1 Le bourreau A peine l’autorité a-t-elle désigné sa demeure, à peine en a-t-il pris possession, que les autres habitations reculent jusqu’à ce qu’elles ne voient plus la sienne2 C’est au milieu de cette solitude, et de cette espèce de vide formé autour de lui, qu’il vit seul avec sa femelle et ses petits, qui lui font connaître la voix de l’homme : sans eux il n’en connaîtrait que les gémissements. […] Parmi toutes les idées qui me déchirent, celle de ne pas te connaître, celle de ne te connaître peut-être jamais, est la plus cruelle. […] Je n’ai pas de rêve plus charmant, et quoique je ne sépare point ta sœur de toi dans les châteaux en Espagne que je bâtis sans cesse, cependant il y a toujours quelque chose de particulier pour toi, par la raison que tu dis : parce que je ne te connais pas. […] Tu peux bien te fier sur ma tendresse, et je puis aussi t’assurer que l’idée de partir de ce monde sans te connaître est une des plus épouvantables qui puissent se présenter à mon imagination. Je ne te connais pas, mais je t’aime comme si je te connaissais.
Elle nous montre de plus combien il nous importe d’étudier et de connoître nos semblables. […] Il est donc essentiel de connoître ces vertus morales, et d’y conformer sa conduite, pour remplir tous les devoirs du vrai honnête-homme. […] Mais parmi toutes les religions qui ont été et qui sont encore connues des divers peuples, la raison n’admet que la meilleure. […] Il nous suffira d’en connoître et d’en bien saisir les preuves démonstratives. […] Votre respect, votre amour sincère pour la religion, et pour les devoirs qu’elle nous impose, me sont trop connus.
La grandeur de l’homme est grande en ce qu’il se connaît misérable. Un arbre ne se connaît pas misérable. C’est donc être misérable que de se connaître misérable ; mais c’est être grand que de connaître qu’on est misérable. […] L’homme connaît qu’il est misérable. Il est donc misérable, puisqu’il l’est ; mais il est bien grand, puisqu’il le connaît.
On ne doit pas, dans un ouvrage didactique, passer sous silence les premiers principes, sous prétexte qu’ils sont connus. […] Je sais que les différents principes d’un art se communiquent réciproquement de la lumière, et que, pour en bien connaître toute la justesse et toute l’étendue, il faut les posséder tous. […] Son objet est de faire connaître les beautés et les défauts d’un ou de plusieurs ouvrages, et de rendre raison du jugement qu’il en porte. […] Déprécier un ouvrage sur le seul nom de l’auteur, qui, jusqu’à celui-ci, n’en a publié que de médiocres ; louer un ouvrage sur le seul nom de l’auteur, déjà connu par d’excellents écrits, ce serait juger avec prévention. […] La bonne compagnie ne les souffre point ; et il importe au critique de faire voir qu’il la connaît.
Je le connais, c’est-à-dire je connais lui. Je la connais, c’est-à-dire je connais elle. […] Je les connais, c’est-à-dire je connais eux, elles.
C’est le Racine des prosateurs ; et nous ne connaissons rien au-dessus d’un pareil éloge, quand il est aussi bien mérité. […] Dieu veut être connu pour être aimé. […] il faut le connaître et le goûter à loisir, pour sentir tout ce qu’il a d’aimable. Plus vous le connaissez, plus vous l’aimez ; plus vous vous unissez à lui, plus vous sentez qu’il n’y a de véritable bonheur sur la terre, que celui de le connaître et de l’aimer ». […] D’où vient donc qu’il n’a plus connu de Dieu ; que le crime lui a paru des polices humaines ; l’avenir, une chimère ; l’âme, un souffle qui s’éteint avec le corps ?
Mais sans nous occuper d’établir ici un terme général plus convenable, ou de chercher une division plus rationnelle, empruntons-lui son titre et tachons de faire bien connaître successivement les pièces dont il parle. […] Mais on a bientôt, parmi ces petites pièces, distingué des caractères assez différents pour les faire désigner par des dénominations diverses, que nous devons d’abord faire connaître. […] Le sage me connaît et la folle m’évite ; Personne ne me voit, jamais on ne m’entend. […] Les curieux, pour me connaître, Avec grand soin me font la cour. […] La charade est une sorte d’énigme dans laquelle le mot que l’on donne à deviner est partagé en deux, rarement en trois autres, que l’on fait connaître par leurs définitions.
