On vit dans les villes par où son corps a passé les mêmes sentiments que l’on avait vus autrefois dans l’empire romain, lorsque les cendres de Germanicus furent portées de la Syrie au tombeau des Césars.
Elle a été différente chez les Grecs et chez les Romains. […] Chez les Romains, la première poésie, si elle méritait ce nom, fut ce qu’ils appelèrent Satura, d’où nous avons fait la satire. […] Il importe de se le bien rappeler, si l’on ne veut pas se faire une idée tout à fait fausse de ce que pensaient les Grecs et les Romains à cet égard.
Il poussera encore plus loin ses conquêtes ; il abattra aux pieds du Sauveur la majesté des faisceaux romains en la personne du proconsul, et il fera trembler dans leurs tribunaux les juges devant lesquels on le cite. […] Quand Brutus inspirait au peuple romain un amour immense de la liberté, il ne songeait pas qu’il jetait dans les esprits le principe de cette licence effrénée par laquelle la tyrannie qu’il voulait détruire devait être un jour rétablie plus dure que sous les Tarquins. […] dit-il à la Grèce ; et les républiques turbulentes, cette nation de poëtes et d’orateurs, avec tous ses chefs-d’œuvre et tous ses trophées, va se perdre dans le gouffre de la puissance romaine ; — Marche, marche !
L’action des Grecs et des Romains était bien plus passionnée et plus violente que la nôtre. […] L’action a donc perdu naturellement le caractère théâtral qu’elle avait chez les Grecs et chez les Romains. […] Cette disposition s’appliquait surtout au genre judiciaire, genre si important chez les Grecs et chez les Romains qu’ils y rapportaient toutes les règles de la Rhétorique. […] Le Paysan du Danube s’excuse auprès du sénat romain des vérités qu’il va lui dire : Romains, et vous, sénat, assis pour m’écouter, Je supplie avant tout les dieux de m’assister. […] « Parce que cette syllabe frappoit trop rudement leurs aureilles, et que cette voix leur sembloit malencontreuse, les Romains avoient apprins de l’amollir ou de l’estendre en périphrases : au lieu de dire, il est mort : « Il a cessé de vivre, disent-ils, il a vescu : pourveu que ce soit vie, soit-elle passée, ils se consolent.
Nous ne connaissons, dans aucun orateur grec ou romain, français ou étranger, rien de comparable à ce beau discours, pour la force ou la véhémence.
C’est le même qui, comme l’a dit ailleurs Gilbert, … Fameux par ses chansons, Mit l’histoire de France en opéras bouffons : à peu près comme le marquis de Mascarille, dans Molière, voulait mettre en madrigaux toute l’histoire romaine.
En effet, chez les Grecs et les Romains, les groupes dont les odes se composaient étaient formés de vers d’une mesure déterminée qui revenaient toujours dans le même ordre ; c’est ce que signifie le mot grec strophe, en français tour.
Sa nature stoïcienne le portait par une affinité secrète vers les Romains et les Espagnols.
Le Jules César de Shakespeare présente deux parts de la vie de Brutus, et non un seul péril de ce romain ; cette pièce, qui contient plusieurs mois, se compose de la mort de César dans Rome et de la mort de Brutus à la bataille de Philippes. […] Cette division, en usage chez les Romains, a été généralement adoptée par les modernes. […] Le monologue ne doit pas être, comme chez les Grecs et les Romains, le récit d’un événement ou l’annonce de ce qui doit arriver, puisque nos drames n’ont pas de chœur, mais l’expression d’un combat intérieur, où le personnage paraisse irrésolu et délibérant avec lui-même sur ce qu’il doit faire, ou le résultat d’une passion violente. […] Le discours que Racine met dans la bouche de Mithridate faisant part à ses enfants du dessein qu’il a formé d’aller attaquer les Romains dans Rome même (III. 1), est également admirable par la grandeur des sentiments et la richesse de l’élocution.
