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2. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section III. De l’Art d’écrire pathétiquement. — Chapitre II. De l’Éloquence. » pp. 318-338

Mais il est impossible que ces sortes de traits soient en bien grand nombre dans un Ouvrage : ils n’y paraissent que rarement et par intervalles. […] C’est ce qu’ont fait même les plus grands génies qui ont paru avant les beaux siècles des arts. […] Il parut à Rome en plein Sénat. […] La délicatesse des pensées et l’élégance des expressions s’y font plus sentir qu’elles ne paraissent. […] Et vous dîtes à vos serviteurs : Si votre jeune frère ne vient avec vous, vous ne paraîtrez plus devant moi.

3. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — La Rochefoucauld. (1613-1680.) » pp. 15-19

Il faut du moins qu’elle paraisse libre, et qu’en suivant le sentiment de nos amis, ils soient persuadés que c’est aussi le nôtre que nous suivons. […] Mais il faut se rendre à la raison aussitôt qu’elle paraît, de quelque part qu’elle vienne : elle seule doit régner sur nos sentiments ; mais suivons-la sans heurter les sentiments des autres et sans faire paraître du mépris de ce qu’ils ont dit1. […] Ils n’ont rien de fixe dans leurs manières et dans leurs sentiments : au lieu d’être en effet3 ce qu’ils veulent paraître, ils cherchent à paraître ce qu’ils ne sont pas. […] Les passions ont une injustice et un propre intérêt, qui fait qu’il est dangereux de les suivre, et qu’on s’en doit défier lors même qu’elles paraissent les plus raisonnables. […] C’est-à-dire aspirer à montrer…, vouloir paraître avoir plus d’esprit que les autres.

4. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Fénelon 1651-1715 » pp. 118-132

Ce temps te paraît éloigné. […] Travaille-t-il, les moments lui paraissent des heures ; s’amuse-t-il, les heures ne lui paraissent plus que des moments. […] On est triste : cette tristesse lui paraît un reproche de ses fautes. […] Mais peut-être qu’il épargnera certaines personnes auxquelles il doit plus qu’aux autres, ou qu’il paraît aimer davantage. […] Ce faux philanthrope est comme un pêcheur qui jette un hameçon avec un appât ; il paraît nourrir les poissons, mais il les prend, et les fait mourir.

5. (1811) Cours complet de rhétorique « Livre troisième. Des Trois Genres principaux d’Éloquence. — Section quatrième. Genre Démonstratif. Les Panéryriques. — Chapitre IX. Parallèle des Oraisons funèbres de Condé, par Bossuet et de Turenne, par Fléchier et Mascaron. »

L’un paraît agir par des réflexions profondes, et l’autre par de soudaines illuminations ; celui-ci, par conséquent plus vif, mais sans que son feu eût rien de précipité ; celui-là, d’un air plus froid, sans avoir jamais rien de lent, plus hardi à faire qu’à parler, résolu et déterminé au-dedans, lors même qu’il paraissait embarrassé au-dehors. L’un, dès qu’il parut dans les armées, donne une haute idée de sa valeur, et fait attendre quelque chose d’extraordinaire : l’autre, comme un homme inspiré, dès sa première bataille, s’égale aux maîtres les plus consommés. […] Mais, sans vouloir excuser ce qu’il a si hautement condamné lui-même, disons, pour n’en parler jamais, que, comme dans la gloire éternelle, les fautes des saints pénitents, couvertes de ce qu’ils ont fait pour les réparer, et de l’éclat infini de la divine miséricorde, ne paraissent plus ; ainsi, dans des fautes si sincèrement reconnues, et dans la suite si glorieusement réparées par de fidèles services, il ne faut plus regarder que l’humble reconnaissance du prince qui s’en repentit, et la clémence du grand roi qui les oublia ». […] Ici donc, et à quatre attaques différentes, on vit tout ce qu’on peut soutenir et entreprendre à la guerre. — Voyez comme tout s’ébranle : Philipsbourg est aux abois en dix jours, malgré l’hiver qui approche : Philipsbourg qui tint si longtemps le Rhin captif sous nos lois, et dont le plus grand des rois a si glorieusement réparé la perte ; Worms, Spire, Mayence, Landau, vingt autres places de nom ouvrent leurs portes ; Merci ne peut les défendre, et ne paraît plus devant son vainqueur : ce n’est pas assez, il faut qu’il tombe à ses pieds, digne victime de sa valeur ; Nordlingue en verra la chute : il y sera décidé qu’on ne tient non plus devant les Français en Allemagne qu’en Flandre ». […] Sans envie, sans fard, sans ostentation, toujours grand dans l’action et dans le repos, il parut à Chantilly comme à la tête des troupes. — Qu’il est beau, après les combats et le tumulte des armes, de savoir encore goûter ces vertus paisibles et cette gloire tranquille qu’on n’a point à partager avec le soldat, non plus qu’avec la fortune ; où tout charme et rien n’éblouit ; qu’on regarde sans être étourdi ni par le son des trompettes, ni par le bruit des canons, ni par les cris des blessés ; où l’homme paraît tout seul aussi grand, aussi respecté que lorsqu’il donne des ordres, et que tout marche à sa parole » !

6. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Massillon 1643-1743 » pp. 133-138

Massillon 1643-1743 [Notice] Né à Hyères, en Provence, dans une contrée qui fut la patrie de poëtes et d’orateurs distingués, admis en 1681 dans la savante congrégation et l’Oratoire ; devenu professeur de rhétorique au séminaire de Saint-Magloire ; plus effrayé qu’enhardi par ses premiers succès, Massillon parut quand Bourdaloue terminait sa carrière. […] Les terreurs cruelles marchent partout devant nous ; la solitude nous trouble ; les ténèbres nous alarment ; nous croyons voir sortir de tous côtés des fantômes qui viennent toujours nous reprocher les horreurs secrètes de notre âme ; des songes funestes nous remplissent d’images noires et sombres ; et le crime, après lequel nous courons avec tant de goût, court ensuite après nous comme un vautour cruel, et s’attache à nous pour nous déchirer le cœur et nous punir du plaisir qu’il nous a lui-même donné1 Sur l’ennui L’ennui, qui paraît devoir être le partage du peuple, ne s’est pourtant, ce semble, réfugié que chez les grands : c’est comme leur ombre qui les suit partout1 Les plaisirs, presque tous épuisés pour eux, ne leur offrent plus qu’une triste uniformité qui endort ou qui lasse ; ils ont beau les diversifier, ils diversifient leur ennui2 En vain ils se font honneur3 de paraître à la tête de toutes les réjouissances publiques ; c’est une vivacité d’ostentation ; le cœur n’y prend presque plus de part ; le long usage des plaisirs les leur a rendus inutiles : ce sont des ressources usées, qui se nuisent chaque jour à elles-mêmes. […] On cherche des amis utiles ; ils sont dignes de notre amitié dès qu’ils deviennent nécessaires à nos plaisirs ou à notre fortune ; l’intérêt est un grand attrait pour la plupart des cœurs ; les titres qui nous rendent puissants se changent bientôt en des qualités qui nous font paraître aimables ; et l’on ne manque jamais d’amis, quand on peut payer l’amitié de ceux qui nous aiment. […] Cette sage uniformité dans la pratique des devoirs, qui paraît si triste aux yeux du monde, est la source de leur joie et de cette égalité d’humeur que rien n’altère. Les jours leur paraissent des moments, parce que tous les moments sont à leurs place : le temps ne leur pèse, pas, parce qu’il a toujours sa destination et son usage ; elles trouvent dans l’arrangement d’une vie uniforme et occupée cette paix et cette joie que les hommes cherchent en vain dans le dérangement et dans une agitation éternelle. » La Bruyère a dit : « L’ennui est entré dans le monde par la paresse ; elle a beaucoup de part à la recherche que font les hommes des plaisirs, du jeu, de la société.

7. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Massillon, 1663-1742 » pp. 205-215

ce qui doit finir, mes frères, doit-il vous paraître long ? […] Quand vous auriez commencé à vivre avec le monde, le passé ne vous paraîtrait pas plus long ni plus réel. Tous les siècles qui se sont écoulés jusqu’à nous, vous les regarderiez comme des instants fugitifs ; tous les peuples qui ont paru et disparu dans l’univers, toutes les révolutions d’empires et de royaumes, tous ces grands événements qui embellissent nos histoires, ne seraient pour vous que les différentes scènes d’un spectacle que vous auriez vu finir en un jour. […] Les années semblent longues quand elles sont encore loin de nous ; arrivées, elles disparaissent, elles nous échappent en un instant, et nous n’aurons pas tourné la tête, que nous nous trouverons, comme par un enchantement, au terme fatal qui nous paraît encore si loin et ne devoir jamais arriver. […] Telle, sans aucun attrait pour la retraite, se consacre au Seigneur par pure fierté, parce que n’ayant pas de quoi soutenir son nom et s’établir convenablement dans le monde, un asile saint lui paraît plus honorable aux yeux des hommes qu’une fortune obscure et rampante.

8. (1845) Leçons de rhétorique et de belles-lettres. Tome II (3e éd.)

Une phrase mal divisée par les repos paraît hachée, et perd toute sa force. […] Il paraît qu’effectivement Cicéron ne gardait aucune copie de ses lettres. […] Elles sont belles de sentiment et d’expression, et pleines de feu sans paraître décousues. […] Tout y doit paraître grand, touchant ou agréable. […] Comme, malgré ses faiblesses et ses crimes, il évite qu’elle paraisse un odieux objet !

9. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Buffon. (1707-1788.) » pp. 146-152

C’est dans les contrées les plus chaudes du nouveau monde que se trouvent toutes les espèces d’oiseaux-mouches : elles sont assez nombreuses et paraissent confinées entre les deux tropiques ; car ceux qui s’avancent en été dans les zones tempérées n’y font qu’un court séjour : ils semblent suivre le soleil, s’avancer, se retirer avec lui, et voler sur l’aile des zéphyrs à la suite d’un printemps éternel. […] Leur bec est une aiguille fine ; leurs petits yeux noirs ne paraissent que deux points brillants ; les plumes de leurs ailes sont si délicates, qu’elles en paraissent transparentes. […] Leur battement est si vif, que l’oiseau, s’arrêtant dans les airs, paraît non-seulement immobile, mais tout à fait sans action. […] Il ne fait que pomper leur miel, et c’est à cet usage que sa langue paraît uniquement destinée : elle est composée de deux fibres creuses, formant un petit canal, divisé au bout en deux filets ; elle a la forme d’une trompe, dont elle fait les fonctions : l’oiseau la darde hors de son bec, et la plonge jusqu’au fond du calice des fleurs pour en tirer les sucs. […] Quelquefois même ils se livrent entre eux de très-vifs combats : l’impatience paraît être leur âme ; s’ils s’approchent d’une fleur, et qu’ils la trouvent fanée, ils lui arrachent les pétales avec une précipitation qui marque leur dépit.

10. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Préface » pp. -

Toutefois, au moins pour ce qui concerne la poésie, aucun des traités que nous connaissons ne nous a paru répondre complètement à l’idée que nous nous sommes faite d’une poétique élémentaire. […] Après avoir pris connaissance de notre plan et de notre méthode, il nous écrivait dernièrement en ces termes : « Votre ouvrage me paraît très heureusement conçu et parfaitement divisé. […] Ces développements nous ont paru d’une utilité réelle, et nous sommes plus que jamais convaincu de leur importance, lorsque nous recevons d’un professeur distingué, dont les savants ouvrages sont connus dans toute la France, ces encouragements bienveillants : « Je vous félicite d’avoir compris que les abrégés ne profitent qu’à ceux qui les font, et vous avez sagement fait de donner aux préceptes un juste développement qui les fait bien comprendre. » Un autre juge également compétent voulait bien nous faire savoir, après avoir soigneusement examiné notre Poétique, qu’il se plaisait à reconnaître tout le mérite et toute la conscience de ce livre. […] Les poètes chrétiens, considérés sans prévention, ne nous ont point paru indignes de faire entendre leurs accents sous les voûtes séculaires de nos temples ; et leur inspiration nous a semblé de nature à fixer l’attention des jeunes littérateurs. […] Nous aurons atteint le but que nous nous sommes proposé en faisant paraître ce travail qui, dans le principe, n’était nullement destiné à la publicité.

11. (1863) Discours choisis ; traduction française par W. Rinn et B. Villefore. Première partie.

Lorsque Catilina vint à paraître, quel sénateur lui adressa la parole ? […] Que ce dernier jour leur paraissait différent de ce temps heureux ! […] Il dit, et Sopater paraît tout nu au milieu des licteurs. […] Il parut à tout le monde affligeant, indigne, déplorable. […] Sa folie, assez comique pour les autres, me parut alors très importune.

12. (1827) Résumé de rhétorique et d’art oratoire

Roscius nous paraîtrait un véritable monomane. […] Rousseau me paraît être un modèle dans cette partie de l’art. […] Ce ne fut que peu de temps avant Cicéron qu’on vit paraître quelques orateurs remarquables. […] Démosthène paraît sortir de soi, et ne voir que la patrie. […] Relativement au pathétique, les règles suivantes me paraissent devoir être observées.

13. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Fénelon, 1651-1715 » pp. 178-204

Travaille-t-il, les moments lui paraissent des heures ; s’amuse-t-il, les heures ne lui paraissent plus que des moments. […] Son empressement pour faire admirer son esprit me paraîtrait le rendre indigne de toute admiration. […] Démosthène paraît sortir de soi, et ne voir que la patrie. […] Elle me paraîtrait dangereuse si elle allait jusqu’à mépriser et à cesser d’étudier ces grands originaux. […] Le discours ne leur parut que plus beau.

14. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — De Retz. (1614-1679.) » pp. 20-28

L’on tenait cabinet mal à propos, l’on donnait des rendez-vous sans sujet ; les chasses mêmes paraissaient mystérieuses. […] La félicité des particuliers paraissait pleinement assurée par le bonheur public. […] Il n’y avait rien de si facile que ce coup par toutes les circonstances que vous avez vues ; mais il paraissait grand ; et tout ce qui est de cette nature est heureux, parce qu’il a de la dignité et n’a rien d’odieux. […] Il parut encore plus modéré, plus civil et plus ouvert le lendemain de l’action. […] L’unique premier président, le plus intrépide homme, à mon sens, qui ait paru dans son siècle, demeura ferme et inébranlable1.

15. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Madame de Staël, 1766-1817 » pp. 399-408

Revenue en France au lendemain de la terreur, elle y réveilla l’esprit de société, jusqu’au jour où sa royauté de salon parut dangereuse à un pouvoir ombrageux qui la réduisit à quitter son pays. […] Le roi des Francs ne paraît point en société ; l’on y rencontre toute la famille royale, mais l’on ne voit le roi qu’à son coucher, à son lever, et le dimanche lorsqu’on lui fait sa cour. […] Il vient de paraître un mémoire de M. […] Les conversations des sociétés ont une portée sérieuse, et c’est par elles que l’opinion publique se forme : les paroles sont devenues des actions, et tous les cœurs sensibles vantent avec transport un mémoire que l’humanité anime, et qui paraît plein de talent parce qu’il est plein d’âme. […] Je ne crois pas que je me relève jamais de ce que j’éprouve ; rien ne m’intéresse plus ; je ne trouve du plaisir à rien ; la vie est pour moi comme un bal3 dont la musique a cessé, et tout, excepté ce qui m’est ravi, me paraît sans couleur.

16. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — La Bruyère 1646-1696 » pp. 100-117

Toutefois, le nom de Théophraste servit de bouclier à la première édition de ses Caractères, qui parut en 1688. […] Quelle condition vous paraît la plus délicieuse et la plus libre, ou du berger, ou des brebis  ? […] Je la vois dans un jour si favorable, que je compte ses tours et ses clochers ; elle me paraît peinte sur le penchant de la colline1. […] Son caractère est noble et facile, inspire le respect et la confiance, et fait que les princes nous paraissent grands et très-grands, sans nous faire sentir que nous sommes petits1. […] Il est si prodigieusement flatté dans toutes les peintures que l’on fait de lui, qu’il paraît difforme près de ses portraits ; il lui est impossible d’arriver jamais jusqu’où la bassesse et la complaisance viennent de le porter ; il rougit de sa propre réputation.

17. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section II. Des Ouvrages en Vers. — Chapitre II. Des petits Poèmes. »

Il paraît, par exemple, qu’il n’est pas vraisemblable que la Génisse, la Chèvre et la Brebis fassent société avec le Lion. […] Elles sont remarquables par une douceur, une naïveté qui paraît presque inimitable. […] L’élégie paraît en habits de deuil, les cheveux épars. […] Il embrasse d’abord son sujet, et paraît aussitôt l’abandonner. […] Le poète paraît avoir perdu de vue son objet ; et c’est alors qu’il l’a parfaitement rempli.

18. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Le Sage 1668-1747 » pp. 139-143

Mon admirateur me parut un fort honnête homme, et je l’invitai à souper avec moi. « Ah ! […] A la vue de ce nouveau plat, je vis une grande joie dans les yeux du parasite, qui fit paraître une nouvelle complaisance2, c’est-à-dire qu’il donna3 sur le poisson comme il avait donné sur les œufs. […] Enfin, après avoir bu et mangé tout son saoûl5, il voulut finir la comédie. « Seigneur Gil Blas, me dit-il en se levant de table, je suis trop content de la bonne chère que vous m’avez faite pour vous quittez sans vous donner un avis important, dont vous me paraissez avoir besoin. […] Gil Blas a la vanité de paraître riche. […] « Qui fit paraître une nouvelle complaisance. » Cette « nouvelle complaisance » n’est pas une redite inutile.

19. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Fénelon. (1651-1715.) » pp. 101-109

Un vaste royaume ne lui paraît alors qu’un petit coin de la terre ; la terre elle-même n’est à ses yeux qu’un point dans la masse de l’univers : et il admire de s’y voir placé, sans savoir comment il y a été mis. […] L’inégalité même des terroirs, qui paraît d’abord un défaut, se tourne en ornement et en utilité. […] Les côtes mêmes qui paraissent les plus stériles et les plus sauvages offrent souvent des fruits délicieux, ou des remèdes très-salutaires, qui manquent dans les plus fertiles pays. […] Voyez-vous ces vastes forêts qui paraissent aussi anciennes que le monde ? […] En 1850, il a paru encore des Lettres et Opuscules de ce grand écrivain, jusque-là non édités et très-dignes de l’être.

20. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Bernardin de Saint-Pierre, 737-1814 » pp. 357-367

Le retroussis de leur feuillage faisait paraître chaque espèce de deux verts différents. […] Quant à celles qui paraissent dans les jours sereins, il en est de si vives et de si éclatantes, qu’on n’en verra jamais de pareilles dans aucun palais, dût-on y réunir toutes les pierreries du Mogol. […] Seulement, pendant le jour, des vapeurs rousses s’élevaient de dessus ses plaines, et paraissaient, au coucher du soleil, comme les flammes d’un incendie. […] Sur le soir la pluie cessa, le vent alizé du sud-est reprit son cours ordinaire ; les nuages orageux furent jetés vers le nord-ouest, et le soleil couchant parut à l’horizon1. […] Les jeunes dames vêtues de blanc, qui nous devançaient, paraissaient et disparaissaient tour à tour à travers ces massifs de fleurs, et ressemblaient aux ombres fortunées des Champs-Élysées.