Je m’explique : combien de malheureux réduits aux dernières rigueurs de la pauvreté et que l’on ne soulage pas, parce qu’on ne les connaît pas, et qu’on ne veut point les connaître ! […] Parmi ceux qu’on connaît pour pauvres, et dont on ne veut ni ignorer, ni même oublier le douloureux état, combien sont négligés ! […] Qui en choque un se les attire tous sur les bras ; et ceux que l’on sait agir même de bonne foi là-dessus, et que chacun connaît pour véritablement touchés, ceux-là, dis-je, sont le plus souvent les dupes des autres ; ils donnent bonnement dans le panneau des grimaciers, et appuient aveuglément les singes de leurs actions. Combien crois-tu que j’en connaisse qui, par ce stratagème, ont rhabillé adroitement les désordres de leur jeunesse, et, sous un dehors respecté, ont la permission d’être les plus méchants hommes du monde ? On a beau savoir leurs intrigues, et les connaître pour ce qu’ils sont, ils ne laissent pas pour cela d’être en crédit parmi les gens, et quelque baissement de tête, un soupir mortifié, des roulements d’yeux, rajustent dans le monde tout ce qu’ils peuvent faire. » 1.
On ne doit pas, dans un ouvrage didactique, passer sous silence les premiers principes, sous prétexte qu’ils sont connus. […] Le lecteur est ainsi prévenu d’une relation réelle, qu’il ne peut cependant connaître en ce moment à fond. […] Mais ce premier instant ne suffit pas pour faire connaître cette campagne, c’est-à-dire pour nous faire démêler les objets qu’elle renferme. […] Son objet est de faire connaître les beautés et les défauts d’un ou de plusieurs ouvrages, et de rendre raison du jugement qu’il en porte. […] Ménas, tu me connais mal.
C’est par cette raison, qu’en le proposant pour modèle, je ne ferai point difficulté de le citer, quoiqu’il soit connu de tout le monde. […] Une des plus belles que je connaisse, est celle du grand Turenne par Chevreau. […] C’est qu’il ne le connaissait pas. […] Je n’en connais pas de plus belle pour un monument public, que celle qu’on lit au-dessus de la porte de l’Arsenal de Paris. […] Je n’en connais point, dont le coloris soit plus frais et plus agréable.
Mais il faut que l’élève apprenne à les connaître, et non pas à les employer. […] Ne définir aucun des termes qui sont parfaitement connus. […] Connaissez-vous l’architecture de nos vieilles églises, qu’on nomme gothique ? […] Oui, je la connais ; on la trouve partout. […] Despréaux les eût connus, il les aurait méprisés autant qu’ils méritent de l’être.
Vous connaissez peut-être les cris aigus de Madame de Choisi ; Mademoiselle de Vendôme disait son chapelet ; Madame de Vendôme voulait se confesser à M. de Lisieux, qui lui disait : « Ma fille, n’ayez point de peur, vous êtes en la main de Dieu. » Le comte de Brion avait entonné bien dévotement, à genoux, avec tous nos laquais, les litanies de la Vierge. […] Il a voulu se mêler d’intrigues dès son enfance, dans un temps où il ne sentait pas les petits intérêts, qui n’ont jamais été son faible, et où il ne connaissait pas les grands, qui d’un autre sens n’ont pas été son fort. […] Nous voyons les effets de cette irrésolution, quoique nous n’en connaissions pas la cause. […] Le cardinal était fine bouche, et s’y connaissait. […] Turenne est encore ici tel que nous le connaissons ; il a sang-froid, courage et prudence.
Je connais mes fureurs, je les rappelle toutes. […] Un des plus efficaces moyens de faire goûter une vérité, c’est de persuader qu’on la connaît, et qu’on en est soi-même convaincu. […] Un général connu par sa bravoure, et couvert d’honorables blessures, harangue ses troupes. […] Un des devoirs les plus essentiels de l’orateur est de les connaître, ainsi que les usages et le commerce ordinaire de la vie : c’est ce qu’on appelle connaître le cœur humain et le monde. […] Agréez ces derniers efforts d’une, voix qui vous fut connue ; vous mettrez fin à tous ces discours.
Faites connaître les éléments du style. […] Faites connaître les qualités des pensées. […] Faites connaître le sentiment gracieux. […] Faites connaître le sentiment fort ou énergique. […] Faites connaître quelques images sublimes.
