvaient égaler1. […] Enfin, ce qui lui est surtout particulier, une certaine force, une certaine élévation qui surprend, qui enlève, et qui rend jusqu’à ses défauts, si on lui en peut reprocher quelques-uns, plus estimables que les vertus des autres : personnage véritablement né pour la gloire de son pays ; comparable, je ne dis pas à tout ce que l’ancienne Rome a eu d’excellents poëtes tragiques, puisqu’elle confesse elle-même qu’en ce genre1 elle n’a pas été fort heureuse, mais aux Eschyle, aux Sophocle, aux Euripide, dont la fameuse Athènes ne s’honore pas moins que des Thémistocle, des Périclès, des Alcibiade, qui vivaient en même temps qu’eux2.
. — Vous ne m’entendez pas, reprit l’autre : c’est une traduction de cet ancien auteur que je viens de mettre au jour ; il y a vingt ans que je m’occupe à faire des traductions. — Quoi ! […] L’ancienne jurisprudence avait institué un tribunal pour connaître des entreprises tentées contre le peuple romain, son empire, sa dignité.
Lettre à M. de la Condamine1 lors de sa reception a l’académie française Du génie pour les sciences, du goût pour la littérature, du talent pour écrire, de l’ardeur pour entreprendre, du courage pour exécuter, de la constance pour achever, de l’amitié pour vos rivaux, du zèle pour vos amis, de l’enthousiasme pour l’humanité : voilà ce que vous connaît un ancien ami, un confrère de trente ans, qui se félicite aujourd’hui de le devenir pour la seconde fois. […] Je suis comme cet ancien qui mourut accablé sous les fleurs qu’on lui jetait. » 1.