C’est là qu’il trouve le principe de l’Individualité ; il le puise à la fois dans l’indépendance germanique et dans la réflexion intérieure ; il s’y empreint fortement de l’esprit d’observation et d’analyse intime ; il peint le cœur humain en pénétrant dans tous ses replis les plus cachés ; il affectionne les tableaux de famille, il entre dans tous les détails et les effets des passions.
Je viens vous faire admirer un homme qui ne se détourna jamais de ses devoirs, qui, pour maintenir la raison, se roidit contre la coutume, qui n’eut jamais d’autre intérêt que celui de la vérité et de la justice, et qui, ayant eu part à toutes les prospérités du siècle3, n’en a point eu à ses corruptions ; un homme d’une vertu antique et nouvelle, qui a su joindre la politesse du temps à la bonne foi de nos pères, en qui la fortune n’a fait que donner du crédit au mérite, qui a sanctifié l’honneur et la probité par les règles et les principes du christianisme, qui s’est élevé par une austère sagesse au-dessus des craintes et des complaisances humaines, et qui, toujours prêt à donner à la vertu les louanges qui lui sont dues, a fait craindre à l’iniquité le jugement et la censure ; vaillant dans la guerre, savant dans la paix ; respecté, parce qu’il était juste ; aimé, parce qu’il était bienfaisant ; et quelquefois craint, parce qu’il était sincère et irréprochable… Ne craignez point que l’amitié ou la reconnaissance me préviennent.
Quand ce petit travail, est fini, le maitre, en le corrigeant, fait toutes les observations nécessaires, indique les défauts et les moyens de les éviter, et donne les principes qui sont à la portée de l’élève. […] Parais, que je m’élance enfin Vers cet être inconnu, mon principe, ma fin. […] Obligés de réfléchir et de formuler leur jugement, ils s’habitueront à distinguer ce qui est bon de ce qui est mauvais ; ils perfectionneront en eux le goût du beau, et se formeront des principes d’esthétique qu’ils auront souvent occasion d’appliquer.
En attendant, elle continuera toujours de suivre le même plan, et d’armer, pour la vérité, ce qu’il-y a de principes dans l’homme qui peuvent aider à la maintenir et à la venger. […] On doit faire attention aux mœurs, aux habitudes, à l’éducation, au caractère, aux préjugés des hommes devant qui on parle ; on prendra garde à l’influence du caractère national, à celle que produit la différence des gouvernements, des âges, des fortunes et des principes de ses auditeurs, à leurs dispositions particulières relativement à la cause que l’on traite ; on s’attachera surtout à saisir adroitement leurs endroits sensibles, et à les prendre par leur faible. […] L’exorde véhément ou exorde ex abrupto, car on lui donne fort souvent ce nom tiré du latin, a lieu quand l’orateur est animé d’une passion assez vive et assez louable dans son principe pour entrer en matière sans préparation et éclater avec force dès le premier moment.
. — Tropes Nous venons de voir, en parlant des figures, que la disette des expressions avait fait donner à un mot une signification autre que celle qui lui avait été assignée dans le principe. […] La nature lui donna le germe de toutes les vertus, et Aristote lui en développa les principes. […] Tous deux avaient une activité prodigieuse, et suivaient ce grand principe, qu’il ne faut laisser faire à d’autres que ce qu’on ne peut pas faire soi-même.
Il prouve enfin que ses vues s’accordent avec les traditions des ancêtres, avec l’honneur des citoyens et les principes politiques de l’État. […] De même que les maisons, les navires et les autres constructions ont besoin pour durer d’avoir de solides assises, de même il faut que les actions des hommes aient pour principes et pour bases la vérité et la justice. » On peut en dire autant de l’éloquence. […] L’éloquence sans principes cesse d’être un art utile ; elle devient un jeu d’esprit, et la tribune une sorte de théâtre où les plus habiles luttent entre eux pour le pouvoir, comme les acteurs pour les applaudissements.
Bien que cette querelle ait perdu son à-propos, la verve d’une ironie éloquente, des principes d’éternelle morale, la dialectique d’un bons sens convaincu, et les beautés d’un art supérieur assurent un intérêt durable à ce pamphlet, qui demeure comme une date impérissable de notre littérature.