Faites connaître les caractères du goût. […] Les préceptes littéraires ne sont pas des lois imaginées avant que personne eût composé et fait connaître le talent de la parole. […] Dans les belles-lettres, la critique n’est autre chose que l’art de juger un ouvrage d’esprit, pour en connaître les beautés et en signaler les défauts. […] Mais, outre ces deux formes de la pensée, il y a des principes généraux qui sont propres à toutes les productions littéraires, et qu’il faut connaître avant de s’exercer à la composition. […] Comme la poésie a précédé l’éloquence, on en fera ensuite connaître les règles spéciales.
Heureux, qui dès le temps de son adolescence, A connu cette ivresse, en abreuva son cœur ! […] ô regrettés pays, Dont le peuple, aux yeux vifs, aux fronts purs et limpides Toujours jeune et joyeux, ne connaît pas les rides ! […] Presque tremblant, je sonne ; La cloche au son connu jusqu’en mon sein résonne. La vaste porte, ouvrant ses battants vermoulus, Me demande mon nom, et ne me connaît plus1. […] Il me semble en mon sein sentir battre des ailes ; Un air intérieur me soulève avec elles, Me porte, et je m’envole à chaque lieu connu, Léger comme un oiseau vers son nid revenu.
L’écrivain aurait dû faire connaître les personnages dont il parle, et raconter brièvement l’histoire de Joseph. […] Il serait trop long de faire connaître ici tous les bons historiens tant anciens que modernes. […] Cet historien excelle dans l’art de saisir les moindres nuances des passions, et de faire connaître tout le manège des cours. […] Il peint d’ailleurs, sous des traits frappants et vrais, les grands hommes qu’il veut faire connaître. […] Ils font très bien connaître les affaires du temps.
La nature, l’âme et dieu S’il est vrai que l’univers tout entier ne soit rien en comparaison d’une âme, parce qu’une âme se connaît et que l’univers ne se connaît pas2, l’étude de l’âme ne sera-t-elle pas toujours la première et la plus noble des études ? Compter les astres dans le ciel, chercher dans les entrailles de la terre l’histoire de notre globe et de ses antiques révolutions, dompter les puissances de la nature et les soumettre à notre usage ou à l’utilité de nos arts, c’est une grande chose, assurément, et notre âme même y trouve un témoignage authentique de sa supériorité, puisque c’est par elle que la science connaît l’univers et s’en empare. Mais l’âme, qui étudie et connaît tout, a le privilége de s’étudier et de se connaître elle-même, de sonder sa destinée, de s’élever de degré en degré jusqu’à son principe et à celui de tous les êtres, jusqu’à la cause éternelle, jusqu’à Dieu.
La lecture d’un dossier ne suffit pas pour bien connaître une affaire. […] Qui connaît mieux que lui ses intérêts ? […] Donc connaître les traits distinctifs de l’éloquence, c’est connaître la couleur qui lui convient. […] On connaît aussi le mot d’Eschine aux Rhodiens. […] L’éducation, l’usage, l’exercice : je ne connais pas d’autres maîtres.
Ce n’est pas assez que l’historien décrive les événements et les circonstances qui les accompagnent, il doit aussi connaître et surtout faire connaître les hommes. […] Si les beaux-arts fleurirent en France par les soins de son roi, ils furent négligés en Angleterre, où l’on ne connut plus qu’une politique dure et inquiète, conforme au génie du prince. […] Si on veut connaître l’histoire dans toute sa grandeur et dans toute sa noblesse, c’est dans les livres saints qu’il faut l’envisager. […] Cet ouvrage est entièrement perdu pour nous ; il ne nous en reste qu’un abrégé qui a été fait environ un siècle et demi plus tard par Justin, écrivain latin, peu connu d’ailleurs. […] Il ne connut plus ni magnificence, ni jeu, ni délassement ; il réduisit sa table à la frugalité la plus grande.
