Incessamment il va de détour en détour : Comme un hibou, souvent il se dérobe au jour : Tantôt, les yeux en feu, c’est un lion superbe ; Tantôt, humble serpent, il se glisse sous l’herbe7.
Tantôt elle procède par le précepte ou, comme dit Rousseau, par le catéchisme ; tantôt elle procède par l’expérience.
Ils ne se contentaient pas de les désigner sur la scène, tantôt par des équivoques qu’il était aisé de deviner, tantôt avec des masques faits exprès, qui représentaient la forme de leur visage ; mais ils les montraient souvent au doigt, et les nommaient par leur propre nom. […] Voilà où se sont terminées les bravades de Piccolomini18, qui nous envoyait dire par ses trompettes, tantôt qu’il souhaitait que nous eussions de la poudre, tantôt qu’il nous vînt de la cavalerie ; et quand nous avons eu l’un et l’autre, il s’est bien gardé de nous attendre. […] Il représenta tantôt des princesses brûlantes d’amour et ne respirant que l’adultère et les forfaits, tantôt des rois dégradés par l’adversité, au point de se couvrir de haillons et de tendre la main, à l’exemple des mendiants. […] Ce qui doit nous étonner encore, c’est de le voir tantôt prêter aux esclaves le langage des philosophes, et aux rois celui des esclaves ; tantôt, pour flatter le peuple, se livrer à des écarts dont sa pièce des Suppliantes offre un exemple frappant427. […] Combien de fois changé de partis et de ligues, Tantôt ami d’Antoine, et tantôt ennemi, Et jamais insolent ni cruel à demi !
c’est donc à moi à vous mander la mort de Mme la duchesse de St-Simon, après dix-huit jours de petite vérole, tantôt sauvée, tantôt à l’extrémité. […] En nous offrant des images tantôt douces, tantôt effrayantes, le poète donne de la vie à son sujet, et nous le fait concevoir aussi vaste qu’il le conçoit lui-même. […] Tantôt, elle ne paraissait pas s’élever au-dessus de la taille commune ; tantôt son front touchait aux nues et se cachait aux regards des mortels. […] tantôt ce sont des modulations languissantes, quoique variées ; tantôt c’est un air un peu monotone, comme le refrain de ces vieilles romances françaises, chef-d’œuvre de simplicité et de mélancolie. […] Au moyen de cette petite secousse, la Provence est tantôt sous la ligne et tantôt sous la zone glaciale ; au reste, Marseille est si magnifique qu’on n’y marche que sur des pointes de diamants.
Ainsi Homère et Virgile ont pu, sans blesser la majesté épique, comparer tantôt le nombre, l’ardeur et l’impatience des Grecs ou des Troyens à des essaims d’abeilles : tantôt redescendre à des détails petits en apparence, et relever cette petitesse prétendue par la noblesse d’une comparaison.
Fénelon disait ailleurs : Il faut être grand dans les grandes choses ; il faut être simple, sans être bas, dans les petites ; il faut tantôt de la naïveté et de l’exactitude, tantôt de la sublimité et de la véhémence. […] « Tantôt il leur lâche la bride, et par là il remue tout le genre humain. » (Bossuet, Hist. univ.
La Lettre, celle-là du moins qu’on donne à écrire aux candidats, ressemble un peu tantôt à une dissertation et tantôt à un discours. […] Tantôt le poète décrit le lieu où l’action s’accomplit et raconte lui-même cette action, tantôt il s’efface et laisse la parole à ses personnages. […] Tantôt il esquisse un portrait en quelques lignes et il semble que rien n’y manque ; tantôt il prend son temps et ses mesures ; il multiplie les traits ; il les prodigue ; on croit qu’il s’égare ; mais regardez-y bien, l’ordre est parfait et rien n’est oublié. […] La Fontaine emploie tous les tons, tantôt le récit a la forme sombre du drame comme dans les Animaux malades. de la peste, tantôt la verve comique la plus séduisante comme dans le Meunier, son fils et l’âne.