J’en dois compte, Madame, à l’Empire romain, Qui croit voir son salut ou sa perte en ma main. […] C’est ainsi que Cicéron, dans son Oraison pour Caïus Rabirius, chevalier romain, accusé de trahison par le tribun Labienus, pour avoir, dans une émeute populaire, participé à la mort d’un factieux nommé Saturnin, qui venait de s’emparer du Capitole ; c’est ainsi que Cicéron, s’adressant à Labienus lui-même, lui dit : « Je vous le demande : qu’eussiez-vous fait dans une circonstance aussi délicate, vous qui prîtes la fuite par lâcheté, tandis que d’un côté la fureur et la méchanceté de Saturnin vous appelaient au Capitole, et que d’un autre côté les Consuls imploraient votre secours pour la défense de la patrie et de la liberté ?
Mascaron a bien décrit aussi, dans son oraison funèbre, cet hommage spontané de la douleur publique : « On vit, dit-il, dans les villes par où son corps a passé les mêmes sentiments que l’on avait vus autrefois dans l’empire romain, lorsque les cendres de Germanicus furent portées de la Syrie au tombeau des Césars… » (Tacite, Annales, III, 4.)
Il est inutile de nous étendre sur l’origine et les progrès de cette sorte d’ouvrage, et de faire connaître ceux qui nous sont restés ou que l’on connaît des Grecs et des Romains.
La première embrasse les hiéroglyphes égyptiens, les caractères des Chinois, et généralement tous les signes symboliques, tels que les dessins des anciens Mexicains, les quipos ou nœuds de laine des Péruviens, les clous plantés par les Romains dans le temple de Minerve.
Quand vous aurez vu le Tibre, au bord duquel les Romains ont fait l’apprentissage de leurs victoires, et commencé ce long dessein qu’ils n’achevèrent qu’aux extrémités de la terre ; quand vous serez monté au Capitole, où ils croient que Dieu était aussi présent que dans le ciel, et qu’il avait enfermé le destin de la monarchie universelle ; après que vous aurez passé au travers de ce grand espace qui était dédié aux plaisirs du peuple2, et où le sang des martyrs a été souvent mêlé avec celui des criminels et des bêtes, je ne doute point qu’après avoir encore regardé beaucoup d’autres choses, vous ne vous lassiez à la fin du repos et de la tranquillité de Rome, qui sont deux choses beaucoup plus propres à la nuit et aux cimetières qu’à la cour et à la lumière du monde3.
C’est Térence qui, chez les Romains, parla le premier avec une pureté toujours élégante : c’est Pétrarque qui, après le Dante, donna à la langue italienne cette aménité et cette grâce qu’elle a toujours conservées : c’est à Lopez de Vega que l’espagnol doit sa noblesse et sa pompe : c’est Shakespeare qui, tout barbare qu’il était, mit dans l’anglais cette force et cette énergie qu’on n’a jamais pu augmenter depuis sans l’outrer, et par conséquent sans l’affaiblir.
Ronsard lui-même en prit ombrage. « Les beaux dicts des Grecs et Romains, rémémorés par le doux Plutarchus », mirent en oubli les fades romans de chevalerie que lisait encore la cour dissolue des Valois.
Ce sera un excellent guide et un répertoire bien utile pour les maîtres et les élèves des écoles secondaires, ainsi qu’un agréable vade-mecum pour les gens du monde qui tiennent à entretenir avec les belles-lettres ce doux commerce si bien vanté par l’orateur romain : Litteræ adolescentiam alunt, juventutem delectant, senectutem oblectant , etc.
« L’orateur romain, dit l’ancien rhéteur Severianus, doit être plus abondant que l’orateur attique, plus précis que l’asiatique, Allico copiosior, Asiatico pressior. » A en juger par ce qui nous reste des Orientaux, Severianus disait juste.
Intérêt de l’histoire grecque L’histoire moderne est décidément seule en vogue parmi nous ; en France, aujourd’hui, loin d’encourager les recherches sur l’antiquité grecque et romaine, on pense qu’elles appartiennent exclusivement aux érudits, aux pédants disons le mot, et qu’elles ne s’adressent qu’aux écoliers, encore seulement pour le temps qu’ils sont condamnés au grec et au latin.
Il est certain que la doctrine d’un Dieu vengeur était alors éteinte chez les Romains.
Plus me plaît le séjour qu’ont bâti mes aïeux Que des palais romains le front audacieux ; Plus que le marbre dur me plaît l’ardoise fine ; Plus mon Loire gaulois que le Tibre latin, Plus mon petit Liré que le mont Palatin, Et plus que l’air marin la douceur angevine.