Ce n’est pas que, dans cette dernière, Ronsard n’ait apporté çà et là quelques idées heureuses, entre autres celle d’enrichir la langue par le provignement de vieux mots et l’étude des patois ; mais le principe en était faux. […] Il ne cherche pas la source cachée des sentiments humains, il n’affiche pas de grands principes de morale, et évite tout appareil de pédantisme ; il s’attache seulement à l’aspect et à la physionomie extérieure, en quelque sorte, des passions et plus encore des défauts et des travers humains. […] Du troisième moyen, excellent en principe, ou doit dire qu’il est très scabreux et que l’école de Ronsard se repentit d’en avoir usé. […] Il vaut mieux prévenir le mal que d’avoir ensuite à y remédier, chose parfois lente et difficile ; de même il faut donner à l’homme de salutaires habitudes, à l’âge où ses instincts le laissent encore indifférent ; or, quel moyen plus efficace peut-on trouver pour inculquer au jeune âge ces bons principes que de lui faire lire et apprendre ces fables ? […] Le projet d’achever le Dictionnaire vient en premier, comme une question résolue en principe sur laquelle on revient pour en presser l’exécution ; puis, vous nous invitez à faire une grammaire française pour fixer, sinon pour toujours, ce qui serait téméraire, du moins pour notre époque, les lois du langage ; vous exprimez ensuite vos légitimes regrets de l’appauvrissement de notre langue, et vous proposez d’ingénieux et sûrs moyens de lui rendre sa richesse.
Puisqu’elle est fondée sur les faits, le choix des faits et la manière de les raconter, voilà ce qui constitue la nature et la forme de l’histoire, et nous devons faire connaître d’abord ces principes généraux. […] Celle-ci contient les principes et les développements de la vraie religion ; elle expose dans le plus grand jour les maximes fondamentales de la loi naturelle ; elle apprend à tous les hommes, quels qu’ils soient, le moyen d’arriver au bonheur solide ; elle renferme les titres de tous les peuples, montre leur origine, leurs établissements divers ; elle éclaire les ténèbres des siècles les plus reculés.
L’un1, aussi correct dans sa langue que s’il l’avait apprise par règles et par principes, aussi élégant dans les langues étrangères que si elles lui étaient naturelles, en quelque idiome qu’il compose, semble toujours parler celui de son pays : il a entrepris, il a fini une pénible traduction que le plus bel esprit pourrait avouer, et que le plus pieux personnage devrait désirer d’avoir faite. […] De maximes, ils ne s’en chargent pas ; de principes, encore moins : ils vivent à l’aventure, poussés et entraînés par le vent de la faveur et par l’attrait des richesses.
Il est permis aujourd’hui de se servir des expressions suivantes : Être fort de ses intentions, s’élever à la hauteur des principes, utiliser ou signaler une découverte, etc. […] La variété dans l’unité est un des principes du beau, et une source féconde d’intérêt : Heureux qui dans ses vers sait d’une voix légère, Passer du grave au doux, du plaisant au sévère.
Mérimée : « À mon avis, le grand principe de la démocratie grecque, c’est le respect de la loi, c’est-à-dire le respect de la majorité.
exemples : Quales in republicâ principes sunt, tales reliqui solent esse cives. […] Ces règles reposent sur les mêmes principes que ceux énoncés précédemment : sur l’ordre analytique des idées, sur l’intérêt et l’harmonie. […] Comme conséquence de ce principe, il faudra éviter de placer à la suite les unes des autres des phrases de même forme et de même longueur, des périodes dont les membres seraient coordonnés de la même manière, et dont les pauses reviendraient aux mêmes intervalles.
Application des principes à la première Philippique de Démosthène, et à la seconde Catilinaire de Cicéron. […] Tous les abusent en un principe respectable ; et lorsque l’autorité passe à des hommes inhabiles ou mal intentionnés, cette innovation, introduite par des hommes capables de l’appliquer à propos, devient bientôt une arme dangereuse entre des mains capables d’en abuser.
Non content de décrire les événements et les circonstances qui les accompagnent, l’historien doit encore remontera leur source pour en découvrir le fond, les causes et les principes. […] Principes de Litt.