Tantôt les êtres animés changent entre eux les signes qui les expriment. L’assassin emprunte au tigre son nom comme ses mœurs, Fénelon et Bossuet ne sont plus des orateurs harmonieux ou sublimes, ce sont des cygnes ou des aigles : Ces tigres à ces mots tombent à ses genoux… Le cygne de Cambrai, l’aigle brillant de Meaux… Tantôt le même échange a lieu entre les objet inanimés, physiques ou moraux : Je ne sens plus le poils ni les glaces de l’âge.
Voltaire se jugeait peut-être lui-même en disant : « Je suis comme les petits ruisseaux : ils sont transparents, parce qu’ils sont peu profonds. » L’esprit 1 Ce qu’on appelle esprit est tantôt une comparaison nouvelle, tantôt une allusion fine : ici, l’abus d’un mot qu’on présente dans un sens et qu’on laisse entendre dans un autre ; là, un rapport délicat entre deux idées peu communes : c’est une métaphore singulière ; c’est une recherche de ce qu’un objet ne présente pas d’abord, mais de ce qui est en effet dans lui ; c’est l’art, ou de réunir deux choses éloignées, ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre, ou de les opposer l’une à l’autre ; c’est celui de ne dire qu’à moitié sa pensée, pour la laisser deviner ; enfin, je vous parlerais de toutes les différentes façons de montrer de l’esprit, si j’en avais davantage.
De cet asile de travail, de silence et de paix, le curé doit peu s’éloigner pour se mêler aux sociétés bruyantes du voisinage ; il ne doit que dans quelques occasions solennelles tremper ses lèvres avec les heureux du siècle dans la coupe d’une hospitalité somptueuse ; le reste de sa vie doit se passer à l’autel, au milieu des enfants auxquels il apprend à balbutier le catéchisme, ce code vulgaire de la plus haute philosophie, cet alphabet d’une sagesse divine, dans les études sérieuses, parmi les livres, société morte du solitaire ; le soir, quand le marguillier a pris les clefs de l’église, quand l’Angelus a tinté dans le clocher du hameau, on peut voir quelquefois le curé, son bréviaire à la main, soit sous les pommiers de son verger, soit dans les sentiers élevés de la montagne, respirer l’air suave et religieux des champs et le repos acheté du jour, tantôt s’arrêter pour lire un verset des poésies sacrées, tantôt regarder le ciel ou l’horizon de la vallée, et redescendre à pas lents dans la simple et délicieuse contemplation de la nature et de son auteur.
Le narrateur est plus varié dans ses tons ; tantôt badin, léger, rieur, tantôt calme, sévère ou ardent et passionné, il proportionne son débit à la nature de l’action qu’il raconte. […] Tantôt le repos sera long, tantôt court, quelquefois il sera à peine sensible.
Mais elle veut qu’une pensée soit exprimée tantôt en un vers, tantôt en deux ou trois, quelquefois dans un seul hémistiche.
Comme un arbre que le vent semble caresser en se jouant avec ses feuilles et avec ses branches : bien que ce vent ne le flatte qu’en l’agitant, et le jette tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, avec une grande inconstance, vous diriez toutefois que l’arbre s’égaye par la liberté de son mouvement.
Tantôt il vous quitte brusquement pour joindre un seigneur ou un premier commis ; et tantôt ; s’il les trouve avec vous en conversation, il vous coupe3 et vous les enlève.
C’est avec un sentiment de douleur que j’apprends qu’un membre de l’Institut, célèbre par ses connaissances, mais tombé aujourd’hui en enfance, n’a pas la sagesse de se taire et cherche à faire parler de lui, tantôt par des annonces indignes de son ancienne réputation et du corps auquel il appartient, tantôt en professant hautement l’athéisme, principe destructeur de toute organisation sociale, qui ôte à l’homme toutes ses consolations et toutes ses espérances.