Il pense avoir ôté à Rome jusqu’à la liberté de la voix et de la respiration : ou les pauvres Romains sont muets, ou ils n’ouvrent la bouche que pour flatter le tyran.
On vit dans les villes par où son corps a passé les mêmes sentiments que l’on avait vus autrefois dans l’empire romain, lorsque les cendres de Germanicus furent portées de la Syrie au tombeau des Césars.
Pour commenter ces tristesses, rappelons ce passage de la lettre que madame de Staël adressait à l’empereur en lui offrant son livre De l’Allemagne : « La disgrâce de Votre Majesté jette sur les personnes qui en sont l’objet une telle défaveur en Europe, que je ne puis faire un pas sans en rencontrer les effets : les uns craignant de se compromettre en me voyant, les autres se croyant des Romains en triomphant de cette crainte, les plus simples rapports de la société deviennent des services qu’une âme fière ne peut supporter.
De ces faibles Romains les premières alarmes Font parler seulement les soupirs et les larmes ; Et n’ont, pour accuser la vengeance des dieux, Que ce muet discours et du cœur et des yeux.
Cette reine de Palmyre, veuve d’Odénat, se fit appeler souveraine de l’Orient et s’immortalisa par la lutte vigoureuse qu’elle soutint contre les Romains.
Faute d’assez priser les Grecs et les Romains, On s’égare en voulant tenir d’autres chemins.
Figure humaine de tous les âges, de tous les états, de toutes les nations : arbres, animaux, paysages, marines, perspectives ; toute sorte de poésie, rochers imposants, montagnes, eaux dormantes, agitées, précipitées ; torrents, mers tranquilles, mers en fureur ; sites variés à l’infini ; fabriques grecques, romaines, gothiques ; architectures civile, militaire, ancienne, moderne ; ruines, palais, chaumières ; constructions, gréements, manœuvres, vaisseaux ; cieux, lointains, calme, temps orageux, temps serein ; ciel de diverses saisons, lumières de diverses heures du jour ; tempêtes, naufrages, situations déplorables, victimes et scènes pathétiques de toute espèce ; jour, nuit, lumières naturelles, artificielles, effets séparés on confondus de ces lumières, aucune de ses scènes accidentelles qui ne fit seule un tableau précieux. » 1.
Était-il possible de caractériser par des images plus justes, par une métaphore mieux soutenue, les factions qui divisaient alors la république romaine ? […] Je ne retrouve point Horace dans les vers de Malherbe, et je n’y vois que la paraphrase froide et traînante de l’un des plus beaux morceaux du lyrique romain.
Romaine… mon courage est encore au-dessus. […] Quelle splendeur funeste a succédé à la simplicité romaine ?
Esclave romain, ne crains-tu point ma framée ? […] Mérovée répond sérieusement et insulte à son tour le Gaulois en l’appelant esclave romain.
Les rhéteurs romains aimaient dans l’adolescence ce luxe de végétation qui trahit les natures riches et vigoureuses.
« Les pierres bien taillées, dit Cicéron, s’unissent d’elles-mêmes sans le secours du ciment. » Et il dit vrai ; seulement, elles ne s’unissent ainsi que dans les constructions romaines, c’est-à-dire dans ces écrits profondément et énergiquement médités, où le sujet se développe franchement, où les idées s’attirent et se balancent comme les corps dans l’univers de Newton.
Quand vous auriez retrouvé et prêté à l’acteur qui joue le rôle de Brutus le costume que porta jadis le héros romain, le poignard même dont il frappa César, cela toucherait assez médiocrement les vrais connaisseurs.
. — « Si empoisonner un citoyen romain est un crime, si le battre de verges est un attentat, si le faire mourir est presque un parricide, que sera-ce de le mettre en croix ?
