Le monarque des dieux leur envoie une grue, Qui les croque, qui les tue.
Telle est celle-ci de Salluste sur Catilina, tué dans une bataille que ce fier conspirateur contre Rome sa patrie, livra à l’armée de la république : son corps fut trouvé parmi ceux de ses ennemis ; et la fierté qui paraissait sur son visage pendant sa vie, y était encore empreinte .
Le pigeon profita du conflit des voleurs, S’envola, s’abattit auprès d’une masure, Crut pour ce coup que ses malheurs Finiraient par cette aventure ; Mais un fripon d’enfant (cet âge est sans pitié)5, Prit sa fronde, et du coup tua plus d’à moitié La volatile malheureuse, Qui, maudissant sa curiosité, Traînant l’aile, et tirant le pied6, Demi-morte, et demi-boiteuse, Droit au logis, s’en retourna : Que bien, que mal, elle arriva1 Sans autre aventure fâcheuse.
Par exemple, un froid historien qui raconterait la mort de Didon, se contenterait de dire : elle fut si accablée de douleur après le départ d’Enée, qu’elle ne put supporter la vie : elle monta au haut de son palais, elle se mit sur un bûcher, et se tua elle-même. […] Ils ont forcé le célèbre Le Moine à se tuer, pour avoir fait l’admirable salon d’Hercule. […] Rasi, un capitaine musulman du temps même de Mahomet, voit les Arabes effrayés qui s’écrient que leur général Dérar est tué : « Qu’importe, dit-il, que Dérar soit mort ? […] Le Poussin fut obligé de sortir de France pour laisser la place à un mauvais peintre ; Lemoine se tua de désespoir ; Vanloo fut près d’aller exercer ailleurs ses talents. […] Aimera-t-il mieux le siècle précédent, où l’on tuait le premier ministre69 à coups de pistolet dans la cour du Louvre, et où l’on condamnait sa femme à être brûlée comme sorcière ?