Loin de connaître les sciences, ils ne connaissaient pas les arts les plus simples et les plus nécessaires ; ils n’avaient point d’autres armes que l’arc ; ils n’avaient jamais conçu que les hommes pussent être portés par des animaux ; ils regardaient la mer comme un grand espace défendu aux hommes, qui se joignait au ciel, et au delà duquel il n’y avait rien. […] Les magistrats que le roi envoya tenir les grands jours3 en quelques provinces le connurent dans leur voyage, et sentirent bientôt que son génie et ses talents étaient trop à l’étroit sur un si petit théâtre. […] A Paris il fut bientôt connu de M. de Pontchartrain, alors contrôleur général, qui, pour s’assurer de ce qu’il valait, n’eut besoin ni d’employer toute la finesse de sa pénétration, ni de le faire passer par beaucoup d’essais sur des affaires de finances dont il lui confiait le soin. […] Mais qui voudrait le connaître et l’approfondir en serait effrayé. […] Il ne connaissait point à l’égard du travail la distinction des jours et des nuits ; les affaires avaient seules le droit de disposer de son temps, et il n’en donnait à tout le reste que ce qu’elles lui laissaient de moments vides, au hasard et irrégulièrement.
Les principes que contient cet ouvrage ont pour but de former le style en faisant connaître quels sont les moyens que l’on peut employer pour unir la netteté à l’élégance. […] Le deuxième volume est le complément du premier : il renferme des lectures conformes aux principes expliqués dans le premier livre ; il lui vient en aide et offre l’avantage de faire connaître plus amplement les bons écrivains de notre pays. […] À mesure que les siècles s’écoulèrent, les hommes devinrent étrangers les uns aux autres, puis cherchèrent à établir entre eux des communications utiles : le commerce, les arts, les richesses, la paix, la guerre, les alliances furent autant de sources d’où jaillirent de nouvelles idées, et de là de nouvelles expressions qui constituèrent des idiomes particuliers : ici un objet était connu sous un certain nom ; là il prenait et admettait une dénomination différente, et ainsi les langues se multiplièrent. […] Reconnaissons donc que les mots dont nous nous servons ne sont point l’œuvre du hasard, mais l’effet d’un accord heureux avec les idées que nous voulons faire connaître. […] Il ne serait peut-être pas indifférent de connaître ici brièvement les nobles fonctions du grammairien chez les anciens, fonctions très importantes et qui exigeaient une instruction profonde de la part du professeur.
J’y souscris sans le connaître, sauf le mal, s’il y en a. […] Un arbre ne se connaît pas misérable. C’est dupe être misérable que de se connaître misérable ; mais c’est être grand que de connaître qu’on est misérable. […] Je ne dis rien qui ne soit connu. […] non, sans doute ; on ne connaissait que l’italien et l’espagnol.
Vous voyez dans ce jeune gentilhomme la huitième merveille du monde4 » Puis, se tournant de mon côté, et me jetant les bras5 au cou : « Excusez mes transports, ajouta-t-il ; je ne suis point maître de la joie que votre présence me cause » Je ne pus lui répondre sur-le-champ, parce qu’il me tenait si serré, que je n’avais pas la respiration libre ; et ce ne fut qu’après que j’eus la tête dégagée de l’embrassade, que je lui dis :« Seigneur cavalier, je ne croyais pas mon nom connu à Pennaflor. — Comment, connu ! […] Vous passez pour un prodige, et je ne doute pas que l’Espagne ne se trouve un jour aussi vaine6 de vous avoir produit, que la Grèce d’avoir vu naître ses sages7 » Ces paroles furent suivies d’une nouvelle accolade8 qu’il me fallut essuyer, au hasard d’avoir le sort d’Anthée9 Pour peu que j’eusse eu d’expérience, je n’aurais pas été la dupe de ses démonstrations ni de ses hyperboles ; j’aurais bien connu à ses flatte ries outrées que c’était un de ces parasites1 que l’on trouve dans toutes les villes, et qui, dès qu’un étranger arrive, s’introduisent auprès de lui pour remplir leur ventre2 à ses dépens ; mais ma jeunesse et ma vanité m’en firent juger tout autrement. […] Soyez désormais en garde contre les louanges ; défiez-vous des gens que vous ne connaîtrez point6Vous en pourrez rencontrer d’autres qui voudront, comme moi, se divertir de votre crédulité, et peut-être pousser les choses encore plus loin ; n’en soyez point la dupe, et ne vous croyez point, sur leur parole, la huitième merveille du monde. » En achevant ces mots, il me rit au nez et s’en alla. […] « Défiez-vous des gens que vous ne connaîtrez point, etc. » Ce parasite est un spirituel compère qui paye son écot par un bon conseil.
Je leur dois le peu que je suis ; je leur dois même l’honneur d’être connu de vous. […] que le sort dont j’ai joui n’est-il connu de tout l’univers ! […] Je suis né avec un amour naturel pour la solitude, qui n’a fait qu’augmenter à mesure que j’ai mieux connu le monde. […] Personne au monde ne me connaît que moi seul. […] Je connais mes grands défauts, et je sens vivement tous mes vices.
