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122. (1883) Morceaux choisis des classiques français (prose et vers). Classe de troisième (nouvelle édition) p. 

La clarté ne naît pas du soin de détacher tous les mots et de les prononcer tous avec la même force ; cette uniformité de débit engendre la fatigue et l’ennui, elle émousse toute attention et détruit tout intérêt. L’important est de donner à chaque mot la valeur qui lui convient ; c’est dans ce choix que consiste tout l’art de prononcer. […] Enfin, vers les trois heures de l’après-midi, le roi, jetant un profond soupir, prononça distinctement ces paroles : « ô Seigneur, j’entrerai dans votre maison et je vous adorerai dans votre saint temple. » Et son âme s’envola dans le saint temple qu’il ôtait digne d’habiter. […] Né dans un temps rebelle à prononcer : Je crois ! […] À mes tintements, les âmes pieuses prononceront le nom de Jésus, de Marie ou de quelque saint bien-aimé ; leurs regards monteront au ciel, ou, dans une église, leur cœur se distillera en amour.

123. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre Ier. Des éléments du style. » pp. 22-78

De même, quand je dis : le méchant n’est pas heureux, mon esprit prononce sur l’opposition qui se trouve entre l’idée de méchant et celle de bonheur ; et ma pensée est encore vraie, parce que les cœurs pervers ne sont pas heureux. […] Devant le cercueil de Louis-le-Grand, Massillon, en commençant l’Oraison funèbre de ce monarque, prononce ces belles paroles : Dieu seul est grand, M.

124. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre III. Éloges de Pompée et de César, par Cicéron. »

Ayez donc devant les yeux ces juges sévères qui prononceront un jour sur vous, et dont le jugement, si j’ose le dire, aura plus de poids que la nôtre, parce qu’ils seront sans intérêt, sans haine et sans envie ».

125. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XX. des qualités accidentelles du style. — élégance, finesse, naiveté, enjouement  » pp. 274-288

Prenez une pensée commune, exprimez-la d’abord avec obscurité, devenez ensuite votre commentateur ; vous avez le mot de l’énigme, mais ne vous hâtez pas de le prononcer ; faites-le deviner, et vous paraîtrez penser d’une manière fort neuve et fort fine93. ».

126. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Madame de Sévigné 1626-1696 » pp. 52-64

Il vint trois gentilshommes, qui pensèrent mourir en voyant ce portrait : c’étaient des cris qui faisaient fendre le cœur ; ils ne pouvaient prononcer une parole ; ses valets de chambre, ses laquais, ses pages, ses trompettes, tout était fondu en larmes et faisait fondre les autres.

127. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — De Maistre, 1753-1821 » pp. 377-387

» (Ce fragment est tiré du discours de réception à l’Académie française prononcé par M.

128. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bossuet, 1627-1704 » pp. 89-123

Ce n’est pas devant les Césars et les princes, ce n’est pas devant les héros et les capitaines que je t’oblige de comparaître ; comme ils ont tous été tes adorateurs, ils prononceraient à ton avantage. […] Elle fut prononcée à Notre-Dame, le 10 mars 1687.

129. (1885) Morceaux choisis des classiques français, prose et vers, … pour la classe de rhétorique

La clarté ne naît pas du soin de détacher tous les mots et de les prononcer tous avec la même force ; cette uniformité de débit engendre la fatigue et l’ennui, elle émousse toute attention et détruit tout intérêt. L’important est de donner à chaque mot la valeur qui lui convient ; c’est dans ce choix que consiste tout l’art de prononcer. […] Cousin, quelques années après, eurent prononcé dans leurs chaires certains mots alors oubliés, ces mots d’âme et de libre arbitre, de mérite et de démérite, de conscience et de devoir ; lorsqu’à leurs auditeurs, à peu près résignés, comme tout le monde alors, à n’exister qu’à titre de machines plus ou moins bien organisées, ils eurent rappelé qu’ils étaient des personnes, des êtres responsables, des âmes libres faites pour n’obéir qu’à la souveraineté de la raison et du droit ; un frémissement de juste orgueil se produisit parmi ces jeunes cœurs ; une ère nouvelle commençait. […] Depuis les deux grands noms qu’un siècle au siècle annonce, Jamais nom qu’ici-bas toute langue prononce Sur l’aile de la foudre aussi loin ne vola, Jamais d’aucun mortel le pied qu’un souffle efface N’imprima sur la terre une plus forte trace : Et ce pied s’est arrêté là... […] Mais puisque Troie enfin est le prix de sa mort, L’armée à haute voix se déclare contre elle, Et prononce à Calchas sa sentence mortelle.

130. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXV. des figures. — figures par développement et par abréviation  » pp. 353-369

je parie la présenter si adroitement que vous en devinerez le mot, sans que je le prononce.

131. (1853) Principes de composition et de style (2e éd.) « Première partie. Principes de composition et de style. — Principes de rhétorique. — Chapitre V. De la disposition. »

Songez au moins qu’un ennemi cent fois plus terrible vous menace… Les rats, à qui les chats imposent encore, les rats, Messieurs, sont aux aguets ; ils n’attendent que le moment où vous aurez prononcé l’arrêt fatal que mon adverse partie sollicite, pour entrer en campagne et venir s’établir dans vos habitations, que vous serez forcés, oui, Messieurs, que vous serez forcés de leur abandonner.

132. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Boileau, (1636-1711.) » pp. 212-225

On prononçait alors craître, quoique l’on écrivit croistre comme paroistre, en sorte que les deux rimes que nous offre ici Boileau étaient bonnes pour l’oreille et les yeux.

133. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Sévigné, 1626-1696 » pp. 76-88

Il vint trois gentilshommes, qui pensèrent mourir en voyant ce portrait : c’étoient des cris qui faisaient fendre le cœur ; ils ne pouvaient prononcer une parole ; ses valets de chambre, ses laquais, ses pages, ses trompettes, tout était fondu en larmes et faisoit fondre les autres.

134. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section I. De l’Art d’écrire correctement. — Chapitre I. De la nature des mots. » pp. 11-86

Les deux rr se prononcent. […] Présent absolu, je hais, tu hais, il hait, qu’on prononce comme dans je fais, tu fais, il fait.

135. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Bossuet. (1627-1704.) » pp. 54-68

. — Cette oraison funèbre fut prononcée à Notre-Dame, le 10 mars 1687 : Condé était mort le 9 décembre de l’année précédente.

136. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Molière 1622-1673. » pp. 27-43

Loué, exalté et porté jusqu’aux cieux par de certaines gens qui se sont promis de s’admirer réciproquement, il croit, avec quelque mérite qu’il a posséder tout celui qu’on peut avoir et qu’il n’aura jamais : occupé et rempli de ces sublimes idées, il se donne à peine le loisir de prononcer quelques oracles ; élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d’une vie suivie et uniforme, et n’est responsable de ses inconstances qu’à ce cercle d’amis qui les idolâtrent.