Mémoire juste et bref de nos dettes criardes, Que Mathurin Gérante aurait tantôt promis, Et promet maintenant de payer pour son fils. […] On ne peut pas vous dire Qu’on vous l’ait vu tantôt absolument écrire ; Mais je suis très certain qu’au lieu où vous voilà, Un homme à peu près mis comme vous êtes là, Assis dans un fauteuil auprès de deux notaires, A dicté mot à mot ses volontés dernières. […] N’en doutez nullement ; et, pour prouver le fait, Ne vous souvient-il pas que, pour certaine affaire, Vous m’avez dit tantôt d’aller chez le notaire ? […] Ne vous souvient-il pas, monsieur, bien nettement, Qu’il est venu tantôt certain neveu normand, Et certaine baronne, avec un grand tumulte Et des airs insolents, chez vous vous faire insulte ? […] Un critique de nos jours a pu dire que La Fontaine est le seul qui nous ait donné le vers qui nous convient, « toujours divers, toujours nouveau », long, puis court, puis entre les deux, avec vingt sortes de rimes redoublées, entrecroisées, reculées, rapprochées, tantôt solennelles comme un hymne, tantôt folâtres comme une chanson.
Ç’a été, dans notre siècle, un grand spectacle de voir, dans les mêmes temps et dans les mêmes campagnes, ces deux hommes que la voix commune de toute l’Europe égalait aux plus grands capitaines des siècles passés, tantôt à la tête de corps séparés, tantôt unis, plus encore par le concours des mêmes pensées que par les ordres que l’inférieur recevait de l’autre ; tantôt opposés front à front, et redoublant l’un dans l’autre l’activité et la vigilance, comme si Dieu, dont souvent, selon l’Ecriture, la sagesse se joue dans l’univers, eût voulu nous les montrer en toutes les formes, et nous montrer ensemble ce qu’il peut faire des hommes. […] Faites remarquer le jeu de l’antithèse, sous des formes tantôt brèves, tantôt développées et même périodiques. […] Tout-à-coup apparaît une femme majestueuse, son aspect était vénérable. — Ses regards vifs. — Quoique vieille elle paraissait -jeune. — Elle semblait être tantôt d’une taille ordinaire, tantôt d’une taille colossale. — Ses vêtements composés d’un tissu incorruptible, étaient déchirés en quelques endroits. — D’une main elle portait des livres, de l’autre un sceptre. — Avis. […] Un chemin resserré entre des roches, tantôt nues, tantôt couvertes d’arbres ou de buissons conduit au monastère. […] Prenez les vers tes uns après les autres, tantôt un, tantôt deux ou trois et tâchez de faire sentir les figures ou les mouvements qu’ils contiennent.
Ma seconde maxime était d’être le plus ferme et le plus résolu en mes actions que je pourrais, imitant les voyageurs qui, se trouvant égarés en quelque forêt48, ne doivent pas errer en tournoyant tantôt d’un côté, tantôt d’un autre, ni encore moins s’arrêter en une place, mais marcher toujours le plus droit qu’ils peuvent vers un même côté, et ne le changer point pour de faibles raisons, encore que49 le hasard seul les ait déterminés à le choisir ; car, par ce moyen, s’ils ne vont justement où ils désirent, ils arriveront au moins à la fin quelque part, où vraisemblablement ils seront mieux que dans le milieu d’une forêt. […] Allons, venez çà tous171, que je vous distribue mes ordres pour tantôt, et règle à chacun son emploi.. […] Gardez-vous bien de dire : « Demain nous irons nous divertir dans un tel jardin. » L’homme d’aujourd’hui ne sera point celui de demain ; celui qui vous promet maintenant, disparaîtra tantôt : vous ne saurez plus le prendre820 pour le faire souvenir de sa parole.
Auguste est bien fort contre Cinna quand, au complot que celui-ci a formé pour assassiner l’empereur, il peut opposer les paroles mêmes par lesquelles Cinna s’est fait naguère le panégyriste du pouvoir impérial : Si j’ai bien entendu tantôt ta politique, Son salut désormais dépend d’un souverain Qui, pour tout conserver, tienne tout en sa main. […] On peut rapprocher de cette définition la définition proposée par Voltaire, dans un tout autre but et d’une façon moins désintéressée que ne le dit la dernière phrase : Ce qu’on appelle esprit est tantôt une comparaison nouvelle, tantôt une allusion fine ; ici l’abus d’un mot qu’on présente. dans un sens et qu’on laisse entendre dans un autre, là un rapport délicat et deux idées peu communes ; c’est une métaphore singulière ; c’est une recherche de ce qu’un objet ne présente pas d’abord, mais de ce qui est en effet dans lui ; c’est l’art ou de réunir deux choses éloignées, ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre, ou de les opposer l’une à l’autre ; c’est celui de ne dire qu’à moitié sa pensée, pour la laisser deviner. […] — Tantôt plus, tantôt moins ; le mal est que toujours, Et sans cela nos gains seraient assez honnêtes, Le mal est que dans l’an s’entremêlent des jours Qu’il faut chômer ; on nous ruine en fêtes ; L’une fait tort à l’autre ; et monsieur le curé De quelque nouveau saint charge toujours son prône. […] — Les éléments de la période sont donc des phrases qu’on appelle membres ; tantôt il n’y en a que deux : Que ne doit-on pas craindre de ses vices, | si ses bonnes qualités sont si dangereuses ?