Cette marque d’honneur qu’il met dans ma famille Montre à tous qu’il est juste, et fait connaître assez Qu’il sait récompenser les services passés. […] — Je suis Religion, fille de Dieu connue. […] Je ne vous connais pas un lien sérieux. […] Je ne vous connais plus. […] Ces beaux vers grondeurs n’étant guère connus, j’ai cru pouvoir les mettres en vue, parce qu’ils montrent sous un nouveau jour la fierté de Corneille.
Les pièces du premier genre sont connues sous le titre de Bergeries. […] Plût à Dieu qu’en mon sort je ne connusse rien ! […] Il est connu de vous. […] Je ne nomme personne : on peut tous nous connaître. […] Personne ne connaît ni mon nom ni ma veine.
qu’éclairée de toutes parts, et connue de tous ceux qui sont ici, ta conjuration est arrêtée et enchaînée ! […] Le sénat connaît ces complots, le consul les voit, et Catilina vit encore ! […] L’orateur se propose, dans cette première partie, de faire connaître les qualités du cœur du prince : 1° sa valeur : la bataille de Rocroi […] Pour moi, je ne connais point de nécessité plus pressante pour des hommes libres qu’une situation d’affaires pleine de honte et d’ignominie. […] Agréez ces derniers efforts d’une voix qui vous fut connue, vous mettrez fin à tous ces discours.
S’il n’est ni dialecticien comme Bourdaloue, ni sublime et pathétique comme Bossuet, il a de l’onction, il est insinuant, il connaît intimement le cœur humain, met la passion aux prises avec la foi, et sait dire aux grands de courageuses vérités. […] On se détermine d’ordinaire dans un âge où à peine la raison peut connaître, loin qu’elle soit capable de choisir. […] Car connaissant tout seul les plus secrets penchants de nos cœurs ; développant déjà dans les premières ébauches de nos passions tout ce que nous devons être ; jugeant de nous-mêmes par les rapports divers de vice ou de vertu que les situations infinies où il pourrait nous placer ont avec les qualités naturelles de notre âme ; découvrant en nous mille dispositions cachées que nous ne connaissons pas, et qui n’attendent que l’occasion pour paraître ; seul, lorsqu’il tira tout du néant, et qu’il donna à tous les êtres cet arrangement admirable et ce cours harmonieux que la durée des temps n’a jamais pu altérer, il put prévoir quelles étaient dans cet assemblage si bien assorti les circonstances du siècle, de la nation, du pays, de la naissance, des talents, de l’état, les plus favorables à notre salut, et en les rassemblant par un pur effet de sa miséricorde, en former comme le fil et toute la suite de notre destinée. Dieu seul nous connaît, et nous ne nous connaissons pas nous-mêmes : nos penchants nous séduisent ; nos préjugés nous entraînent ; le tumulte des sens fait que nous nous perdons de vue : tout ce qui nous environne nous renvoie notre image ou adoucie ou changée ; et il est vrai que nous ne pouvons nous choisir à nous-mêmes un état sans nous méprendre, parce que nous ne nous connaissons pas assez pour décider sur ce qui nous convient : nous sortons même des mains de la souveraineté et de la sagesse divine ; nous devenons à nous-mêmes nos guides et nos soutiens ; semblables au prodigue de l’Évangile, en forçant le père de famille de laisser à notre disposition et à notre caprice les dons et les talents dont il voulait lui-même régler l’usage, nous rompons tous les liens de dépendance qui nous liaient encore à lui, et au lieu de vivre sous la protection de son bras, il nous laisse errer loin de sa présence au gré de nos passions, dans des contrées étrangères1. […] Tous nos soins devraient donc se borner à la connaître, tous nos talents à la manifester, tout notre zèle à la défendre ; nous ne devrions donc chercher dans les hommes que la vérité, et ne souffrir qu’ils voulussent nous plaire que par elle ; en un mot, il semble qu’il devrait suffire qu’elle se montrât à nous pour se faire aimer, et qu’elle nous montrât à nous-mêmes, pour nous apprendre à nous connaître1.
