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2. (1852) Précis de rhétorique

Qu’entend-on par lieux communs ? […] Qu’entend-on par mœurs oratoires ? […] Qu’entend-on par exposition ? […] Qu’entend-on par secrets du style ? […] Qu’entend-on par lettre ?

3. (1912) Morceaux choisis des auteurs français XVIe, XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles

Valère. — Cela s’entend. […] Voilà la plus belle sentence que j’aie entendue de ma vie : Il faut vivre pour manger et non pas manger pour vi… Non, ce n’est pas cela. […] Entends-tu ? […] Toujours de l’emportement, au lieu d’entendre raison ! […] Les officiers des gardes du corps postaient les gardes d’avance dans la tribune, d’où le Roi l’entendait toujours.

4. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Première partie - Préceptes généraux ou De la composition littéraire. — Chapitre troisième. De l’élocution. »

La seconde est du galimatias simple, c’est-à-dire une chose que le lecteur n’entend point, mais que l’auteur entend seul. […] Pourvu que votre lecteur vous entende bien clairement, cela suffit. […] C’est un trope modeste qui paraît affaiblir par l’expression ce qu’on veut laisser entendre dans toute sa force. […] on a entendu tomber quelque chose en même temps que ce vers ; harmonie imitative. […] Elle évite la répétition des mêmes sons et rejette les mots durs et désagréables à entendre.

5. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Racine 1639-1699 » pp. 415-440

Vous avez entendu sa fortune8. […] J’entends. […] Le poëte entend par là que la lumière du jour prend possession pleine et entière du monde qui se réveille. […] Racine entend par là les mauvaises pensées, les tentations de l’esprit malin. […] Il suffit d’être bon et pur pour entendre son infaillible parole.

6. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Notions préliminaires » pp. 2-15

La littérature, telle que nous l’entendons ici, est en même temps la connaissance et la collection des préceptes qui président à l’expression du beau par le moyen de la parole. […] On entend encore par littérature la connaissance des productions littéraires elles-mêmes, ainsi que l’ensemble des ouvrages d’un peuple, d’un siècle, ou d’un genre quelconque. […] Que faut-il entendre par belles-lettres ? […] Qu’entendez-vous par préceptes littéraires ? […] Que faut-il entendre par critique ?

7. (1879) L’art d’écrire enseigné par les grands maîtres

comment daignez-vous m’entendre ? […] Je n’entends pas bien encore. […] J’entends à cette heure votre pensée. […] L’entendez-vous maintenant ? […] Je n’entends point tout votre langage.

8. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Voulez-vous entendre Cicéron parler comme Platon en cette matière ? […] C’est qu’ici par les aveugles, on entend ceux qui étaient aveugles. […] Est-ce un si grand mal d’être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ?  […] Quand Iphigénie a entendu son père lui défendre de revoir Achille, elle s’écrie (Act.  […] Quelques rhéteurs entendent par catachrèse une métaphore hardie et un peu dure.

9. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Voltaire 1694-1778 » pp. 445-463

Un oiseau peut se faire entendre Après la saison des beaux jours ; Mais sa voix n’a plus rien de tendre, Il ne chante plus ses amours. […] Entends-tu murmurer ce sauvage algébriste, A la démarche lente, au teint blême, à l’œil triste, Qui, d’un calcul aride à peine encore instruit, Sait que quatre est à deux comme seize est à huit ? […] Je divise en trois points le plus simple des cas ; J’ai, vingt ans, sans l’entendre, expliqué Saint-Thomas4. » Ainsi ces charlatans, de leur art idolâtres, Attroupent un vain peuple au pied de leurs théâtres. […] D’autres oiseaux de différent plumage, Divers de goût, d’instinct et de ramage, En sautillant, font entendre à la fois Le gazouillis de leurs confuses voix ; Et dans les cris de la folle cohue, La médisance est à peine entendue. […] Le canon se faisait entendre ; l’ennemi se montrait ; soudain la fatigue était oubliée.

10. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

C’est à chacun de juger par soi-même si ce qu’il offre au public ou ce qu’un fait donné lui présente a pu et dû se passer comme il le montre, eu égard, bien entendu, aux préliminaires de la pièce. […] Les figures oratoires, les élans lyriques, sauf, bien entendu, ceux qui sont amenés par la situation. […] On entend, par la fin morale d’un poème, ce qui doit nécessairement en résulter par rapport aux mœurs. […] Le ridicule est donc vraiment l’arme de la comédie ; et l’on entend par ridicule une certaine difformité qui choque la bienséance ou l’usage reçu, ou même la morale du monde poli. […] Il faut donc entendre par ce mot une pièce de bas comique, c’est-à-dire encore une farce ou une folie.

11. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Préceptes « Deuxième partie. Préceptes des genres. — Chapitre troisième. Du discours. »

Mais combien imposante doit être la voix qui se fait entendre aux hommes, entre la tombe des rois et l’autel du Dieu qui les juge ! […] J’ose dire à l’orateur de la patrie : Si tous ses représentants sont réunis pour t’entendre, s’ils délibèrent après t’avoir entendu, c’est pour assurer ton triomphe et le sien. […] Les anciens entendaient par harangues presque toutes les variétés de formes de l’éloquence. […] Je suppose que vous représentiez un personnage qui vient d’entendre un mot blessant pour sa probité. […] Si je la prononce en plaçant un accent sur froid, on entend l’interrogation d’un homme qui désire connaître l’état du temps.

12. (1865) Cours élémentaire de littérature : style et poétique, à l’usage des élèves de seconde (4e éd.)

à l’entendre, ce n’était pas qu’il fût habile, mais l’ennemi s’était trompé. […] Cette figure est très adroite et fait entendre souvent plus qu’on ne dirait. […] Que diraient, que penseraient Homère ou Démosthène s’ils étaient là pour m’entendre ? […] Il est bien entendu cependant que c’est à condition que l’on parle bien. […] Je ne fais point au spectacle, disait un homme de sens et de goût, pour n’y voir et pour n’y entendre que ce que je vois et ce que j’entends en me mettant à la fenêtre.

13. (1866) Cours élémentaire de rhétorique et d’éloquence (5e éd.)

Comment bien parler de ce qu’on n’entend pas, ou de ce qu’on n’entend qu’à demi ? […] Le prône ainsi entendu est souvent plus utile que le sermon. […] Nous les avons entendus dans notre jeunesse, bientôt après nous les cherchâmes des yeux. […] Comment peut-on se persuader qu’un sermon, débité de la sorte, touchera ceux qui l’entendent ? […] Il partagera toutes nos douleurs, entendra toutes nos peines, assistera à tous nos combats.

14. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section deuxième. La Tribune du Barreau. — Chapitre III. Analyse et extraits des Harangues d’Eschine et de Démosthène, pour et contre Ctésiphon. »

En second lieu, on aime naturellement à écouter des accusations et des invectives ; et l’on n’entend qu’avec peine ceux qui font eux-mêmes leur éloge. […] Cet exorde est un chef-d’œuvre d’adresse pour se concilier la faveur des juges, pour les engager à laisser parler Démosthène dans une cause qui lui est si personnelle, à entendre ses raisons, comme ils ont écouté celles de l’accusateur. […] Il est temps de l’entendre lui-même. […] Il semble, quand on l’entend, que toutes les ombres qu’Eschine vient d’évoquer, accourent pour se ranger autour de la tribune de Démosthène, et le prennent sous leur protection. […] que serait-ce donc, si vous aviez entendu ce lion lui-même rugir son discours ?

15. (1825) Rhétorique française, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes pp. -433

Les hommes ne me trompent plus, car je ne vois plus les hommes, et je n’entends plus leurs discours flatteurs et empoisonnés. […] qu’est-ce que j’entends ? […] On a du penchant à croire ce qu’on a du plaisir à entendre ; comme on a mauvaise opinion de ce qui se présente mal. […] Dans l’art oratoire, on entend par ce mot les sentimens que l’on reçoit ou que l’on communique par le discours. […] Il faut entendre par ces mots non-seulement les difformités physiques, mais les travers de l’esprit, les bizarreries des mœurs, l’abus des mots.

16. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Modèles

Parle, je suis prêt à t’entendre.     […] Je vous entends, vous étiez comédien. […] Le prince a tout vu, il a tout entendu. […] Il fallait entendre la troupe folâtre s’égayer aux dépens de la malheureuse. […] Qu’entend le poète par la foudre ?

17. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Son premier devoir est donc de parler d’une manière à se faire entendre, d’une manière même à ne pouvoir n’être pas entendu. […] On évite ce défaut, en passant sous silence tout ce qui est superflu, c’est-à-dire, tout ce qui peut être aisément entendu sans être exprimé. […] Il vaut mieux se taire, que de parler pour n’être pas entendu. […] Ces expressions figurées ont d’abord quelque chose qui éblouit, et l’on ne se donne pas la peine de les examiner, parce qu’on les devine plutôt qu’on ne les entend. […] Elle emploie des mots, qui pris à la lettre, vont beaucoup au-delà de la vérité, mais qui sont réduits à leur juste valeur par ceux qui nous entendent.

18. (1882) Morceaux choisis de prosateurs et de poètes des xviii e et xix e siècles à l’usage de la classe de rhétorique

Il parut même qu’il n’entendit plus rien du reste du discours. […] Il faut entendre dans la musique vocale ce qu’elle exprime. […] est-ce que vous ne m’entendez plus ?  […] monsieur, me dit ce voisin, vous m’avez donc entendu ? — Qui diable ne vous entendrait pas, monsieur ?

19. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XVI. des qualités essentielles du style. — clarté, pureté  » pp. 217-229

On se trompe, en effet, si l’on croit que le bon peuple se laisse toujours éblouir, et applaudit tout harangueur qu’il n’entend point. […] Le vrai talent est de contenter à la fois la foule et les hommes d’élite, de se faire entendre des plus vulgaires, en se faisant estimer des plus habiles. […] Dans un ordre d’idées moins élevé, ce qui n’est pas clair n’est pas français, non parce que la langue française est en elle-même plus claire qu’une autre, mais, au contraire, parce qu’elle prête davantage à l’obscurité, parce que la rigueur de ses constructions et le peu d’élasticité de sa phraséologie exigent de l’écrivain les plus minutieuses précautions pour être toujours entendu, et qu’il doit veiller sur la clarté avec une attention d’autant plus inquiète qu’elle est toujours près de lui échapper. […] est-ce un si grand mal d’être entendu quand on parle, et de parler comme tout le monde ?  […] Et il ajoute avec raison : « L’ingénuité, le naturel, la simplicité même n’ont rien qui se refuse à la correction du langage. » Quant à la seconde catégorie de jargons, ceux dont ou convient pour se parler sans être entendus, on conçoit que la rhétorique ne les admette nulle part.

20. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bernardin de Saint-Pierre, 737-1814 » pp. 357-367

Le vent était si violent qu’on ne pouvait entendre les paroles même qu’on se disait en criant à l’oreille à tue-tête. […] Cependant ces grands corps insensibles font entendre des bruits profonds et mélancoliques. […] Il n’y a point de voix dominantes, mais des sons monotones, parmi lesquels se font entendre des bruits sourds et profonds, qui nous jettent dans une tristesse pleine de douleur. […] Tout à coup j’entends son cri, je vole à sa voix : l’infortuné, foudroyé par le vent du feu, était tombé mort sur l’arène, et son dromadaire avait disparu. […] quand pourrai-je respirer le parfum des chèvrefeuilles, me reposer sur ces beaux tapis que paissent les heureux troupeaux, et entendre les chansons du laboureur qui salue l’aurore avec un cœur content et des mains libres ! 

21. (1867) Rhétorique nouvelle « Première partie. L’éloquence politique » pp. 34-145

., etc. » — Ayant entendu ces paroles, les Francs, indignés de tant de crimes, demandèrent d’une voix unanime à marcher contre les Thuringiens. […] Des oisifs se réunissent dans une salle pour entendre un homme qui parle bien. […] — Entendez-vous par le plus habile le plus intelligent ? […] — Qu’entendez-vous, à votre tour, par le plus sérieux ? […] Entendez ce mot dans sa plus large acception, et appelez honnête homme celui qui conforme en tous ses paroles et ses actes aux règles de la justice.

22. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Cela s’entend. […] Oui, entends-tu ? […] Vous entendez cela, et vous savez le latin, sans doute ? […] J’entends tout cela. […] quand les hommes sont disposés à l’entendre.

23. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre Ier. Considérations générales. »

Il importe de conserver toujours présentes à l’esprit ces définitions, afin d’avoir des idées nettes des choses, ou au moins afin d’éviter les discussions inutiles et d’autant plus prolongées qu’on ne s’entend pas sur le sens des mots. […] Les auteurs de l’Encyclopédie ont, à l’imitation de Bacon, fait consister la poésie dans le fond des choses, non dans la forme. « Nous n’entendons ici par poésie, dit d’Alembert, que ce qui est fiction. […] Ainsi, un cours d’éloquence grecque, un cours d’éloquence française, font entendre l’étude de tous les ouvrages en prose, grecs ou français. […] Nous entendons par là ce respect pour la vertu que l’auteur de la nature a gravé dans notre âme en caractères ineffaçables.

24. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

Son premier devoir est donc de parler de manière à se faire entendre. […] Il vaut mieux se taire que de parler pour n’être pas entendu. […] Ce qui bien souvent s’entend moins de la facilité réelle avec laquelle un ouvrage a été composé, que du résultat du travail opiniâtre par lequel l’écrivain est parvenu à effacer la trace de ses efforts. […] On entend par dignité ou noblesse du style, une certaine élévation, une certaine délicatesse qui fait rejeter les pensées et les sentiments populaires et trop familiers, ainsi que les expressions basses ou triviales. […] Que faut-il entendre par finesse d’une langue ?

25. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Il semble que j’entends tout autour de moi un cri de misère. […] On n’entend dans les funérailles que des paroles d’étonnement, de ce que ce mortel est mort. […] Voulez-vous qu’on vous fasse entendre clairement toutes les vérités divines ? […] quand les hommes sont disposés à l’entendre. […] Rome même entendra sa voix ; et un jour cette ville maîtresse se tiendra bien plus honorée d’une lettre du style de Paul, adressée à ses concitoyens, que de tant de fameuses harangues qu’elle a entendues de son Cicéron.

26. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Chateaubriand 1768-1848 » pp. 222-233

On croit y entendre retentir cette malédiction du prophète : « Venient tibi duo hœc subito in die una, sterilitas et viduitas. […] On lui entend souvent répéter : « Mes enfants, mes chers enfants !  […] Après l’exhortation, l’assemblée commence à marcher en chantant : « Vous sortirez avec plaisir, et vous serez reçu avec joie ; les collines bondiront et vous entendront avec joie. » L’étendard des saints, antique bannière des temps chevaleresques, ouvre la carrière au troupeau, qui suit pêlemèle avec son pasteur. […] Les bois, les vallons, les rivières, les rochers, entendent tour à tour les hymnes des laboureurs. […] Auprès, tout aurait été silence et repos, sans la chute de quelques feuilles, le passage d’un vent subit, le gémissement de la hulotte ; au loin, par intervalles, on entendait les sourds mugissements de la cataracte du Niagara, qui, dans le calme de la nuit, se prolongeaient de désert en désert et expiraient à travers les forêts solitaires1.

27. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Rochefoucauld. (1613-1680.) » pp. 15-19

Il y a une sorte de politesse qui est nécessaire dans le commerce des honnêtes gens2 : elle leur fait entendre raillerie, et elle les empêche d’être choqués et de choquer les autres par de certaines façons de parler trop sèches et trop dures, qui échappent souvent sans y penser quand on soutient son opinion avec chaleur. […] Il faut leur donner le temps de se faire entendre et souffrir même qu’ils disent des choses inutiles. Bien loin de les contredire et de les interrompre, on doit au contraire entrer dans leur esprit et dans leur goût, montrer qu’on les entend, louer ce qu’ils disent autant qu’il2 mérite d’être loué, et faire voir que c’est plutôt par choix3 qu’on les loue que par complaisance. […] On doit entendre par les honnêtes gens les personnes bien élevées et de bonne société.

28. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Courier 1773-1825 » pp. 238-242

Je disais donc que mes aventures sont diverses et intéressantes ; il y a plaisir à les entendre, et plus encore, je m’imagine, à vous les conter. […] La nuit s’était déjà passée presque entière assez tranquillement, et je commençais à me rassurer, quand sur l’heure où il me semblait que le jour ne pouvait être loin, j’entendis au-dessous de moi notre hôte et sa femme parler et se disputer ; et, prêtant l’oreille par la cheminée qui communiquait avec celle d’en bas, je distinguai ces propres mots du mari : « Eh bien ! […] » A quoi la femme répondit : Oui. » Et je n’entendis plus rien. […] Au bout d’un quart d’heure qui fut long, j’entendis sur l’escalier quelqu’un, et, par la fente de la porte, je vis le père, sa lampe dans une main, dans l’autre un de ses grands couteaux.

29. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Prosper Mérimée Né en 1803 » pp. 286-290

Tout ce qu’il entend, tout ce qu’il voit demande du sang, depuis sa sœur, cette Électre implacable dont le silence même lui impose son devoir, jusqu’à ce chien de garde qui court à travers les vignes pour le guider vers le lieu du meurtre impuni. […] Bientôt on entendit des cris lamentables en sortir. […] Il se fit un moment de silence parmi les assaillants ; puis, tous ensemble, et comme par un commun accord, ils poussèrent une clameur de guerre pour s’étourdir, et ne pas entendre les gémissements de l’homme qui brûlait. […] Les dernières paroles de sa sœur retentissaient sans cesse à ses oreilles, et il lui semblait entendre un oracle fatal, inévitable, qui lui demandait du sang, et du sang innocent.

30. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Nisard Né en 1806 » pp. 296-300

Le profit des bonnes études Pour que la culture de l’esprit produise ses fruits excellents, il faut entendre la langue des écrivains de génie. […] Le patriotisme littéraire On entend dire trop souvent que l’esprit, en France, court des périls. […] Il ajoute ailleurs : « La mémoire n’aime que ce qui est excellent. » — « On dit que les livres sont bientôt lus, mais ils ne sont pas bientôt entendus. […] Pour bien entendre une belle et grand pensée, il faut peut-être autant de temps que pour la concevoir. » 1.

31. (1881) Morceaux choisis des classiques français des xvie , xviie , xviiie et xixe siècles, à l’usage des classes de troisième, seconde et rhétorique. Prosateurs

— Comment, respondit le marchant, l’entendez vous, nostre amy, mon voisin ? […] Vous n’entendez celanguaige. […] Il s’y entend, le paillard ! […] Il fut l’esprit mêlé à ce foudre qui a rempli l’Allemagne de feux et d’éclairs, et dont le bruit a été entendu par tout le monde. […] Nous l’entendîmes à demi-mot, et cela nous fit souvenir de son confrère, qui a été relégué à Abbeville pour un sujet semblable.

32. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre III. Du genre épique » pp. 207-250

Que faut-il entendre par la grandeur de l’action ? […] Qu’entend-on par caractères et par mœurs poétiques ? […] Qu’entendez-vous par mœurs ? […] Que faut-il entendre par mœurs bonnes ? […] Qu’entendez-vous par péripéties ?

33. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

… On entendait des cris. […] puis-je entendre et souffrir ce langage ? […] Le tonnerre a grondé ; l’avez-vous entendu ? […] Si vous êtes Ulysse, Ulysse, entendez-nous. […] Et que viens-je d’entendre ?

34. (1868) Morceaux choisis des écrivains contemporains à l’usage des classes supérieurs de l’enseignement classique et spécial. Prose et poésie

Entendez-vous que la déclaration de guerre soit tellement propre au corps législatif que le roi n’ait pas l’initiative, ou entendez-vous qu’il ait l’initiative ? […] On lui entend souvent répéter : « Mes enfants, mes chers enfants !  […] dans mon exil j’ai entendu votre voix. […] Une seule voix se fit entendre après la sienne, et dit amen ! […] lui demande le président. — Ses crimes. — Qu’entendez-vous par ses crimes ?

35. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Montesquieu 1666-1755 » pp. 148-157

C’est un homme qui n’est bon à rien, et qui nous devient fort à charge, parce qu’il ne travaille point pour le couvent ; mais j’entends sonner l’heure du réfectoire. […] Je souriais quelquefois d’entendre des gens qui n’étaient presque jamais sortis de leur chambre dire entre eux : Il faut avouer qu’il a l’air bien persan. […] Je demeurais quelquefois une heure dans une compagnie sans qu’on m’eût regardé, et qu’on m’eût mis en occasion d’ouvrir la bouche ; mais si quelqu’un, par hasard, apprenait à la compagnie que j’étais Persan, j’entendais aussitôt autour de moi un bourdonnement : Ah ! […] dit le géomètre, il y a deux mille ans qu’il y est2. — Vous ne m’entendez pas, reprit l’autre : c’est une traduction de cet ancien auteur que je viens de mettre au jour ; il y a vingt ans que je m’occupe à faire des traductions. — Quoi ! […] Dans cette page, on croit l’entendre causer.

36. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Alfred de Musset 1810-1857 » pp. 564-575

Si le ciel est désert, nous n’offensons personne ; Si quelqu’un nous entend, qu’il nous prenne en pitié2 ! […] Leurs bras, à mon berceau dérobant mon enfance, Me portaient sous la grotte où Virgile eut naissance, Où j’entendais le bois murmurer et frémir. […] Dans ce dialogue, nous entendons les sanglots sincères d’un poëte blessé au cœur. […] A Paris, elle se fit entendre pour la première fois dans la Sémiramide ; elle y obtint un triomphe éclatant ; elle excita le même enthousiasme à Naples, Milan, Venise et Florence. […] Dans cette élégie éloquente, il y a des cris dignes d’être entendus par la postérité. « Quand on a trouvé ce qu’on cherchait, on n’a pas le temps de le dire ; il faut mourir. » Joubert.

37. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre premier. Du genre lyrique » pp. 114-160

qu’entends-je ? […] Qu’entendez-vous par digression ? […] Qu’entendez-vous par cantiques spirituels ? […] Qu’entend-on par ode anacréontique ? […] Qu’entend-on maintenant par dithyrambe ?

38. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

9° L'ironie dit précisément le contraire de ce qu'elle veut faire entendre. […] 11° La litote consiste à dire moins pour faire entendre plus. […] … elle lui fait entendre plus que ces mots ne disent. […] A la métonymie se rattache la métalepse, qui fait entendre autre chose que le sens propre. […] On entend par littérature la connaissance des belles-lettres, et l'on entend par belles-lettres la grammaire, la poétique et la rhétorique.

39. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

Qu’entend-on par euphémisme ? […] Il veut leur faire entendre qu’il les blâme fortement. […] Entend-on de la mer les ondes bouillonner ? […] J’entends crier la dent de la lime mordante. […] Que faut-il entendre par épithète ?

40. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre VI. Sixième espèce de mots.  » pp. 38-40

On dit sans faire accorder : les vertus que j’ai entendu louer ; les vices que j’ai résolu d’éviter : que n’est pas ici le régime des participes entendu, résolu, mais des infinitifs suivants, louer, éviter. […] On ne peut pas dire ici : j’ai entendu les vertus ; j’ai résolu les vices.

41. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre cinquième. De l’Éloquence des Livres saints. — Chapitre III. Beautés de sentiment. »

Nous saurons rappeler chaque terme à sa signification primitive, et le conduisant graduellement à son acception actuelle, nous ne courrons jamais le danger de parler sans nous entendre, parce que nous ne parlerons qu’en vertu d’un raisonnement. […] Mais nous entendons spécialement ici ces traits qui émeuvent puissamment la sensibilité, qui vont au cœur, parce qu’ils en sont partis, et qui nous affectent à proportion que nous y retrouvons plus ou moins l’expression vraie de nos propres sentiments. […] En vain ai-je fait entendre les cris de l’hirondelle, les gémissements de la colombe, et mes yeux se sont fatigués, constamment élevés vers le ciel. […] Ne croit-on pas ailleurs entendre l’Aigle de Meaux lui-même, dans cette belle et éloquente tirade ? […] Alors de toutes parts un Dieu se fait entendre ; Il se cache au savant, se révèle au cœur tendre : Il doit moins se prouver qu’il ne doit se sentir.

42. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bernardin de Saint-Pierre. (1737-1814.) » pp. 153-158

Les noirs écueils blanchissent au loin et font entendre des bruits affreux, entrecoupés de lugubres silences. […] Cependant ces grands corps insensibles font entendre des bruits profonds et mélancoliques. […] Il n’y a point de voix dominantes : ce sont des sons monotones, parmi lesquels se font entendre des bruits sourds et profonds, qui nous jettent dans une tristesse pleine de douceur. […] Il semble que ces enfants de l’air soient nés pour danser ; ils font aussi entendre, au milieu de leur bal, des espèces de chants.

43. (1839) Manuel pratique de rhétorique

— Qu’entendez-vous par Discours ? […] — Qu’entendez-vous par preuves ? […] — Qu’entendez-vous par Bienséances ? […] — Qu’entendez-vous par Péroraison ? […] — Qu’entendez-vous par style simple ?

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