21. (1881) Cours complet de littérature. Poétique (3e éd.) « Poétique — Deuxième partie. De la poésie en particulier ou des différents genres de poésie — Seconde section. Des grands genres de poésie — Chapitre IV. Du genre dramatique. » pp. 252-332

Le spectateur ne se croit pas transporté à Athènes ou à Rome, lorsqu’il voit un Grec ou un Romain paraître sur le théâtre. […] Dans Polyeucte, Sévère est annoncé au premier acte, quoiqu’il ne paraisse qu’au second. […] Les Italiens, et surtout Alfieri, paraissent n’avoir pas négligé cette règle. […] Les pièces à tiroir sont presque toujours suivies d’une danse formée par les personnages qui ont paru sur la scène. […] Il paraît donc évident que le genre dramatique non seulement n’est pas essentiellement mauvais, mais qu’il est bon, utile et moral dans son principe.

22. (1859) Principes de composition française et de rhétorique. Vol. I « Deuxième partie. Rhétorique. — Chapitre II. — Division de la rhétorique : Invention, Disposition, Élocution »

L’incendie augmente ; l’orient paraît tout en flammes ; à leur éclat, on attend l’astre longtemps avant qu’il se montre ; à chaque instant on croit le voir paraître ; on le voit enfin. […] Le Raisonnement consiste à prouver une chose qui paraît douteuse par une autre qui est admise comme certaine. […] le voir expirer dans mes bras au moment où il paraissait regorger de santé, au moment où notre liaison se resserrait encore dans le repos et la tranquillité ! […] Les objets lui paraissent-ils désagréables ou nuisibles, elle s’en éloigne, les fuit et les hait : de l’aversion, la crainte, la haine. […] Elle est plus ou moins grande, selon que nous paraissons plus ou moins menacés.

23. (1867) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de rhétorique

ne paraîtra-t-elle point en quelque lieu, à la honte et à la confusion de Tibère ? […] La fortune fait paraître nos vertus et nos vices comme la lumière fait paraître les objets. […] quelle merveilleuse beauté paraît dans ces pavillons si sagement arrangés ! […] On rama d’île en île quand les vaisseaux ennemis ne parurent plus. […] La mort ou la captivité paraissait inévitable.

24. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Pascal. (1623-1662.) » pp. 35-39

Et depuis qu’il a perdu le vrai bien, tout également peut lui paraître tel, jusqu’à sa destruction propre, quoique si contraire à Dieu, à la raison et à la nature tout ensemble… C’est en vain, ô hommes, que vous cherchez dans vous-mêmes le remède à vos misères. […] S’il eût voulu surmonter l’obstination des plus endurcis, il l’eût pu en se découvrant si manifestement à eux qu’ils n’eussent pu douter de la vérité de son essence, comme il paraîtra au dernier jour, avec un tel éclat de foudres et un tel renversement de la nature, que les morts ressusciteront, et les plus aveugles le verront. Ce n’est pas en cette sorte qu’il a voulu paraître dans son avénement de douceur ; parce que tant d’hommes se rendant indignes de sa clémence, il a voulu les laisser dans la privation du bien qu’ils ne veulent pas. Il n’était donc pas juste qu’il parût d’une manière manifestement divine et absolument capable de convaincre tous les hommes ; mais il n’était pas juste aussi qu’il vînt d’une manière si cachée, qu’il ne pût être reconnu de ceux qui le chercheraient sincèrement. Il a voulu se rendre parfaitement connaissable à ceux-là ; et ainsi, voulant paraître à découvert à ceux qui le cherchent de tout leur cœur et caché à ceux qui le fuient de tout leur cœur, il tempère sa connaissance, en sorte qu’il a donné des marques de soi visibles à ceux qui le cherchent et obscures à ceux qui ne le cherchent pas.

25. (1843) Nouvelle rhétorique, extraite des meilleurs auteurs anciens et modernes (7e éd.)

Que l’orateur paraisse avoir à cœur nos intérêts, il n’est pas possible alors que nous ne soyons de son avis. […] Voltaire, qui l’a cité avec admiration, nous paraît l’avoir affaibli en voulant l’abréger. […] Paraissez maintenant, justes ! […] Quand la narration vous paraîtra peu favorable à la cause, vous mettrez en tête une des meilleures preuves. […] Le temps ne paraît pas une chose dont on puisse sortir autrement que par la mort.

26. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Corneille, 1606-1684 » pp. 26-31

Toutefois, dans Médée (1634), son génie s’était déjà révélé par des notes superbes et des tirades hautaines, quand parut le Cid, en 1636. […] Il en résulte parfois qu’ils nous paraissent trop étrangers à nos défaillances. […] Vous vous plaignez d’une Lettre à Ariste, où je ne vous ai point fait de tort de vous traiter d’égal : vous nommez folies les travers d’auteur où vous vous êtes laissé emporter ; et effectivement, le repentir que vous en faites paroître marque la honte que vous en avez. […] Oui certes, on me blâmeroit avec justice si je vous voulois mal pour une chose qui a été l’accomplissement de ma gloire, et dont le Cid a reçu cet avantage, que, de tant de poëmes qui ont paru jusqu’à présent, il a été le seul dont l’éclat ait obligé l’envie à prendre la plume. […] Scudéri, dans une de ses lettres adressée à Corneille, s’éleva beaucoup au-dessus de lui par sa naissance et sa noblesse, et lança une espèce de défi ou d’appel à Corneille ; ce qui apprêta beaucoup à rire, et donna lieu à plusieurs pièces qui parurent dans ce temps.