L’action de la tragédie sera héroïque dans son principe, si elle est l’effet d’une qualité de l’âme portée, soit en bien soit en mal, à un degré extraordinaire, et au-dessus des esprits vulgaires. […] Les autres répondent que l’amour fougueux, violent, jaloux et cruel, n’est que trop souvent le principe de ces dangers, de ces malheurs qui nous effrayent et nous attendrissent ; et qu’ainsi c’est une source d’émotions dont il est absurde de se priver ; que si les Grecs et les Romains n’y ont pas eu recours, c’est en grande partie parce qu’ils n’avaient pas de comédiennes, que c’étaient des hommes qui remplissaient les rôles de femmes, et que l’expression de l’amour eût été ridicule dans cette situation ; que ce n’est pas défigurer ni rabaisser les héros que de leur donner de l’amour, puisque l’histoire réelle ou poétique prouve qu’ils n’ont pas été exempts de cette passion ; qu’enfin la peinture de l’amour n’est pas dangereuse par elle-même ; qu’elle ne l’est que par l’excès de licence qu’on s’y donne ; et que l’abus qu’on en peut faire n’est pas un motif suffisant pour en interdire l’usage158.
Habile à déduire des conséquences rigoureuses de principes erronés qu’il formule avec l’aplomb d’un oracle, il eut l’ambition de façonner à sa fantaisie le cœur humain. […] L’extrême agitation que je viens d’éprouver vous a pu faire porter un jugement contraire ; mais il est facile de voir que cette agitation a son principe dans une imagination déréglée, prête à s’effaroucher sur tout, et à porter tout à l’extrême.
C’est par ces sortes d’exercices que l’on forme son jugement et son goût : le devoir du maître est rempli, quand il a posé et développé les principes généraux ; l’application doit être l’ouvrage de l’élève, sans quoi l’un et l’autre ont perdu leur temps.
C’est elle qui nous montre le chemin que nous devons prendre pour porter l’émotion dans les cœurs, ou la conviction dans les esprits ; et c est d’après elle que les Aristote et les Cicéron ont établi en principe que le but de l’exorde était de gagner la bienveillance, de captiver l’attention, et de s’assurer la docilité de l’auditeur : Reddere auditores benevolos, attentos, dociles (Cic.
Mais les choses se sont modifiées dans les âges modernes ; et même en obéissant à l’idée romaine, au principe d’utilité positive et pratique, il est nécessaire de revenir aujourd’hui à cette universalité de préceptes applicables à tous les genres littéraires, dont les Grecs avaient donné l’exemple, et que la plupart des rhéteurs ont en tort d’abandonner pour se borner, à l’exemple des Romains, aux règles de l’éloquence.
Un homme qui a vu et qui a écouté longtemps avec de l’attention et du dessein3, qui a fait diverses réflexions sur les vérités universelles, qui a considéré sérieusement les principes et les conclusions de chaque science, qui a fortifié son naturel de mille règles et de mille exemples, qui s’est nourri du suc et de la substance des bons livres ; un homme, dis-je, si plein, a bien de quoi débiter ; ayant tant de fonds et tant de matière de parler, il a de grands avantages quand il parle ; et personne ne peut trouver étrange que d’une infinité de hautes et de rares connaissances sortent et fleurissent les diverses grâces de ses paroles comme de leur tige et de leur racine.
Quand Brutus inspirait au peuple romain un amour immense de la liberté, il ne songeait pas qu’il jetait dans les esprits le principe de cette licence effrénée par laquelle la tyrannie qu’il voulait détruire devait être un jour rétablie plus dure que sous les Tarquins. […] Ce changement si subit, qui d’un scélérat fit un vaisseau d’élection et de miséricorde176, pouvait-il être l’effet d’une persuasion humaine, et ne partait-il pas visiblement d’un principe surnaturel et divin ? […] Tout dépend des principes : et néanmoins, ces principes ne paraissent point et demeurent enterrés. […] Souvent on a loué la richesse d’imagination et de savoir qui se montre dans ce dernier ouvrage : on peut dire qu’aucun, dans le dix-huitième siècle, ne renferme plus de vues justes et fécondes, de principes vrais et lumineux, et plus de ces pensées efficaces, susceptibles de se réaliser par des applications pratiques312. […] Ces coutumes des Romains n’étaient point quelques faits particuliers arrivés par hasard ; c’étaient des principes toujours constants : et cela se peut voir aisément ; car les maximes dont ils firent usage contre les plus grandes puissances furent précisément celles qu’ils avaient employées dans les commencements contre les petites villes qui étaient autour d’eux.