Je vous le demande ; vous l’ignorez, et je l’ignore moi-même : vous seul, ô mon Dieu, connaissez ceux qui vous appartiennent ! Mais si nous ne connaissons pas ceux qui lui appartiennent, nous savons du moins que les pécheurs ne lui appartiennent pas. […] Nos orateurs français ont également bien connu tous les avantages de cette figure, heureusement amenée. […] Massillon, qui a si bien connu et si heureusement employé toutes les ressources de l’éloquence, a surtout connu ce grand art de s’entretenir avec ses auditeurs, de descendre, pour ainsi dire, de la chaire, pour se mêler avec eux, afin de pénétrer plus avant dans leur âme, et d’y surprendre les réponses qu’ils préparent, les objections qu’ils voudraient faire. C’est alors que, fort de leur propre conscience qu’il a dévoilée, et dont il connaît tous les secrets, il prend hautement la parole pour eux, et multiplie ses réponses, qui les laissent sans réplique.
Ce serait encore des monuments précieux, sous ce seul et unique point de vue ; car les discours ne contribuent pas moins que les actions à faire connaître les hommes. […] Le commun des lecteurs ne connaît de lui que son opulence, et l’on ignore assez généralement que ce même monarque, si vil sur un trône, amolli par un luxe effréné, se montra grand dans l’adversité, et étonna son vainqueur même par sa constance. […] Le barbare propose au roi de Macédoine l’alliance des Scythes, et son pacte est celui que la nature a établi : il ne devait pas en connaître d’autre. […] « Oui, vous vous en prenez à moi, qui me flatte de connaître vos affaires aussi bien que personne, et de savoir en parler ; à moi qui suis l’ami de l’état, et au-dessus des petites considérations d’un vil intérêt. […] Veux-tu connaître la nation des Scythes ?
Connaissais tu si peu l’ingratitude humaine ? […] Vous sentiez les tourments dont mon cœur est rempli, Et vous la connaissiez, cette amère pensée Qui fait frissonner l’homme en voyant l’infini. […] Quand j’ai connu la Vérité, J’ai cru que c’était une amie ; Quand je l’ai comprise et sentie J’en étais déjà dégoûté. […] Le père d’Alfred de Musset, connu sous le nom de Musset-Pathay, était lui-même un poëte d’un certain mérite ; il est mort en 1832. […] Si l’on veut connaître ces rêveries et ces aventures, il faut lire le livre éloquent de M Caro (de l’Institut) sur l’Idée de Dieu.
Une métaphore recherchée et tirée d’un objet peu connu jette de l’obscurité dans le discours. […] Nous ne connaissons guère de lecture plus instructive pour un jeune homme sérieux. […] — on connaît ses amis. […] Ce genre, qui était-il peine connu de l’antiquité, a pris de nos jours un développement effrayant. […] Les Hébreux, chez qui la poésie eut toujours un caractère sacré, ne connurent jamais ni drame ni théâtre.
Après ces détails sur la nature et sur l’histoire de l’épigramme, nous allons faire connaître les parties dont elle se compose et les qualités qu’elle demande. […] L’inscription, qui n’est autre chose que l’épigramme des Grecs, consiste en quelques vers gravés sur un édifice, un monument, un temple, un arc de triomphe, une colonne, une fontaine, au bas d’une statue, d’un buste, d’un tableau, d’un portrait, etc. ; soit pour transmettre à la postérité la mémoire de quelque événement, soit pour faire connaître aux passants un fait, une personne ou une chose. […] Faites connaître quelques sonnets. […] Nous citerons le rondeau bien connu de Voiture, parce qu’il explique tout le mécanisme de ce petit poème : Ma foi c’est fait de moi ; car Isabeau M’a conjuré de lui faire un rondeau : Cela me met en une peine extrême. […] La suivante est conforme aux règles : Je suis difficile à trouver, Et plus encore à conserver Les curieux pour me connaître Avec grand soin me font la cour.