Allons, venez çà2 tous, que je vous distribue mes ordres pour tantôt, et règle à chacun son emploi.
ne m’avez-vous pas, Vous-même, ici, tantôt, ordonné son trépas ? […] Rome, que lu tenais, l’échappe ; et le destin ennemi t’a ôté tantôt le moyen, tantôt la pensée de la prendre. » Depuis ce malheureux moment, tout alla visiblement en décadence, et les affaires furent perdues sans retour. » De la confirmation et de la réfutation. […] « Tantôt, dit Condillac, les phrases, pour se bien lier, veulent être construites ensemble ; tantôt elles ne veulent que se suivre : il suffit de savoir faire ce discernement. […] Tantôt, quand mon esprit n’imagine plus rien, J’enfonce un on bonnet, qui tenait déjà bien. […] Les jeunes gens qui étudient l’art d’écrire n’ont pas besoin d’avoir suivi des cours d’astronomie, pour représenter d’une manière oratoire ou poétique « Ces grands corps de lumière qui sont suspendus sur notre tête, et qui nagent, pour ainsi dire, dans ces espaces immenses où notre raison se confond (Massillon) ; » « Cette lumière pure, qui, s’étendant de l’orient au couchant, dore successivement les hémisphères de ce globe (Buffon) ; » « Ces obscures clartés qui tombent des étoiles (Corneille) ; » ou « La reine des nuits, montant peu à peu dans le ciel, tantôt suivant paisiblement sa course azurée, tantôt reposant sur des groupes de nues, qui ressemblent à la cime des hautes montagnes couronnées de neige. » (Chateaubriand.)
Battre exprime l’action, tantôt sans spécifier la manière, tantôt en la spécifiant : Pour un âne enlevé, deux voleurs se battaient ; les Anglais se battent volontiers à coups de poings : c’est ce qu’ils appellent boxer.
tantôt = promptement. […] Voilà où se sont terminées les bravades de Piccolomini306, qui nous envoyoit dire par ses trompettes, tantôt qu’il souhaitoit que nous eussions de la poudre, tantôt qu’il nous vint de la cavalerie ; et quand nous avons eu l’un et l’autre, il s’est bien gardé de nous attendre. […] Qu’il y voie une infinité d’univers, dont chacun a son firmament, ses planètes, sa terre, en la même proportion que le monde visible, dans cette terre, des animaux, et enfin des cirons, dans lesquels il retrouvera ce que les premiers ont donné ; et, trouvant encore dans les autres la même chose, sans fin et sans repos, qu’il se perde dans ces merveilles aussi étonnantes par leur petitesse que les autres par leur étendue332 ; car qui n’admirera que notre corps, qui tantôt n’était pas perceptible dans l’univers, imperceptible lui-même dans le sein du tout, soit à présent un colosse, un monde ou plutôt un tout à l’égard du néant où l’on ne peut arriver ?