Il veut peindre le fondateur de la nation romaine luttant avec ses compagnons contre les vagues irritées et les vents en fureur, bien plus que la tempête elle-même ou le déchaînement des éléments conjurés. […] Après les inimitables modèles que nous présente la Bible, comme la vie des patriarches, l’histoire de Joseph, celle de Tobie, la Passion du Sauveur, nous mentionnerons, chez les Grecs, les récits d’Hérodote et de Thucydide ; chez les Latins, Salluste, le premier des Romains qui appliqua l’éloquence à l’histoire, Tite-Live, dont le style est toujours tempéré, Tacite qui semble avoir un fer brûlant pour flétrir le vice et le crime, et les couleurs les plus suaves pour représenter la vertu ; chez nous, Bossuet qui s’élève souvent jusqu’au style sublime, et Mme de Sévigné dont le talent de narrer est connu de tout le monde. […] Chateaubriand a transgressé les règles des épisodes, en arrêtant le récit du combat entre les Romains et les Francs par de trop longs détails sur la généalogie et les qualités du cheval de Clodion.
C’est un sentiment bien vif que celui de ce généreux roi de Calédonie, qui encourageait, par ces paroles, ses concitoyens à défendre courageusement leur pays contre l’invasion des Romains : Ituri in aciem, et majores et posteros cogitate. […] La métaphore de ces deux beaux vers de Corneille, Sur les noires couleurs d’un si triste tableau, Il faut passer l’éponge ou tirer le rideau, n’aurait pas été supportable chez les Romains, où l’éponge était un mot bas et dégoûtant.
C’est elle qui, chez les Romains comme chez les modernes, distingue l’homme éloquent de l’homme disert ; c’est elle qui donne à la prose la grandeur, la hardiesse, la poésie d’expression, verba prope poetarum.
En retranchant les huit lettres de ce dernier mot, il reste ce, qui, placés à côté l’un de l’autre et lus comme chiffres romains, donnent, en effet, deux cents.
Malherbe, qui a été presque le créateur de notre langue, dit dans sa traduction de Tite-Live : la Légion qu’avait eue ce général romain , etc. […] Ainsi de même qu’il faut dire : les lois que les Romains s’étaient prescrites, étaient fort sages : les pénitences que de pieux solitaires se sont imposées, sont très austères : la gloire que nos soldats se seraient acquise, aurait été au-dessus de tous les éloges ; on doit dire aussi : les lois que s’étaient prescrites les Romains, étaient fort sages : les pénitences que se sont imposées de pieux solitaires, sont très austères : la gloire que se seraient acquise nos soldats,aurait été au-dessus de tous les éloges.
Voyez avec quelle pompe d’expression Bossuet nous parle des grandes leçons que nous devons puiser dans l’histoire : Quand vous voyez, passer comme en un instant devant vos yeux, je ne dis pas les rois et les empereurs, mais les grands empires qui ont fait trembler tout l’univers ; quand vous voyez les Assyriens anciens et nouveaux, les Mèdes, les Perses, les Romains, se présenter devant vous successivement, et tomber pour ainsi dire les uns sur les autres, ce fracas effroyable vous fait sentir qu’il n’y a rien de solide parmi les hommes, et que l’inconstance et l’agitation est le propre partage des choses humaines. […] Mais, pour revivre ailleurs dans sa première force, Avec les faux Romains elle a fait plein divorce ; Et, comme autour de moi j’ai tous ses vrais appuis, « Rome n’est plus dans Rome, elle est toute où je suis.
Trait emprunté à Perse, qui dans sa Ier satire avait osé, dit-on, désigner par là Néron à la moquerie des Romains.
Elle nous apprendra que ses plus grands hommes, et des premiers en dignité, ont fait gloire d’en composer eux-mêmes, qu’il y en a eu d’autres qui n’ont pas dédaigné de réciter en public celles qu’ils avaient composées ; que la Grèce a fait pour cet art éclater son estime par les prix glorieux et par les superbes théâtres dont elle a voulu l’honorer ; et que, dans Rome enfin, ce même art a reçu aussi des honneurs extraordinaires ; je ne dis pas dans Rome débauchée et sous la licence des empereurs, mais dans Rome disciplinée, sous la sagesse des consuls, et dans le temps où régnait la vigueur de la vertu romaine.
Madame de Sévigné raconte ainsi les mêmes détails dans une autre lettre (9 août 1675) : « Écoutez, je vous prie, une chose qui, à mon sens, est fort belle ; il me semble que je lis l’histoire romaine.