Tantôt il coule la pensée En bronze palpable et vivant, Et la parole retracée Court et brise comme le vent ; Tantôt, pour mettre un siècle en poudre, Il éclate comme la foudre Dans un mot de feu : Liberté ! […] Toutes les galeries descendent à deux, trois, quatre étages, au-dessous de la surface du sol, c’est-à-dire à quatre-vingts, à cent pieds et plus encore ; elles serpentent en détours infinis, tantôt montent, tantôt descendent, comme pour fuir les pas des persécuteurs qui y sont engagés, qui pressent la foule des fidèles, qu’on entend déjà venir à droite et à gauche. […] Ce qu’on appelle esprit est tantôt une comparaison nouvelle, tantôt une allusion fine : ici, l’abus d’un mot qu’on présente dans un sens, et qu’on laisse entendre dans un autre ; là, un rapport délicat entre deux idées peu communes : c’est une métaphore singulière, c’est une recherche de ce qu’un objet ne présente pas d’abord, mais de ce qui est en effet dans lui : c’est l’art, ou de réunir deux choses éloignées, ou de diviser deux choses qui paraissent se joindre, ou de les opposer Tune à l’autre ; c’est celui de ne dire qu’à moitié la pensée pour la laisser deviner ; enfin, je vous parlerais de toutes les différentes façons de montrer de l’esprit, si j’en avais davantage. […] Elle-même tantôt, d’une course subite, Était venue aux Grecs annoncer votre fuite. […] Mais il s’est vu tantôt emprisonner : Cette offense en son cœur sera longtemps nouvelle.
Tantôt elle apostrophe les choses insensibles et inanimées, et les fait parler elles-mêmes ; tantôt, au lieu de rapporter indirectement les discours de ceux dont il s’agit, elle met ces discours dans leur propre bouche : elle va enfin jusqu’à faire parler les morts.
Elle est représentée tantôt en habit de chasse, les cheveux noués par-derrière, sa robe retroussée avec une double ceinture, le carquois sur l’épaule, tenant un arc bandé dont elle décoche une flèche, et ayant à ses côtés un chien qui court ; tantôt sur un char traîné par des biches, armée d’un arc et d’un carquois rempli de flèches, et ayant sur sa tête un croissant.
On lit ailleurs : « Nous pouvons nous dire l’un à l’autre ce que nous pensons du public, de cette mer orageuse que tous les vents agitent, et qui tantôt vous conduit au port, tantôt vous brise contre un écueil ; de cette multitude qui juge de tout au hasard, qui élève une statue pour lui casser le nez, qui fait tout à tort et à travers ; de ces voix discordantes qui crient hosanna le matin, et crucifige le soir ; de ces gens qui font du bien et du mal sans savoir ce qu’ils font.