Sans doute, la comédie et le drame, écrits tantôt en vers et tantôt en prose, sont des genres mixtes, qui ne relèvent pas exclusivement de la poésie. […] Au-dessous, certains noms ont survécu : ceux de Prévost, de Marivaux, de Florian même ; et ce qui a sauvé de l’oubli quelques-uns de leurs ouvrages, ce sont tantôt des traits touchants de naturel et de passion, tantôt de délicates analyses morales, tantôt une impression de fraîcheur et d’innocence champêtre, qui repose. […] Tantôt le bon prélat se rabattait, tantôt il s’élevait trop haut ou descendait trop bas. […] Tantôt il demandait qu’on lui rendît les Huns transfuges, ou les esclaves romains qui s’étaient évadés ; tantôt il voulait qu’on lui livrât quelque ministre de l’empereur. […] Paul alors s’avança vers le Saint-Géran, tantôt nageant, tantôt marchant sur les récifs.
L’ironie est tantôt badine et enjouée, tantôt dure et pleine de fiel. […] La permission est une figure qu’on emploie, tantôt pour abandonner à eux-mêmes ceux qu’on ne peut détourner de leur dessein, tantôt pour inviter quelqu’un à se porter aux plus grands excès, et cela pour le toucher et lui inspirer de l’horreur pour ce qu’il a déjà fait ou ce qu’il veut faire encore.
Le roi de la ville, pour mettre sa science à l’épreuve… XV Le gérondif en do figure dans une phrase tantôt comme datif, tantôt comme ablatif. […] VIII La préposition in se construit tantôt avec l’accusatif, tantôt avec l’ablatif.
Ses fréquents jeux de mots, ses équivoques, l’emploi ridiculement affecté des termes techniques ; l’habitude qu’il s’était faite de créer au besoin des mots, et de les emprunter tantôt du grec ou de l’hébreu, tantôt du latin ou de l’italien, hérissent son style de difficultés, qui arrêtent à chaque pas les Anglais eux-mêmes.
Déjà nous avons vu le Danubec inconstant, Qui tantôt catholique et tantôt protestant, Sert Romed et Luthere de son onde, Et qui comptant après pour rien Le Romain, le Luthérien, Finit sa course vagabonde Par n’être pas même chrétien.
Nulle espèce ne le mérite mieux : la nature en effet n’a répandu sur aucune autant de ces grâces nobles et douces qui nous rappellent l’idée de ses plus charmants ouvrages ; coupe de corps élégante, formes arrondies, gracieux contours, blancheur éclatante et pure, mouvements flexibles et ressentis, attitudes tantôt animées, tantôt laissées dans un mol abandon, tout dans le cygne respire la volupté, l’enchantement que nous font éprouver les grâces et la beauté ; tout nous l’annonce, tout le peint comme l’oiseau de l’amour ; tout justifie la spirituelle et riante mythologie d’avoir donné ce charmant oiseau pour père à la plus belle des mortelles.
Ainsi tous les exemples en seraient variés, et tantôt la raison y dominerait, tantôt le sentiment, ou quelque passion violente. […] Vous vous souvenez bien de ce que je vous ai rapporté tantôt de Cicéron. […] Il faut être grand dans les grandes choses ; il faut être simple sans être bas dans les petites ; il faut tantôt de la naïveté et de l’exactitude, tantôt de la sublimité et de la véhémence. […] Tantôt ce prophète a toute la douceur et toute la tendresse d’une églogue, dans les riantes peintures qu’il fait de la paix ; tantôt il s’élève jusqu’à laisser tout au-dessous de lui. […] Ces deux hommes si différents n’avaient pas fait quatre pas que l’un pâlit de colère et l’autre tressaillit de joie à l’aspect d’un homme qui était depuis longtemps dans ce temple, tantôt à une place, tantôt à une autre.
Tantôt il vous quitte brusquement pour joindre un seigneur ou un premier commis ; et tantôt, s’il les trouve avec vous en conversation, il vous coupe5 et vous les enlève.
« Le jeune Icare était auprès de son père, et ne se doutant point que ce qu’il avait dans les mains devait lui causer la mort, le sourire sur les lèvres, tantôt il saisissait les plumes que le vent avait dispersées, tantôt il amollissait la cire avec son pouce, et, par ces jeux, il retardait l’ouvrage admirable de son père. » Ignarus sua se tractare pericla, — ore renidenti, ces deux pensées, ajoutées à la matière, sont pleines de beauté.