27. (1866) Morceaux choisis des classiques français, à l’usage des classes supérieures : chefs d’œuvre des prosateurs et des poètes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouvelle édition). Classe de seconde

Voilà ce qui paraît au dehors. […] On est triste ; cette tristesse lui paraît un reproche de ses fautes. […] Tout dépend des principes : et néanmoins, ces principes ne paraissent point et demeurent enterrés. […] Paraissez, maintenant, justes ; où êtes-vous ? […] mes frères, ce qui doit finir doit-il vous paraître long ?

28. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre II. Des différentes Espèces de Style, et des Figures de Pensées. » pp. 238-278

La Concession est une figure, par laquelle l’orateur ne craint point d’accorder une chose, qui paraît lui être contraire, mais dont il ne manque pas de tirer avantage. […] Mais la vue d’une immensité d’eau, dont les bornes paraissent être celles de l’univers, et qui rembrunie sous les ombres de la nuit, reprend insensiblement son azur, à la clarté graduelle du jour naissant : de longs traits de lumière qui paraissent jaillir du sein des eaux pour dorer l’horizon : un tourbillon de feux et d’éclairs étincelants, qui semblent embrasser cette surface liquide, pour annoncer le flambeau de la terre et des cieux : enfin ce grand astre, dont le globe resplendissant paraît s’élancer du milieu des ondes, réalisant, en quelque sorte, les fictions des anciens poètes ! […] « Nous aperçûmes des dauphinsa couverts d’une écaille qui paraissait d’or et d’azur. […] Son caractère est noble et facile, inspire le respect et la confiance, et fait que les princes nous paraissent grands et très grands, sans nous faire sentir que nous sommes petits. » Cette figure est familière au Poète, à l’Orateur, et surtout à l’Historien. […] Tandis qu’il paraissait appliqué à une seule affaire, il donnait une égale attention à toutes les autres, agissant tout à la fois avec la même vivacité dans toutes les parties de l’Europe.

29. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre X. Petits poèmes. »

Il fut précipité par les Delphiens ; il avait fait contre eux la fable des Bâtons flottants ; qui, de loin, paraissent quelque chose, et, de près, ne sont rien, parce qu’ils l’avaient mal reçu. […] On y voit peu de bergers ; ce sont des allégories ingénieuses, des récits ornés et qui paraissent travaillés. […] Elle ne souffre point d’ornements recherchés : une élégante simplicité, une plaisanterie aimable, un badinage léger, de la vivacité, des saillies, des traits d’esprit, mais qui paraissent n’avoir rien coûté, voilà ce qui doit en faire le plus bel agrément. […] Elle paraissait sur le théâtre avec la grande pièce. […] Elle reprit son nom sous Ennius et Pacuvius, qui parurent quelque temps après Andronicus.

30. (1883) Poétique et Rhétorique (trad. Ruelle)

Dix ans auparavant parut, à Venise aussi, la traduction latine de Georges Valla. […] La Poétique a paru en 1858. […] Le caractère moral, c’est ce qui est de nature à faire paraître le dessein. […] Or les choses que l’on divise en plusieurs parties paraissent plus grandes, car la différence en plus paraît alors répartie sur un plus grand nombre d’objets. […] Aussi, pour parler sommairement, toutes les choses que l’on fait de sa propre initiative, ou sont bonnes ou nous paraissent bonnes, ou sont agréables ou nous paraissent telles ; or, comme on fait volontiers ce qui émane de son initiative, et malgré soi ce qui n’en émane point, tout ce que l’on fait volontiers est bon ou paraît bon, ou bien est agréable, ou encore paraît l’être.

31. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre IV. Genre didactique. »

C’est surtout quand il s’agit des traités que l’art de disposer les matières paraît dans tout son lustre, et mérite l’attention des lecteurs intelligents. […] Plus son jugement est sévère et défavorable à l’auteur, plus il doit paraître adouci et tempéré par la délicatesse et l’aménité du style41. […] Rollin, ont paru si pleins d’erreurs à M.  […] Cet auteur me paraît exceller dans les parties qui manquent à M.  […] La critique littéraire ne paraît pas avoir été exercée chez les anciens comme chez nous.

32. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome II (3e éd.) « Seconde partie. Des Productions Littéraires. — Section I. Des Ouvrages en Prose. — Chapitre I. Du Discours oratoire. »

Merci ne les peut défendre, et ne paraît plus devant son vainqueur. […] Il faut paraître ; non pas tel qu’on est, mais tel qu’on nous souhaite. […] Ces objets lui paraissent-ils désagréables ou pernicieux ? […] Il est craint, haï, envié, et par ceux-là même qui paraissent les plus dévoués à ses intérêts. […] Que l’éclat de la plus belle victoire paraît sombre !

33. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Extraits des classiques français. Deuxième partie. Poésie — Molière 1622-1672 » pp. 379-400

En bonne foi, crois-tu, sans t’éblouir les yeux, Avoir de grands sujets de paraître joyeux ? […] Leur mérite à tes yeux y peut assez paraître. […] Nous ne citons pas le poëte latin, qui paraîtrait un peu barbare en face du comique français. […] Veut paraître. […] La science, de sa nature, aime à paraître ; car nous sommes tous orgueilleux.

34. (1853) Petit traité de rhétorique et de littérature « Chapitre XII. Poésie dramatique. »

Il ne paraît pas que les Grecs aient connu la division de la tragédie ou de la comédie en actes. […] Il faut faire passer la parole d’un personnage à l’autre selon les idées, et non pour le besoin de l’auteur, qui ne doit nullement paraître. […] Il y avait plusieurs années que la scène tragique avait perdu Racine lorsque Crébillon y parut. […] Aussi les a-t-on distinguées en plusieurs sortes, selon la forme du langage qu’on y emploie, selon les personnages qu’on y fait paraître, selon l’action qu’on y représente et l’intérêt qu’elles excitent, selon les qualités qui y dominent, selon le comique qu’on y remarque. […] Le poète y fait paraître plusieurs personnages qui ont chacun leur intérêt particulier.

35. (1807) Principes généraux des belles-lettres. Tome I (3e éd.) « Première partie. De l’Art de bien écrire. — Section II. De l’Art d’écrire agréablement. — Chapitre I. Du style. » pp. 181-236

Voilà une pensée naturelle, tirée du fond de la chose, qui n’a absolument rien d’étranger au sujet, et qui paraît n’avoir rien coûté à l’orateur. […] Ici les idées paraissent s’étendre pour avoir plus de grâce. […] Il y a des phrases, des mots, des tours qui ont de l’éclat et de la grandeur : ceux-là sont destinés à paraître dans les genres élevés. […] Le phébus n’est pas si obscur : il signifie, ou paraît signifier quelque chose. […] Un tour heureux, dit Montesquieu en parlant de quelques auteurs modernes, leur paraît plat, parce qu’il n’a pas l’air d’avoir coûté : une idée mise galamment, mais en habit simple, ne paraît pas piquante à ces messieurs.

36. (1868) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, à l’usage de tous les établissements d’instruction. Cours supérieurs. Première partie : prose « Extraits des classiques français. première partie — Le Sage, 1668-1747 » pp. 216-222

Gil Blas chez l’archevêque de Grenade L’archevêque parut. […] On le secourut si promptement, et on lui donna de si bons remèdes, que quelques jours après il n’y paraissait plus ; mais son esprit en reçut une rude atteinte. […] L’avertissement dont il s’agissait me paraissait délicat à donner. […] Néanmoins, puisque vous m’avez récommandé d’être franc et sincère, je prendrai la liberté de vous dire que votre dernier discours ne me paraît pas tout à fait de la force des précédents. […] Néanmoins, malgré le charme de la lecture, je trouvai l’ouvrage si obscur, que je n’y compris rien du tout. — Ce sonnet, me dit-il, ne te paraît pas fort clair, n’est-ce pas ? 

37. (1870) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices par Gustave Merlet,... à l'usage de tous les établissements d'instruction. Cours moyens, grammaire et enseignement spécial. Première partie : prose

Un lieu sauvage leur paraît hideux et insupportable. […] Rien de même ne paraît vif et agréable à notre esprit que ce qui passe par notre cœur. […] En effet, dès qu’elle parut : « Ah ! […] Ce temps te paraît éloigné. […] On est triste : cette tristesse lui paraît un reproche de ses fautes.

38. (1872) Extraits des classiques français, dix-septième, dix-huitième et dix-neuvième siècles, accompagnés de notes et notices. Cours supérieurs et moyens. Prose et poésie « Extraits des classiques français — Première partie. Prose — Bossuet 1627-1704 » pp. 65-83

Vous qui voulez pénétrer les secrets de Dieu, çà3 paraissez, venez en présence, développez-nous les énigmes de la nature ; choisissez ou ce qui est loin, ou ce qui est près, ou ce qui est à vos pieds, ou ce qui est bien haut suspendu sur vos têtes : quoi ! […] Ce que vous pensiez avoir vu si distinctement n’est plus qu’une masse informe et confuse, où il ne paraît ni fin ni commencement ; et cette vérité si bien démêlée est tout à coup disparue parmi ces vaines défaites. […] Sire, c’est Dieu qui doit parler dans cette chaire ; qu’il fasse donc par son Saint-Esprit, car c’est lui seul qui peut un tel ouvrage, que l’homme n’y paraisse pas2. […] Là, les folles amours4 ; là, le luxe, l’ambition et le vain désir de paraître exercent leur empire sans résistance. […] Remarquez avec quelle aisance se développe cette période qui paraît si compliquée.