137. (1850) Rhétorique appliquée ou recueil d’exercices littéraires. Canevas

Il s’y inscrivit donc, et il ne lui restait plus qu’à prononcer selon l’usage, une phrase de remercîment. […] Description du mausolée, élevé au milieu de l’église. — Il touchait à la voûte ; en bas quatre squelettes, portant les insignes des dignités du défunt ; plus haut les quatre arts libéraux pleurant leur protecteur ; au-dessus quatre vertus, enfin dans le haut quatre anges qui recevaient l’âme du chancelier — … Un jeune père de l’Oratoire vient pour prononcer l’oraison funèbre — … Tout le monde craint qu’il ne soit point à la hauteur de son sujet — … Mme de Darne placée à côté du célèbre Mascaron, lui dit d’aller prendre la place de ce jeune homme — … Le prédicateur commence d’une voix tremblante — Peu à peu il sort de son trouble, il s’anime, puis remplissant tous ses devoirs d’orateur, il fait avec le plus rare bonheur l’éloge du chancelier — … tout le monde en est content ; on augure qu’il surpassera Mascaron116 — … N° 209. — Le Passementier Un passementier était taxé a dix écus d’impôt — … Il ne pouvait les payer — … On le poursuit, on le saisit, on vend son mobilier ; désespéré, il tue trois de ses enfants Isa femme s’enfuit avec le quatrième — … Le pauvre homme est emprisonné et condamné à être pendu — … N° 210. — Une Nuit dans l’Auberge de la Forêt Il y a un mois, j’étais en route avec mon ambassadeur, nous nous rendions à notre poste — … Un orage nous surprend ; nous nous arrêtons dans une auberge isolée au milieu d’une forêt — … Cette auberge était pleine ; pourtant l’ambassadeur put avoir un lit, mais moi, je devais passer la nuit sur une chaise — … Brisé par la fatigue, j’allai dire que je donnerais bien un louis pour dormir dans un lit — … Quand tout le monde fut retiré, une servante, alléchée par la récompense du louis, vint me proposer un lit, et me conduisit dans une belle chambre, dont le lit me parut délicieux, je payai — … Resté seul, et ayant l’habitude de refaire mon lit, je plonge la main dans la paillasse, et je trouve,., un cadavre ! […] N° 222. — Mort de Polyphonte La victime était prête et de fleurs couronnée ; L’autel étincelait des flambeaux d’hyménée ; Polyphonie, l’œil fixe et d’un front inhumain, Présentait à Mérope une odieuse main ; Le prêtre prononçait les paroles sacrées, Et la reine, au milieu des femmes éplorée, S’avançant tristement, tremblante entre mes bras, Au lieu de l’hyménée invoquait le trépas. […] Je suppose que c’est ici votre dernière heure et la fin de univers, que les cieux vont s’ouvrir sur vos têtes, que Jésus-Christ va paraître dans sa gloire au milieu de ce temple, et que vous n’y êtes assemblés que pour l’attendre, comme des criminels tremblants, à qui l’on va prononcer une sentence de grâce ou un arrêt de mort éternelle ; car, vous avez beau vous flatter, vous mourrez tels que vous êtes aujourd’hui. […] On rapporte que lorsque Massillon prononça ce morceau dans l’église St-Eustache, et dans la chapelle de Versailles, devant Louis XIV, tout l’auditoire se leva en poussant des cris sourds de frayeur.

138. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XXII. des figures. — figures par rapprochement d’idées semblables  » pp. 301-322

. — Rien, répond l’autre, sinon que vous montez et que je descends. » Les auteurs d’Ana attribuent à Molière un mot qu’il n’a probablement jamais prononcé, mais qui rentre parfaitement dans les allusions verbales : « Messieurs, aurait-il dit un jour à son public, nous vous avions promis Tartufe pour demain ; nous regrettons d’être forcés de vous manquer de parole ; monsieur le premier président ne veut pas qu’on le joue. » On peut placer parmi les allusions verbales la figure nommée par les rhéteurs syllepse oratoire, pour la distinguer de la syllepse grammaticale, dont il sera bientôt question.

139. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre I. Des Poésies fugitives. »

Prononcez vos derniers serments ; L’Hymen et l’Amour les attendent.

140. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Lamartine 1790-1869 » pp. 506-523

Frère : c’est un mot que La Fontaine n’aurait pas prononcé.

141. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Pascal, 1623-1662 » pp. 56-71

Et c’est pourquoi, afin d’y agir comme fidèles dispensateurs de cette puissance divine d’ôter la vie aux hommes, ils n’ont la liberté de juger que selon les dépositions des témoins, et selon toutes les autres formes qui leur sont prescrites ; ensuite desquelles1 ils ne peuvent en conscience prononcer que selon les lois, ni juger dignes de mort que ceux que les lois y condamnent.

142. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre VIII. de la disposition. — unité, enchainement des idées  » pp. 98-117

On n’a rien écrit à ce sujet qui surpasse le discours prononcé par ce dernier à l’occasion de sa réception à l’Académie.

143. (1897) Extraits des classiques français, seizième, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours moyens. Première partie : prose. [Seizième siècle] « Introduction » pp. -

Si le tudesque put se retremper à sa source, lorsque Charlemagne choisit Aix-la-Chapelle pour sa résidence, le démembrement de son empire rendit la prééminence à l’idiome roman, comme le prouvent les serments prêtés par Louis le Germanique en 842, et par Rollon qui, en 911, à Saint-Clair-sur-Epte, jurant fidélité à Charles le Simple, fut accueilli par un éclat de rire, lorsqu’il prononça, dans son jargon maternel, la formule consacrée, (By got).

144. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Comparez le sermon de vêture, prononcé pour la profession de la duchesse de la Vallière.

145. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

D’abord elle se plaint qu’elle est lasse et recrue3 de fatigue ; et le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu’elle vient de faire : elle dit qu’elle est le soir sans appétit ; l’oracle lui ordonne de dîner peu : elle ajoute qu’elle est sujette à des insomnies, et il lui prescrit de n’être au lit que pendant la nuit : elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède ; l’oracle répond qu’elle doit se lever avant midi, et quelquefois se servir de ses jambes pour marcher : elle lui déclare que le vin lui est nuisible ; l’oracle1 lui dit de boire de l’eau : qu’elle a des indigestions ; et il ajoute qu’elle fasse diète.

146. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Montesquieu, 1689-1755 » pp. 235-252

Il prononce, il juge : il a des formules pleines d’autorité.

147. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Napoléon Ier , 1769-1821 » pp. 428-446

Discours prononcé au quartier général de Posen, où les Français entrèrent en 1806.

148. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Lacordaire, 1802-1861 » pp. 542-557

J’ai composé quelques vers dans ma vie, qui ont fait répéter un million de fois mon nom par tous les échos littéraires de l’Europe ; mais cet écho est trop faible pour traverser votre mer et vos montagnes, et ici je suis un homme tout nouveau, un homme complétement inconnu, un nom jamais prononcé.”

149. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section première. La Tribune politique. — Chapitre IV. Continuation du même sujet. Historiens latins. »

Rarement la vraisemblance est blessée dans la partie oratoire de leurs ouvrages, et les discours qu’ils mettent dans la bouche de leurs personnages s’accordent si bien avec le caractère, la situation et l’objet de celui qui parle, que l’on se persuade sans effort que ces harangues ont été prononcées en effet telles que l’historien les rapporte.

150. (1853) Éléments de la grammaire française « Éléments de lagrammaire française. — Chapitre V. Cinquième espèce de mots.  » pp. 16-37

Haïr, mais ce verbe fait, au présent de l’indicatif, je hais, tu hais, il hait ; ou prononce je hès, tu hès, il hèt.

151. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

Loué, exalté et porté jusqu’aux cieux par de certaines gens qui se sont promis de s’admirer réciproquement, il croit, avec quelque mérite qu’il a, posséder tout celui qu’on peut avoir, et qu’il n’aura jamais ; occupé et rempli de ses sublimes idées, il se donne à peine le loisir de prononcer quelques oracles : élevé par son caractère au-dessus des jugements humains, il abandonne aux âmes communes le mérite d’une vie suivie et uniforme ; et il n’est responsable de ses inconstances qu’à ce cercle d’amis qui les idolâtrent.

152. (1882) Morceaux choisis des prosateurs et poètes français des XVIIe, XVIIIe et XIXe siècles. Cours supérieur. Poètes (2e éd.)

Il s’applique à observer l’unité des temps, pour laquelle beaucoup de critiques s’étaient déjà prononcés ; mais cette docilité, dont il s’est depuis repenti, le jette dans de choquantes invraisemblances, et le force d’entasser dans l’espace de vingt-quatre heures une accumulation de faits qui auraient demandé un bien plus long temps pour s’accomplir. […] Qu’y a-t-il dans le théâtre antique de comparable à cette magnifique scène d’Auguste qui faisait pleurer d’admiration le grand Condé, quand il entendait le chef de l’empire romain prononcer ces magnifiques paroles : Je suis maître de moi, comme de l’univers, etc. […] et que devins-je, Arcas, Quand j’entendis ces mots prononcés par Calchas : « Vous armez contre Troie une puissance vaine, « Si, dans un sacrifice auguste et solennel,     « Une fille du sang d’Hélène « De Diane en ces lieux n’ensanglante l’autel.

153. (1863) Précis de rhétorique : suivi des règles auxquelles sont assujettis les différents ouvrages de littérature pp. 1-100

La proposition peut être renfermée dans l'exorde, ou terminer la narration ; elle indique aux juges l'objet de la discussion, et sur quoi ils doivent prononcer. […] La narration doit être prononcée distinctement et sans affectation.

154. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre III. Des ornements du style » pp. 119-206

On peut encore poser en principe que tous les sons qui sont difficiles à prononcer deviennent, dans la même proportion, durs et disgracieux à l’oreille. […] Il ne faut pas beaucoup d’art chez un écrivain qui veut décrire des sons doux, pour employer des mots composés de voyelles et de liquides qui produisent des sons coulants et agréables à l’oreille ; ou s’il veut décrire des sons durs, pour entasser des syllabes dures et difficiles à prononcer.

155. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Soit ; pour bien suivre votre pensée, et traiter cette matière en philosophe, il faut commencer, selon l’ordre des choses, par une exacte connaissance de la nature des lettres et de la différente manière de les prononcer toutes. […] S’ils remportent, ou 522 qu’ils s’imaginent remporter l’applaudissement du public, enflés de ce succès, ou vain ou imaginaire, ils apprennent à mettre leur félicité dans des voix confuses, dans un bruit qui se fait dans l’air523, et prennent rang parmi ceux à qui le Prophète adresse ce reproche : « Vous qui vous réjouissez dans le néant. » Que si quelque critique vient à leurs oreilles, avec un dédain apparent et une douleur véritable, ils se font justice à eux-mêmes524 ; de peur de les affliger, il faut bien qu’une troupe d’amis flatteurs prononce pour eux et les assure du public. […] Méditez, Sire, cette parole du Fils de Dieu ; elle semble être prononcée pour les grands rois et pour les conquérants : « Que sert à l’homme, dit-il, de gagner le monde, si cependant il perd son âme ? […] D’abord elle se plaint qu’elle est lasse et recrue780 de fatigue ; et le dieu prononce que cela lui arrive par la longueur du chemin qu’elle vient de faire : elle dit qu’elle est le soir sans appétit ; l’oracle lui ordonne de dîner peu : elle ajoute qu’elle est sujette à des insomnies ; et il lui prescrit de n’être au lit que pendant la nuit : elle lui demande pourquoi elle devient pesante, et quel remède ; l’oracle répond qu’elle doit se lever avant midi, et quelquefois se servir de ses jambes pour marcher : elle lui déclare que le vin lui est nuisible ; l’oracle781 lui dit de boire de l’eau : qu’elle a des indigestions ; et il ajoute qu’elle fasse diète.

156. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre I. Du Pathétique. » pp. 280-317

Ces paroles si touchantes arrachèrent des sanglots à tout l’auditoire ; et l’Orateur lui-même, après les avoir prononcées, fut obligé de s’arrêter.

157. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Chefs-d’œuvre de poésie. — Chapitre » pp. 169-193

« Voilà les mots, remarque La Harpe, qui se précipitent dans la bouche d’un homme furieux ; il voudrait n’en pas prononcer d’autres. » — On peut voir dans Guilhem de Castro l’originalité en quelque sorte sauvage de cette scène, et consulter un article de M.

158. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Buffon, 1707-1788 » pp. 282-302

Discours prononcé par Buffon à l’Académie française, le jour de sa réception, le 25 août 1753.

159. (1858) Exercices latins adaptés à la Grammaire latine d’après Lhomond. Deuxième partie : Cours gradué de versions latines sur la syntaxe, à l’usage des classes de sixième, cinquième et quatrième. Livre du maître pp. -370

L’orateur Marcus Crassus, après avoir prononcé un discours, revint chez lui avec la fièvre, et succomba en peu de jours à cette maladie.

160. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XI. Grands poèmes. »

Par la crainte et l’espoir Battu, chassé, repris, de sa prison sonore Le dé, non sans fracas, part, rentre, part encore ; Il court, roule, s’abat : le nombre a prononcé.

161. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature — Style — Première partie. Règles générales du style. — Chapitre II. Des qualités du style » pp. 79-118

Arrivé au mot fatal, il se garde bien de le prononcer : Κεῖται Πάτροκλος, lui fait dire Homère ; ce qui vaut infiniment mieux que τέθνηκε Πάτροκλος.

162. (1865) De la Versification française, préceptes et exercices à l’usage des élèves de rhétorique. Première partie. Préceptes. Conseils aux élèves.

et qui l’aurait pensé Que ce mot dût jamais vous être prononcé !

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