L’insatiable soif d’honneurs de Marius fut le principe et la cause d’une guerre civile. — 8. […] Romani principes suos Cæsares Augustosque cognominavêre. […] Dans le principe, le gouvernement des peuples appartenait à des rois. — 2. […] De rebus ab Augusto principe feliciter gestis.
Tous les mouvements de notre cœur sont ramenés à deux principes : la Haine, et l’Amour, qui sont la base de toutes nos passions parce qu’ils comprennent les deux rapports de notre âme avec le bien et le mal. […] Et de là, comment ne pas remonter au principe, auteur et conservateur île cette admirable unité, à l’Esprit immortel qui, embrassant tout dans sa vaste prévoyance, fait tout marcher à ses fins avec autant de force que de sagesse ?
Ce principe est si naturel, et devient d’une exécution si indispensable, qu’il semblerait presque inutile de le rappeler ici.
Nous venons d’entendre le grand orateur : écoutons maintenant le publiciste consommé établir avec autant de justesse que de profondeur les principes constitutifs des états ; et que les jeunes gens, qui ont si longtemps entendu déraisonner sur ces grandes questions de politique, apprennent enfin à fixer leurs idées, non d’après les sophistes modernes, mais d’après l’homme de l’antiquité qui a su le mieux, peut-être, joindre le grand art de bien écrire à l’art non moins difficile de penser toujours juste.
Voilà le principe de toute impertinence.
Peu fidèle au principe de l’art, il ne s’est pas assez préoccupé de corriger en amusant : la leçon ne se mêle que trop rarement chez lui au rire qu’il excite2.
Le père de Neuville, dans son oraison funèbre du cardinal de Fleuri 7, pour prouver que le principe de l’élévation de ce ministre fut le mérite, mais un mérite connu, estimé, éprouvé, qui ne s’élève à des emplois plus distingués, qu’en se montrant supérieur aux places qu’il occupe, nous trace cette brillante description de la cour ; description qui en est une définition bien exacte et bien vraie. […] Ces mouvements de notre âme peuvent donc être en nous les principes des différentes vertus, ou des différents vices, selon l’objet vers lequel ils sont dirigés. […] Que reste-t-il ensuite à l’art de la composition, sinon qu’il faut, 1º commencer par un exorde qui nous concilie la bienveillance des auditeurs, qui les rende attentifs, et qui les dispose à nous écouter favorablement ; 2º exposer le fait d’une manière claire, si courte et si plausible, que l’on comprenne aisément l’état de la question ; 3º établir solidement ses moyens, et renverser ceux de l’adversaire, par des raisonnements concluants et placés avec ordre, de manière que l’on sente la liaison des conséquences avec les principes ; 4º terminer le discours par une péroraison, qui puisse allumer ou éteindre les passions, selon le besoin.
Il n’en est pas de même du philosophe, pour qui il n’y a point de situation particulière et qui doit définir rigoureusement suivant les principes généraux des connaissances humaines. […] On ne le verra pas s’armer des principes d’une critique rigoureuse, son ton, au contraire, sera constamment empreint d’une aimable crédulité.
Quel est le principe fondamental de la disposition des rimes ? Le principe fondamental de la disposition des rimes, c’est qu’il faut mêler les rimes masculines et les rimes féminines de manière que deux vers masculins ou féminins qui ne rimeraient pas ensemble, ne se trouvent jamais immédiatement l’un à la suite de l’autre ; c’est-à-dire qu’une rime masculine, par exemple, ne peut être suivie que de la rime masculine qui y répond, ou d’une rime féminine.
— Si je me vantais de vous avoir inspiré cette élévation de sentiments, ce serait de ma part un orgueil insupportable ; mais en faisant voir que tels ont été toujours vos principes et sans moi, et avant moi, je me fais un honneur de pouvoir affirmer que dans cette partie des fonctions publiques, qui m’a été confiée, j’ai été pour quelque chose aussi dans ce que votre conduite a eu d’honorable et de généreux.