Avertissement Le présent recueil de Morceaux choisis des poètes classiques français a été composé sur le même plan que le recueil de Morceaux choisis des prosateurs classiques français qui l’a précédé. Il serait inutile de reproduire en tête du second les explications préliminaires que contenait l’Avertissement du premier. Il nous suffira de rappeler que, si nous avons réduit le nombre des passages empruntés aux maîtres de la poésie française du xviie siècle, qui sembleraient devoir occuper de droit la plus grande place dans un recueil classique, c’est que les nouveaux programmes leur ont précisément fait dans renseignement des classes une place plus étendue que les programmes antérieurs. Molière n’est plus restreint au Misanthrope, Corneille à quatre, Racine à trois de ses tragédies ; le cadre étroit du théâtre dit classique a été élargi, ou plutôt supprimé ; plusieurs comédies de Molière sont mises entre les mains des élèves de troisième, de seconde et de rhétorique ; plusieurs des tragédies de Corneille et de Racine sont dans les deux premières classes, leur théâtre complet est ouvert aux élèves de la dernière. Les douze livres des Fables de La Fontaine sont sous leurs yeux en seconde et en rhétorique.
En effet, l’analogie des sons avec les pensées et les mouvements de l’âme n’y est pas moins sensible : et les bons orateurs savent employer à propos des cadences tantôt lentes et graves, tantôt légères et rapides ; tantôt fortes et impétueuses, tantôt douces et coulantes. […] C’est elle qui règne sur les esprits, c’est elle qui les entraine à son gré ; qui tantôt brise tous les obstacles, tantôt s’insinua dans les cœurs, y fait germer des opinions nouvelles, en arrache les mieux affermies. […] Vous trouverez difficilement rien de plus ampoulé que les vers de Malherbe sur la pénitence de saint Pierre : C’est alors que ses cris en tonnerres éclatent ; Ses soupirs se font vents qui les chênes combattent ; Et ses pleurs, qui tantôt descendaient mollement, Ressemblent un torrent, qui, des hautes montagnes, Ravageant et noyant les voisines campagnes, Veut que tout l’univers ne soit qu’un élément.
Si j’ai bien entendu tantôt ta politique, Son salut désormais dépend d’un souverain Oui, pour tout conserver, tienne tout en sa main. […] Tantôt la pensée est incomplète et embarrassée. […] Tantôt l’expression est recherchée et contournée ; Son éloquence accorte, enchaînant avec grâce L’excuse du silence à celle de l’audace, En ternes trop choisis accusait le respect D’avoir tant retardé cet hommage suspect. […] On trouve dans Bajazet cette construction vicieuse : J’irai, bien plus content et ne vous et de moi, Détromper son amour d’une feinte forcée, Que je n’allais tantôt déguiser ma pensée. […] — Cette figure, assez usitée pour qu’on en fasse quelquefois une classe à part, n’est qu’une métonymie où l’on fait entrer, tantôt plus, tantôt moins que le sens propre du mot.
Tantôt simple, onctueuse et persuasive, quand elle expose les douceurs de la vertu, les miracles de la charité, les miséricordes de la religion ; elle est hardie, impétueuse, foudroyante, quand elle tonne contre le vice, ou qu’elle annonce les grandes vérités de la foi.
Tout contrefacteur ou débitant de contrefaçons de cet Ouvrage sera poursuivi conformément aux lois. Toutes mes Editions sont revêtues de ma griffe. Avant-propos. Le succès toujours croissant de la nouvelle Méthode, à laquelle ce Cours est adapté, nous dispense d’en faire l’éloge, et d’ajouter un tardif et obscur hommage aux suffrages éminents qui l’ont accueillie dès son apparition. En offrant au public ce recueil, nous n’avons point la prétention chimérique de suivre pas à pas la théorie de l’auteur, de présenter chacun des exercices qui composent notre ouvrage, comme le développement spécial d’une règle de la Méthode.