Les moissons que vous aurez semées, les fruits que vos mains auront cultivés, deviendront la proie de nations que vous ne connaissiez pas même de nom ; et vous serez vous-mêmes, avec votre roi, conduits chez des barbares, qui vous forceront d’adorer leurs dieux, vains simulacres de pierre et de bois ! […] Nous ne connaissons, dans aucun orateur grec ou romain, français ou étranger, rien de comparable à ce beau discours, pour la force ou la véhémence. […] Si on leur racontait, par exemple, que le plus bel exorde que l’on connaisse, et qui a produit le plus beau mouvement oratoire que l’on puisse citer, a été fourni par le hasard à un malheureux que l’on traînait au tribunal assemblé pour le condamner ; si l’on.ajoutait que ce tribunal était l’Aréopage, et que sa sagesse fut étonnée, confondue par l’éloquence de l’orateur, avec quel empressement on attendrait, avec quel enthousiasme ne lirait-on pas le discours suivant ? […] ce Dieu que vous adorez sans le connaître, c’est celui qui a fait le monde et tout ce qu’il renferme. […] … Je vous afflige, je le vois, en vous tenant ce langage, parce que vous connaissez mon cœur ; vous savez qu’il est pur du sang qui a été versé, et que les pusillanimes considérations du danger ne m’ont jamais empêché de vous dire la vérité.
Il suffira que je fasse connaître ici ceux des trois premières espèces. […] Ce Jésuite connaissait parfaitement le monde et le cœur humain. […] De toutes parts on avait recours à lui, parce que l’on connaissait sa probité, et son incorruptible équité, etc. […] Il n’est peut-être pas de discours en ce genre, dont le plan seul fasse connaître autant que celui-là, l’homme de génie et le grand Orateur. […] Dans la péroraison, l’Orateur pourra faire connaître les bonnes mœurs de son client.
Mais comme son ouvrage sert en tout lieu de règle, je devais faire connaître ma façon de penser sur le genre d’utilité qu’on peut en retirer. Il faut le consulter, non pour apprendre à connaître le sublime, mais pour avoir des idées générales sur les différents genres de beautés dans le style. […] Ici l’on ne peut indiquer comme fondement de la beauté ni la variété, ni l’uniformité, ni aucun principe que je connaisse. […] On sait qu’en effet cette manière d’écrire était la seule connue au Mexique lors de la découverte du nouveau monde. […] Toutefois, ces annales étaient sans doute bien inexactes, et les peuples qui n’en connaissaient pas d’autres devaient être plongés dans la barbarie.
Je ne connais, parmi les modernes, que l’anglais Shakespeare qui soit exactement dans le même cas : ce sont des productions informes, sans doute, mais auxquelles il faut laisser leur inculte énergie : il faut les voir ce qu’elles sont, pour les apprécier ce qu’elles valent. […] Ce serait louer trop faiblement un pareil ouvrage, que de le mettre simplement au-dessus de ce que nous avions de mieux en ce genre : il faut dire franchement que nous ne connaissons point de code aussi complet, en fait de goût et de littérature, et qui soit en général aussi bien exécuté. […] Les physiciens entendirent avec surprise la poésie leur parler leur langue, publier leurs découvertes ; et peut-être les systèmes mêmes du grand Newton, jusqu’alors peu connus en France, durent-ils aux beaux vers de Voltaire une partie de leur célébrité. […] Le comble de l’art et le prodige du talent, dans le traducteur, était d’avoir fait lire et aimer Virgile, de ceux qui le connaissaient à peine de nom ; et d’avoir placé sur la toilette et entre les mains des belles, celui de tous les ouvrages anciens qui devait, par la nature même de son sujet, prétendre le moins à cet.honneur. […] Delille, que je n’ai point l’honneur de connaître, donne à ses productions, dans son estime particulière ; mais je suis bien sûr que son Milton n’y occupe pas la dernière place.
Connais-tu bien don Diègue ? […] Connais-tu bien don Diègue ? […] Connais-tu bien don Diègue ? […] Mes pareils à deux fois ne se font point connaître, Et pour leurs coups d’essai veulent des coups de maître. […] Dis vrai : je la connais, et ceux qui l’on fait naître ; Son père est mon ami.
Nous partagerons ce chapitre en deux articles : dans le premier, nous ferons connaître les règles de la grande épopée ; et, dans le deuxième, nous passerons en revue les épopées secondaires. […] Or, pour arriver à ce résultat, l’entreprise épique doit avoir plusieurs qualités que nous allons faire connaître. […] Les mœurs doivent encore être égales ; nous avons fait connaître cette qualité en parlant des caractères. — C’est par les discours et par les actions que l’on fait connaître les mœurs et les caractères. […] Le poète présente quelquefois les portraits de certains personnages connus dans l’histoire, d’où il a tiré le sujet de son poème. […] C’est ainsi que Virgile fait descendre Énée aux enfers, où il voit, dans les Champs-Élysées, son père Anchise qui lui fait connaître les héros les plus célèbres de la république romaine.