D’après ce principe, le vers français a donc véritablement des longues et des brèves, c’est-à-dire des syllabes accentuées et d’autres qui ne le sont pas.
Ramsay, élève de ce célèbre archevêque, m’a écrit ces mots : « S’il était né en Angleterre, il aurait développé son génie, et donné l’essor sans crainte à ses principes, que personne n’a connus. » Citons encore M. de Sacy : « Le Télémaque est le livre d’un grand poëte, d’un sage, d’un homme de génie, auquel a manqué pourtant l’une des plus précieuses qualités : la candeur, la vraie simplicité d’âme, une certaine naïveté de bon sens, qui fera le charme éternel d’Homère et de Bossuet.
« Il est des esprits méditatifs et difficiles qui sont distraits dans leurs travaux par des perspect ves immenses et les lointains du beau céleste, dont ils voudraient mettre partout quelque image ou quelque rayon, parce qu’ils l’ont toujours devant la vue, même alors qu’ils n’ont rien devant les yeux ; esprits amis de la lumière, qui, lorsqu’il leur vient une idée à mettre en œuvre, la considèrent longuement et attendent qu’elle reluise, comme le prescrivait Buffon, quand il définissait le génie l’aptitude à la patience ; esprits qui ont éprouvé que la plus aride matière et les mots même les plus ternes renferment en leur sein le principe et l’amorce de quelque éclat, comme ces noisettes des fées, où l’on trouvait des diamants, quand on en brisait l’enveloppe, et qu’on avait des mains heureuses ; esprits qui sont persuadés que ce beau dont ils sont épris, le beau élémentaire et pur, est répandu dans tous les points que peut atteindre la pensée, comme le feu dans tous les corps ; esprits attentifs et perçants qui voient ce feu dans les cailloux de toute la littérature, et ne peuvent se détacher de ceux qui tombent en leurs mains qu’après avoir cherché longtemps la veine qui le recélait, et l’en avoir fait soudainement jaillir ; esprits qui ont aussi leurs systèmes, et qui prétendent par exemple, que voir en beau et embellir, c’est voir et montrer chaque chose telle qu’elle est réellement dans les recoins de son essence, et non pas telle qu’elle existe aux regards des inattentifs, qui ne considèrent que les surfaces ; esprits qui se contentent peu, à cause d’une perspicacité qui leur fait voir trop clairement et les modèles qu’il faut suivre et ceux que l’on doit éviter ; esprits actifs, quoique songeurs, qui ne peuvent se reposer que sur des vérités solides, ni être heureux que par le beau, ou du moins par ces agréments divers qui en sont des parcelles menues et de légères étincelles ; esprits bien moins amoureux de gloire que de perfection, qui paraissent oisifs et qui sont les plus occupés, mais qui, parce que leur art est long et que la vie est toujours courte, si quelque hasard fortuné ne met à leur disposition un sujet où se trouve en surabondance l’élément dont il ont besoin et l’espace qu’il faut à leurs idées, vivent peu connus sur la terre, et y meurent sans monument, n’ayant obtenu en partage, parmi les esprits excellents, qu’une fécondité interne et qui n’eut que peu de confidents. » 1.
Nous avons eu dans la Sicile, soit en temps de paix, soit en temps de guerre, tant de préteurs, tant de consuls, tant de magistrats de caractères différents : je ne parle pas de ceux dont la conduite a pour base et pour principe l’intégrité, la justice et la religion ; je parle de tant d’hommes avares, injustes, entreprenants ; néanmoins aucun n’a été assez hardi, aucun n’a assez présumé de son crédit ou de sa noblesse, pour oser demander, enlever, toucher rien de ce qui appartenait à ce lieu sacré. […] Mais, dira quelqu’un, ne soyez pas si rigoureux à l’égard de Verrès ; n’examinez point ses actions par les principes et la conduite de nos pères. […] Cela est plausible, me dira-t-on ; néanmoins une somme considérable fait quelquefois oublier à l’homme ses principes. […] Et vous, Verrès, sans principes, sans talents, sans génie, sans études, vous voyez tout le mérite de ces ouvrages, vous savez les apprécier ! […] Le peuple se récrie avec étonnement en voyant un homme assez impudent, assez audacieux pour attribuer à d’autres la cause d’un malheur dont son avarice était le seul principe, et pour accuser les autres de trahison, tandis qu’il était regardé lui-même comme l’associé des pirates.
