Ce sont ceux de ma retraite, ce sont mes promenades solitaires1 : ce sont ces jours rapides, mais délicieux, que j’ai passés tout entiers avec moi seul, avec ma bonne et simple gouvernante, avec mon chien bien-aimé, ma vieille chatte, avec les oiseaux de la campagne et les biches de la forêt, avec la nature entière et son inconcevable auteur. […] « La vie sans action, toute en affections et en pensées demi-sensuelles, fainéantise à prétention, voluptueuse lâcheté ; inutile et paresseuse activité, qui engraisse l’âme sans la rendre meilleure, qui donne à la conscience un orgueil bête, et à l’esprit l’attitude ridicule d’un bourgeois de Neufchâtel se croyant roi ; le bailli suisse de Gessner dans sa vieille tour en ruines ; la morgue sur la nullité ; l’emphase du plus voluptueux coquin qui s’est fait sa philosophie et l’expose éloquemment ; enfin le gueux se chauffant au soleil et méprisant délicieusement le genre humain. […] « Dans ma chambre, je prie plus rarement et plus sèchement ; mais à l’aspect d’un beau paysage je me sens ému sans pouvoir dire de quoi Un saint évêque trouva une vieille femme qui pour toute prière ne savait dire que O et il lui dit : “Bonne mère, votre prière vaut mieux que les nôtres” ; cette meilleure prière est aussi la mienne. » (Recueilli çà et là.)
Il faut bien distinguer ces jugements sérieux des plaisanteries comiques dont la tradition s’est perpétuée depuis le vieux poëte Simonide d’Amorgos (poëme Sur les Femmes, dans les Lyrici varii de la collection de Boissonade, et dans les Lyrici græci de Bergk) et l’école d’Aristophane jusqu’à Molière, en passant par Érasme (Éloge de la Folie, chap.
Dans le vieux français, on disait hargner.
Quoi de plus propre à faire naître l’inspiration que l’aspect d’un vieux château à demi écroulé, dont les tours crénelées, les fortifications, les ponts-levis, les portes sombres, rappellent les scènes de la chevalerie, les tournois, les batailles, le courage des paladins, et les chansons des troubadours ?