39. (1853) De la rhétorique, ou De la composition oratoire et littéraire (2e éd.) « Chapitre XIII. du corps de l’ouvrage. — argumentation, confirmation, réfutation  » pp. 175-188

Vous ne pouvez vous tromper, parce qu’ici le principe étant en vous, vous en connaissez le résultat dans sa raison d’être, et qu’il ne peut vous paraître autre qu’il n’est. […] Vous pouvez vous tromper, parce qu’ici le fait étant hors de vous, bien qu’actuel et susceptible de se vérifier, vous ne le connaissez pas dans sa raison d’être, et qu’il peut vous paraître autre qu’il n’est. […] Mais c’est par cela même que l’orateur et l’écrivain doivent se mettre en garde contre l’abus, et ne jamais perdre de vue ces excellents préceptes de Cicéron, auxquels il est difficile de rien ajouter : « Nous avertirons l’orateur, dit Cicéron59, de n’employer la raillerie ni trop souvent, car il deviendrait un bouffon ; ni au préjudice des mœurs, il dégénérerait en acteur de mimes ; ni sans mesure, il paraîtrait méchant ; ni contre le malheur, il serait cruel ; ni contre le crime, il s’exposerait à exciter le rire au lieu de la haine ; ni enfin sans consulter ce qu’il se doit à lui-même, ce qu’il doit aux juges, ou ce que les circonstances demandent, il manquerait aux convenances. […] Aussi me paraît-il que c’est ici le lieu de mentionner du moins la classification adoptée par les rhéteurs, bien que j’y attache réellement peu d’importance. […] Si j’ai donc pensé ne pouvoir passer sous silence une division qu’Aristote établit dès le principe, et que tant de rhéteurs ont regardée comme capitale, d’un autre côté, je n’ai point cru devoir, dans un livre didactique, admettre comme fondamentale une division dont l’influence sur la partie didactique me paraît si faible.

40. (1865) Morceaux choisis des classiques français à l’usage des classes supérieures : chefs-d’oeuvre des prosateurs et des poëtes du dix-septième et du dix-huitième siècle (nouv. éd.). Classe de troisième « Morceaux choisis des classiques français à l’usage de la classe de troisième. Chefs-d’œuvre de prose. — Nicole. (1625-1695.) » pp. 40-47

Ce n’est pas qu’il dise toujours des choses fausses ; mais c’est qu’en voulant paraître avoir le dessein de nous servir en nous corrigeant de quelque défaut, il n’a que le dessein de déplaire et d’insulter. Nous devons donc regarder cette impatience, qui nous porte à nous élever sans discernement contre tout ce qui nous paraît faux, comme un défaut très-considérable, et qui est souvent beaucoup plus grand que l’erreur prétendue dont nous voudrions délivrer les autres. Ainsi, comme nous nous devons à nous-mêmes la première charité, notre premier soin doit être de travailler sur nous-mêmes, et de tâcher de mettre notre esprit en état de supporter sans émotion les opinions des autres qui nous paraissent fausses, afin de ne les combattre jamais que dans le désir de leur être utiles. […] Le premier est l’ascendant, c’est-à-dire une manière impérieuse de dire ses sentiments, que peu de gens peuvent souffrir, tant parce qu’elle représente l’image d’une âme fière et hautaine, dont on a naturellement de l’aversion, que parce qu’il semble que l’on veuille dominer sur les esprits et s’en rendre le maître… C’est encore un fort grand défaut que de parler d’un air décisif, comme si ce qu’on dit ne pouvait être raisonnablement contesté ; car l’on choque ceux à qui l’on parle de cet air, ou en leur faisant sentir qu’ils contestent une chose indubitable, ou en faisant paraître qu’on leur veut ôter la liberté de l’examiner et d’en juger par leur propre lumière1, ce qui leur paraît une domination injuste.

41. (1881) Cours complet de littérature. Style (3e éd.) « Cours complet de littérature à l’usage des séminaires et des colléges rédigé d’après les meilleurs critiques anciens et modernes par M. l’abbé A. Piron. Chanoine, Vicaire général, Membre de l’Académie des Arcades, ancien Professeur de littérature. » pp. 1-12

Les trois volumes de ce Cours, qui ont paru depuis quelques années, sont devenus classiques dans beaucoup de séminaires et de maisons d’éducation. […] Monsieur le Professeur, Votre nouveau volume de littérature, comprenant ce qui concerne le Style, nous a paru digne de son frère aîné, intitulé : Poétique. […] Oui, Monsieur le Vicaire général, votre ouvrage, par l’exactitude et la netteté des définitions, par la justesse des divisions, par l’esprit si profondément chrétien qui l’inspire, me paraît fait, entre tous les autres, pour développer sûrement le goût littéraire, élever les esprits et orner les cœurs. […] En effet, vos définitions sont exactes et précises, vos divisions logiques, vos développements clairs et bien nourris, vos exemples parfaitement choisis ; en sorte que votre ouvrage me paraît très propre à instruire exactement les esprits et à former chrétiennement les cœurs des jeunes gens auxquels il est destiné. […] Les matières sont bien divisées, les règles claires et les exemples bien choisis ; l’ouvrage me paraît répondre à vos bonnes et religieuses intentions et atteindre le but que vous vous êtes proposé.

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