La confirmation ou preuve, doit prouver clairement la vérité du fait présenté par l'exorde et la narration : les preuves doivent être appuyées sur des lois ou sur des principes clairs et incontestables ; elles doivent être graduées de manière que les plus fortes soient présentées les dernières ; et s'il est possible, elles ne doivent former qu'un tout. […] Il peut combattre par l'ironie, la pétition de principe, qui consiste à répondre la même chose que ce qui est en question, mais en termes différents. […] Anot a dit : Puisque les mœurs, la religion, le langage, le climat, l'histoire, les sites, les productions de la terre ne sont pas les mêmes chez tous les peuples, l'imagination (principe de toute littérature) ne devait pas non plus présenter dans ses récits ou dans ses livres les objets de la même manière ; et les récits d'Ossian ne devaient pas ressembler à ceux d'Homère.
Quelque sujet que l’on traite, et quelle que soit la forme de style que l’on emploie, on ne doit jamais oublier que le principe et le fondement de l’art d’écrire est, suivant Horace, le bon sens, c’est-à-dire, ce jugement droit, cette raison sage qui retient toujours dans de justes bornes l’esprit le plus vif et le plus brillant, l’imagination la plus féconde et la plus impétueuse. […] Voilà à peu près tous les agréments, toutes les qualités que peut et que doit avoir le style, selon la diversité des sujets ; agréments qui ont tous un même principe et une source commune, la propriété des termes.
« Les écrivains médiocres et outrecuidants protestent, non-seulement dans la pratique, mais en principe, contre cette règle qui leur imposerait de douloureux sacrifices.
Il leur suffit d’en bien savoir les principes généraux, et de lire nos bons Écrivains, que je ferai connaître en exposant les règles des divers genres de littérature.
Et je crus fermement que par ce moyen je réussirois à conduire ma vie beaucoup mieux que si je ne bâtissois que sur de vieux fondemens, et que je ne m’appuyasse que sur les principes que je m’étois laissé persuader en ma jeunesse, sans avoir jamais examiné s’ils étoient vrais. […] Et le monde n’est quasi Composé que de deux sortes d’esprits auxquels il ne convient aucunement, à savoir : de ceux qui, se croyant plus habiles qu’ils ne sont, ne se peuvent empêcher de précipiter leurs jugemens ni avoir assez de patience pour conduire par ordre toutes leurs pensées : d’où vient que, s’ils avoient une fois pris la liberté de douter des principes qu’ils ont reçus et de s’écarter du chemin commun, jamais ils ne pourroient tenir le sentier qu’il faut prendre pour aller plus droit, et demeureroient égarés toute leur vie ; puis de ceux qui, ayant assez de raison ou de modestie pour juger qu’ils sont moins capables de distinguer le vrai d’avec le faux que quelques autres par lesquels ils peuvent être instruits, doivent bien plutôt se contenter de suivre les opinions de ces autres qu’en chercher eux-mêmes de meilleures. […] Infiniment éloigné de comprendre les extrêmes, la fin des choses et leur principe sont pour lui invinciblement cachés dans un secret inpénétrable ; également incapable de voir le néant dont il est tiré et l’infini où il est englouti. Que fera-t-il donc, sinon d’apercevoir quelque apparence du milieu des choses, dans un désespoir éternel de connoître ni leur principe ni leur fin ? […] Travaillons donc à bien penser : voilà le principe de la morale.
Quand Brutus inspirait au peuple romain un amour immense de la liberté, il ne songeait pas qu’il jetait dans les esprits le principe de cette licence effrénée par laquelle la tyrannie qu’il voulait détruire devait être un jour rétablie plus dure que sous les Tarquins. […] Bossuet dit ailleurs, dans le sermon sur la Haine de la vérité : « Pour arracher la racine d’un mal si pernicieux, allons au principe.
Sans formuler positivement la conclusion dès le principe, elle en donne, pour ainsi dire, un avant-goût ; et la synthèse finale, en couronnant l’analyse, achève cette conclusion, sans la répéter.