Elle produit dans sa course plusieurs phénomènes remarquables ; elle est tantôt en avance, tantôt en retard ; tantôt elle se cache sur le soir et se montre de nouveau sur le matin. […] Au-dessous de cette dernière est la planète de Mercure, qui met un an à peu près à parcourir le zodiaque, et qui ne laisse jamais entre elle et le soleil plus d’un signe d’intervalle, tantôt le devançant, et tantôt venant après lui. La moins élevée et la plus rapprochée de la terre des cinq étoiles errantes, c’est Vénus, qui tantôt précède et tantôt suit le soleil. […] Aussi son teint était livide, ses yeux égarés, sa démarche tantôt précipitée, tantôt ralentie : en un mot, l’égarement était peint sur sa figure et son visage.
ne m’avez-vous pas Vous-même, ici, tantôt ordonné son trépas ? […] Ne m’avez-vous pas Vous-même, ici, tantôt ordonné son trépas ?
C’est un vers de dix syllabes qui ne diffère du nôtre que parce que, dans le vers français, le repos est toujours après la quatrième syllabe ; tandis que le vers italien s’appuie tantôt sur la quatrième, tantôt sur la sixième, ce qui rompt la monotonie qu’auraient naturellement ces vers qui sont tous féminins.
La rhétorique, du grec ἡ ῥητορική, l’art de dire, se définit l’art de parler de chaque chose d’une manière convenable ; elle se confond avec l’art oratoire : Manier, avec art, passion et figure, Jusque dans ses transports, écouter la nature, Être subtil et pur, puis vif et véhément, Tantôt être concis et tantôt plus coulant ; Plaire, instruire, toucher, voilà la Rhétorique. […] xx), lequel remarque ailleurs que « le discours oratoire consiste tantôt en exemples, tantôt en enthymèmes et que certains orateurs aiment à employer l’exemple, d’autres l’enthymème ». […] « Le juste, dit Fléchier, regarde sa vie tantôt comme la fumée qui s’élève, qui s’affaiblit en s’élevant, qui s’exhale et s’évanouit dans les airs, tantôt comme l’ombre qui s’étend, se rétrécit, se dissipe, sombre, vide et disparaissante figure. » « Au lieu de déplorer la mort des autres, dit Bossuet, je veux désormais apprendre de vous à rendre la mienne sainte. […] C’est tantôt un temple, un palais, un monument, un antre, les sinuosités d’une rivière, les ombrages d’un bosquet, etc., etc.
Mais parce que l’esprit se laisse quelquefois abuser par de fausses lueurs, lorsqu’il n’y apporte pas l’attention nécessaire, et qu’il y a bien des choses que l’on ne connaît que par un long et difficile examen, il est certain qu’il serait utile d’avoir des règles pour s’y conduire de telle sorte que la recherche de la vérité en fût et plus facile et plus sûre ; et ces règles, sans doute, ne sont pas impossibles : car, puisque les hommes se trompent quelquefois dans leurs jugements, et que quelquefois aussi ils ne s’y trompent pas, qu’ils raisonnent tantôt bien et tantôt mal, et qu’après avoir mal raisonné, ils sont capables de reconnaître leur faute, ils peuvent remarquer, en faisant des réflexions sur leurs pensées, quelle méthode ils ont suivie lorsqu’ils ont bien raisonne, et quelle a été la cause de leur erreur lorsqu’ils se sont trompés, et former ainsi des règles sur ces réflexions pour éviter à l’avenir d’être surpris. […] L’autre, sans choix, sans exactitude, d’une plume libre et inégale, tantôt charge ses descriptions, s’appesantit sur les détails ; il fait une anatomie : tantôt il feint, il exagère, il passe le vrai dans la nature, il en fait le roman. […] Ce qu’on appelle esprit est tantôt une comparaison nouvelle, tantôt une allusion fine : ici, l’abus d’un mot qu’on présente dans un sens, et qu’on laisse entendre dans un autre ; là, un rapport délicat entre deux idées peu communes : c’est une métaphore singulière, c’est une recherche de ce qu’un objet ne présente pas d’abord, mais de ce qui est en effet dans lui : c’est l’art, ou de réunir deux choses éloignées, ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre, ou de les opposer l’une à l’autre ; c’est celui de ne dire qu’à moitié la pensée pour la laisser deviner. […] Qui tantôt, qui soudain me peut être ravie, Qui ne me fait jouir que d’un instant qui fuit, Et ne peut m’assurer de celui qui le suit ? […] Qui m’épargnait tantôt ose enfin m’accuser !